La Révolte des Ombres - Elevatis Ombrae

Arminas Oronar Gulr
Kraken


Déconnecté
 Message
Posts : 300
Threads : 31
Il y a 6 ans | Le 25 Nov 2017 11:38:47

Le son de talons de cuir martelant le sol pavé se répercutait en échos dans le long couloir de pierres froides. Une Ombre vacillait au grès des torches, se soulevant au même rythme que les percussions. De temps à autre, une longue cape de cuir noir doublé de velours grenat et brodé d'or frôlait le sol, soulevant des panaches de poussières qui retombaient lentement.
L'homme se fixa devant une lourde porte de bois et sorti de sa poche un trousseau de clés, il en choisit une attentivement puis la glissa dans la serrure qu'il actionna lentement, faisant retentir un « clic », avant de pousser la porte et d'en franchir le seuil…

[…]


Arminas Oronar Gulr
Kraken


Déconnecté
 Message
Posts : 300
Threads : 31
Il y a 6 ans | Le 25 Nov 2017 11:39:22


Arrestation d'Eziak Gulr, le Conquérant.

Une taverne… Ce rustre n'avait rien trouvé de mieux pour le retrouver, lui, un Gulr fraîchement intronisé, Praefectus Militari de Nebullia, membre de la Legio Ombrae, l'Ombre du Destin en personne…
Arminas Oronar Gulr s'était installé au fond de la salle, à la table la plus éloignée du cœur de la taverne, où de nombreux soulards se trouvaient, enchaînant les chopes de bière naines.
Ses yeux scintillaient d'une lueur rouge écarlate, synonyme de son envie de pouvoir qui n'avait cessé de croître depuis qu'Elessar Saeculia l'avait approché, quelques années auparavant.
Il s'apprêtait à quitter les lieux, furieux que son rendez-vous n'ait pas eu lieux, lorsqu'enfin, un homme recouvert d'une capuche s'approcha de lui, ses deux lourdes épées traînant à ses hanches. Il s'installa face à lui, sans lui montrer le moindre signe de respect.

« Tâchez de ne plus jamais me faire attendre, mercenaire. Ou bien il se pourrait que ce soit la dernière chose que vous feriez. Et sachez que l'on se lève, en ma présence.»

L'homme ne montra pas le moindre signe de regrets, il se contenta de porter à ses lèvres la chope qui avait rapporté, la mousse blanche dégoulinant sur la table crasseuse.
« Vous avez besoin de moi. Si vous voulez du respect, montrez-en. »

Légèrement déstabilisé par tant d'aplomb, Arminas sourit cependant, le rictus dissimulé sous sa capuche. Il aimait l'attitude d'Avatarius, ce mercenaire qui semblait apporter ce qu'il promettait. Il se ressaisit et entreprit d'exposer ses projets à son interlocuteur.

Ils discutaient face à face depuis déjà plusieurs heures, lorsque leur conversation en vint bientôt à son terme :
« Ca aura lieu demain. Il quittera le Palais à l'aube, il souhaite confier une mission à la Legio Ombrae. Je mettrai sous vos ordres une partie de ma garnison. Nous devons agir simultanément et sur plusieurs plans, pour être efficaces. Je serai moi-même retenu ailleurs, et c'est pour cela que j'ai besoin de vous. Je souhaite le capturer vivant. Mais il ne se laissera pas faire facilement, aussi, vous avez l'autorisation d'en finir, si le besoin s'en fait sentir. »

Voyant l'air dubitatif de son interlocuteur, Arminas fouilla sous sa cape et en retira une lourde bourse de pièces d'or qu'il jeta sur la table, laissant quelques pièces s'en échapper et rouler sur le bois humide de bière. L'une d'elles roula et vint s'échouer sur le sol poussiéreux de la taverne.
Avatarius se pencha pour la ramasser, avant de l'examiner à la lueur des rares bougies allumées dans la salle.
Un aigle d'or scintillait sur la pièce, que le mercenaire remit dans la bourse qu'il enfourna rapidement dans ses poches avec un hochement de tête.

« C'est d'accord. »
Il se leva, et s'inclina nonchalamment devant Arminas qui le fixait lourdement. Il se rectifia.
« C'est d'accord, Censor. »
Puis il prit congé, après avoir terminé le fond de sa bière.

