Légende Zéphyrienne

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 15 Aug 2009 17:40:18
Chapitre 1 : Des débuts difficiles


L’eau d’Heure ! Ville éternelle et légendaire. Cœur des territoires enchantés des Terres d’Argent. Le barrage de l’Eau d’Heure et son port enfiévré de navire battant pavillons lointains. Vibrant d’une perpétuelle et frénétique agitation, la capitale marchande ne semble jamais connaître le repos. D’ailleurs, il n’est pas bon d’y traîner après certaines soirées bien arrosées, sous peine de ce retrouver avec une hache plantée dans … mais nous nous égarons. Le barrage de l’Eau d’Heure, en outre ses activités commerciales, et aussi et avant tout la cité du savoir et de la connaissance. A quelques lieux de la ville, dans un grand bois sombre et mystérieux, ce trouvait la Bibliothèque de Baduk. C’était à l’abri de ces murs que la plus grande collection de livres de ces terres était conservée.

Un matin, alors que le soleil était à peine sorti de son sommeil, Sirtus, accompagné de Deacon, son jeune apprenti, se rendirent à la bibliothèque pour étudier. Le jeune homme fut très impressionné en entrant ; l’architecture imposante surmontée de dômes majestueux lui coupa le souffle. Des milliers de livres, répartis sur des dizaines et des dizaines de rayons, tous plus grands les uns que les autres. Chaque rayon avait son thème ; Magie, Sorcellerie, Science … Ils passèrent des heures dans la bibliothèque. Ils prenaient, lisaient, rangeaient, reprenaient.

En allant remettre ses livres sur l’étagère, Deacon fut interpellé par le nom d’un des rayons : Contes et Légendes des terres argentées. Il commença à arpenter le rayon. Des livres poussiéreux, vieux de quelques lunes, s’empilaient sur des mètres de hauteur. Dans le fond du rayon se trouvait une imposante armoire faite de bois et de métal rouillé. Il l’ouvrit. Des livres, encore des livres … Il prit le temps de lire les titres des bouquins. L’un deux l’intrigua : L’Ivoire du Mammouth Suprême. Soudain une voix se fit entendre :

- Ehh toi ! Si tu veux emprunter, c’est dix pièces d’or par livre !
- Euh non, non merci.


Le soir commença à tomber et les deux hommes quittèrent les lieux. Une fois chez lui, Deacon sortit de sa besace le livre qu’il avait trouvé dans l’armoire. Il s’allongea sur sa paillasse et ouvrit le grimoire. La légende disait qu’il y à fort longtemps, un immense Mammouth, encore plus gros et plus poilu que ceux qu’on peut encore croiser de nos jours, avait fait son appariation sur la terre. Il dévastait tout sur son passage. D’après les sages, il n’y avait qu’un seul et unique moyen de tuer le monstre : lui arracher ses deux cornes en ivoire. Un jeune aventurier, arriva à piéger la bête et à lui arracher ses défenses. Le corps du mammouth fut découpé et l’on fit un grand banquer en l’honneur du jeune guerrier. Par contre, on ne retrouva jamais les deux cornes d’ivoire.

Après avoir lu le conte, Deacon ferma le livre et le remit dans son sac. Le lendemain matin, son maître et lui s’en allèrent à la bibliothèque. Après s’être installé, le jeune garçon se dirigea vers le rayon du fond, celui des contes et légendes. Il ouvrit son sac pour remettre le livre en place mais il lui glissa des mains et tomba sur le sol. Dans sa chute, il s’ouvrit sur la page du milieu. En voulant ramasser le livre, le jeune homme découvrit que deux pages étaient collées ensemble. Il essaya de les séparer. C’était incompréhensible. Des mots, des lettres, des chiffres … tout ça assemblé dans un ordre illogique. On pouvait lire :

.sap sov srola arediug ereimul aL. etiord al srev souv zenruot siup ,sdeip 01 ed zecnava ,etniecen’l snad soif enU. ettsenuF effirG al ed elpmet el snad arecnemmoc etêuq ertoV

Deacon reprit le livre, et il alla voir Sirtus. Il lui dit :

- Euhh maître ? J’ai une question à vous poser.
- Va s’y petit.
- Vous avez une idée de ce que cela veut dire ?


Il lui montra le livre. Le vieil homme reprit :

- Oh je l’a connais déjà celle là ! Il faut lire la phrase avec un miroir. Si tu croyais que tu allais m’avoir !

Deacon alla dans le rayon des légendes. Il sortit discrètement son épée, et l’inclina dans la direction du bouquin. C’était une énigme, sûrement le début d’une longue histoire …

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 15 Aug 2009 17:41:49
Chapitre 2 : La légende commence


Votre quête commencera dans le temple de la Griffe Funeste. Une fois dans l’enceinte, avancez de 10 pieds, puis tournez vous vers la droite. La lumière guidera alors vos pas.

Voila ce que disait l’énigme. Le Temple de la Griffe Funeste se trouvait non loin de la bibliothèque, à quelques encablures de la forêt. Ce temple est l’un des plus anciens édifices des terres d’argents. Tel un donjon perché sur les plaines de Baduk, il a tout le temps veillé sur la cité. Derrière ses murs aux vénérables craquelures battait le cœur de la ville éternelle. Cette auguste forteresse du savoir fut la clef de voûte du flux spirituel des terres. Centre de sagesse et d’enseignement, université de magie, lieu de paix et de repos … tout était réuni pour travailler dans le calme et la sérénité. Mais victime du temps et du progrès, le temple fut peu à peu abandonner par les Sages qui préférèrent étudier sur d’autres terres. Depuis, il n’était plus que ruines.

Après sa journée de travail, Deacon rentra chez lui. Des tas de questions lui trottaient dans la tête : Devait t-il aller au temple ? Ou alors oublier toute cette histoire et faire comme ci de rien n’était ? Etait-ce une mauvaise blague ? Ou la pure vérité ? Il devait prendre une décision.

En plein milieu de la nuit, armé d’une torche et de son épée, le jeune homme se lança à l’aventure. Il prit le chemin le plus cour pour arriver au temple avant l’aube. Il passa donc dans la forêt. Soudain, une flèche, puis deux passèrent à quelques pouces de Deacon. Il se retourna brusquement, épée en mains, pour essayer de deviner d’où venait le danger. Ecrasant fleurs et insectes, broyant feuilles et branchages, une dizaine de brigands, malfrats et coupe-jarrets sortirent des buissons :

- Alors étranger, tu t’es perdu ? Mais je vais t’aider. Ouvre bien tes oreilles, voici un précieux renseignement : il parait que ces bois sont infestés d’horribles individus.

