Le Lycan

Kasÿan Orasar Gulr
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Il y a 11 ans | Le 01 Apr 2013 19:15:58
Le bois de Jamiolux, un endroit merveilleux pour les fous délivrés de leur propre sort. Son nom tintait dans mon esprit comme une douce mélodie... Je semblais chez moi, du moins, là où je méritais de me reposer après une bonne nuit de massacre. Beaucoup de chair était passé sous mes crocs, et beaucoup de sang avait emplit ma gorge me procurant ainsi un plaisir intense semblable à l'orgasme. La vérité était que je ne me soignerais jamais de la folie héréditaire que m'avais transmise mon père, elle était trop précieuse à mes yeux, c'était la meilleur chose qu'il me restait de lui.

Penché en avant je scrutais mon reflet dans l'eau glacée s'écoulant de la cascade au fin fond de la forêt. J'étais épuisé, le teint pâle, la peau tâchée de sang et de terre, les ongles noircis et les crocs encore rouges des précédentes mises à mort. Je trempais mes mains pleines de cicatrices dans l'eau afin de me rafraîchir un peu, avant de plonger complètement dans le lac. J'aimais ces moments de solitudes, avec pour seule et magnifique compagne la lune scintillante.

Ce lieu était ancré de souvenirs qui ravivaient ma mémoire mais il n'était pas le plus adéquates pour me remémorer mon passé, aussi je décidais de quitter la fraîcheur de l'eau et me mis à courir en direction de ma montagne. Mes pieds s'égratignaient sans arrêt mais mes propriétés de lycan me permettaient de cicatriser en quelques secondes les blessures aussi insignifiantes. Mon torse lui arborait de plus larges et horrifiantes cicatrices plus impressionnantes les unes que les autres, venants de combats de féroces de l'Age dernier durant lesquels j'avais essuyé maintes et maintes guerres. Au fond, je n'étais plus qu'un mercenaire sans foi ni loi, à la recherche de sa gloire passée.

J'abandonnais ces pensées et m'arrêtais enfin, observant le paysage. Il n'était pas des plus beaux certes, mais ce n'est pas ici que le spectacle m'attendait. Les arbres étaient hauts, comme si leurs branches pouvaient toucher les nuages sans une once de difficulté. Ils étaient tous différents et je m'amusais à les différencier en affichant un sourire apaisé que personne ne verrait jamais. Certains étaient longs et fins, couvert de mousse et habité par des petits êtres vivants, d'autres étaient immenses et larges, si bien que plusieurs personnes n'en feraient pas le tour. Des branches tortueuses ou droites, petites ou fines, imposantes, inexistantes, cassées... Il y en avait de toutes les sortes, mais rien ne gâchait la beauté de la forêt.

Mes yeux se posèrent à présent sur le sol jonché de fleurs et de hautes herbes. Mon sourire ne faisait que s'agrandir devant les merveilles de la vie que je prenais plaisir à enlever durant ma folie bestiale. J'abandonnais vite cette vue et mes iris se posèrent sur un rocher esquinté dans la profondeur des crevasses, surplombé par un chêne centenaire. La douleur de la métamorphose me saisit quelques secondes, avant de laisser place à la majestueuse bête qui sommeillait en moi. Lentement je m'étirais, sentant les articulations de diverses parties de mon corps craquer, avant de m'élancer d'un bond surpuissant.

Je me mis à grimper hargneusement jusqu'au sommet, sans le moindre souci. Cela ne me prit pas plus d'une demi-heure, je voyais enfin le rocher là à une dizaine de mètre. D'un nouveau bond je l'atteignis sans difficulté, et me posais enfin. La cime de l'arbre était brisée, et offrait un siège plutôt confortable. Je repris, non sans souffrance, ma forme humaine et me mis à contempler l'horizon éclairé par les reflets argentés de la lune. Je pouvais tout voir d'ici, j'étais assez étonné d'ailleurs de ne jamais avoir pensé à attaquer de haut mes cibles, c'était un atout parfait pour une attaque par surprise. Peut-être aurais-je l'occasion de tester la chose sur un prochain arrivant, qui sait? Pour l'instant je m'abandonnais aux plaisirs de la vue, et oubliais tout le reste.

Kasÿan Orasar Gulr
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Il y a 10 ans | Le 03 Oct 2013 20:34:41
Le halètement de ma respiration emplissait mon crâne à m'en arracher la peau. Mes immenses pupilles dilatées capturaient la moindre parcelle de lumière lunaire. Je sentais dans le vent l'odeur de peur, de la sueur coulant sur le front, les battements pressent du coeur. Je relevais machinalement la tête, et perçus encore mieux cette odeur sauvage, savoureuse... Tel le parfait chasseur. La créature bipède que je traquais avait laissé des traces profondes aisément lisibles sur le manteau neigeux. Mon instinct m'indiquait à quel point la piste était brûlante. L'animal aux yeux d'un rouge nacré qui sommeillait en moi pris alors place. La métamorphose était toujours douloureuse, sentir un à un mes os se briser, mes muscles se déchirer, mes sens se décupler... Mais ce prix que j'avais à payer était bien dérisoire en contrepartie des pouvoirs qu'il me conférait. La bête courait, traversant la nuit derrière sa proie. Je me rapprochais à chaque bond, martelant la neige de mon poids lourd, avec tant de légèreté cependant, a une vitesse inquiétante, silencieux.

