Mage... Guerrier... Pendant plusieurs jours Rebecca s'était posée la question : Pour qui prendre part ?
Pour les mages peut-être, quoiqu'elle n'avait jamais été une véritable magicienne, même si c'est de cette classe qu'elle se rapprochait le plus. Car des arcanes de la magie que savait-elle ? Toute sa vie durant, elle n'avait pratiquement utilisé qu'un seul et même sortilège : Cône de froid !
Cône de froid, cette petite flèche givrée avait eu raison de tous les monstres qu'elle avait rencontré, pourquoi aurait-elle donc utiliser un autre sort que celui-ci ? Récemment, on avait donné le pouvoir aux magiciens d'apprendre des incantations plus puissantes appelées "Magnifications". Elle avait apprise la plupart d'entre elles, mais les magiciens n'avaient jadis pas été créé pour se battre, mais pour survivre.
Car tout bon combattant expérimenté s'assurait avant tout de son invincibilité et attendait patiemment l'occasion de battre l'ennemi, telle était la doctrine que lui avait enseigné son maître à penser. Car il lui avait bien appris, entre autres chose que, si l'opportunité d'être invincible dépendait uniquement de soit, celle de battre l'ennemie était toujours donnée par l'ennemi lui-même.
Elle était donc plus une survivante qu'une combattante, mais si quelque fois l'ennemi lui avait donné l'occasion d'être victorieuse, sa plus grande victoire était de n'avoir jamais connu de défaites.
Bref, guerrière ou magicienne... Elle n'était en définitive ni l'une ni l'autre et un peu des deux à la fois, car elle connaissait quelques sortilèges et l'art du combat. Du coup, quand Leanalor avait prit la parole sur la place publique, elle s'était dit : *Pourquoi pas, que ses paroles étaient sages et que ses convictions étaient semblables aux siennes.*
Mais très vite elle s'était ravisée, elle n'en avait rien à faire de cette grande purge, elle ne se sentait pas concernée. Et que dire du fait de rejoindre une nouvelle section neutre d'une fratrie de gens qu'elle ne connaissait point, pour s'opposer à deux ennemis qui seraient sans doutes d'une grande puissance ! Car même si l'ennemi est plus nombreux, cela ne l'avantage pas forcement pour la victoire, mais cela peut l'aider grandement.
Le mieux pour elle était encore de prendre part pour le camp le plus puissant en temps venu, pour s'assure de la victoire. Ainsi elle connaîtrait une fois de plus la victoire sans livrer de combat, car la plus grande victoire, c'est celle qu'on livre sans combattre.