Les rires fusèrent. Brusquement, le jeune guerrier se fendit : un pas en avant, une parade. Il tourna sur lui-même et se baissa, transperçant la garde de son ennemi. Puis il se redressa et lui porta un coup d’estoc en plein cœur. Un géant hirsute bouscula ses compagnons de pillage. Il se campa à son tour devant Deacon. Levant la tête, le jeune homme détailla son nouvel adversaire : plus de trois cents livres de muscle, l’assurance d’un minotaure en train de charger, et une arme dont le seul pois l’aurait fait trébucher. Il doit bien y avoir un moyen ? Les deux hommes attaquèrent. Deacon tendit la jambe droite, s’éleva dans les airs, et retomba en abattant le pommeau de son épée sur le crâne du géant. Il écarquilla les yeux, puis s’effondra dans un bruit sourd. Les brigands chargèrent sur le jeune garçon. Ils se battaient sans ordre ni tactique. Deacon, lui, développait des trésors d’ingéniosité. Il s’éleva d’un bond, tournoya. Son épée sifflait dans les airs. Lorsqu’il retomba sur le sol, ce fut en même temps que les têtes décapitées de trois adversaires. Le jeune homme se déchaînait. Des hurlements de douleur s’élevaient de toutes parts. Le calme revint soudain. Dégoulinant d’hémoglobine, Deacon quitta le champ de cadavre.

Après son exploit, il arriva devant une immense porte en bois aux ferrures incrustées de bronze, celle qui bloquait l’accès a l’illustre battisse. La première idée qui lui vint à l’esprit fut de taper. Soudain, un essaim d’oiseaux apeurés s’envola dans un battement de plumes. Les volatiles quittèrent leur bosquet et se réfugièrent sur le toit. Dans un sursaut, Deacon poussa la porte. Celle-ci, rongée par le temps et les parasites, s’effondra sur le sol dans un vacarme assourdissant. Il entra dans le temple.

De monumentales bibliothèques à colonnades, des portraits ancestraux, tout était encore là. Le garçon leva le nez d’un air faussement d’étendu. Au plafond, des arches de soutènement s’entrelaçaient sans fin. Deacon observa avec fascination l’armature interne du dôme. Puis il reprit ses esprits : il était là pour l’énigme. Il se mit à l’entrée du temple puis il avança de 10 pieds en faisant bien attention de ne pas trébucher. Après avoir fait cela, il se tourna vers la droite, puis attendit. Les premiers rayons de soleil commençaient à entrer dans le temple. Tout à coup, l’un deux passa dans un vitrail à demi cassé et alla mourir sur une statue qui se trouvait en face du jeune garçon. Celui-ci s’approcha de la statue en question. C’était une représentation d’un ancien Sage qui séjourna dans le temple. Deacon passa les mains sur le corps de marbre, à la recherche d’une éventuelle faille. Puis, sans y faire attention, il tira sur le bras de la statue …

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 15 Aug 2009 17:43:10
Chapitre 3 : Le jugement dernier


Un mécanisme se mit en marche. Dans le fond du temple, une dalle de pierre commença à bouger pour laisser place à un escalier qui s’enfonçait dans les souterrains du temple. Après quelques secondes de réflexion, Deacon s’avança dans la pénombre …

Les marches de l’escalier étaient très étroites et glissantes. Mais le jeune homme parvint à ne pas tomber. Une fois en bas, un sentiment de peur l’envahit : qu’allait t’il trouver dans ce labyrinthe ? Il marcha prudemment, en faisant attention où il mettait les pieds. Très vite, il arriva à un croisement. Il avait le choix entre trois routes. Il regarda autour de lui, et aperçut un panneau. On pouvait y lire :

Rien ne sert de partir à point : il faut courir !
L’eau sera votre seule amie. N’hésitez pas à la visiter.


Le jeune homme ne comprenait pas vraiment l’énigme. Si seulement Sirtus était là ! Mais il n’aller tout de même pas s’arrêter là. Il n’avait pas fait tout ce chemin pour rien. Il suivit alors son instinct. Deacon prit la voie de droite. Il allait vite se rendre compte qu’il avait prit la mauvaise direction. Le noir commençait peu à peu à envahir les longs corridors. La torche du jeune homme brûlait de moins en moins.

Deacon marchait maintenant dans l’obscurité la plus totale. Il mit une main sur le mur et décida de le longer. Cela faisait déjà plus d’une heure qu’il marchait. Il entendait maintenant un drôle de bruit : un roulement lourd, presque imperceptible. Il n’y prêta pas attention. Mais plus il marchait, plus la rumeur sourde gagnée en intensité et résonnait à présent dans le labyrinthe. Qu’est ce qui pouvait bien faire ce bruit. Un Troll ? Deacon se retourna, et se mit à trembler. Car ce n’était pas un Troll qui s’avançait vers lui, non. C’était presque pire. L’enfer en personne.

Une clameur destructrice, faite d’entrechoquements de carapaces et de crissements hideux se rapprochait à grande vitesse. Le jeune homme vit enfin la lumière du jour au fond du corridor. Il accéléra le pas. Des chenizards, une armée de chenizards. Il n’en avait jamais vu, si ce n’est dans les livres. Ces immondes créatures ressemblent à des crustacés terrestres flanqués de six pattes musculeuses et d’une paire de pinces aux tranchants aiguisés comme des rasoirs. Rapides et très mobiles, ils semblent n’avoir été créés que pour tuer.

Deacon courait maintenant à vive allure. Il ne suivait désormais plus qu’une seule voie ; celle de sa survie. Puis la lumière brillait de plus en plus. Dans un dernier élan, le garçon sauta à l’extérieur du bâtiment, pour atterrir plein de vase et de mollusques dans une marre à l’eau verdâtre. Les chenizards, quand à eux, s’arrêtèrent net, de peur de tomber dans l’eau. Où était t-il ? Il se releva pour contempler les alentours. Il ne voyait pas grand-chose : des arbres, des plaines … et l’église. L’église de Baduk ? Il avait fait tout ce chemin ? Dans des labyrinthes dont personne ne soupçonne l’existence ?