Je n'aurais même pas eu besoin de voir pour suivre cette piste tant mon odorat suffisait. J'étais un Alpha, et de par ce titre bien supérieur à ceux de ma race. Un chasseur parfaitement adapté à toutes situations, une mécanique subtile et mortelle, l'aboutissement de siècles d'évolution. Je quittais à présent les plaines et plongea dans la forêt engloutie par l'obscurité nocturne. J'avais parcouru une sacré distance déjà, cela m'étonnait que ma proie ait été aussi loin. Après tout, ces êtres de chaires sans cesse sur le qui-vive passaient leur misérable existence à fuir. Leur couardise était-elle devenue légendaire? Peut-être bien, me moquais-je.

L'odeur devenait plus présente à chaque seconde. Dans quelques minutes, je l'atteindrais, je verrais ma victime, et lirais la terreur au plus profond de son regard. La traque était mon activité favorite, un jeu sadique et machiavélique qui ne laissait qu'une seule issue, la mort. Pourquoi faisais-je cela? Parfois je me posais la question, dont la réponse me paraissait si évidente : L'appel de la sauvagerie, la faim, le plaisir. Les motifs les plus simples, les plus pures et plus anciens de la vie. C'était le rôle qui incombait à mon espèce depuis des millénaires : Traquer, Tuer.

Je laissais ces pensées de côté et ralentit ma macabre démarche, je n'étais plus qu'à quelques mètres de mon sombre dessin, je savais d'emblée ce qui se passerait, et l'excitation me pris de plus belle encore. Tapis dans l'ombre je décrivais des cercles autour de ma proie, une femme de taille moyenne à la peau blanche glacée. Sa hanche était maculée de sang, elle en avait les mains pleines et de petites cascades rouges dégoulinaient sur ses jambes. Son visage, ses formes épousaient parfaitement les contraste obscurs de la nuit, quel magnifique de tableau.

L'art était à mon sens quelque chose d'éphémère, et la perfection, ce moment de grâce avant la disparition ou la destruction totale de la chose en elle-même. Je vivais dans cet état d'esprit, chaque instants de notre vie, chaque once de sentiments étaient des plus insignifiants jusqu'à ce qu'ils ne soient plus que néants, ainsi touchés par la grâce ils nous abandonnent avec de bons et beaux souvenirs. L'attache n'est qu'une source de faiblesse, un moyen de nous mettre à genou. Amour ou plaisir, ces sentiments ne prenaient de valeur qu'une fois la chose éteinte, car une fois condamnés, nous avions enfin conscience de ce que tout cela représentait vraiment au fond de nous-même. A cette heure, j'offrirais le plus beaux des moments à cette femme, je mettrais fin à sa vie et à ses souffrances pour lui offrir le repos et l'Eden.

Je me léchais les babines, enivré par cette explosion de senteur qui me retournait littéralement le cerveau, plusieurs délicieux aromes vinrent se loger dans mes naseaux, déclenchant peu à peu un état de frénésie qui était caractéristiques aux lycans. Le moment tant attendu, je balayais toutes pensées de ma tête et d'un bond d'une célérité et d'une puissance sans précèdent je me jetais sur ma proie, faible, presque inerte. A coup de griffes et de morsures je la dépeçais, la déchiquetais! Ma cruauté ne s'arrêterait pas là, je la gardais vivante, je ne voulais pas la tuer de suite mais bien la faire souffrir. Ses hurlements de souffrances et d'agonies m'excitaient encore plus que lorsque j'étais embusqué, prêt à frapper. Je laissais éclater toute la furie bestiale qui m'habitait sur ce semblant de vie, qui malgré son état s'accrochait fermement à la lumière, puis ce fut le néant.


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Il y a 10 ans | Le 04 Oct 2013 15:44:20
Depuis quelques jours déjà, j'avais l'intime sentiment que mon être était déchiré. Pire encore j'avais même l'impression qu'une sombre puissance s'emparait peu à peu de mon corps. Ce havre de paix que j'avais bâti autour de moi n'était-il qu'illusion? Tout était noir autour de moi, je ne discernais plus mes amis de mes ennemis, je perdais la tête, je ne savais plus qui j'étais. Cette nuit c'était encore pire, je luttais de ma volonté de fer contre toute cette noirceur présente, je sentais chacune des gouttes de sueurs dégoulinant sur mon front, j'avais même l'impression qu'elles me brulaient le visage.

Transpercé par des éclairs rouges sang je restais là, comme prisonnier, incapable de bouger. La douleur se fit plus vive, je n'avais plus ressenti pareille souffrance depuis des lustres, comment pouvait-il en être ainsi? Je sentais mes organes fondre, une bouffée d'air, puis une seconde... C'était impossible, que m'arrivait-il? Mon corps se mit à trembler, mon coeur s'emballa. Le sang affluait vivement dans mes veines, je ressentais un à un mes membres s'engourdir.

Des voix résonnèrent dans ma tête, des voix que je reconnaissais parfaitement ! Je comprenais peu à peu ce qui se passait, enfin. J'étais hanté profondément par les esprits déchus de toutes les sorcières et de tous les sorciers que j'avais occis par le passé. Comment étais-ce possible? Même mortes ces abominations de la nature ne pouvaient-elles trouver le repos et me laisser en paix?

Je cédais peu à peu à la colère, la plus grossière erreur qu'un homme puisse faire. Car sans contrôle le combat était perdu d'avance car peu à peu elle nous consume, jusqu'à nous détruire. Mais j'en avais besoin, seule ma haine pouvait me sortir de ce piège. J'ouvris les yeux et m'extirpa de ce cauchemar, hurlant à la pleine lune à gorge déployé. Je sentais peu à peu mes os se briser et la métamorphose opéré, mais je la bloquais afin de garder ma forme humaine. Le flot de haine que je dégageai me libéra immédiatement du poids de la magie noire, chassant sauvagement de mon esprit la plus grande partie.

