Le vent humide fouettait mon visage, au bord de cette plage que je foulais depuis quelques temps déjà se trouvait la demeure de mes camarades, ils avaient tous une personnalité plus ou moins exubérante cependant ils étaient également les personnes les plus accueillantes qu'il m'ai été donné de rencontrer.


Je n'étais venu que pour saluer certains d'entre eux mais les choses étant ce qu'elles sont j'ai fini par me plaire a leurs côtés et je n'avais plus le cœur à m'en aller. Je ne saurais dire si c'était la démence de Nittack, le petit grain qui animait Strochnis, la rigueur dont pouvait faire preuve Emma ou même les boissons que Linette préparait dans ses alambics mais je n'arrivais plus à me résoudre à reprendre la route cependant je ne pouvais plus me leurrer.


J'étais conditionnée pour tuer. Les liens que j'avais tissé avec eux m'avaient pourtant émoussés,lors de ma dernière chasse, ma proie avait presque réussi à m'échapper. Je commençais à me demander où pourraient me conduire ces changements.

Un matin, j'ai pris le temps de me promener et lors de ma ballade j'étais retourné sur les restes de la toile, cet endroit ravivait en moi tant de souvenirs.
C'est ici que j'avais retrouvé mon frère, divlof ce guerrier qui pendant notre enfance m'avait enseigné les rudiments de l'épée afin que je puisse me protéger dans les contrées hostiles.
C'est également ici que j'avais rencontré Aarion, a l'époque la dirigeante du clan l'appelait le petit prince et avec le temps je commençais à comprendre pourquoi, il y avait eu Myky aussi, certes il était rare de la voir sans une amphore, un homme, ou même les deux en même temps, mais elle était une forgeronne de talent et une guerrière qui m'avait inspiré.
Revenir ici m'avait rappelé qu'il m'était possible de concilier mes plus bas instincts et les rapports avec les autres membres de ce qui se rapprocherait le plus d'une famille.

Cette petite excursion ne m'avait pas apporté de réponse à toute mes questions mais avait cependant éclaircie un point qui commençait à me tarauder, il ne m'en fallait pas plus pour redonner l'envie de rentrer à la forteresse et pouvoir retrouver mes camarades et passer une soirée avec chacun d'entre eux et demain je repartirais chasser.

Cette matinée s'annonçait prometteuse, un pauvre diable avait croisé mon chemin alors que je partais m'entraîner, après avoir rependu les entrailles de ce dernier au sol j'ai repris ma route. 

Le soleil se levait à peine, baignant le petit lac où je me rendais quotidiennement d'une magnifique lueur orangée, le spectacle de cette nature qui s'éveillait me subjuguait chaque jour. 

J'avais retiré mon armure et déposé mes armes afin de profiter des premières lueurs de l'aube pour me baigner. Après m'être rafraîchi, je m'étais équipée pour reprendre la route tout en contemplant une dernière fois l'étendue d'eau qui me faisait face.
 
Après cette petite parenthèse j'ai repris l'exercice, c'était pour cette raison que je m'étais éclipsé du fort de si bon matin. 

Après quelques heures j'ai eu envie de me distraire et quoi de mieux pour ce faire que de partir en chasse. 
J'ai donc rassemblé mes affaires et me suis mise en route, les terres arides de Sato étaient désertes, j'ai donc eu l'idée de me rendre sur Edora. A défaut de trouver des victimes j'aurais pu me rabattre sur les creatures peuplants les lieux ce qui était une maigre compensation. 
Mais la chasse sur cette dernière s'était avéré prolifique. 

J'avais pu m'adonner à mes plus bas instincts, ce qui avait été libérateur car cela faisait quelques temps déjà que ma soif de sang s'immiscait dans mes songes me privant de sommeil et par la même occasion de ma lucidité. 

De retour à la forteresse j'ai tenté d'aller trouver mon frère pour qu'il me conseille, mais son état d'ébriété ne lui permettait pas d'être d'une grande aide. 
J'ai alors voulu demander à Emma mais elle s'était absentée. Je m'étais alors mise à faire les cents pas dans le couloir du fort, puis après une heure je m'étais décidée à sortir me rafraîchir les idées. 
J'avais vu un chêne non loin de notre demeure j'ai alors été m'allonger au pied de celui-ci et c'est après cette épuisante journée et sous les reflets argentés de la lune que je m'étais assoupi.