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 15 Aug 2009 17:44:07
Chapitre 4 : Ah non ! Ça ne va pas recommencer ?!


Il faisait maintenant jour. Il venait de vivre l’aventure la plus dure, la plus éprouvante de sa vie. Et se n’était pas terminé. Subitement, un gigantesque tentacule hérissé d’excroissances acérées venait de surgir de l’eau pour s’enrouler autour de la jambe du jeune garçon. L’appendice musculeux et gluant resserrait son étreinte, faisant perler de petites gouttes de sang. Tels de minuscules hameçons, les protubérances chitineuses égratignaient les chairs de Deacon. Il prit son épée à deux mains et abattit le tranchant sur le tentacule. Celui-ci se retira dans un sillage de sang verdâtre.

- Voila pour toi, saleté !

Le chasseur de monstre pensait être tranquille. Il continua de nager. Mais il s’immobilisa. Ce n’était pas un, ni deux, ni même trois, mais des dizaines de tentacules qui surgirent de l’eau dans un fracas de tempête. Ils passèrent à l’attaque. Deacon assenait des coups terribles. Il décapita trois tentacules dans un puissant balayage d’épée tourbillonnant. Une botte à droite, feinte, un coup à gauche, retournement. Le jeune homme sentait son esprit s’aiguiser. Une joie barbare le possédait. Dans une dernière gerbe de sang émeraude, il planta son épée dans un tentacule qui le menaçait.

Une fois débarrassé du monstre, Deacon s’effondra de fatigue et dériva aux grés des courants. Il se réveilla dans une chambre de l’hospice du Barrage du l’eau d’heure. Un soigneur, qui passait par là en cette fin d’après-midi, découvrit le jeune allongé sur le sol. Il le raccompagna jusqu’en ville. A son réveille, Sirtus était là. Il lui dit :

- Mon jeune garçon, tu as réussi la première épreuve de ton enseignement.
- Quoi ?!
- Eh bien vois tu, L’ivoire du Mammouth Suprême est une histoire purement inventée. L’aventure que tu as vécue n’était q’une mise en scène.
- Non c’est impossible ! Je viens de risquer ma vie, et tout ça pour rien ?
- Si justement, c’est pour une bonne cause. Comme je te l’ai dis, tu a passé la première épreuve avec sucées. Tu nous as montré que tu étais un homme brave et courageux. Tu es maintenant digne et assez fort pour te battre seul sur ces terres. Alors va, mais fait attention à toi, certaines personnes ne sont pas comme toi et moi, certaines personnes adore faire souffrir les autres, et prend garde aux monstres, ils sont tous plus impitoyable les uns que les autres.

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 15 Aug 2009 17:45:47
Chapitre 5 : Retrouvailles


En cette radieuse matinée, le marché de Bicepts City fourmillait de monde. Les flammes s’épanouissaient en d’élégantes corolles qui s’étiolaient aussitôt dans l’azur de cette splendide journée. Le souffle brûlant frôlait les spectateurs des premiers rangs, arrachant quelques cris aigus aux demoiselles, roussissant les moustaches des damoiseaux. Un cercle compact de curieux s’était formé autour de cette fascinant attraction. Au centre, un jeune garçon décharné virevoltait en soufflant sur une torche vive. Dans un coin, assis sur une barrique, un magicien, vêtu d’une longue tunique blanche, le fixait avec attention.

Le cracheur de feu multipliait les prouesses. Bondissant de gauche et de droite, il tétait à intervalles réguliers le goulot noirâtre d’une fiole ouvragée. Le liquide gonflait ses joues. Puis, entre deux bonds, il le projetait sur une flamme. Le mage, qui se tenait toujours en retrait, observa attentivement. Il distingua alors que la magie affluait chez le charlatan. Il possédait le curieux don de donner aux flammes la forme qu’il désirait. On avait l’impression que de la bouche du jeune troubadour jaillissaient animaux enflammés, fleurs incendiaires ou dragons mordorés. Un spectacle unique, digne de la splendeur des terres d’argents.

A la fin du spectacle, applaudissements et vivats fusèrent alors que le jeune artiste saluait la foule. Avec l’argent qu’il venait de récolter, Deacon prit le temps de se rendre à la taverne. Il s’installa au comptoir, et commanda une chope de cuvée d’Efrit. L’établissement était étonnement calme ; pas une personne qui criait, ni deux autres qui se battaient. La seule âme qui hantait l’auberge n’était autre que le vieux magicien de tout à l’heure. Le jeune homme n’y prêta pas attention. Le sage lui adressa alors la parole :

- C’est formidable, hein !
- Pardon ?
- Tu ne me reconnais dont pas Deacon ?
- Comment vous …


Le vieil homme ôtât sa cape.

- Sirtus ? Mais oui c’est bien toi !

Le garçon se jeta dans les bras de son maître. Cela faisait maintenant plus de vingt lunes qu’il ne l’avait pas vu. Ils sortirent tous deux de la taverne, et Sirtus emmena son jeune protégé dans un endroit à l’écart, dont lui seul connaissait l’existence. Ils reprirent alors leur conversation :

- Alors mon cher Deacon, que fais tu maintenant ?
- Comme vous le voyez, je me suis installé en terre de Kédok. Après votre départ, je n’ai cessé de m’entraîner. J’ai très vite abandonné l’idée d’être un grand guérrier et j’ai donc apprit de nouveaux sortilèges. Je maîtrise le feu comme personne !
- C’est ce que je vois.
- Mais vous Sirtus, pourquoi m’avoir laissé seul, et que faîtes vous ici ?
- Tu devais apprendre par toi-même. Tu sais Deacon, je me fais vieux, à mon âge, on se tourne plus vers le passé que vers le futur. Je devais réfléchir à la meilleure façon de t’en parler.
- Me parler de quoi ?

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 15 Aug 2009 17:46:39
Chapitre 6 : Renaissance Zéphyrienne


Soudain, un homme, grand de plusieurs pieds, entra brusquement dans la pièce. Sirtus se leva d’un bond. La main du géant fila sous sa cape. Le sorcier, du coin de l’œil, devina l’éclair du métal. Il fit un pas de coté et évita de justesse le couteau qui frôla ses côtes. D’un coup de pied, il faucha les jambes de l’homme qui trébucha. Saisissant le poignet armé, il tordit le bras du malandrin. Celui-ci hurla de douleur. Le couteau tinta sur le sol. Sirtus avait plaqué son agresseur au mur.

