Lodaràn, An 298 du Troisième Cycle, un départ porteur d'avenir

Conteur Filidien


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Il y a 10 ans | Le 28 Jun 2013 23:37:38
Il était un fois, un clan connu et apprécié de beaucoup: Les Arpenteurs de Filid. Je vais vous raconter la fin de leur aventure sur ces terres.

Commençons par Rizad, vate originaire du royaume d'Ulster et passionné de dragons.



Les jours semblaient de plus en plus longs. Rizad n'attendait plus que la lettre d'Ostato, une lettre qui permettrait de répondre à une question cruciale: où Zaledan est-il le plus à même d'éclore? Le vate espérait du plus profond de son coeur, et ce malgré de longues années passées sur les terres argentées, que se serait en terres filidiennes. Une personne avait tenté encore récemment de troubler son esprit, de le tromper. Zaledan ne pouvait rester dans de telles conditions, le vate avait trop peur pour la vie du jeune dragon. Les jours passaient, et la réponse tardait à arriver. Un matin, plus froid que les précédents apporta la nouvelle. Cette vague de fraîcheur était elle un signe annonciateur? Rizad ne le saurait qu'en ouvrant l'enveloppe. Ce qu'il y lu le choqua.

En effet, son vieil ami ne lui conseillait pas simplement de retourner en terres filidiennes, mais de retourner également dans le gouffre où il avait trouvé le dragon. A la lecture, lui qui semblait pourtant si prêt à partir, il ressentit une profonde tristesse l'envahir. Il se téléporta au sommet de la tour la plus haute de la citadelle afin de scruter l'horizon. Après quelques minutes, et quelques relectures de la lettre, il se perdit dans ses pensées. Il avait tant de souvenirs de ces contrées qu'il connaissait par coeur. Tant de monde lui était venu en aide... Il sourit en repensant au premier d'entre eux: Xavier, Roi autoproclamé de Baduk. Un bien drôle de bonhomme celui là, mais la main sur le coeur. La seconde pensée fût pour celui qu'il considère comme un vrai ami, plus qu'un meneur: Lagaart, le fameux et talentueux roi-forgeron. C'est lui qui lui avait fait retrouver l'essence de ses terres natales. Rizad se rappela son entrée chez les seigneurs CeLtIcS. Il était persuadé de pouvoir voler, à tel point qu'il avait fait rire toute l'assemblée en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Chacun des CeLtIcS, Seigneurs ou Arpenteurs, Filidiens ou non, ils avaient tous joué un rôle et forgé le vate qu'il était devenu. Le roi qu'il a connu est mort, et son digne fils règne maintenant sur le royaume d'Ulster. Serait-il le vate personnel de celui-ci? Tant de questions....

Les terres argentées, malgré tant de bons moments, n'étaient aujourd'hui plus sûres, surtout pour Zaledan. Corruption, manipulation, dictature, marché noir, assassinats et encore tant d'autres choses néfastes avaient pris le contrôle de ces terres qu'il a connues bien plus paisibles. Lui qui se sentait pourtant seul au fond de son coeur, car n'ayant finalement eu que quelques petites amitiés en dehors des vraies de son clan. Il avait néanmoins trouvé un soutient inestimable, il y a peu, en la personne de Shiraï. Un bon guerrier... Un peu brutal, mais le vate avait forgé son corps, il était habitué. Dame Irenea, si longtemps connue de nom et de loin, l'aida aussi à aller mieux en ces temps difficiles. Il eut un pincement au coeur en repensant à tout ce qu'il laissait derrière lui... Pas grand chose au final. Quelques écrits... Quelques paroles... Il venait tout juste de commencer à se faire connaitre pour sa passion. Un passion dévorante, une raison de plus de quitter ces terres. Il ne laisserait pas grand chose derrière lui finalement, si ce n'est le début d'une collection hors du commun. Beaucoup de monde y avait contribué, mais qui s'en souviendrait dans quelques années...

Il soupira, puis inspira profondément. Il était temps de partir. Les arpenteurs devaient désormais chercher la Pierre de Fàl autre part. Il redescendit dans sa chambre, afin de rassembler ce qu'il lui restait comme affaires. L’œuf du dragon au chaud, il dévala les marches et aperçut de la lumière dans la taverne. Quoi de plus normal finalement, que de fêter dignement un départ autour de quelques chopes d'hydromel? Hydromel... Trop doux pour de telles festivités! Le vate posa ses affaires, en prenant soin de mettre quelques protections autour de l’œuf de Zaledan. Ce serait dommage que Wilcomb apparaisse pour en faire un omelette et disparaisse après! Il s'élança ensuite vers la taverne afin de profiter de la dernière soirée en ces murs.