Arminas Oronar Gulr sourit, en pensant à la promesse faite par Avatarius…


Le lendemain, le mercenaire, entouré d'une dizaine d'hommes recouverts d'une capuche, attendait ses deux glaives dégainés, posté devant la grande porte du Palais. Tandis qu'Avatarius semblait détendu, voire même désinvolte, les hommes eux, paraissaient anxieux.
La grande porte s'ouvrit soudainement, laissant apercevoir deux hommes recouverts d'une capuche, qui en encadraient deux autres : Yareth, le garde du corps de l'Empereur et à ses côtés, Eziak Gulr lui-même, ses yeux blancs luisant sous sa capuche.

Les quatre nouveaux arrivants se figèrent l'espace d'un dixième de seconde, et Yareth réagit tout aussi promptement : il lança une dague qui atteignit sa cible entre les deux yeux, laissant choir le cadavre au sol et entama le début du combat.
Les troupes d'Avatarius étaient déjà au combat face au garde du corps et ses deux sbires, tandis que le mercenaire se frottait au Conquérant qui était armé de son Autorité, le fabuleux fléau de mythrill noir forgé par les Nains des Monts Enneigés, qui tournoyait déjà, forçant Avatarius à reculer, tandis que Yareth et ses deux comparses faisaient pleuvoir un déluge de bottes et de contre-attaques sur les neufs soldats restant, dont le nombre se réduisait rapidement, car déjà deux d'entre eux venaient d'être tués ou grièvement blessés.
L'un des soldats effectua une parade et d'un coup d'estoc vint arracher la vie à l'un des gardes accompagnant Yareth. Ce dernier répondit en décapitant un autre de ses adversaires, réduisant l'écart à deux contre six.
Dans le même instant, Avatarius offrit une estafilade sanglante à la pommette gauche de l'Empereur, lui retirant au passage sa capuche, dévoilant un hideux visage recouvert de cicatrices, la chair grisée à de nombreux endroits et le crâne glabre. Celui-ci fit tournoyer le fléau dans les airs, arrachant à Avatarius un cri de douleur lorsque la masse lui brisa le bras gauche, envoyant son arme se planter dans le dos d'un de ses propres hommes.
Il n'avait pas fallu moins de temps à Yareth, désormais seul, pour éliminer quatre de ses adversaires. Le dernier toujours debout parvint à lui couper un bras si nettement qu'il ne le perdit que lorsqu'il vint parer une nouvelle attaque, s'évanouissant par la même occasion dans une mare de sang, au milieu de cadavres gisants. Son assaillant vint se ranger auprès d'Avatarius, tous deux faisant face au Gulr. Tous trois attaquèrent en cœur, mais seuls Avatarius et Eziak en réchappèrent, le soldat ayant été frappé d'un magistral coup de fléau, droit sur son crâne réduit en bouillie.
Alors que l'Empereur tentait de déloger son arme du corps de sa victime, Avatarius frappa au moment-même où l'Autorité parvenait à se séparer de sa dernière cible.
Eziak Gulr s'effondra, une lame plantée dans dos, tandis que le mercenaire recevait la masse hérissée de pointes dans le sternum, fracassant sa cage thoracique et perforant ses poumons.




Arminas Oronar Gulr
Kraken


Déconnecté
 Message
Posts : 300
Threads : 31
Il y a 6 ans | Le 25 Nov 2017 11:39:58

[…]

Arminas Oronar Gulr referma la porte, les gonds grinçant le long du couloir. Son cœur battait à tout rompre, au fur et à mesure qu'il se rapprochait de la cellule, redoutant d'affronter cet adversaire plus encore que les derniers qu'il avait pu vaincre.
Il continua d'avancer ainsi durant plusieurs minutes, laissant vagabonder ses jambes aussi bien que son esprit…

[…]

Arminas Oronar Gulr
Kraken


Déconnecté
 Message
Posts : 300
Threads : 31
Il y a 6 ans | Le 25 Nov 2017 11:40:35

Arrestation de Gilmambor Saeculia Gulr, l'Héritier.

