Depuis maintenant quelques heures, il se trouvait au comptoir d'une taverne de Boudok, affalé dans un tonneau de rhum vide dont le contenu avait été substitué par de l'eau de mer. Comme si le Cap'tain prenait son bain tout en profitant de la vie d'une des nombreuses tavernes de ces terres en savourant un verre de rhum qu'il affectionnait tant. Il ne voulait surtout pas rater ce rendez vous avec sa sœur adorée. Il avait donc prévu de rester quelques jours à la source chaude des Naïades. Son bâtiment, le Krakenton, se trouvait à quai. Depuis son baril d'eau de mer, au comptoir, le navire ne quittait pas ses yeux de rôdeur.
Alors que le Cap'tain était en train de jouer à son jeu d'alcool préféré en compagnie d'un jeune marin d'eau douce afin de lui montrer la suprématie des pirates, les portes de la taverne furent brusquement ouvertes. Le peu de monde présent dans le troquet se retourna pour voir qui était ce sauvage qui entrait avec ses gros sabots. Le Cap'tain, lui, était tranquillement en train de pousser le marin d'eau douce qui, après plusieurs verres de rhum, s'était écroulé ivre mort contre le baril du pirate.
Après avoir entendu un salut militaire et ayant reconnu la voix le scandant, le Cap'tain se redressa à l'aide de ses mains et du cerclage supérieur du tonneau puis se tint bien droit, le regard plongé dans le plafond de la taverne.
- Oh Sœur, ma sœur de Cheffe !
Un large sourire se forma sur son visage. Hotaru sauta de son baril, laissant ses vêtements dégouliner au sol, puis s'approcha avec une grande souplesse, slalomant à travers les tables qui se trouvaient sur sa route. Il enlaça sa sœur au niveau de la taille en utilisant ses bras de pirate pour la serrer contre lui.
- Sœurette, ça fait tellement plaisir de te voir. Tu es magnifique, comme notre mère !
Il attrapa un des bras de Myky pour l'attirer jusqu'au comptoir. Du regard, il cherchait le tavernier afin de passer commande. D'un petit saut agile, le Cap'tain atterrit dans son tonneau et éclaboussa le comptoir. Depuis que la malédiction avait frappé, la terre ferme était devenue dangereuse pour lui. Il n'avait rien trouvé de mieux que de se balader avec son tonneau d'eau de mer...
- Allez, racontes moi tout ce que je ne sais pas. Pendant ce temps le tavernier reviendra peut être !