------------------------ chapitre 8 ------------------------
- “ OUTA ! Mais qu’est ce que tu fais encore ? On n’a pas fini ! “
Il faut faire la vaisselle maintenant. Bien qu’on ait réussi à nettoyer la plupart des éléments en cours de route, il faut finir et rendre la cuisine nickel pour le service du midi. Il faut ensuite nettoyer toutes les tables.
Je commence sérieusement à avoir mal aux pieds à force de piétiner partout. J’ai juste le temps de prendre un verre d’eau sous le regard suspicieux de mon patron et c’est parti pour trois heures de nettoyage des chambres.
- “ Profites-en pour vider la tienne ! Tu ne dors pas là ce soir ! “
D’accord Henry ! Je monte et vais auprès de Milio que je rencontre pour la première fois. Chez lui, on a l’impression que tout est trop long. De longues jambes, de longs bras, de très grandes mains et pieds, un grand front. Il a l’air foncièrement gentil, presque un peu benêt.
Il m’explique qu’il y a 30 chambres et Il faut passer le balai dans chacune d’elle, nettoyer l’évier puis le miroir. Il faut refaire les lits et changer les draps des chambre où il y a un changement de clients. C’est-à-dire 18 chambres pour ce jour-là. Je ne dois pas oublier d’aérer dans chaque chambre pendant le temps que j’y passerais.
La tâche me semble insensée en si peu de temps. Milio, lui, va nettoyer tous les espaces communs ainsi que les salles de bains et les toilettes.
Je me mets au travail. J’ai à ma disposition la base du matériel de nettoyage. Un seau, du savon et une brosse. Dans le couloir, il y a un chariot avec les draps propre et un grand bac pour y mettre les sales. En nettoyant, j’ai un peu plus le temps pour laisser l’atmosphère du lieu m’imprégner. La bâtisse est en bois et ça la rend très chaleureuse. Il y a de longs tapis rouge foncé dans de larges couloirs. Du plafond pendent de petites ampoules dans des abat-jours en osier. En tout, il y a 25 chambres individuelles et 5 chambres communes avec une dizaines de lits par pièce, pour les voyageurs ne restant là que pour quelques heures. de sommeil. Les draps sont blanc et vert foncé. Je reconnais bien là les goûts de la patronne. Le temps file à une vitesse impressionnante et moi j’ai l’impression de n’avoir jamais été aussi lente ! Après 2h30 de travail, il me reste encore une dizaine de chambre à faire ! Heureusement, Milio s’est dépêché pour m’aider et presque finir dans les temps. C’est un vrai plaisir de travailler avec lui, il est blagueur et me fait beaucoup rire. C’est quelqu’un de simple et de convivial, tout l’inverse d’Henry ! J’apprend pourtant qu’ils sont de la même famille puisque Millio est son neveux. Ce dernier est arrivé dans l’auberge après que sa mère, la sœur d'Henry, ai disparu. Vivre dans cet environnement lui a permis d’apprendre des valeurs comme l'entraide et le travail. Il m’explique que Henry l’a sauvé alors qu’il était entrain de mal tourner. Jamais je n’aurais pensé découvrir ce lien de parenté vu leur différentes. Autant d’un point de vue physique qu’au niveau du caractère. Je crois que je commence à voir Henry différemment…
Je me rappelle soudainement qu’il manque ma taie d'oreiller dans ma chambre ! Je la nettoie et change les draps comme si de rien était. Ce n’est qu’une fois qu’on a fini tous les deux que j’explique timidement à mon collègue qu’une personne a volé une taie d'oreiller.
- “ Encore?! Mais qu’est-ce qu’ils ont avec ces taies? Ils veulent se regrouper pour en faire une montgolfière?! Tu sais dans quelle chambre?”
Je ne peux m’empêcher de rire en lui répondant que je ne m’en rappelle plus.
Tant pis, il ne peut rien y faire. Ça me soulage de savoir que je ne suis pas la seule, même si je sais que ce n’est pas une raison. Vu que nous avons dépassé l’heure, je n’ai pas le temps de m’asseoir et je dois tout de suite redescendre. Je file dans les cuisines où Henry et Eliaz sont déjà.
- “ Tu as 5 minutes de retard Outa ! Il était grand temps que tu arrives ! “
Eliaz me sourit avec un air compatissant. Il est déjà passé par là lui aussi.
Pendant le temps qu’il reste, nous faisons la mise en place. Une fois la soupe de tomate prête et le pain coupé, les gens commencent à arriver.
C’est reparti pour un service, qui durera 3 heures ! Je n’en peux plus, mon seul rayon de soleil fut de croiser le sourire de Martine qui m’a fait un petit signe de la main.
Henry reste au comptoir de l'accueil, moi je fais la vaisselle avec Eliaz. Nous en profitons pour discuter et manger un morceau. Il est grand et a de larges épaules. Les ustensiles ont l’air petits dans ses mains. Ses cheveux long sont rejoints en queue de cheval et il a une courte barbe.
Il habite tout près d’ici et vient travailler tous les jours pour préparer le pain et la soupe pour le midi ainsi que le repas du soir. Il repart en milieu d’après midi et revient en soirée pour s’occuper du bar. En général, il finit tard dans la nuit, le temps que les clients aient bu leur dernière bière. Une fois la vaisselle lavée et les tables nettoyées, on est en milieu d’après-midi et je vois Milio qui passe un coup de balai dans la grande salle.
Henry vient me voir
- “ Bien ! il est un peu plus de 16 heures ! ‘ Dit il en regardant la grosse horloge au dessus du comptoir “Tu as 2 heures de pause devant toi. Va dehors et contourne l’auberge. Une porte te mènera à l’endroit où tu pourras t’installer. “ Et il s’en va.
Une pause ! Je n’y croyais plus ! J’embarque mes affaires laissées dans le bureau de Aline et je file dehors. Je me retrouve dans une petite annexe. Un étroit couloir mène à 4 chambres, plus petites que celle de l’auberge. Il y en a une dont la porte n’est pas fermée, c’est donc sans doute la mienne. Elle ne comporte qu’une petite fenêtre, un lit et une armoire. Je dépose mon sac dans cette dernière sauf ma boite, que je met entre les lattes et le matelas, côté mur. Je ressors assez vite et je remarque qu’au bout du couloir il y a une salle de bain commune. Il me reste encore plus d’une heure et demie, le temps pour moi de profiter de l’herbe et du soleil.
( ps : sur le salon discord le chapitre 15 vient d'être publié !
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