Poème 1 - Concours Macadam Circus
Cher Hyppolyte,
Point que l'inspiration ma manquât, mais une fable bien célèbre de nos contrées me vint tout de suite à l'esprit. Vous la connaissez j'en suis sûre ! Mais si allons... la fameuse fable de Pigeon et du Ménestrel !
s'éclaircit la voix
Le Pigeon et le Ménestrel
Maître Pigeon sur un arbre perché,
tenait en son bec un pâté
Maître-Nestrel par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce parlé :
"Hé ! bonjour, Monsieur le Pigeon.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez mignon !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de Capharnaüm."
A ces mots le Pigeon ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il s'azimut un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Ménestrel s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette éducation vaut bien un pâté, sans doute. "
Le pigeon, rempli de rage et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
Pas mal hein ?!!
...
Bon d'accord, c'est de la triche que de ressortir de vieilles charades. Tenez donc !
Sort un parchemin élégant et exquis
Voyez comme il me ressemble ce papier !
J'vais vous le lire avant !
Se racle le gosier et éclaircit sa voix
Je vous ai écris l'histoire du pâté de Strogolm ! Alors c'est l'histoire d'un pâté qui... heu, j'vais vous le lire ça ira plus vite !
Il était de foie, un pâté.
Voyez déjà à quelle point mon introduction vous plonge dans l'histoire ! Vous êtes épaté par mon pâté hein ? héhé !
Prend une allure fière, bande ses muscles puis admire la mine déconfite du merlan frit. Finalement, elle se fit petite
Bon ok, je disais donc...
Il était de foie, un pâté.
Ce pâté, aussi délicieux pouvait-il être,
Se sentait amèrement mal-aimé.
Bien heureux, un pigeon vint à sa fenêtre.
Le regard posé sur sa grandeur, le pâté fit risette
Et la bête, de ses yeux de gayette, se mit à rêver.
Au milieu des rillettes et des rosettes,
La belle terrine, faisait son plus bel effet.
Subjugué par cet amour, le ramier ne put ici en rester.
L'irrésistible envie de goûter à ce sentiment,
Lui suggéra de prendre un grand élan,
Et ailes déployées, il espérait dans la bâtisse pénétrer.
De son coté, le pâté exultait de joie, était fier !
Baluchon sur le dos, il se sépara de ses confrères.
A son tour, lui aussi voulu faire un pas en avant,
Et de ses petites pattes, il va vous épatez grandement.
A quai sur le porc, il décida de quitter les côtes
Un bond sur les saucisses au nord ! Deux enjambonées !
Petits pas chassés...le voilà sur son nouvel hôte !
Magnifique ! Quelle incroyable che-veau-chée !
Il emprunte une rouelle sombre, grimpe sur un boudin noir
Quel funambule ! Son élégance relève du grand lard !
Cette fougueuse rage, le rendait si habile
Qu'il découvrait à quel point il était agile.
Sur le devant de la scène, il ne se laissait pas démonter,
Interdiction pour ce pâté se se viander ou se croûter !
Attention ! Quand bien même il serait diverti,
Une chute serait pour lui une véritable boucherie.
Par delà le verre, le pigeon volait encore plus vite.
Puis, d'un regard alléché, il fonça tout azimut.
D'un bruit fracassant, l'oiseau se mangea la vitre
Abruti et sonné ; l'apostasie de son rut.
Le pâté n'en fit pas une tête de veau,
Première fois qu'on lui prêtât attention,
Il découvrait les sucreries de la vie et sa vocation :
De malicieuses galipettes et de grands sauts.
D'un magnifique dernier bond, il renforça ses convictions.
Son cœur, capharnaüm et cacophonie de sentiments,
Brillait du feu des artistes et des enfants,
Et fit de cette aventure la plus belle des éducations.
Lui tend le parchemin
Faites y attention, c'est précieux !
Sur ce, à une prochaine !