Je mis genou à terres, suffoquant. Les dernières parcelles de magies noires s'étaient logées dans ma gorge et ne comptait apparemment pas s'en aller. J'étais trop faible, au bord du ravin mais miraculeusement, l'étau se desserra lentement et je vis même des ombres sortir de ma bouche pour former une masse noire, imposante. Une masse identique à la mienne. Des yeux rouges s'ouvrirent, et un rire sarcastique s'échappa de la bouche invisible.


-Alors grand guerrier, es-tu submerger par la honte? Te retrouver à genou face à ce que tu hais le plus, j'imagine que tu ne t'attendais pas à ça.

La douleur m'empêchait d'articuler, je dévisageais mon vis-à-vis mais j'étais trop faible ne serais ce que pour lever le petit doigt. Je ne savais toujours pas qui il était, mais j'avais l'intime impression que je le saurais rapidement.

-Chaque être magiques que tu as vaincu jusqu'à présent t'a imprégné de magie, réunie cette source maléfique m'a libérée. Dès à présent je serais ton tourmenteur jusqu'à la fin des temps.

Le démon s'esclaffa à gorge déployée, la sombre aura qui s'échappait de son être vint me percuter violemment et m'envoya valser dans le décor. Il ne restait plus que du noir, étais ce la réalité ou un sombre cauchemar? Je perdis rapidement connaissance, et plongea dans les abimes ténébreuses de la nuit.

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Il y a 10 ans | Le 05 Oct 2013 19:06:11
[Retour aux sources]

Le crack sonore qui suivi fut net et harmonieux, je brisais sans difficulté cette adversaire médiocre l'envoyant contre une stèle abimée, rongée par le temps. Le déluge. La pluie battante s'écrasait avec férocité contre ma peau bouillante, mais ne m'empêcha pas de balayé les alentours. Je remarquais mon cousin Mareik, blessé. Je l'extirpai des décombres difficilement, ses sens semblaient engourdis. Prit de vertiges, il me supplia de l'asseoir, cette étrange situation me laissait perplexe.
C'est alors qu'un son strident m'extirpa de mes pensées, la confusion cherchait à me prendre à mon tour.

-Skuhl Zaka Sven.

Une sévère migraine me prenait, incapable de résister je ployais peu à peu, me retrouvant à genou. Que se passait-il? Qu'avait-il pu m'arriver à cet instant? Je tentais en vin de boucher mes oreilles mais rien n'y faisait, les sons perçus s'amplifiaient et toujours ces paroles macabres qui dansaient dans ma tête. Quelques instants passèrent, et l'odeur familière de la mort vint me titiller les narines. Ces effluves putrides planaient comme toujours autour de nous. Au loin, derrière la colline de la fumée s'échappait lentement vers les cieux. La colline! Dans mes souvenirs, la citadelle s'y trouvait. Mes yeux s'écarquillèrent, la sombre illustration de ce qui c'était passé se dessinaient rapidement dans mon esprit. Fou de rage, je rouvris les yeux et jura, écrasant la plaine de mon hurlement surpuissant! La métamorphose s'enclencha, mes os se brisèrent en une demi-seconde et ma morphologie changea de manière assez impressionnante. Le loup qui sommeillait prit place. Libéré de l'étreinte je me ruai vers la fumée, mais dans ma fougue, fus attrapé à la gorge par une main puissante qui me plaqua contre terre.

- Calme-toi, mon frère!

Cette voix, je l'aurais reconnu parmi un million. Sharok l'un des 4 gardiens et nobles descendant de la lignée originelle, un Titan de Khulad tout comme moi. Alors que sa main glissait à présent vers la mienne, une autre vint se poser sur mon épaule.

-L'ennemi bat en retraite, ne gaspille pas tes forces.

Je détournai machinalement la tête vers mon autre frère d'arme, tout en reprenant forme humaine.

-Ces couards en ont eu assez de l'acier Khuladrien.

Une bonne partie des visages présents m'étaient familiers, Arahk, Raymanir, Hondshew...
Aux côtés de Karnahg se tenait aussi Porucha, celui-ci me dévisageait. Bien que nous n'étions pas en bon termes au quotidien, lui et ses pères avant lui s'étaient liés par un serment sacré à la lignée dont j'étais issu, il refusait certainement de l'admettre devant nous, mais tous sachions qu'il nous vouait une haine sans fin, pensant qu'il était, tout comme l'était et le serait sa lignée nos esclaves. Nous ne voyons pas cela comme çà, au contraire c'est un honneur de servir une famille royale, peut-être était-il trop fougueux et méprisant de l'autorité pour l'accepter. Je fis taire mes pensées et écouta le briefing de Reakhon, le général des légions Khuladiennes, qui cependant n'avait aucune autorité sur les élus, commandés par Sharok.

-Il s'en est fallu de peu, mais heureusement pour nous ces mercenaires ont été cueillis par l'élite. Nous avons cependant essuyé des pertes. Respectez le silence dû au rite de passage, que le dieu Loup accorde le salue à leurs âmes.

Il se tut sur ces mots, il ne l'avait pas souligné mais au sein de notre peuple une victoire ne suffisait pas à combler la peine que nous éprouvions lors de la perte d'un frère, surtout que dans le cas présent, c'était le sacrifice de guerriers d'élites, fers de lance de notre armée. La pression qui régnait se fit plus pesante. Sharok, avec qui je partageais de nombreux points communs comme l'impatience et l'impulsivité pour ne citer que celles-ci, pris la parole sur un ton sévère.