Conteur Filidien


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Il y a 10 ans | Le 25 Jul 2013 19:29:28
Continuons par Irénea, mage experte en glace, originaire des Territoires de l'Ouest.

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Une décision inévitable.


Cela faisait déjà quelques temps que les Filidiens semblaient persuadés que la Pierre de Fàl ne se trouvait pas sur ces terres qu’ils arpentaient depuis plusieurs années maintenant. Tous savaient qu’il leur faudrait repartir à sa recherche en d’autres lieux pour ramener l’artefact à Goràl. Il y avait pourtant de nombreuses raisons qui, jusqu’à présent, avaient toujours retenues les Arpenteurs sur les Terres Argentées… Ils avaient développés un certain attachement à cette terre d’accueil, qui cachait en son sein quelques lieux enchanteurs, mais surtout un attachement aux personnes qui la peuplait. Nombreux étaient devenus des amis, des proches. Pour ces si simples raisons, ils repoussaient sans cesse le jour de leur départ.


Irénea, quant à elle ne se posait guère la question, de tout temps, elle avait vécu ici, recueillie par les seigneurs, dès son arrivée. Elle n’était ni de ce peuple, ni de celui des Arpenteurs. Elle n’avait d’ailleurs jamais mis les pieds en Terres Filidiennes. Aussi, n’avait-elle aucune raison de partir, si ce n’est l’amour profond qu’elle ressentait pour le maître forgeron, et la solide amitié qu’elle avait pour Wilcomb, Rizad, Amren et tous les autres arpenteurs. Au contraire, elle craignait même de les suivre, ne sachant comment elle serait accueillie sur leurs terres natales.


La violation de sépultures récentes et l’exposition des biens à la vue de tous, sans aucune pudeur, sans aucune décence et sans aucun respect pour les disparus, avait mis à mal le bien-être que l’on ressentait habituellement sur ces contrées. L’appel de Gorias s’était fait plus impérieux dans les cœurs des Arpenteurs, révulsés par de tels agissements. Chaque peuple avait ses croyances et ses propres dieux, mais chacun respectait ceux touchés par le sommeil éternel. Cette mise en scène macabre était tout simplement révulsante. Cependant, il restait encore une toute petite chose qui retenait les Filidiens en ces lieux : les habitants des Terres d’Argent...


Il y avait eu de nouvelles disparitions quelques jours plus tard, dont l’agonie brutale de Caïn. Même Irénea n’avait pu s’en réjouir alors qu’elle souhaitait depuis de nombreuses semaines ôter de ses mains la vie du traître. A sa grande surprise, le monarque qui gouvernait ces Terres ne s’était pas inquiété de ces nombreux trépas, allant même jusqu’à les traiter avec dédain. Ce manque de considération pour les disparus n’était pas à son honneur, en particulier alors que la fébrilité et l’agitation était déjà à son comble dans la petite taverne de Lodaran. La jeune femme avait déjà vu le maitre forgeron en colère, mais jamais de cette manière, si retenue alors qu’en temps normal elle l’aurait déjà vu étrangler à mains nues le fâcheux. L’ire du Goràlien était sourde et profonde, teintée d’amertume et d’indignation. La tension était à son comble dans la pièce, tout le monde était désormais debout, chacun donnant de la voix, chacun criant sa colère ou son dépit. L’ambassadrice avait bien cru que ce soir le sang coulerait dans Lodaran, et que le peuple prendrait les armes. Même elle, d’ordinaire si calme, s’était emportée. Avec le recul, elle se doutait que Ludrynae était venue leur faire une visite, laissant sa marque sur de nombreuses personnes.


La décision était prise, irrévocable, les filidiens ne resteraient pas ici, à subir la main de fer qui était au pouvoir. Irénea savait qu’elle suivrait inévitablement Lagaart, ainsi qu’en avait décidé Mïlenya et il ne pouvait en être autrement…


La discussion s’était prolongée dans la soirée, au sein de sa grande famille. Enthousiasmes, les hommes discutaient déjà de leur retour dans leurs terres natales, du voyage prometteur et des possibilités qui s’offraient à eux quant à l’endroit ou pouvait se trouver la pierre de Fàl. S’en était suivi une discussion passionnée sur leur pays, sur sa beauté. La jeune femme avait alors éprouvé un fort besoin de solitude, elle se leva discrètement, et referma la porte de leur taverne avec douceur, pour apprécier la tranquillité nocturne.