L’héritage. Un savoir, une idéologie, des tendances transmises aux générations. L’héritage… Les richesses glanées au combat, avec honneur et courage, partagées au sein d’une communauté. L’héritage, le souvenir impérissable qui reste encré dans les mémoires. Celui qui nous fait un peu plus entré dans le panthéon des Légendes à chacun de nos actes. Mon père un jour m’a dit, que si je voulais connaître une personne, je ne devais pas écouter ce qu’elle avait à me dire, mais observer ses faits et gestes. Certains ont ce don de jouer avec les mots et de manipuler la conscience et la confiance, les mots sont traîtres, tout comme les fourbes êtres les employant. Ils sont ravageurs et d’autant plus meurtriers car de simples mots peuvent vous mener à votre perte, ils ont cette capacité de faire imploser les sociétés et de dégrader les liens interclasses de manière exponentielles.
J’espérais de tout mon cœur, ou du moins de ce qu’il en restait qu’ils s’en remettraient. Mon heure était venue je ne pouvais plus les guider. J’avais besoin moi-même de faire mon deuil, reclus de tous. Cette défaite que j’avais subie était la première. J’étais toujours en état de choc, comment pouvait-il en être autrement d’ailleurs. Ce gout amer, j’avais l’impression qu’il c’était encré dans ma bouche et qu’il ne laisserait plus jamais mes papilles intactes. Mais par delà les souffrances causées à mon égo, les douleurs morales de la perte de tant des miens me détruisaient à petit feu. Chaque jour depuis cette fameuse nuit j’étais rongé de remords et de chagrin. Je me sentais d’autant plus responsable car je les avais abandonnés ce soir là, et a quelle fin…
Moi qui avait juré vengeance, à ce jour je n’avais toujours rien fait pour. La haine que je vouais envers les araignées n’avait pas d’égal et ne s’était que décuplé depuis, bien que cette rage ne s’était pas encore extériorisée. Entre deux transformations il m’arrivait parfois de recevoir des nouvelles du monde extérieur, des lettres des rescapés Khuladriens ou d’autres aventuriers proches. Je n’y répondais jamais, mon exil me l’interdisait. La seule chose que je souhaitais de leur part était de sécher leurs larmes, car ils savaient que je les aurais blâmés pour cet acte de faiblesse par le passé.
Certes ils n’étaient pas dans ma tête et n’entendraient surement jamais ces mots, mais sachez tous, que quoi qu’il me soit arrivé, ou quoi qu’il puisse m’arriver je vous ai tous aimer profondément, sincèrement. Pas l’un plus que l’autre non, nous étions tous égaux, une famille une vrai. A cœurs vaillants, rien d'impossible! Souvent critiqués, parfois copiés, mais jamais égalés par une seule et même entité.
Une larme s’échappa de mes yeux et se fraya un chemin jusqu’à mon menton, avant de finalement s’écraser sur le sol.