Chapitre 1 : Des débuts difficiles
L’eau d’Heure ! Ville éternelle et légendaire. Cœur des territoires enchantés des Terres d’Argent. Le barrage de l’Eau d’Heure et son port enfiévré de navire battant pavillons lointains. Vibrant d’une perpétuelle et frénétique agitation, la capitale marchande ne semble jamais connaître le repos. D’ailleurs, il n’est pas bon d’y traîner après certaines soirées bien arrosées, sous peine de ce retrouver avec une hache plantée dans … mais nous nous égarons. Le barrage de l’Eau d’Heure, en outre ses activités commerciales, et aussi et avant tout la cité du savoir et de la connaissance. A quelques lieux de la ville, dans un grand bois sombre et mystérieux, ce trouvait la Bibliothèque de Baduk. C’était à l’abri de ces murs que la plus grande collection de livres de ces terres était conservée.
Un matin, alors que le soleil était à peine sorti de son sommeil, Sirtus, accompagné de Deacon, son jeune apprenti, se rendirent à la bibliothèque pour étudier. Le jeune homme fut très impressionné en entrant ; l’architecture imposante surmontée de dômes majestueux lui coupa le souffle. Des milliers de livres, répartis sur des dizaines et des dizaines de rayons, tous plus grands les uns que les autres. Chaque rayon avait son thème ; Magie, Sorcellerie, Science … Ils passèrent des heures dans la bibliothèque. Ils prenaient, lisaient, rangeaient, reprenaient.
En allant remettre ses livres sur l’étagère, Deacon fut interpellé par le nom d’un des rayons : Contes et Légendes des terres argentées. Il commença à arpenter le rayon. Des livres poussiéreux, vieux de quelques lunes, s’empilaient sur des mètres de hauteur. Dans le fond du rayon se trouvait une imposante armoire faite de bois et de métal rouillé. Il l’ouvrit. Des livres, encore des livres … Il prit le temps de lire les titres des bouquins. L’un deux l’intrigua : L’Ivoire du Mammouth Suprême. Soudain une voix se fit entendre :
- Ehh toi ! Si tu veux emprunter, c’est dix pièces d’or par livre !
- Euh non, non merci.
Le soir commença à tomber et les deux hommes quittèrent les lieux. Une fois chez lui, Deacon sortit de sa besace le livre qu’il avait trouvé dans l’armoire. Il s’allongea sur sa paillasse et ouvrit le grimoire. La légende disait qu’il y à fort longtemps, un immense Mammouth, encore plus gros et plus poilu que ceux qu’on peut encore croiser de nos jours, avait fait son appariation sur la terre. Il dévastait tout sur son passage. D’après les sages, il n’y avait qu’un seul et unique moyen de tuer le monstre : lui arracher ses deux cornes en ivoire. Un jeune aventurier, arriva à piéger la bête et à lui arracher ses défenses. Le corps du mammouth fut découpé et l’on fit un grand banquer en l’honneur du jeune guerrier. Par contre, on ne retrouva jamais les deux cornes d’ivoire.
Après avoir lu le conte, Deacon ferma le livre et le remit dans son sac. Le lendemain matin, son maître et lui s’en allèrent à la bibliothèque. Après s’être installé, le jeune garçon se dirigea vers le rayon du fond, celui des contes et légendes. Il ouvrit son sac pour remettre le livre en place mais il lui glissa des mains et tomba sur le sol. Dans sa chute, il s’ouvrit sur la page du milieu. En voulant ramasser le livre, le jeune homme découvrit que deux pages étaient collées ensemble. Il essaya de les séparer. C’était incompréhensible. Des mots, des lettres, des chiffres … tout ça assemblé dans un ordre illogique. On pouvait lire :
.sap sov srola arediug ereimul aL. etiord al srev souv zenruot siup ,sdeip 01 ed zecnava ,etniecen’l snad soif enU. ettsenuF effirG al ed elpmet el snad arecnemmoc etêuq ertoV
Deacon reprit le livre, et il alla voir Sirtus. Il lui dit :
- Euhh maître ? J’ai une question à vous poser.
- Va s’y petit.
- Vous avez une idée de ce que cela veut dire ?
Il lui montra le livre. Le vieil homme reprit :
- Oh je l’a connais déjà celle là ! Il faut lire la phrase avec un miroir. Si tu croyais que tu allais m’avoir !
Deacon alla dans le rayon des légendes. Il sortit discrètement son épée, et l’inclina dans la direction du bouquin. C’était une énigme, sûrement le début d’une longue histoire …