Titre : La Saint Valentin? Bah bien sur... [Schtrow]

Un poème… Voilà la dernière idée qui parcourait ces terres. Un jardinier avait décidé de fleurir les différentes villes et de remercier ceux qui lui offriraient les plus beaux poèmes avec pour sujet, l’amour. Pffff, foutaise que ces légendes d’union éternelle, d’amour infini, de passion sans limite. C’est bon pour les premiers mois, ça. Tout au plus quelques années.

Enfin, ça me ferait un peu d’exercice, ça ne me couterait rien. J’avais ramassé une rose plutôt pâle. Celle de l’amour éternel. Pas à moi, ces balivernes, pas pour moi. L’amour, c’est comme un verre de bon alcool. Quand on le commence, on le savoure, on en profite, et on en abuse tant et si bien qu’il se vide, et que la bouteille y passe aussi. Et avant même d’y penser, on se retrouve sans plus rien pour contenter notre soif.

Une ode à l’amour…Je devrais bien trouver quelques mots aux rimes bien choisies. Tentative numéro une.


Pour tous les prétendants
A ce doux sentiment
Qu’ils apprennent la patience
Et comblent leur ignorance


Erk… Je commence bien, moi. Tout dans la délicatesse… De quoi encourager les autres, c’est sur ! On reprend ! Tentative numéro deux !


Ô toi, esprit de noblesse
Amour qui jamais ne cesse
Tu touches tout un chacun
Du seigneur à la putain


On recommence, je vais finir par faire fuir mes auditeurs, et le jardinier avec… Gardons en mémoire quelques rimes, tout de même, ça pourrait m’être utile à l’avenir.

Non, je ne vois pas. Pas trop d’inspiration sur ce sentiment fourbe.


Racontons le passé
Il y a de quoi parler…

Un, deux puis trois
Et ensuite, plus assez de doigts
Le nombre est trop important
Pour connaitre mes amants


Ah, ça, j’aime bien ! Au moins, ça me fait rire. Peut-être que moi, mais c’est déjà ça.


Chacun épuisé
Ou bien abandonné
Parfois épousé
Quelques fois trompé

Voilà une danse
Que beaucoup commencent
Mais à peine parti
Souvent c’est fini

Permettez que je vous raconte
Sans pudeur et sans honte
Tout ce que m’a apporté
Cette sensation d’être aimée


A croire qu’écrire me faisait redevenir fleur bleue. Je repartais dans mes mièvrerie de midinettes, qui auraient fait rire nombre de mes compagnons.


On peut se sentir aimée, désirée, ou encore protégée
Soutenue lorsque l’on est découragée
Happée, souvent, par le souvenir du passé
Surtout lorsqu’on se sent délaissée

Mais malgré mes mauvaises expériences
Souvent, j’abandonne mes défenses
Et offre sans peur à mon amant
Mon corps, ma vie, aveuglément

Mais cette ardeur, que l’on dit singulière
Nous mène souvent tel des hères
Car à ses yeux, puissant et vagabond
Sont coupables de subir sa passion

Son complice, la jalousie
Attise notre colère et notre envie
Sombre coté de l’amour passionné
Pile amadouée, face redoutée

Ainsi est l’amour qui nous gouverne tous
Que l’on soit blonde, brune ou rousse
A genoux, nous ne pouvons contempler
Que la vie qu’il nous a imposé.


Voilà, touche finale. J’espère juste que le jardinier ne s’attend pas à un texte aux envolées lyriques digne des meilleurs orateurs. Je ne pouvais que lui offrir ma vision de l’amour, avec ma vie un peu cabossée, et pas forcément toujours gâtée.