-Il semblerait que tu nous doives des explications Arahk. Comment se fait-il que ces chiens aient pu traverser nos postes frontières et réduire l'avant-garde sans même qu'une alerte ne soit donnée?

Arahk ne répondit pas, mais soutenait le regard de mon supérieur avec un soupçon de culpabilité. Sharok était certainement le combattant le plus cruel et accompli de notre prestigieuse ère. Un véritable modèle pour moi, sa soif de sang et sa combativité n'avaient d'égal que son amour pour la guerre. Titan le plus dévoué, il fut le premier à se jeter à corps perdu dans la bataille avec son unité d'élite, unité dans laquelle je combattais, et que j'étais voué à mener moi-même un jour. Une unité de guerriers tous plus agressifs et sauvages les uns que les autres, tous Lycans de sang pur.

Parmi nous, nous comptions également quelques rares élus qui eux étaient nés humains mais avaient reçu le don de lycanthropie de par nos ainés. C'était la preuve de leur courage et leur détermination, si peu pouvaient prétendre le mériter. C'était l'héritage des anciens, un don qui était offert aux plus vaillants et aux plus méritants des combattants Khuladriens. La fierté de notre royaume, mais également un lourd fardeau à porter.

Mon esprit divaguais, les souvenirs revinrent un à un dans mon esprit et inconsciemment je dis tout fort ce que je pensais tout bas.

-Qu'en est-il de notre unité?

Je lançai un blanc, qui ne fut comblé qu'après quelques dizaines de secondes. Je voyais le regard de mes frères se diriger vers la colline. Je perçus même une larme coulé le long de la joue de Mareik.

-La plupart des Lycans sont encore déployés sur le champ de bataille et quelques uns sont parti en reconnaissance... Toutefois, nous avons perdu près de la moitié de notre effectif durant le premier assaut.

A ma plus grande surprise, c'est Reishiryu mon frère, le plus âgé de la fraterie qui me répondit. Tout comme Porucha il me détestait, en dépit que nous partagions le même sang. Nous nous bâtîmes longtemps ensemble, avec une parfaite cohésion jusqu'à ce fameux jour où Karnahg, jaloux de notre parfaite complicité lui bourra le crâne de ses sottises. De peur que je ne prenne la place qui lui était promise à la tête de l'élite, il me voua après ce jour une haine sans fin.

Ce fut l'un de mes plus beaux, et l'un des plus difficile combat que j'eu à mener. Nous nous connaissions si bien que cet affrontement fut presque sans fin, 3 jours durant nous nous rendîmes chaque coups, chaque insultes... Incapable de dominer sa colère, je finis par triompher de lui. Je perdis le lien qui m'unissait à mon frère, mais je venais de franchir un cap. En ce jour je rejoignais le carré très fermé des gardiens de Khulad, les personnalités les plus importantes de notre royaume.

Ce flash-back fut rapidement évincé, mon cerveau venait à peine de traiter l'information, je sentais déjà ma colère bouillir au plus profond de moi. Mon attention se reporta immédiatement sur Arhak, j'avançais sur lui et voyais déjà Sharok retenir Porucha. Arahk ne bougea pas, me voyant me rapprocher d'un pas déterminé. Une fois à sa hauteur, je ne sentis pas ma main se lever et mes doigts se refermer sur sa gorge.

-Expliques-toi! Comment se fait-il que tu sois toujours en vie, et pas eux?! Pourquoi!

Raymanir et Hondchew essayèrent d'intervenir, je lâchai mon emprise et leur fis face lançant d'un ton nonchalant.

-Croyez-vous sérieusement être à la hauteur...?

Je grognai, mon corps se mit à trembler et mes yeux rouges brillèrent un instant, j'étais prêt à me métamorphoser. L'agressivité que je leur témoignai à cet instant les dissuada d'avancer plus. Les combattants de l'armée craignaient les lycans bien plus que tout autre créature. Étant le descendant de l'une des 4 lignées originelles, j'étais un Lycan de pure souche, plus rapide, plus féroce, plus fort que tous les autres, et un homme... Que dis-je, même une unité de combat entière avait bien peu de chance de rivaliser avec moi. Sans un mot, je fis volte-face et me trouva de nouveau devant Arahk.

-Parles, tant que tu le peux encore.

Il se releva lentement, prenant soin de choisir ses mots avec précaution.

-Je suis désolé Shiraï, je n'ai pas été à la hauteur, mon honneur est bafoué.

Il était sincère et solennel. Je ressentais dans sa voix de la culpabilité et de la souffrance, cependant ma compassion n'arrivait toujours pas à prendre le dessus sur ma haine.

-Qui a osé? Comment se fait-il que vous n'ayez pu donner l'alerte?

-Nous avons été trahis.


Je me figeai une seconde, et me tourna vers Raymanir.

-C'est impossible...

-Oh si, ça l'est.


Une nouvelle fois je fus pris de court. Une ombre s'approcha dans la brume, une silhouette chétive au vue de la corpulence de la plupart de mes frères d'armes. Je reconnu sans difficulté cette voix, et à nouveau, plusieurs secondes après l'annonce, je décryptais le contenu du message. Mes genoux touchèrent le sol sans même que je m'en rende compte, l'incompréhension était totale.

Les secondes interminables défilèrent sans fin, j'étais perdu dans mes pensées, dans cette obscurité. Comment étais-ce possible? L'improbable était arrivé. Des années et des années de servitudes, de dévotion, de passion ! Pour finalement trahir son sang, évincer ses convictions...? Le dégout pris rapidement la place de ma tristesse. Shruikahn me fit face, mains liées, du sang dégoulinant de sa bouche.

