[font=Monotype Corsiva]Farfelue lubie, arrogantes envies.
Tu étais tombée dans ton propre piège, Eldaria. Tu avais joué avec le feu jusqu'à ne plus jamais ressentir la chaleur. À jamais s'était-elle éteinte dans ton c?ur. Étais-tu vivante ou morte ? Quel état préférais-tu réellement à présent ?

Ta jeunesse pétillante ne te semblait être qu'un lointain souvenir. C'était de ta faute, nul autre n'était à blâmer dans cette histoire. Une seule seconde avait suffit à faire basculer le cours de ta vie, le temps d'une morsure. Puis d'un baiser.

Mais nul baiser ne venait à présent, nul réconfort. Tu étais seule, maintenant. Prisonnière éternelle de tes souvenirs. Parfois, lorsque tes doigts caressent le bois de ce qui est ta "chambre", tu te rappelles d'un temps où tu la partageais. D'un temps où même les enfants, espiègles, courraient au dehors du domaine.

Mais même ce dernier était devenu terne, poussiéreux. Oh, pas dénudé de vie, mais les plus tenaces étaient également les plus taciturnes. Comme maigre consolation, ce qu'il avait crée tenait toujours fièrement. Mais pouvais-tu franchement défendre les valeurs qu'ils brandissaient tous alors ?

Tu n'en savais rien. La notion même du bien et du mal t'avait quitté au profit d'une amère et constante sensation de faim. Jamais rassasiée, comment pouvais-tu apprécier la sensation de manger ou boire ?

Tu avais tendu les bras, laissant les épées et les flèches te transpercer. Qu'il te faille des jours, des mois ou des siècles, tu te relevais toujours. Avec un goût pâteux en bouche et une faim. Toujours, la faim.

Mélancolique, tu continues ta route dans la seule chose qui parvient vaguement à occuper ton esprit : une quête de puissance. Qu'espères-tu bien pouvoir faire ? Croyais-tu vraiment qu'atteindre les arcanes les plus poussées de la magie parviendrait à combler le manque en toi ?

Comment pouvais-tu avouer à ceux qui t'appréciaient et te connaissaient que tu chérissais à présent une quête égoïste et damnée : ton salut, à ton sens, viendrait peut-être avec le retour de ceux que tu avais perdu. Les profonds méandres de la magie impie t'y aideraient peut-être, peut-être y arriverais-tu en faisant usage de la nécromancie ... Non ?

Ton regard plongé dans la lune, tu ne la voyais pas, perdue dans tes pensées. Que devrais-tu faire ?[/font]