Histoire du Symposium

Ezequiel
Le Symposium


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Il y a 1 an | Le 05 Dec 2022 02:48:27
Prologue :

"Un Jour, un Soir.
Un Homme naît, un autre meurt.
Les Rivières coulent, mais l'Eau s'assèche.
Les Arbres poussent, mais la Nature est morne.
Les Cendres rougissent, mais le Feu est étouffé.
Les Années passent, mais le Temps s'est arrêté...


Le Monde tourne toujours, dans son infinie monotonie, et ses nombreuses richesses sommeillent dans ses entrailles, attendant un Jour peut-être, de se réveiller à nouveau.
Les Plantes ne font plus que plier sous les souffles répétés d'un Vent sec et glacial.
La Glace fond tristement sous les assauts faibles d'une Chaleur moite et sans vigueur.
La Terre est sèche, elle s'effrite, car l'Eau qui la nourrit est devenue sale, et le courant trop faible.
Les Maisons s'écroulent, construites dans un Bois vermoulu, ou des Métaux rouillés, rongés de toutes parts.
Le Monde s'est endormi, et ses Pouvoirs avec lui.


Mais il n'en a pas toujours été ainsi...


Il y a de cela quelques siècles, une goutte d'eau dans le développement de l'Univers, un groupuscule d'Orateurs Divins, vingt-six précisément, se retrouva autour d'une immense table de marbre dans le plus grand amphithéâtre que proposait le Sanctuaire du palais de Kal'Natar, Dieu primaire du Chaos et du Changement.
Chacun de ces Maîtres était un spécialiste dans son domaine. Personne n'était meilleur qu'eux dans leurs spécialités respectives et c'est très précisément là raison qui les avait fait se réunir.
Tous savaient que la Fin les rattraperait, peu importe sa forme et d'aucun ne voulait voir disparaitre son Talent, son Art, son Elément.

C'est ainsi qu'ils décidèrent de distribuer leur Savoir de par le Monde. Tantôt par le biais de livres, tantôt directement sous forme de Don insufflé à des Êtres choisis, selon des critères propres à chaque Orateur, tantôt confié au Hasard, laissant les plus méritants ou les plus chanceux être récompensés.

Une première vague d'élus vit le jour il y a de cela bien des années. Des temps immémoriaux oubliés de tous et retranscrits au compte goutte et bien maladroitement dans des ouvrages noircis par le Temps.
Des légendes volent encore par-ci par-là, nommant un homme doté d'un pouvoir incertain et créateur d'une réalité improbable, ou d'une femme vivant dans une contrée oubliée, déifiée pour avoir repousser un millier de guerriers par sa seule Force.
Il en existe de toutes sortes, de ces Histoires incroyables racontant des choses impossibles et défiant l'imagination, néanmoins, la plupart de ces histoires furent oubliés au fil des Âges, les Maitres avec elles, et la Vie avaient repris son court depuis bien des Années.

[...]

Les Terres d'Argent ne comprenait plus aucune trace de tout cela... sauf une, inaltérable, bravant le Vent et la Pluie, les Années et les Jours.
On pouvait voir loin au Nord, cette aiguille pointer vers le Ciel, reliant le Divin à l'Humain, qui trônait fièrement tout en haut de la Tour.
Sous cette Tour, des murailles, des fenêtres et des portes.
Une Ombre semblait planer au dessus de cet endroit, semblait le surveiller.
Unique vestige des Maitres, leur Manoir.

Les Pierres étaient sales, brunies mais restaient unies malgré un Vent sec et des Ondées régulières.
Les Jardins étaient remplis de ronces, d'orties et parsemés de mauvaise herbes d'un mètre de haut.
Les Rideaux pendaient tristement aux fenêtres.
Tout était éteint.
Les Grilles rouillées étaient closes."