Kasÿan Orasar Gulr
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Il y a 10 ans | Le 06 Oct 2013 18:04:51
-Mon frère... Comment as-tu pu..?

J'avançais machinalement vers lui prêt à lui asséner un violent coup de poing. Sharok s'interposa, à ma plus grande surprise.

-Comment peux-tu encore me poser la question, alors que tu connais l'évidente réponse ?

Je l'attrapais violemment à la gorge et repris.

-Jamais ces chiens avec qui tu as manigancé cette attaque n'auraient pu te convaincre d'éteindre notre lignée. Jamais tu n'aurais été assez stupide pour croire à leur victoires sur notre peuple. Je veux la vérité, et tout de suite.

J'appuyais si fort qu'aucun mots ne purent sortir de sa bouche, dans un nouvel élan de colère je le jetais à terre. Mes frères s'interposèrent rapidement, seul Arahk restait figé.

-Je n'ai rien contre vous mes frères, mais écartez-vous de mon chemin, ou vous subirez mon courroux. Je suis et de très loin plus puissant que vous tous réunis, et vous le savez.

Ils ne sillèrent pas, et j'en étais fier. Nous les Khuladriens avions un sens de l'honneur bien trop important pour baisser la tête face à nos adversaires, même dans un combat inégal, nous faisions face. Frénétiquement je me mis à avancer poings fermés, Reishiryu en fit de même.

[...]

Les coups que nous nous échangeâmes furent d'une rare violence, nous nous rendîmes coups sur coups sans broncher mais je pris vite l'avantage sur mon plus vieux frère. Je profitais d'une demi-seconde d'inattention pour rompre sa garde et l'envoyer au tapis d'un violent uppercut.

-Par tous les dieux... Aargh!

Shruikahn s'esclaffa, ce qui ne manquerait pas d'énerver mon grand frère. Je lui tendis la main afin de l'aider à se relever. Une main qu'il refusa. Nos frères semblaient déçus que le spectacle soit déjà finit, mais je gardais tout de même mon état d'esprit de feu. Reishiryu était le plus puissant d'entre eux, hormis Sharok, bien évidemment puisqu'il était un Lycan lui aussi. Cette démonstration de puissance les dissuaderait certainement de me tenir tête à nouveau. Mon attention se porta une fois de plus sur Shruikahn, lâchement réfugié derrière le reste de la horde.

-Parles, ou je te réduis au silence à jamais.

Nous formâmes un cercle autour du sorcier,-lycan qui effaça rapidement son sourire. Des années auparavant notre père l'avait exilé de notre royaume après avoir découvert son attirance pour la magie et les sciences occultes. C'était la honte et le déshonneur suprême pour un chef de guerre de notre peuple d'engendrer un être déviant de la sorte. Nous étions les meilleurs, l'élite parmi l'élite, il n'y avait pas de place chez nous pour les faibles. De plus, il avait toujours haïs ce que nous étions et qui faisait notre force : Notre bestialité. Des années durant il avait cherché à mettre au point une cure à ce qu'il appelait notre faiblesse. Il ne voyait que l'influence néfaste qu'une super lune pouvait sur nous, certes nous contrôlions pleinement nos transformations, mais devenions incontrôlables et pris de folie prédatrice et meurtrière lors de ces nuits si rares et marquées par le sang. Avant de partir, il avait juré de se venger, mais si telle était réellement son souhait jamais il n'aurait procédé de la sorte. Nous resserrâmes les rangs, et il se mit à parler rapidement.

-Ceci n'était qu'un prélude, un moyen de vous envoyer un message et de vous affaiblir. Au vue des pertes essuyées, je considère l'objectif comme pleinement atteint. La haine que je porte aux Khuladriens n'a d'égal que l'ampleur de la cuisante défaite qui vous attend. Et crois moi mon frère je ne m'arrêterais pas là, je détruirais et ferais s'éteindre les lignées originelles et ce à l'aide des des prêtres guerriers Akkadiens.

Nous écoutâmes tous avec attention son récit, d'ailleurs ces premières paroles nous laissèrent toutefois perplexes. La renommée des Akkadiens était telle que j'avais du mal à croire qu'ils puissent être manipulé par un être comme mon frère. De plus, comment des croyants fervents défenseurs de la lumière et némésis de notre race pouvaient faire alliance avec un être si maléfique que lui ? Ce n'était pas claire.

Cette coalition était l'une des plus puissante et influente que notre monde ai connu, mené par l'archimage Tharak, elle avait pour but de prêcher la foi et d'éradiquer tout fléau sur terre sans faire preuve de la moindre once de pitié. Une nation capable de mettre à genou n'importe quel opposant mais qui jusqu'à aujourd'hui avait prit soin de garder ses distances et n'avait jamais osé se frotter à notre peuple, qui représentait tout de même un ennemi mortel.

-Mensonges, tout n'est que mensonge !

Les grognements de mes frères le firent sursauter, il n'était pas à l'aise et pour cause, qui le serait s'il se retrouvait au centre des hostilités avec les plus féroces barbares jamais connus, et pas en odeur de sainteté... Je sentais les battements de son coeur s'accélérer, et la sueur couler lentement sur son front, bien qu'il gardait cet air méprisant et les yeux fixés sur mon visage.

-Qui t'a aidé?