Sa discussion de la veille avec ce mercenaire le préoccupait toujours.
Et si le combat n'était pas la solution ? Peut-être pourrait-il persuader les brigueurs de l'Ombre de se rendre, de lui laisser les pleins pouvoirs. De retourner dans la Voie du Keya…
Mais ça n'arriverait jamais. L'Empereur n'avait-il pas conquis le pouvoir en Eden, répandant la mort pendant des années, ignorant la souffrance de tant d'innocents ?
Non, il ne se laisserait pas faire. Il n'avait pas été ramené d'entre les morts par l'Alchimiste et la Legio Ombrae pour délaisser toute son Oeuvre, une entreprise à laquelle Arminas avait participé sans en prévoir les conséquences.
Arminas se devait d'agir, pour le bien-être de la population, pour le salut de leur âme. Pour la volonté du Keya…

Il ne dormit pas cette nuit-là.

A l'aube, Arminas Oronar Gulr revêtit sa soutane noire, enfila son gantelet, et accrocha Tenebrae à sa ceinture. Enfin, il parcouru les ailes du Palais des Gulr en direction de la cour dans laquelle il savait que Gilmambor Saeculia Gulr se plaisait à méditer.
Sur le chemin, il croisa un petit contingent de quatre personnes qu'il reconnut bien vite comme étant l'Empereur et sa garde personnelle. Il s'immobilisa et s'inclina une dernière fois devant Eziak Gulr qui le salua sans s'arrêter, ni sans se douter qu'il vivait les derniers instants de son règne.
Arminas attendit, le temps qu'ils s'éloignent suffisamment, puis repris sa route.

Il arriva finalement dans la cour déserte et s'assit patiemment sur le banc situé sous l'arbre qui était considéré comme le plus vieux de tout le Keytek, tout en fermant les yeux…

Quelques minutes suffirent pour que Gilmambor Saeculia Gulr fasse son apparition, visiblement surpris.
Un sourire discret se dessina sous la capuche d'Arminas en remarquant que tout se déroulait selon ses plans.
« Bonjour, Arminas Oronar Gulr. Que me vaut le plaisir ? Je pensais être le seul à méditer sous cet arb… » Il s'interrompit en entendant des hurlements et des bruits de combats plus loin.
Il fixa Arminas qui s'était déjà levé, la main posée sur le pommeau de son épée. Gilmambor l'imita en s'appuyant sur l'Illumination de l'Héritier, son bâton magique.
« On dirait qu'il y a du grabuge là-bas. Je ne suis pas le meilleur des combattants, mais nous devrions y aller, suivez-moi ! » Ordonna-t-il tout en s'éloignant. Soudain il stoppa, en remarquant qu'Arminas n'avait pas bougé, si ce n'était qu'il avait dégainé.
« Qu'est-ce que cela signifie, Ombrae ? »
« Ego sum via, Veritas et Keya. Je suis navré, Gilmambor Saeculia Gulr. Vous vous êtes détourné du Keya, pour ne suivre que vos voies, à vous, votre frère Eziak Gulr et l'Alchimiste. Je ne peux vous laisser continuer ainsi, car c'est la volonté du Keya. Par votre capture, je m'assure de redorer le blason de l'Aigle d'Or. Car voici venu l'âge Prosélytique. La Science est notre ennemie, vous êtes la Science.
Je ne tiens pas à vous blesser, ni vous, ni aucun de votre engeance. S'il vous plait, veuillez déposer votre bâton à terre. »

Il avait dit tout cela sans bouger, d'une traite et Gilmambor l'avait laissé terminer sans l'interrompre : toute son anxiété avait disparue. Il se sentait maître de son Destin, tout comme il l'était sur celui de Gilmambor.