- Qui es-tu ? Que nous veux-tu ?

Mais avant que le bandit ne puisse répondre, un carreau d’arbalète lui transperça la gorge, Un second écorcha la joue du mage, et un troisième siffla à ses oreilles et rebondit sur la pierre. Une ombre plongea, roula sur elle-même et disparut dans une étroite ruelle.

- Nous ne sommes plus en sécurité ici Deacon. Nous devons partir. Réunis toutes tes affaires ; je t’attendrai devant la taverne dans une heure.

Sans poser la moindre question, le jeune garçon s’exécuta. Dans les minutes qui suivirent, il était prêt et alla se rendre à la taverne. Sirtus aussi était là. Il prirent tous les deux la route, sans une parole. Après de longues heures de marche, les deux compères arrivèrent devant un immense édifice. Ils étaient revenus là où tout avait commencé ... Accablé par une soirée éprouvante, Deacon gravit d’un pas lourd les marches qui conduisaient au temple de la Griffe Funeste. Dépassé, il poussa la porte et pénétra entre les impressionnantes colonnades. Il cherchait un recoin sombre, isolé. Un refuge où ruminer la peur qui l’envahissait. Sirtus lui adressa quelques mots.

- Ils ne devraient pas tarder …

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 15 Aug 2009 17:48:19
Chapitre 1 : Un destin tout tracé

Le jeune homme s’abandonna dans un coin de l’illustre battisse. Le regard vide, il goûta quelques secondes à ce piètre réconfort. Puis il s’assit et se prit la tête à deux mains. Il réfléchit avec amertume aux révélations de l’érudit. Tout devenait clair maintenant ; les légendes qu’il avait lu dans les livres de la bibliothèque, les symboles … Il se remémora alors son passé.

Son enfance fut des plus banales. Contrairement aux héros des bouquins qui avaient bercé sa jeunesse, ses parents et lui vivaient paisiblement dans une petite masure des terres d’argent, fièrement planté au cœur de Dana’s Valley. Il passa les quinze premières années de sa vie dans la béatitude la plus totale. Ses parents ont toujours été là pour s’occuper de lui et lui donner une bonne éducation, un peu trop peut être. Ce doit être pour cette raison que durant cette période, il ne connu jamais le sentiment qu'on appelle "courage". Il passait toutes ses journées à bouquiner et à absorber des tas de grimoires dans sa chaumière.

Il avait peu d’amis dans le village, il n’en avait pas en fait. Il se réfugia alors dans le lieu où il se sentait le plus à son aise : la bibliothèque de Baduk. Il s’y rendait deux jours par semaine. Mais il hésitait souvent à y aller : sur le chemin qui mené à l’ancestral librairie, les autres enfants l’insultaient, lui jetaient des cailloux et lui faisaient même de mauvaise farces. En effet, le jeune homme était différent des autres : il n’était pas très grand et extrêmement maladroit. De plus, ses parents lui donnèrent un prénom ridicule et difficile à porter : Narcotik.

Le père Vincent, qui prêchait la bonne parole la plupart du temps dans l’église, s’occupait aussi de la grande bibliothèque. Il lui portait souvent ce discours ;

- Tu es bien plus intelligent qu’eux Narcotik, tu finira bien par le découvrir …

Le père Vincent était un sage de Baduk, l’un de ces vénérables savants chargés d’assurer le relais du flux occulte que traverse les terres d’argent. Sa présence était impérative pour permettre aux habitants d’aller à l’église ou d’emprunter des manuscrits. Dans la région, chacun s’accordait à dire que le vieil homme était un brave être. Son regard pétillant d’intelligence, ses conseils avisés et la franchise de son coup de fourchette en faisaient un personnage local très apprécié.

Les années passèrent et Narcotik se dotait d’une certaine prestance et d’un agréable charisme. Sa capacité à manier une épée rester médiocre mais il avait appris, au fil des années, les arcanes de la magie. Malgré cela, il n’avait jamais été confronté à un seul combat, et son expérience laissait encore à désirer. Mais sa passion pour les livres restait indéniable. Grâce aux informations qu’il puisait dans ses ouvrages, il se découvrait chaque jour de nouvelles capacités. Il rendait donc visite très souvent au père Vincent. Un matin, en voyant le jeune garçon chercher un livre intéressant, il lui adressa la parole.

- Oh Narcotik, en rangeant les étagères hier soir, j’ai retrouvé ce livre. Tu devrais l’emprunter, il va te plaire.

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 15 Aug 2009 17:48:56
Chapitre 2 : Un rêve étrange.

" L’ivoire du mammouth suprême ". En entrant chez lui, notre héros s’allongea sur sa paillasse et ouvrit le livre que le père Vincent lui avait conseillé. Il fut fasciné par les premières lignes de l’ouvrage. Le livre racontait l’histoire d’un monstre envoyé par le dieu des enfers, GoodQ, pour anéantir tout signe de vie sur les terres argentées. Le fantastique animal fut exterminé par les membres d’une puissante guilde. Sans s’en rendre compte, Narcotik s’abreuva des centaines de pages en quelques heures. La fin du récit était signée du certain Jord, archiviste Zéphyrien.

Epuisé de sa journée, Narcotik s’effondra de fatigue. Il se réveilla en sursaut, dans un lieu inconnu et sinistre, un étrange flou englobant son champ de vision. Un cri cinglant fendit l’air, arrêtant net Narcotik. Emporté par sa curiosité, il décida de suivre le hurlement. Soudain, une ombre sinistre se dressa devant lui, émergeant d’un recoin obscur, quatre énormes pattes poilues apparurent, leurs longs orteils acérés faisaient trembler le sol, soulevant de petits nuages de poussière. Notre héros leva la tête et contempla l’immense animal qui le surplombait.

L’énorme trompe ridée de la créature se balançait lentement de gauche à droite, à plus de six coudées de hauteur.
Clignant ses minuscules yeux rougeâtres, l’énorme bête jaugeait le jeune homme. Le visage du mammouth se fendit d’un large sourire. Narcotik ne put s’empêcher de comparer cette vision à celle d’une centaine de sabres rangés sur un râtelier. Il se raidit et recula d’un pas, puis d’un autre. Le monstre gratta le plancher en renâclant, ses naseaux expulsèrent une morve fétide. Le souffle de son haleine balaya le visage du jeune homme, il plissa ses paupières, puis poussa un mugissement effroyable. Son cri semblait venir tout droit du fond des âges.