-Crois-tu sincèrement que j'ai eu besoin d'aide? J'ai moi-même éliminé les gardes, et empêchés les signaux de défenses de s'enclencher


Les esprits s'échauffèrent, Mareik hurla, dégaina son fléau et menaça le magicien.

-Par le dieu loup que t'est-il donc passé par la tête pour trahir ton propre peuple ? Tu aurais tué Shiraï avec ta sorcellerie si nous n'étions pas intervenus ! Parles misérable ma patience a ses limites !

Mareik était aussi un Lycan, mais son jeune âge et sa fougue lui avait fermé les portes de l'élite. En temps de guerre il aurait été plus un danger qu'un atout pour nous, Il avait assumé pleinement cette décision du conseil, et ne nourrissait aucune haine à son encontre. Reakhon claqua son fouet contre terre avant de le viser le poignet de Mareik. En une demi-seconde le jeune guerrier se retrouva désarmé. Je comprenais à présent le pourquoi du comment. Ces fredonnements sinistres dans ma tête avant que je ne me métamorphose, c'était lui. Sans l'intervention de mes frères d'armes pour le neutraliser, il m'aurait certainement tué.

-Calme petit, il y a encore trop de zone d'ombre dans mon esprit. Attendons d'en savoir un peu plus avant de le punir pour sa traîtrise.

Nous restâmes tous de marbre. Les questions se bousculèrent dans ma tête, mon frère connaissait parfaitement nos lois, son penchant pour l'occultisme le mènerait à cette cruelle destinée, et cet exil. Le sorcier reprit alors.

-Vous avez gâché ma vie, vous m'avez rejeté alors que j'étais l'un des votre ! Vos stupides coutumes ont brisées notre nation, nous vivons à l'écart de tout, dans un climat rude et hostile, comment ne pas être tenté par l'inconnu et par-dessus tout chercher un moyen de nous soigner de ce mal qui vous aveugle tous ?!

Sharok, étonnement discret jusqu'à présent sorti sulfureusement de son silence.


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Il y a 10 ans | Le 09 Oct 2013 02:18:56
-Serais tu si désireux de perdre la vie !? Comment oses-tu parler en notre nom! C'est ce que nous sommes, et c'est un honneur pour nous tous de vivre ainsi de guerre et de gloire !

Je reconnaissais là le tempérament de mon frère d'arme, directe, agressif ! Reakhon tenta bien que mal d'apaiser l'assemblée une nouvelle fois, bien qu'il savait pertinemment qu'il ne faisait pas le poids face à Sharok.

-Sharok, calme toi par tous les saints je t'en prie, nous devont l'amener au Roi, son père.

Respectueux des traditions il s'arrêta net, mais la flamme qui brulait dans ses yeux ne s'estompait pas. Acculé, Shruikahn attendait son destin.

-Qu'avons-nous tous à voir là-dedans? C'est ta propre inconscience qui t'a amené à perdre les grâces du dieu loup et ta patrie, as-tu conscience de tes actes? Croyais tu réellement que nous aurions ployé le genou face à un quelconque adversaire ?

Une fois de plus, Reakhon cherchait des réponses et avait posé le doigt au coeur du problème. Sa capacité de réflexion et son sens aigu pour la stratégie l'avait hissé tout en haut de la hiérarche martiale de notre armée, hors élite bien sûr, mais parfois nous le trouvions encore trop tendre, nous autre Lycans

-Mais par amour, par amour de ma terre... Des terres désormais promises aux Akkadiens !

[...]

Le calme qui régnait se faisait pesant, aucun d'entre nous ne brisait la tranquillité macabre qui s'était installée suite au froid lancé par Shruikahn. Des coulées de sueurs froides s'échappaient du front du sorcier, qui se mit enfin à desserrer les dents.

-Vous n'êtes qu'une bande de malandrins sans scrupules, pilleurs saccageurs sans la moindre once d'humanité, la mort ne serait que sentence trop douce pour des êtres comme vous...!

La stupéfaction avait chassée toutes les autres émotions de nos esprits, seul Reakhon restait de marbre. Le regard sévère, il fixait Arahk avec une animosité plutôt prononcée.

-Une nouvelle fois, tu as déshonoré notre ordre. Au moins cette fois, tu ne t'es pas enfuis comme un misérable.

Le craquement de ses phalanges en disait long sur son état d'esprit actuel, hors, ce fut bien le seul son qui émanait de lui à cet instant. Reakhon venait de réveiller en nous une vieille cicatrice douloureuse. Par le passé, Arahk avait failli, laissant notre peuple à son sort plutôt que de se battre pour lui. Même si nous lui en voulions, il faisait de l'une des 4 familles originelle, et de par cela bénéficia de la grâce du haut roi, mon père, de ce fait nous le pardonnâmes également, sans oublier.

-Une nouvelle fois, tu as mené le Khuladrium aux portes de l'échec. Te laisser les rennes de l'avant-garde est décidément la pire des bêtises que nous ayons pu commettre. A cet instant, je ne comprends toujours pas comment le haut roi a pu faire de toi et ta maison protecteurs du royaume.

Ses paroles étaient dures, Sharok chercha à s'interposer mais je l'en empêchais. Je comprenais la réaction de mon frère d'arme. Bien qu'il partage le sentiment de Reakhon, il devait être révolté qu'il ait pu parler ainsi de notre Haut Roi.

-Arrêtes de te voiler la face Sharok. Nous savons tous ici que cela est vrai. Une fois de plus, Arahk nous a déshonorés.