Ce dernier pointait pourtant toujours son adversaire de l'extrémité de son bâton tout en semblant bien décidé à ne rien lâcher.
« Me serai-je douté que le vieil homme que j'ai pris sous mon aile deviendrait le plus perfide des renégats ? Vous souvenez-vous de vos vœux lorsque vous avez embrassé la Cause, Arminas Oronar Gulr ? Moi, je m'en souviens. Vous souvenez-vous de vos vœux lorsque j'ai fait de vous le Praefectus Militari, Arminas Oronar Gulr ? Moi, je m'en rappelle. Vous souvenez-vous de vos vœux lorsque nous vous avons intronisé, Arminas Oronar Gulr ? Moi, je me les remémore. Vous n'êtes qu'un félon et le Keya vous le fera payer. »
« Que savez-vous du Keya, vous qui avez quitté sa voie ? Depuis combien de temps le Créateur du Tout et du Quand ne vous est pas apparu ? La Science ne peut répondre à toutes ces questions que se pose la Foi. »


Voyant que ni l'un ni l'autre ne cèderait, Gilmambor engagea les hostilités, sourd à tous les avertissements d'Arminas. De son bâton surgit un éclair d'un noir de jais qui vint frapper l'Ombre du Destin, l'envoyant plusieurs mètres plus loin. Il se redressa, chargea, s'arrêtant légèrement avant et effectua une pirouette, envoyant de l'extrémité de Tenebrae une onde d'énergie qui frappa Gilmambor. Ce dernier riposta, désarmant cette fois-ci son adversaire. Arminas fit apparaitre un petit nuage noirâtre au bout de son bras qui sembla disparaitre dans le néant. Un second nuage identique au premier apparut à quelques centimètres de la fusée de Tenebrae, et la main de l'Ombre du Destin s'en saisit, avant de réapparaitre à l'extrémité de son bras.
Bien décidé à en finir rapidement, Arminas Oronar Gulr disparu dans un nuage de fumée pour réapparaitre derrière son adversaire désorienté, frappant du tranchant de son arme. Il fendit en deux parts égales l'Illumination de l'Héritier qu'avait brandit le Censor pour se défendre.

Gilmambor Saeculia Gulr laissa choir les débris, et tomba à genoux, dévasté.

« En ce jour, moi, Arminas Oronar Gulr, l'Ombre du Destin, le Gardien du Keya, Praefectus Militari et membre des Elevatis Ombrae, me déclare comme l'Insurgé et m'auto-proclame Censor et nouvel Héritier de Nebullia. »



Arminas Oronar Gulr
Kraken


Déconnecté
 Message
Posts : 300
Threads : 31
Il y a 6 ans | Le 25 Nov 2017 11:41:36


[…]

Cela faisait déjà plusieurs minutes qu'il arpentait les couloirs, descendait les escaliers, ouvrait de nombreuses portes, s'enfonçant toujours plus loin dans les entrailles de la forteresse, dans le dédale qu'étaient les geôles de Nebullia.
Il passa négligemment devant le gardien qui s'inclina respectueusement en lui ouvrant la dernière porte, derrière laquelle un homme était retenu par une chaîne scellée au mur de pierre.
Il prit une profonde respiration avant d'avancer et salua le prisonnier :
« Bonjour, Alchimiste... »

[…]


Arminas Oronar Gulr
Kraken


Déconnecté
 Message
Posts : 300
Threads : 31
Il y a 6 ans | Le 25 Nov 2017 11:42:08


Arrestation de Nuseh de Guspay, l'Alchimiste.

« Seigneur de Guspay ! Seigneur de Guspay ! »
L'Alchimiste interrompit une de ses nombreuses expériences, et fixa la porte à travers laquelle l'homme qui l'interpellait commençait maintenant à tambouriner.
« Entrez. » Répondit-il calmement.
L'homme fit irruption en trombes, apparemment paniqué.
« Seigneur de Guspay, l'Empereur et le Censor ont étés arrêtés il y a déjà deux jours ! D'après les bruits de couloirs, le Conquérant a été grièvement blessé, il est en convalescence dans les geôles de Nebullia. »
« Qui a orchestré ce complot ? »
« Le Praefectus Militari, Seigneur. Arminas Oronar Gulr. »
« Il n'a pas besoin de mon arrestation pour accéder au pouvoir, mais je le connais que trop bien, il ne s'en tiendra pas là, il a besoin d'assoir son pouvoir… »

L'Alchimiste avait tiré un couteau de sa ceinture.
« Désolé, mon brave. Je dois disparaitre. Rapidement. »
« Pou…rquoi ..? »
Il retira la lame ensanglanté du ventre de son valet qui s'effondra au sol.
« Un cadavre ne répète pas les secrets. »

Nuseh de Guspay quitta son laboratoire sans rien d'autre que le sabre du pirate Glenn McFebail, qu'il s'était adjugé de nombreuses années auparavant.