De fureur, le quadripede chargea en direction de Narcotik. Pris de panique, notre héros voulu s’enfuir, dans sa hâte, il trébucha sur un rocher. Il sentait alors sa fin proche. Tout à coup, des bruits sourds martelèrent le sol, et d’épais nuages de cendre se soulevèrent à quelques mètres. Une horde de cavaliers fonçaient sur l’animal. Captivé par la
bête, les soldats étaient invisibles pour notre jeune combattant, mais maintenant, il pouvait apercevoir très distinctement leurs armures étincelantes ainsi que leurs puissantes lances. Ils passèrent à l’attaque.

La monstrueuse créature continua de gronder. Manifestement dans une rage folle, elle battait la terre d’une force incroyable. La vibration des chocs fit s’écrouler Narcotik, les soldats étaient encore trop loin pour le sauver, après un dernier beuglement, le fabuleux géant fonça. Le jeune homme se recroquevilla et fut grandement étonné lorsque l’animal lui passa à travers, il n’était pas la cible. S’en suivi un combat digne des plus grands romans d’aventure.
Bien que le mammouth fût d’une force incroyable, les chevaliers semblaient inépuisables et dotés d’une grande expérience.

Un peu plus haut, dans l’ombre d’un bosquet, un archer banda son arc. Fermant un œil, l’homme riva son regard entre les deux yeux du monstre, il attendait que celui-ci s’immobilise enfin. Il respirait lentement, accordant le rythme de son souffle à celui de sa cible. Il ajusta une dernière fois la tension de la corde, la bête était à l’arrêt, l’archer décocha sa flèche. Elle fusa dans un vrombissement. Moins d’une seconde plus tard, la deuxième était partie puis la troisième. Le fantassin était précis et rapide.

La volée troua le feuillage, longea les branches et surgit du bosquet. Les trois flèches, parfaitement équilibrées, s’alignèrent dans la lueur du soleil. Trois éclats de mort survolèrent la clairière dans un souffle de vent. Elles traversèrent simultanément le cuir épais du mammouth. Il chancela sur ses pattes, la gueule tordue par un rictus de douleur. Malgré ses blessures, il tenta de rester debout, il fit encore quelques pas et s’écroula lourdement. Les mouvements de sa cage thoracique s’étiolèrent et il ne bougea plus.

Les aventuriers s’exaltèrent. Levant leurs boucliers au ciel, ils scandaient une devise, une sorte de cris de guerre : « Pour que le bien triomphe sur ces terres, à notre libérateur Herbert et à la gloire Zéphyrienne ! » Narcotik fut alors interpellé par un étrange symbole qui ornait les armures des chevaliers ; un griffon d’or. Il connaissait cet insigne, il l’avait déjà vu quelque part …

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 15 Aug 2009 17:49:15
Chapitre 3 : Révélations


Les premières lueurs du soleil extirpèrent le jeune homme de son profond sommeil. Quel rêve étrange … Il décida d’aller en parler au père Vincent. Celui-ci se trouvait dans la bibliothèque. Comme à son habitude, il organisé soigneusement les rayons. Narcotik l’interpella :

- Père Vincent, je dois vous parler de quelque chose.
- Je t’écoute mon fils.
- Hier soir, après avoir lu le manuscrit que vous m’avez conseillé, je me suis endormit brusquement. J’ai eu alors une vision du passé. Mon esprit fût transporté dans le livre. Pourquoi cela m’est-il arrivé ?
- Je ne peux t’en expliquer plus pour le moment. Tu dois le découvrir par toi-même. Demain soir, à la tombé de la nuit, rend toi au temple de la Griffe Funeste. Là, tu découvrira alors que tu possèdes des pouvoirs que tu ne soupçonnent même pas.


Bouleversé par ces paroles, Narcotik prit le temps de réfléchir. Puis il laissa le père Vincent, seul, vaquer à ses occupations. Le soir même, le jeune homme suivit le chemin du temple, sans se préoccuper des risques qu’il encourait. Non loin de l’illustre battisse, Narcotik s’arrêta net : un bruit le fut sursauter. A quelques coudées de lui, un gros buisson venait de ricaner. Puis de nouveau le silence. Les nerfs à fleur de peau, il se mit en garde. Un autre massif gloussa à sa gauche. Silence encore. Une nouvelle salve moqueuse fusa à droite, ricocha quelques mètres plus loin, s’amplifiant, grossissant.

Ecrasant fleurs et insectes, broyant feuilles et branchages, une dizaine de brigands, tire-laine et coupe-jarret surgissaient du sous-bois. Leurs visages étaient couturés de cicatrices. Certains empestaient l’alcool de contrebande. Ils encerclèrent le jeune homme en quelques secondes. Sur leurs figures se peignait un sourire mauvais. Un ruffian, vêtu d’un simple pagne de lin ouvert sur son thorax velu, était bardé de ceinturons de cuir. Une multitude de couteaux y étaient glissés ou pendaient au bout de chaînes cliquetantes. Il semblait être le chef de la bande.

- Alors petit, on ne reconnaît pas son vieil ami ?

C’était bien lui. Boris, le plus méchant garçon qu’il n’avait jamais connu. Il faisait vivre les pires misères à Narcotik quand il était plus jeune. Il se faisait maintenant appeler Boris le bourreau. L’homme se planta devant l’apprenti magicien et releva le bord de son chapeau tressé, dévoilant un visage buriné et d’épaisses moustaches tombantes.

- Alors tu t’es perdu Narcotik ? Je vais t’aider à retrouver ton chemin !

L’homme à la moustache vrilla son regard dans celui de notre héros. D’un mouvement vif, il décocha un coup terrible dans la tempe du jeune homme et il s’effondra à terre. Les rires gras fusèrent. Les yeux chargés de haine, Narcotik sentit monter en lui une force jusqu’ alors inconnue. Il se concentra sur son adversaire. Brusquement, un éclair de glace transperça le ventre du vagabond qui, dans un dernier souffle de vie, murmura quelques injures, avant de s’écrouler lourdement sur le sol. Un vent glacé de stupéfaction ventilla la troupe des brigands. Ils hésitaient maintenant, refroidis par l’exécution de leur camarade. Il détallèrent tous dans un vacarme assourdissant.