Il s'exprimait avec une aisance déconcertante, et le ton accusateur associé à son éloquence nous hypnotisait littéralement. Toute ses paroles étaient si frappantes... Il ne cherchait jamais à tourner autour du pot, très directe, parfois même blessant. C'était très certainement pour cette raison qu'il menait les armées de main de maitre. Je me rappelais de lui lorsqu'il me commandait, cette ère fut la plus prospère de notre règne sur les terres argentées. A l'époque, Arahk nous avait abandonné, et c'est lui qui nous mena à la victoire. Alors que tous nous croyaient perdus, nous repartîmes seulement de plus belle, terrorisant chaque être doté d'intelligence, exterminant une à une toute race, toute once de misérable vie nous barrant la route. La nostalgie me prit, ce sentiment qui n'apparait que lorsque le présent n'est pas à la hauteur du passé. Je m'étonnais moi-même de ressentir quelque chose, de mon vivant je n'avais que rarement ressenti une parcelle d'émotion. La voix de mon frère me ramena à la réalité.

-Tu n'es plus en odeur de sainteté, aussi une fois que cette histoire sera finie, nous t'exilerons. Pas de stèle, pas de mémoire… Il ne restera de toi que tes cendres, et les ragots de fermiers que conteront les paysans sur ta lâcheté. Tu n'es plus rien Arahk, plus en notre sein.

Aucun ne prit la parole, pas même moi qui approuvait pleinement ce jugement. J'aperçus une larme couler sur les joues du guerrier déchu, qui finit tout de même par prendre la parole.

-Tant de méprise à mon égard. Tant de haine, tant d'interrogations... Vous savez, je n'ai jamais souhaité cela, certes j'ai fuis mes responsabilités à divers moments, certes je vous ai déçus, certes je ne mérite plus ma place, pas seulement dans notre horde, mais également dans vos coeurs. Des raisons, je n'en ai pas et je pense que je n'en ai pas besoin. Je ne souhaite pas me défendre, je n'ai aucune excuse. Je n'ai à ce moment que deux choses à l'esprit. D'une part me lamenter d'avoir été si faible et d'avoir détruit une si puissante entité, un si puissant lien, et d'autres par réparer le mal que j'ai pu faire, que j'ai pu Vous faire. Mon échec n'a d'égal que ma tristesse en ces temps sombres. Je ne cherche point à redorer mon blason à vos yeux, mais à me racheter vis-à-vis de mes erreurs, et je payerais mes écarts de ma vie et de mon âme pour ne pas mourir comme un lâche à vos yeux, vous mes frères que j'aime tant, en dépit de ce que vous pouvez penser. Je porterais ce lourd fardeau à jamais.

La sincérité avec laquelle il s'était adressé à nous nous avait tous, à mon sens, touchés. Pour la première fois depuis des lunes, nous sentîmes la sensibilité du grand guerrier.
Même Hondshew avait décroisé les bras... Rêvais-je? Bon dieu non. Shruikahn rompit malheureusement ce moment solennel, sur un ton assez agaçant.

-Tout cela est bien des plus touchant mais... Qu'allez-vous faire, que pouvez vous faire à présent?

Nous avions presque oublié la présence du sorcier, qui à mes yeux ne méritait que la mort pour chatiment. Porucha avait déjà dégainé sa dague et s'avançait sur lui, le pas glissant. Reakhon s'interposa et l'arrêta immédiatement. Il ne chercha pas à contester, mais cet instant ouvrit une brèche à Sharok, qui envoya le traitre à mes pieds d'un coup violent. Reakhon se retourna mais trop tard, j'empoignais ma propre lame et trancha la gorge de mon frère de sang, sans états d'âme. La voix de Reakhon résonna dans mes pensées "Non! Shiraï non!" mais je n'en avais rien à faire à vrai dire. Je plongeai rapidement dans les yeux de Shruikahn avant d'ajouter.

-La mort, le jugement, l'enfer froid... Quand l'homme y songe il doit trembler.

Mon frère me dévisagea, tout en crachant du sang il trouva la force de laisser quelques mots à mon égard.

-Un jour, ma magie noire imprégnée en toi s'emparera de ton être entier, et ton existence sera hantée à jamais par ce moment.

Il ne ferma pas les yeux, et continua de murmurer comme pour me lancer une malédiction. Premier témoin de ce sombre spectacle, je le vis finalement s'éteindre.

-Que va-t-il se passer maintenant... Murmurais-je. Hondchew gloussa, et s'avança.

-Parle dieu loup, le plan est simple : Les traquer, les trouver, les tuer
.

Je n'avais pas eu le plaisir de beaucoup le côtoyer le passé, hondchew était un fier guerrier, un poil arrogant mais très efficace au combat. Par-delà son manque de rigueur, c'était un brave compagnon, du moins c'est ce que me laissais entendre Raymanir lorsqu'il me contait les légendaires batailles de Khulad autour de bon feu de camps. Perplexe face à la simplicité de notre frère d'armes, Reishiryu prit la parole.

-Imbécile, dois-je te rappeler que nous n'avons pas à faire à la simple vermine d'aujourd'hui? Cet ordre est plus évolué, en avance sur les autres races. Ce n'est certainement pas avec ton manque de discipline que tu risques de les vaincre.

- Remettrais-tu en cause mes talents?

-Il a parfaitement raison, espèce de débile.
Grogna Porucha.

Les esprits s'échauffèrent, une fois de plus c'est Reakhon qui remit de l'ordre profitant du calme anormal dont faisait preuve Sharok.

-Calmez-vous mes frères, gardez votre énergie pour les Akkadiens. Nous devons tous rester unis, afin de lutter pleinement face à notre ennemi. Nous devons faire un état complet de la situation, qui sait peut-être nous attendent ils a quelques kilomètres au sud de la citadelle. Nous devons rester vigilants et organisés.