[…]



Il était tard dans la nuit et la journée avait été longue pour Arminas Oronar Gulr.
Bien qu'il eut réussi son putsch, il avait retrouvé Eziak Gulr inconscient sous le corps sans vie d'Avatarius, pour qui il avait nourrit de grands projets. Le Censor était sous les verrous, l'Empereur était soigné en ce moment même, mais il souhaiter aller jusqu'au bout.
Il restait encore une personne qui pourrait l'empêcher d'accéder au pouvoir. Une personne qui, si elle venait à disparaitre, sonnerait le glas de l'Histoire des Gulr, comme cela c'était produit de nombreux siècles auparavant, durant l'Âge Archaïque.

Accompagné de trois hommes, le nouveau Censor frappa à la porte des appartements de l'Alchimiste.
« Ouvrez, Nuseh de Guspay. »

Aucune réponse.

L'un des soldats força la porte d'un violent coup d'épaule et ses deux compères pénétrèrent aussitôt dans la pièce. Ils examinèrent les lieux quelques instants, puis l'un d'eux ressorti pour faire son rapport :
« Censor. L'Alchimiste est connu pour toujours être au courant de tout. Il a dû fuir dès qu'il a appris la nouvelle. Nous n'avons retrouvé que le cadavre de son valet. Poignardé à l'abdomen, probablement il y a plusieurs minutes, le corps est froid, mais pas encore tout à fait raide. Apparemment, il ne souhaite laisser aucun témoin, mais ne se soucie pas de marquer sa route de cadavres. »
« Qu'attendez-vous ? Retrouvez-le. »

Ils se mirent à sa recherche à l'instant et lorsqu'ils tournèrent dans l'aile adjacente, ils trouvèrent étendu un nouveau corps, plus frais que le premier et des empreintes de sang qui indiquaient facilement la direction qu'avait emprunté l'Alchimiste.
La piste continuait ainsi à travers les nombreux couloirs, chaque cadavre qu'ils trouvaient était un peu plus chaud que le précédent, signe qu'ils gagnaient du terrain sur leur cible qui déambulait maintenant dans les rues les plus malfamées de la cité, lorsque enfin, Arminas vit une cape noire rapiécée, déchirée en de nombreux endroits :

« Nuseh de Guspay ! Par la volonté du Keya, arrêtez-vous ! »
L'homme qui venait d'être hélé par Arminas s'arrêta et ne se retourna qu'après avoir dégainé en un vain espoir de victoire.
« Allons allons, Alchimiste. Vous ne pourrez pas me vaincre. » dit Arminas qui l'avait imité, faisant vibrer Tenebrae en la sortant de son fourreau. « Mais si vous y tenez, en garde. »

Ils engagèrent le combat, les lames s'entrechoquant rapidement de droite et de gauche, un coup d'estoc par ici, une parade par-là, jusqu'à ce qu'enfin Arminas effectue une botte qui fit chuter son adversaire à genoux. Ce dernier, épuisé, tenta de frapper une dernière fois le nouveau Censor, qui le désarma négligemment, avant de faire signe à ses hommes qui s'emparèrent alors du perdant par ses bras en croix, le forçant à rester à genoux.

« Nuseh de Guspay, Alchimiste des Gulr, par la volonté du Keya, et par ordre du nouveau Censor de Nebullia, êtes condamné à la prison à perpétuité. »



Arminas Oronar Gulr
Kraken


Déconnecté
 Message
Posts : 300
Threads : 31
Il y a 6 ans | Le 25 Nov 2017 11:42:36


[…]

« Bonjour, Arminas… »
« Désormais, vous me donnerez mon nom complet, ou m'appellerez par mon titre de Censor. Appliquez le protocole, si vous ne voulez pas que j'applique une sentence. »


Il lui paraissait déconcertant de s'adresser ainsi à quelqu'un envers qui il avait éprouvé tant de respect et d'admiration, mais il était nécessaire de poser le cadre, afin que l'Alchimiste comprenne bien la situation.