Narcotik frissonna, il reprenait vraiment conscience de la réalité des choses. Il était abasourdi par qu’il contemplait : Il venait de tuer un homme. Il reprit le chemin du temple, sans un bruit …

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 15 Aug 2009 17:49:42
Chapitre 4 : Une rencontre inattendue


Narcotik hésita à entrer dans le temple. Il observa les alentours. Perché sur la plus haute branche d’un arbre, un rapace muni de quatre ailes et d’un long bec dentelé observait le ciel. Les nuages y avaient coagulés en de longues traînés oranges, sous les feux du soleil mourrant. Comme approbateur, le rapace hocha la tête par saccade et lissa ses plumes. Autour de lui, les feuilles brillaient comme un fleuve d’or pur. Sur ces serres soufflait un petit courant d’air chaud, exhalant les parfums de la forêt profonde.

Narcotik apprécia cet instant. Un rare moment de paix, au milieu de la nature sauvage et violente des terres d’argent. Le volatile, lui, éprouvait juste une sensation indéfinissable. Son cerveau primitif l’analysa brièvement, puis décida de la classer parmi les choses agréables. Moins agréable, cependant, que la perspective de son dînée proche. Le jeune homme prit alors le courage d’entrer dans le temple.

Les portes massives étaient déjà ouvertes. Narcotik entra avec appréhension. Dans le fond de la grande pièce sinistre, deux silhouettes se dessinaient dans l’ombre. Il s’approcha.

- Qui êtes vous ? Lança t-il, méfiant.
- Approche Narcotik, nous t’attendions.


Comment connaissaient-ils son prénom ? Le jeune homme s’avança doucement.

- Nous serons bientôt au complet …

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 15 Aug 2009 17:52:10
Chapitre 1: La mise à l'épreuve.


La lumière du jour avait déjà laissé place aux ténèbres de la nuit quand Merlin quitta la cité. Il se dirigeait vers la forêt. Seule la faible lueur de l’astre lunaire éclairait encore ses pas. Tout était si calme, si paisible. Ce lieu se prêtait parfaitement à ses nombreuses et longues méditations. Il s’installa non loin du lac, au pied d’un arbre. Il pouvait dés lors observer son reflet. Il n’était que peu fièrement vêtu, sa tunique blanche se déplaçant au gré du vent, et ses petites sandales s’humidifiant au contact de l’herbe.

Il passa sa main dans son épaisse barbe blanche, songeur. Un profond sentiment s’était emparé de lui, depuis quelques temps déjà. Un sentiment de solitude, d’insatisfaction. Pourtant, le mage avait tout pour être comblé. Depuis peu, il avait rejoint la guilde des CATS, où il trouva amis et compagnons d’armes. Il en avait même été promu recruteur. Pourtant, ce sentiment persistait encore.

Quelque chose lui manquait, il l’avait perdu des années auparavant : sa jeunesse. Il s’approcha de l’étendue d’eau, et y trempa son bâton, troublant sa tranquillité. Son regard se perdait dans l’obscurité, remplit d’inquiétude et d’incompréhension. Il y avait-il encore un espoir ? Peut-être, mais bien mince.

Merlin avait emmené une gourde avec lui, contenant une étrange liqueur. Cette dernière, même en faible quantité, était capable d’engendrer une importante ivresse. Il l’engloutit d’une traite, avant de s’écrouler sur le sol.

Il fut réveillé par la chaleur des rayons du soleil, caressant sa peau pale et sans vie. Il reprit peu à peu ses esprits. Sur le chemin du retour, ses yeux d’argent se posèrent sur un mystérieux parchemin. Curieux, il saisit l’objet, et reprit hâtivement sa marche en direction de la cité. Il se précipita discretement dans sa demeure. Ce n’est qu’une fois à l'intérieur qu’il prit connaissance de ce que ce parchemin contenait.

« Celui qui veut, finit par obtenir »

Le mage s’interrogea. Que cela pouvait-il bien signifier ? Sans l’ombre d’un doute, Merlin allait essayer de le découvrir.

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 15 Aug 2009 17:52:47
Les derniers rayons du soleil ayant disparut, Merlin se leva sans un bruit, et descendit de son arbre. Il reprit la direction du lac. La nuit semblait hostile, un vent glacial soufflait dans son dos, et quelques gouttes de pluies se heurtaient à son chapeau. Accélérant le pas, il arriva rapidement à l’endroit où il avait trouvé le parchemin, la nuit d’avant. Il se pencha, caressant le sol de ses longs et fébriles doigts. Il continua sa route vers le lac.

Le bruit d’une cascade se faisait entendre dans la forêt et les pas des ents retentirent lourdement sur le sol. Merlin ferma délicatement les yeux. C’était bruyant, autant que le bruit des tonneaux de rhum se fracassant dans la taverne.
C’est alors qu’au loin, il observa de la lumière sous un arbre très imposant. Il fronça ses vieux sourcils, et se rendit jusque là. Ce n’était pas très loin. Plus il se rapprochait de l’endroit, et plus la lumière qui s’en dégageait devenait intense. Aussi vive que le feu, elle en était presque aveuglante. Il s’introduisit sous l’arbre, à pas de loup.

Le mage avait la sensation d’être observé. Il perçut de petits ricanements. Soudain, il sursauta. Quelque chose lui avait frôlé la jambe. La lumière s’estompa, laissant place à ce qui semblait être une habitation. Merlin scruta chaque recoin de la pièce, découvrant meubles et autres babioles. Mais ce qui retint son attention, c’était une petite table où était posé un grimoire.

Il n’en avait jamais vu de tel. Il prit l’une des chaises, et s’assit, tournant les pages du poussiéreux ouvrage. Il contenait de l’elfique, une langue appréciée du vieil enchanteur. L’une des pages n’était pas semblable aux autres, plus épaisse et orné de différentes illustrations comme des fées, ou même de symboles inconnus. Il la lut à voix haute.

« Ô toi qui désire tant, donne et tu recevras en retour »

Il stoppa net. Cela ressemblait à ce qu’il y avait d’écrit sur le parchemin. C’est alors que le sol se mit à trembler très violemment. Intrigué, le mage sortit de l’arbre, jetant son regard de tous les côtés. Que se passait-il ?

Une effrayante brume noire commença à l’entourer. Il tenta de s’échapper, en vain, et perdit connaissance.

