Amis et alliés depuis déjà un moment, ces chers Arpenteurs avaient une nouvelle fois besoin de l'appui de tous pour bâtir leur taverne. Chose compliquée étant donné qu'en face il y avait une horde de monstres, les trolls. Ils étaient stupides, sentaient mauvais et ne connaissaient pas la politesse, même si parfois ils pouvaient être plutôt sympas. Bref, je me suis laissé emporter dans une bataille quelque peu étrange, car les trolls voulaient eux aussi construire leur taverne mais le défis était de savoir qui allait y arriver avant.

Avec de nombreux inconnus, j'entrepris d'aider les Celtics afin que nous soyons les premiers à y parvenir mais ce n'était pas du tout simple... Swoog le Troll, le plus laid de tous, était prêt à toutes les bassesses pour y arriver. Il n'hésita pas à envoyer des larbins pour tuer une partie de nos troupes ou encore de nous faire parvenir de faux matériaux pour ralentir notre progression.

Un soir, sans même consulter mes alliés, je mis un masque troll à mon visage et partis en direction du campement des trolls. Ils étaient complètement ivres, ils ne remarquèrent même pas la supercherie de mon déguisement... Une fois arrivé à Swoog, je sortis ma lame de ma cape et avec une discrétion des plus efficaces, la lui enfonçai en plein estomac. Le cri qu'il poussa eut pour but de réveiller tout le campement, je pris donc la fuite, à moitié satisfait de mon acte. J'avais toutefois réussi à blesser gravement le chef troll.

Le lendemain, je pris cette fois-ci la peine de m'entretenir avec les Arpenteurs, leur expliquant mon échec de la veille ainsi que ma nouvelle idée. Ils acceptèrent, heureux de constater le dévouement duquel je faisais preuve. Je ne pris pas mon masque cette fois, ça ne marcherait pas en plein jour. Je pris une bonne partie de la journée pour fabriquer de faux matériaux... Ils avaient utilisé cette technique contre nous alors pourquoi ne pas faire la même chose ? Après tout, pour égaler les trolls dans les supercheries et coups bas il y avait encore beaucoup de marge de manœuvre. Je me dirigeai donc vers le campement des trolls, un sac lourd et bien rempli sur mon dos. A mon arrivée je vis pas moins de cinq trolls postés à l'entrée du campement, ils avaient l'air furibonds et très alertes. Lorsqu'ils me virent, ils poussèrent des cris incompréhensibles et se mirent à courir vers moi, la massue en l'air. Je posai les genoux au sol et demandai grâce. J'ouvris mon sac, leur montrant ce que j'étais venu leur apporter. Ils se regardèrent un long moment, leur stupidité et leur incompréhension faisait peine à voir et d'en d'autres circonstances je n'aurais sûrement pas eu la patience d'attendre.

Néanmoins, après ce long moment d'attente, ils m'amenèrent au chef Swoog. Je constatai qu'il avait un long bandage enroulé autour de son ventre, il y avait aussi une odeur plus forte qu'avant, comme si une substance horriblement puante avait servi de remède... Pris de nausées, je fis au plus vite en tendant les matériaux à Swoog. Il sembla content, je compris donc que le plan était en train de fonctionner. Je pris congé en lui promettant de revenir avec beaucoup plus de matériaux, même si ça n'allait pas être le cas. A mon retour dans la base Celtics, Diancecht, Heratius et Lagaart m'accueillirent avec un large sourire et une cervoise à la main. Ils m'en offrirent une de bon cœur, l'esprit un peu moins tourmenté par ces trolls puants. Ils savaient que dorénavant, avec le sale coup dont j'étais coupable, que l'avance des trolls ne serait bientôt plus que du vent et qu'ils s'approchaient à grands pas de leur but.

C'est ainsi que je me joignais à eux, heureux de voir tant de gaieté. La cervoise était délicieuse comme toujours, et je pris un malin plaisir à tirer les barbichettes de ces bons vieux Celtics. Après cette journée assez délicate ça ne pouvait que me remettre d'aplomb pour la suite des festivités.