Voyant que le prisonnier ne daignait même pas relever la tête pour le regarder, Arminas poursuivit :
« Maintenant que les choses sont claires, dites-moi : où se trouve l'entrée de votre laboratoire ? »
« Pourquoi cela vous intéresse-t-il ? Censor. »
Rajouta-t-il d'un air méprisant. « Pour tout brûler ? »
« Précisément. Alors ? J'attends.»
« Et vous attendrez toujours, Arminas Oronar Gulr. »
Répondit-t-il, satisfait.
« Oh, j'obtiendrai une réponse de votre part. De gré ou de force, j'en suis persuadé. » Puis il se décala de devant la porte avant de rajouter : Messieurs… »
Trois hommes entrèrent, l'un tenant en joue le prisonnier et les deux autres s'affairant à le libérer de ses liens.

Sous les directives d'Arminas, ils le conduisirent dans une salle à l'étage inférieur, où ils l'installèrent solidement ligoté à une planche tâchée de sang : un lieu que connaissait bien l'Alchimiste, pour y avoir torturé de nombreuses personnes.
L'Alchimiste entendait derrière lui les tintements de son tortionnaire qui déroulait une trousse d'instruments métalliques qui n'auguraient rien de bon. Arminas s'approcha et lui montra une paire de pinces rouillées qu'il fit cliqueter près des doigts du captif qui eut un léger mouvement de recul qu'il réprima pour ne rien laisser transparaitre de son angoisse.

Les trois gardes, restés hors de la pièce et postés derrière la porte entendirent soudainement un hurlement de douleur à glacer le sang.
« AAAAAAARRRRGH ! AAAAAH ! AAAAAAAAARGHAAAAAH ! »

Le manège dura ainsi pendant des heures, Nuseh de Guspay ne s'arrêtant d'hurler que le temps qu'Arminas ne change d'instrument ou qu'il ne repose sa fameuse question : « Où ? » , jusqu'à ce que le silence se fit. Enfin, le Censor sorti de la salle.
« Vous deux. Reconduisez l'Alchimiste à sa cellule. Et vous… » il se retourna vers le dernier homme en lui tendant un petit sac de papier suintant de sang. « Portez ça aux chenils, que son corps nourrisse les chiens. »

[…]

Arminas était enfin arrivé au lieu indiqué. Il se trouvait devant la fidèle reproduction de Nuseh de Guspay, taillé dans de l'obsidienne. Le Censor glissa deux pièces d'or à l'emplacement des yeux, permettant ainsi d'ouvrir la porte dérobée, le laissant pénétrer dans le laboratoire secret de l'Alchimiste.
L'ambiance à l'intérieur était aussi austère que la température. Le lustre, les torches et les chandeliers étaient éteints, de même que la cheminée dans laquelle une bûche était à moitié consumée, reposant dans des cendres froides. Dans des éprouvettes, des tubes à essais et d'autres verreries, des potions d'une multitude de couleurs s'étaient figées, certaines avaient commencé à moisir. Non loin, se trouvait une table d'autopsie sur laquelle reposait un corps recouvert d'un drap blanc tâché de sang. Accrochés au mur, un tablier de cuir noir et une paire de gants similaires.
De l'autre côté de la pièce trônait un majestueux bureau sur lequel étaient entassés de nombreux parchemins, de la cire à cacheter, un encrier et une magnifique plume d'aigle.

Arminas entreprit d'éclairer la pièce et passa quelques minutes à examiner tout ça, reniflant ou remuant une potion çà et là. Il souleva le drap qui cachait le cadavre, et le reposa en grimaçant, puis s'approcha du bureau.
Il s'installa dans le large fauteuil de cuir et commença à feuilleter les parchemins dont la plupart lui étaient incompréhensibles. Mais en s'attardant un peu plus sur deux d'entre eux, il remarqua des schémas et des formules qui avaient retenu son attention. Il n'en saisissait pas tous les détails, mais de prime abord, il pensait avoir découvert la façon dont l'Alchimiste avait créé Ebereka, l'Esprit Millénaire. Le second lui, était la formule de l'Al-Khemi, l'élixir des Gulr.