Vous ouvrez au hasard le journal de cuir noir aux tranches dorées.

Récemment, il m’a demandé de l’aide. Il était le Roi, mais ne prenait aucune autre décision que tenir sa hache face à l’ennemi. Shiraï, le Lycan Alpha m’avait clairement demandé de gouverner à sa place, moi dans l’Ombre, tirant les ficèles, sans se douter une seconde que, depuis le début, c’est ce que je faisais.

Tout a commencé lorsque lui et ses armées avaient rasé le Palais de Cristal, la place forte demeure des Gulr en Eden. Nous avions certes abandonné cette somptueuse bâtisse depuis des mois, au profit de nos appartements bien plus luxueux de Nebullia. Notre conquête de l’Eden semblait être achevée, notre colonie bien implantée. Ils en avaient donc profité pour la détruire, malgré l’amitié que j’entretenais avec lui. Plus tard, j’eu vent de ses projets fous : lui et quelques autres semblaient décidés à se libérer du joug de la Legio Ombrae, d’une manière forte et significative : détruire et reconstruire à leur image, notre belle cité de Nebullia.

J’étais seul, mais ne pouvais me résoudre à les laisser faire. Abusant de la naïveté de Shiraï tout comme lui avait abusé de la mienne, je décidais de m’enrôler dans ses troupes, faisant d’une pierre deux coups : je me renseignais sur ses agissements, fort de ma position, lui conseillant la patience, et lui proposant mon aide pour rebâtir une cité selon ses idéaux. Pendant ce temps, je profitais de mon nouveau statut pour m’entrainer parmi eux, protégé de leurs coups.
Je finissais pourtant par me rendre compte du nombre de plus en plus important de nos ennemis, qui, alliés, étaient bien plus puissants que nous.
Aussi, décidais-je d’en jouer…

Plus tard, au fil des pages…

J’ai enfin atteint mon but. Je suis plus puissant que je ne l’ai jamais été. Le Keya guide mes pas.
Je suis maintenant en mesure de défier certains de nos adversaires, de quoi attiser leur haine.
Un cœur enragé est bien plus simple à manipuler.
Chacun ici se pense héros, et la plus grande faiblesse d’un héros qui n’en est pas un, c’est son orgueil.
Je servais les intérêts de mes nouveaux camarades en détruisant nos ennemis, ennemis qui serviraient les miens. Il suffisait de semer la discorde entre eux.
Je lançais des remarques cinglantes et effectuais de petits actes de sabotages sur les forteresses de nos ennemis les plus belliqueux, et j’encourageais mes camarades à poursuivre notre vague destructrice de cités.

La graine était semée.

Très vite, de nombreux groupes d’adversaires s’étaient alliés pour lutter contre nous.
Selon eux, les membres des Memor Veteris avaient réussis à accéder au pouvoir pour détrôner la Legio Ombrae et nous prenions peu à peu leur place.
Oh bien sûr, pour moi, ils exagéraient tous, mais je ne pouvais nier que mes nouveaux frères d’armes jouaient un rôle important dans la vie (plus particulièrement dans la mort) des Terres d’Argent.
En tout cas, les rumeurs courraient bon train ; cette coalition avait juré la perte des Memor Veteris et cela faisait mon affaire.
Très récemment, nos adversaires s’étaient organisés, et en une soirée, ils avaient réussi à détruire la forteresse de Kulahdrium, mettant fin aux agissements du clan qui représentait la plus grosse menace pour mes futurs projets.
Ce fut cependant à mes dépends, puisque seul Shiraï avait pu échapper indemne de cette nuit de massacre. Moi-même avais été sévèrement blessé, mais qu’importe, j’étais vivant et mon projet arrivait presque à terme, la première partie de mon plan venait de s’achever. Mais les conséquences de tout ça allaient m’apporter bien plus que je ne l’espérais :

Shiraï le Lycan, devenu Roi Déchu venait d’annoncer la nouvelle à nos camarades : Il voulait s’exiler et abandonner ses frères d’arme. Mais notre amitié préservée de toutes mes manigances allait modifier ses projets. Je parvins in extremis à le convaincre de se joindre à moi pour fomenter la seconde partie de mon plan. Il acceptait avec empressement, déposant à mes pieds sa hache, et me prêtant serment.


Vous tournez quelques pages…


[En cours de rédaction.]