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 15 Aug 2009 17:53:20
À son réveil, le mage se trouvait dans un lieu dont il ne connaissait rien, et qui semblait bien dangereux. D’étranges arbres à l’allure sinistre hantaient les lieux. Le ciel voilé ne présageait rien de bon. De terrifiants cris interpellèrent Merlin. S’appuyant sur son bâton, il se releva péniblement. Une blessure, profondément imprégnée dans sa jambe, lui donna du fil à retordre. L’origine de cette dernière lui était totalement inconnue, il ne se souvenait plus de rien depuis qu’il avait perdu connaissance.

Il observa plus en détails l’endroit où il se trouvait : désert, hormis une bâtisse, à l’horizon. N’ayant d’autres options, il en prit la direction. Il boitait, et était faible. Sa vue était masquée par ses cheveux, tombant devant ses yeux vides et désespérés. Mais il n’avait pas la présence d’esprit de les ajuster. Après une éprouvante marche, il arriva enfin. Cette bâtisse, obscure et ténébreuse, donna froid dans le dos au vieux magicien. Quelques gouttes de sueur dégoulinaient le long de son visage, exprimant une grande fatigue. Il était à bout de force.

Il s’accouda à l’une des poignées des deux portes, hautes et larges, et faite d’un résistant métal couleur noire.
Sous son poids, l’une des portes s’entre ouvra. Merlin pénétra à l’intérieur. La pièce paraissait profonde. Les dernières flammes des torches semblaient à bien des lieux. Il saisit la plus proche. Il s’avança pas à pas dans cet endroit lugubre. Le sol était poussiéreux, les murs regorgeaient de différentes petites créatures. Agrémenté à cela, une odeur de soufre très prononcée étouffait le vieillard.

Il continua à avancer. Quelques mètres plus loin, il manqua de trébucher, se heurtant une grande table. Le magicien analysa cette table, qui s’avéra être un tombeau. Méfiant, il préféra s’éloigner. Il ne s’était rien passé de bon, avec ce qu’il avait récemment découvert. Alors qu’il retournait sur ses pas, Merlin sentit un puissant souffle dans son dos, suivit d’un long bruit. Le tombeau s’était ouvert, le couvercle s’écrasant sur le sol. Il se retourna, intrigué.

Une silhouette en sortit. L’enchanteur était maintenant face à face avec un démon. Il s’avança vers le mage. Ce dernier, effrayé, fut extrêmement surpris quand cet être maléfique se métamorphosa en une délicieuse jeune fille, qui illumina la pièce, se transformant-elle aussi en un lieu très luxueux. Des tables, recouvertes de verres et de plats, firent leur apparition. Ainsi que diverses statues et jarres, en guise de décoration. Des rayons lumineux s’introduirent par les fenêtres.

Elle affichait un sourire radieux, qui donnait à son visage une allure encore plus angélique. Ses deux yeux bleu azur se plongèrent dans ceux de Merlin. Pétrifié, il attendit une réaction, ne pouvant agir. Le démon s’avança vers Merlin, toujours avec cette apparence si radieuse. Elle tendait désormais sa main vers lui. Une sensation étrange s'empara du vieux magicien, une sensation qu'il n'avait auparavant jamais ressentie. Il éprouvait un intérêt particulier à l’égard du démon. Il leva délicatement son bras, pour ensuite saisir la main de cette merveilleuse apparition.

Il sentait peu à peu ses forces revenir. C’était fantastique. Un lien fabuleux les unissait à présent. C’était magique, ou presque… Car le démon, quant-a lui, semblait s’affaiblir, son image de magnifique jeune fille devenant celle d’une vieille dame ravagée par les années ! Merlin paniqua, ne sachant que faire, n’arrivant pas à rompre le contact.

Une puissante lumière l’aveugla, et il se réveilla. Il n’avait pas bougé depuis la vieille. Une vision, un rêve, était-ce dont ça ? Qu’est-ce que ça signifiait ? L’esprit du mage se tordait dans tous les sens, incapable de trouver des réponses. Il restait perturbé et attristé par cette dernière image. Un étrange médaillon se trouvait à ses pieds, en forme d’étoile. Signe d’une éventuelle existence de sa récente aventure. Il se sentait plus puissant, taillé pour la découverte. C’était si bizarre.. à tel point que le mage préféra chasser cet épisode de son esprit, pour l’instant.

Il rassembla ses affaires, et quitta la cité abandonnée des autres CATS. De nouvelles choses palpitantes l’attendaient, et au plus profond de lui même, une flamme brûlait de mille feu : la flamme d’un amour disparu, mais pas oublié.

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 15 Aug 2009 17:54:11
Merlin s’était récemment établi sur les plaines enneigées de dusso, perfectionnant ses aptitudes et ses techniques. Il s’était essayé à la sorcellerie, à la nécromancie et à la maîtrise des éléments. Le mage était d’ailleurs particulièrement doué pour manipuler les eaux. Son esprit était toujours aussi encombré de questions. Il observait plus attentivement le médaillon qu’il avait découvert, faisant attention à ses moindres détails. Il était si étrange, orné de signes que Merlin n’avait jamais vu auparavant. Sa curiosité était grande…

Il avait envie de se le mettre au cou, comme envoûté par l’objet. Ce fut chose faite. Soudain, une éprouvante douleur surgit dans sa poitrine, provoquant de longs cris de douleur de la part du vieillard ! Merlin se mit à courir dans tous les sens, cherchant à enlever et à se débarrasser du médaillon. Mais rien à faire, il lui était impossible de l’ôter.

Le mage s’écroula dans la neige froide, comme mort. Une nouvelle fois, il se réveilla dans un lieu inconnu, qui s’avéra être une forêt. D’interminables arbres s’élevaient dans le ciel noir, rendant cette forêt encore plus sinistre. Sa peur était grande, même s’il s’était déjà trouver dans cette situation. Pourquoi toutes ces pertes de connaissance ? Etait-ce encore un rêve, une vision ? Merlin l’ignorait.

Il leva les mains à la hauteur de sa poitrine. À sa grande surprise, d’imposants muscles s’étaient dessinés sur son corps. Il chercha son bâton des yeux, sans succès. Mais un peu plus loin, il observa un long trident en or massif, qu’il arracha sans difficulté à sa prison de pierre, le rocher dans lequel il était planté. Un sentiment de puissance, de supériorité s’empara de lui. Il voulait tester cette nouvelle force. Il fixa le rocher, et orienta le trident dans sa direction. Un puissant coup de tonnerre le réduit en miette.