Nous prîmes tous le chemin de la citadelle, mais Reakhon nous arrêta, Sharok et moi.

-Vous aurez des comptes à rendre au haut roi pour ce geste, et je m'en assurerais.

Sharok l'attrapa à la gorge et ne lui laissa pas placer une phrase de plus.

-Peut être alors devrais je te tuer maintenant et sceller ton destin ?

Il l'envoya contre terre, devant tous nos frères, qui baissèrent la tête à notre passage, les évènements qui s'annonçaient n'étaient guère bon, et tous vivions peut être nos derniers instants. La seule chose que je me rappellerais ce jour, c'est que j'avais tué mon plus jeune frère de sang-froid, pour le bien être de ma patrie

Kasÿan Orasar Gulr
Elevatis Ombrae


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Il y a 10 ans | Le 12 Oct 2013 02:53:12
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Le réveil fut dur ce matin, j'avais cette incroyable sensation que de terribles choses se mettaient en marche. Je n'avais aucun souvenir de cette atroce soirée, mais je savais qu'une ombre planait sur mon esprit. C'est un peu comme si je m'étais préparé à ce moment depuis toujours. Les poings fermés, je me redressai difficilement, les muscles endoloris et constatant que la moitié du mobilier était brisé. Presque inconsciemment je me dirigeais vers la trappe qui menait à mon armurerie sous-terraine et descendis dans les tréfonds obscures. Je traversais la large pièce dont les murs étaient tous ornés de reliques et de trophées tous témoins et encrés de souvenirs de mes exploits martiaux. Mais pour l'heure ce n'était pas pour me remémorer mes victoires que j'étais ici, mais de préparer mon combat futur.

Au fond de la salle se trouvait un coffre scellé, orné des plus belles pierres précieuses que la Terre ai portée. Je me saisis de mon pendentif, jusqu'alors accroché à mon cou, afin d'ouvrir le précieux coffre. C'est mon père qui m'en avait fait cadeau, et il m'avait bien certifié que je ne devrais jamais m'en servir, à moins qu'une réelle menace ne rode autour de ma personne. Toutes ces années je n'avais jamais ressenti la peur ou l'échec, la donne était cette fois différente bien que je ne sache rien sur cette crainte irrationnelle dont j'étais pris.

Je déposais le bijou sur la serrure, et tourna machinalement. Un son sourd s'échappa du coffre, avec un léger nuage de poussière. Jamais je n'aurais su expliquer cette nouvelle sensation étrange qui c'était emparé de mon corps à cet instant, j'avais juste l'infime certitude que je venais de réveiller une grande puissance, une puissance endormi depuis trop longtemps et qui n'attendait que çà d'exploser au grand jour. Une force antique qu'un élu seulement était capable de maitriser. Je relevais délicatement la partie supérieur du coffre afin de ne pas l'abîmer, et fus bouche bée devant les trésors qui s'offrirent à mes yeux : L'armure de guerre du Haut Roi de Khulad.

L'Impact de Traagal : La Hache d'arme de guerre forgée par les antiques seigneurs Daedra, faite de fibre d'ébonite indestructible. Arrachée à ceux-ci par Traagal le Féroce qui imprégna la lame de sa démence afin de répandre une haine sans limite dans le coeur de son propriétaire et une souffrance infinie dans la chaire de ses victimes.

Le Broyeur de Renoroc : Également connue sous le nom de marteau de puissance, cette arme à longtemps ravagée les champs de batailles avant que le Titan Renoroc ne s'en accapare pour en faire un symbole de son pouvoir. Les plus audacieux l'ont cherché, seul les plus braves l'ont brandit.

Le fétiche de Sokra : Ce Talisman n'est autre que la prison de Sokra le fourbe, prince Daedra du vice et de la malice. Son âme tourmentée susurre parfois des incantations Daedriques s'il reconnait la puissance de son porteur. Avec le temps, il devint l'emblème des hAPPy BlOoDy.

Le Bastion de Dazir : L'armure impénétrable forgée avec les écailles d'Alduin le dragon destructeur des mondes. Cette armure cause de violentes douleurs physiques aux inconscients qui auraient l'audace de s'y frotter de trop près.

Les Furtivités de Mekhset : Bottes arrachées à Mekhset la Titan Daedra de la chasse et maîtresse des Lycans. Elles confèrent une vitesse sans égales et surtout une protection contre n'importe quel élément à leur porteur.

Et enfin, le Reflet d'Aeneri : Casque des tourments porté par la déesse Aeneri avec lequel elle inspirait crainte et soumission à ses rivaux. Le fixer trop longtemps cause des troubles psychiques irréversibles et particulièrement ravageurs à l'esprit, preuve de sa malfaisance.



Les reliques antiques des Titans, arrachés au combat par mon père lui-même, témoins de sa puissance et de sa légitimité. Une larme s'écoula presque sur mes joues, moi qui pensais ces trésors disparus à jamais avec mon père je les avais là, devant moi. Ce n'est qu'après plusieurs secondes d'euphorie que la dure réalité refit surface : Si en effet mon père m'avait cédé pareils reliques et m'avait laissé dans le secret m'interdisant de l'ouvrir pour de futiles raisons c'est que le danger qui me guettait dépassait de loin ce à quoi je pouvais m'attendre. Mon esprit était tourmenté de questions, que pouvait-il bien se tramer ?

Les évènements qui s'annonçaient n'étaient guère bon, et promettaient de me confronter à de sombres démons de mon passé.