Ezequiel
Le Symposium


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Il y a 1 an | Le 05 Dec 2022 03:26:08
Extrait du Livre I :

Une Lune pleine, un Ciel sans étoiles.
Un Vent sec, une Pluie fine.
Une Ombre qui plane sur la Citadelle, une Ombre figée devant.
Un Grondement sec, un flash, un visage qui s'éclaire.
Une Silhouette, immobile.

Il fixait le vieux Portail qui se trouvait devant lui, immuable.
Sans raison, le Vent cessa de souffler, la Pluie s'arrêta de tomber.
Les Arbres semblaient avoir disparus, car on n'entendait plus aucun bruit.
Puis doucement, une brise se leva et la silhouette bougea.

Il s'avança vers les grilles, qui d'elles-même s'ouvrirent devant son passage, et il marcha droit vers la Grande Porte.
Lorsqu'il toucha la lourde poignée de fer, un flot d'énergie lui parcourut le corps, et bien que conscient de la Dimension de l'instant, il ouvrit le Porche, fermé depuis les Temps Anciens.

L'endroit était sombre.
Des Statues gardaient le Hall d'entrée, inébranlables, telles des piliers fondus dans les murs.
Des Tapisseries pendaient aux murs, une épaisse couche de poussière cachant les Figures qu'elles représentaient.
L'atmosphère était lugubre, aucune Âme n'avait foulé ce sol depuis des Siècles, et le Manoir le rendait bien.

La silhouette se mouva vers le Salon, grand et sinistre. Tous les chandeliers portaient de vieux tas de cire fondue, brunis.
Les fauteuils étaient couverts de vastes draps grisés par le Temps et la saleté.
La cheminée était remplie de briques noircies et d'un amas humide de charbon froid et moisi .
La table arborait un napperon, tout du moins en restait-il les bords cousus de fil d'Or dont les mites et autres insectes n'avait pas voulu.
Rien n'avait bougé depuis des Lunes, tout était juste plus morne, plus sombre.

Il fallait se mettre au travail. Il y en avait pour plusieurs jours de nettoyage et de remise en ordre.

[...]

Quelques jours plus tard, ses efforts terminés, et récompensé, il pouvait de nouveau admirer le Manoir dans toute sa splendeur.
Pour les murs extérieurs, une pluie bénéfique lui avait donné un sérieux coup de main, et le résultat était au-delà de ce qu'il avait imaginé.
La Grille rouillée, brillait maintenant sous les rayons du Soleil. Il l'avait laissé entre-ouverte exprès pour attirer la curiosité des Voyageurs.
La Bâtisse était-elle habitée, ou était-ce encore un coup des Esprits qui s'amusaient à tromper les passants? Telle était le Mystère qui se proposait désormais.

L'Homme, content de son œuvre, s'adonna alors à un plaisir simple dont il avait l'habitude.
Il s'installa confortablement dans un fauteuil moelleux. Le Feu dans la cheminée crépitait non loin de ses pieds engourdis.
Il déposa une tasse de thé sur le bord d'une petite table, près de lui, et enfin il baissa sa capuche sur sa nuque, découvrant sa chevelure violette.
De ce qu'il se souvienne il avait toujours eu cette couleur de cheveux, violet, bien qu'il n'ait jamais eu dans ses souvenirs de parents qui avait cette même teinte. C'était un peu sa caractéristique, pour se démarquer.

Mais il en avait une autre.
Une Caractéristique, un Pouvoir, un Don, peu importe le nom qu'on lui donnait.
Il s'était demandé si il était le seul à être dans ce cas, mais n'entendant jamais parlé d'une personne qui pouvait lui ressembler, il s'était fait à l'idée que c'était le cas.
Mais il connaissait toutes les Histoires, toutes les Légendes, toutes les Fantaisies qu'on racontait, aussi sordides soient-elles, et il était sur, qu'un jour surement, cette Terre redonnerait ce qu'elle avait déjà accorder. Il savait qu'un jour, d'autres viendraient.