Il s’avança plus profondément dans cet endroit sinistre, ne tardant pas à arriver au pied d’une petite tour délabrée. Elle était si obscure… Porté par ses nouveaux pouvoirs, il n’hésita quasiment pas, et pénétra à l’intérieur… D’un pas net et décidé, il avançait désormais dans les ténèbres de la tour. Il les dissipa à l’aide de son trident. La pièce était vide, pas l’ombre d’un grimoire, d’une épée ou même d’une table où festoyer.

Très vite, le médaillon s’agita. Suivant la direction qu’il indiquait, Merlin se dirigea vers les escaliers. Une fois en haut, il découvrit, stupéfait, le corps du magnifique démon pour qui il avait tant d’affection. Enfin, il l’avait retrouvé. Il s’en approcha, ses yeux se posant sur de larges plaies, qui se trouvait sur l’ensemble de son corps. Elle était blessée, à la limite de l’agonie. Il ne pouvait supporter de la voir dans un tel état, baignant dans son sang. Affaiblie, elle laissa néanmoins s’échapper quelques mots.

- Aide-moi .. Aide moi ..

Elle le répétait sans cesse. Que faire ? Merlin se doutait de la réponse à cette question.

- Aide-moi .. Le mé.. médaillon.

Le cœur du mage était déchiré par cette image. Il devait se séparer du médaillon. Mais en avait-il vraiment envie ? Ses nouveaux pouvoirs lui plaisaient énormément. Lui, qui avait été si faible durant ses dernières années, devait-il maintenant se séparer de sa seconde vie ?

Il se retourna, égoïste, la condamnant à son triste destin. Quelques larmes coulèrent de ses deux perles d’argent. Il avait choisit la puissance, plutôt que l’amour. Le mage possédait désormais la force de caractère d’un guerrier et les talents d’un magicien, et il combinait ces deux aspects. Quelque chose s'était éveillé en lui, une chose qui jusque là était resté enfoui au plus profond de son être.

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 15 Aug 2009 17:55:47
Chapitre 2: L'aboutissement.


Merlin y repensait sans cesse… Pourquoi avait-il fait ça ? Elle, qu’il chérissait tant. Ses pouvoirs étaient certes très grands, mais ne comblaient pas le vide qu’elle avait laissé, contrairement à ce que Merlin pensait en la laissant mourir. Il était tourmenté, ça ne pouvait plus continuer. Le mage pensait se débarrasser de ses cauchemars en brisant le pendentif, mais ce fut vain. Une seule solution s’offrait à lui, retourner à l’endroit où elle avait succombée.

Il devait se montrer rapide, déterminé. Au cours d’une éprouvante méditation, il parvint à entrer en transe, et à se rendre dans la forêt. Merlin n’avait pas seulement été transporté d’esprit, il y était en chair et en os. L’enjeu était tout autre à présent. Ne prêtant guère attention aux risques qu’il encourrait, il prit la direction de la tour. Ce n’était pas très loin, et il ne tarda pas à arriver. Il se souvenait de chaque détail qui la composait. Et pour la deuxième fois, il en franchit le seuil.

C’était tout aussi vide que la première fois. Cependant, une chose étrange attira l’attention de Merlin. L’un des murs était percé par un trou, très étroit. Il ne pouvait apercevoir le bout de ce qui s’avéra être un tunnel. Il s’y aventura. Une odeur de soufre y régnait.. Comme il y a bien longtemps, le jour de sa rencontre avec le démon. Et après une longue marche, il arriva enfin au bout. Le tunnel menait à une autre pièce. Le mage s’avança à travers les sombres couloirs du repaire, éclairé par la lumière de son trident.

Imprudent, il fut soudain surpris par l’attaque rapide d’une créature inconnue. Elle était frêle et cruelle, au physique ingrat. L’affrontement fut bref, la créature étant terrassée en une boule de feu. Elle n’était pas très résistante Un peu plus loin, il arriva enfin à la sortie. Il se trouvait au milieu de montagnes, toutes plus effrayantes les unes que les autres. Un puissant tremblement de terre survint alors. En cherchant l’origine du séisme, Merlin fut stupéfait de découvrir que c’était les pas d’un géant qui en était la cause … Ce dernier se rua sur le magicien.

Il n’était pas très rapide, mais son arme était si grande et si lourde qu’il n’était pas aisé de l’éviter. L’immense adversaire commença à prendre l’avantage, mais Merlin changea de tactique. Il lui fit perdre l’équilibre en gelant le sol sous ses pieds, et le précipita dans le vide à l’aide d’un violent torrent qu’il déchaîna contre lui.

Pourquoi lui était-on si hostile ? L’enchanteur avait utilisé énormément d’énergie, et il finit par perdre connaissance.

Il reprit peu à peu ses esprits, enchaîné par de robustes chaînes. Que s’était-il passé ? Face à lui, un terrifiant personnage riait aux éclats. Entièrement vêtu de noir, il pétrifiait Merlin de son regard insoutenable. Il tenait le trident du mage entre ses mains. Il approcha.

- Tu m’as facilité la tâche.

Que voulait-il dire ? À la grande surprise de Merlin, il prit l’apparence de sa chère et tendre, avant de retrouver la sienne. C’était si troublant..

- Hahaha.

Ses rires ne cessaient de résonner contre les murs de la grotte dans laquelle ils étaient. Ce démon disait-il vrai ? Tous ces évènements se ressemblaient tellement. Ses récentes aventures ne seraient en fait que les ficelles d’un terrible plan, destiné à lui dérober son énergie vitale ? Merlin brisa ses chaînes, fou de rage. Il entama les hostilités, mais la différence entre les deux opposants était trop grande… Il fut balayé, et transpercé par le trident. L’arme s’enflamma, lui infligeant de profondes brûlures.

Le démon se tenait au-dessus de lui, satisfait. Alors qu’il allait lui asséner le coup fatal, Merlin parvint à le repousser dans un ultime effort, et à s’enfuir. Il sortit alors de son état de transe, se retrouvant au sol, luttant contre la mort. Il avait été berné, et la douleur qui se trouvait maintenant dans son cœur était bien plus insupportable que ses blessures… Car elle ne s’effacera jamais.