La légende d'Hypnosia :
Chapitre 1 : Désolation
Voilà déjà quelques lunes que les Memor triomphaient de leurs belles victoires, du feu, du sang, du gravas détruit. Le cocktail explosif qu'ils aimaient tant. Personne ne croyait en leur réelle puissance à cette époque et pourtant ils avaient su le montrer avec force et brio.
Le soleil du désert aride venait de laisser sa chaleur brûlante à un froid glaçant. Le vent se levait, le sable frappait les marcheurs de puissantes épines donnant à chaque impact une blessure dérangeante. Au loin, dans cette tempête, des lampions se distinguaient. Quelques hommes et femmes combatifs lutaient pour accomplir leurs objectifs.
Ce soir là, ils frappèrent un très grand coup grâce à une détermination, une hargne et une volonté de fer. Une poignée d'entre eux fit tomber quelques immenses forteresses. Ils s’étaient mués en destructeurs de cités, réduisant les plus grandes murailles en décombres quelconques.
Était-ce là une erreur ?
Hélas, à cette époque j'avais suivi le courant migrateur qui me propulsait bien loin de tous mes frères. Je ne pu assister à cette épique victoire, une Khulad comme on l'aimait.
Après quelques mois passés loin de tous, une fois que j'eus parfais mon entraînement, je décidais de rejoindre les miens. J'avais eu des échos mais quelques peu sommaires.
A mon retour, ce que je croyais être notre demeure était remplacée par un tas de ruines qui gisait à mes pieds. Le doute s’installait en moi, la crainte, mes frères, mes sœurs, et surtout ma femme, avaient-ils été vaincu ? Je n'y croyais pas.
Je parcourrais Kedok à la recherche de mes acolytes, sillonnant les tavernes, envoyant des pigeons à mes connaissances quand enfin je trouvai ma réponse. Les Memor Veteris se virent détrôner.
A ce moment, je m'en voulais, j'avais lâchement abandonné mes frères pour assouvir mes propres intérêts. Au moment le plus crucial de leur existence, je m'étais échappé vers des contrées lointaines. Leur sort aurait-il été différent en ma présence ? Rien n’est moins sur, mais j’aurais affronté l’outrage avec mes compagnons.
Quand enfin je rentrais dans notre demeure, j'appris avec une grande tristesse que mon frère d'arme le plus honorable et fidèle avec lequel j'avais conquis le monde lâchait lui aussi la baraque.
Cor Valeo, à cœur vaillant, voilà bien ce qu'ils nous fallait. Aucune parole n’émanait de ma bouche, je restais là, à me morfondre une larme au coin de l’œil. Je jetai mon sac et partis en direction du volcan de Boudok. Ce même endroit ou quelques années plus tôt j'avais maladroitement rencontré la femme de ma vie, ma déesse, Hell.
Assis sur un rocher à contempler le ciel, une clope au bec, je me questionnais, un sentiment de lâcheté et de honte que je n'avais jamais connu m’envahissant.
Après une deuxième bouffée de fumée je sentis l'odeur qui me manquait tant, le doux parfum de Hell. Je raidis une joue, prêt à me prendre une gifle, mon absence l’ayant surement contrariée. Mais au lieu de ça, ma femme se blottit contre moi, me câlinant comme jamais. Qu'il était bon de sentir sa présence, il n'y eu aucune parole mais nous nous comprîmes, tout partait en vrille.
Nous restâmes quelques heures l'un contre l'autre oubliant tous nos soucis, se réconfortant mutuellement. Il était maintenant temps de se remettre en route, d’avancer et non de se morfondre sur le passé.
Sur le dos de Renaissance, mon fidèle destrier, elle m'expliquait enfin la raison de cette chute. Si nous étions tombés, ce n'était pas sans raison. Tous ceux que nous avions attaqués s’étaient ligués, formant une seule et même frappe offensive. Nous n'avons jamais eu la prétention d'être des dieux. Certains devaient savourer leur victoire, jubilant à souhait.
Au bout d'un moment je fis signe à mon cheval de s'arrêter. J'aidais Hell à descendre de la monture à son tour. Nous étions devant le cimetière Hôstile. En ce lieu, les tombes de certains aïeux se distinguaient.
Voilà un bon nombre d'années que mes pas n'avaient pas foulé cette terre. Je ne pus m’empêcher de déverser une larme en voyant ces tombeaux. Je passai une petite heure en ce lieu.
J'eus le déclic ou, plus vulgairement j'eus les couilles, les couilles d'être prêt, prêt à prendre la relève. Jamais je ne laisserai mes frères, mes sœurs, ma famille tomber dans l'oubli. Peut être que nous venions de subir une défaite, mais après combien de victoire ? Peut être même que les dieux nous envoyaient un message, que sais-je. Mais ce qui était sur, c’était qu’une hargne, une fougue, une rage me poussait à relever les miens et à perpétuer ce long règne qui était le nôtre. Nous remontâmes sur le dos de Renaissance et, sous le soleil couchant nous repartîmes en direction de notre demeure, cette fois le cœur remplit de courage.
A notre retour, j'organsinais une réunion avec tous les membres, je leur proposais de devenir leur meneur et tous acceptèrent sans se poser de question.
Sur la table centrale devant eux je sorti une fleur : Le Colosse D'Hypnosia.