[Animation]Novus Ordo Seclorum : Rôle play ouvert à tous

Gilmambor Saeculia Gulr
Legio Ombrae


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Il y a 12 ans | Le 19 Jun 2011 22:27:26
« A tous ceux dont la noblesse d’esprit se traduit par une liberté de pensée de tous les instants, à tous ceux qui ne demeurent pas englués dans la manipulation mensongère la plus totale organisée par les plus hautes institutions de ce monde, voici ce que moi, Gilmambor Saeculia Gulr, je déclare en ce jour :

Réveillez-vous, vous qui dormez depuis trop longtemps déjà ! Ne voyez-vous pas la douloureuse engeance qui vous ronge, ne voyez pas quel est le véritable ennemi, dissimulé derrière l’écran de fumée de la soi-disant paix prônée ? Vous qui vous acharnez depuis toujours à nous combattre, à nous critiquer, à nous détruire, à nous annihiler, à nous tuer, à nous cracher dessus, contemplez l’étendue du désastre que vous avez causé. Depuis trop longtemps, vous menez le combat contre nous, tout en faisant abstraction que depuis toujours, nous sommes vos alliés les plus fidèles.

Voyez : l’église des Terres d’Argent se veut une sainte institution, prônant les valeurs de l’ancien panthéon, un ensemble de diacres réunis par les causes de la religion et de l’amour fraternel. Mais qu’en est-il véritablement ? Quels lourds secrets les prêtres vous cachent-ils ? Penchons-nous sur l’étude des textes régissant la Sainte Eglise, ces Tables du Culte, retrouvées il y a peu par Noraès et ses fidèles. Les valeurs et témoignages contenus dans ce livre sont nombreux, et tous témoignent de l’établissement d’un nombre certain de divinités, protégées par des gardiens surpuissants.

En vérité je vous le dis, ces personnages divins ne sont qu’une invention utopique et futile, imaginée par l’Eglise dans le but de manipuler vos esprits. Cette institution, jadis si brillante de par l’intellect de ses représentants, n’en est plus qu’une pâle ombre, une copie bâclée que rien ne saurait apparemment sauver. Aussi, lors de la venue de Noraès, elle a comprit le profit qui pourrait être fait afin de redorer son image, et a passé un pacte avec l’Archimage : la vérité, le contenu véridique des tables du culte ne sera connu que d’un nombre restreint d’initiés. Pour les autres… ils seront tels des enfants à qui on ment pour ne pas s’évertuer à expliquer les Mystères de la vie.

Vous savez déjà qui sont les vrais dieux, messires et princes, reines et gentes dames, infirmiers et sorciers : ceux-là même que vous avez pris pour des gardiens qui protégeaient les clés de l’Arc, leurs clés, leur Arc. Car enfin, vous tous avez vu de vos yeux la preuve de leur magnificence et de leur existence : comment pourrait-il exister divines créatures supérieures ? Certes, la question se pose du comment, comment moi, être surnaturel surgi d’un autre monde, je suis en mesure de soulever le voile opaque jeté sur les évènements théologiques. Je n’ai qu’une réponse : souvenez-vous de Raol, le dernier des 7, l’aigle d’or planant au-dessus de l’Eglise dans un but protecteur. Quand il a vu quel était le destin qu’il attendait, il s’est enfui, mais souvenez-vous surtout quels furent ses mots !


« Sachez que le trésor que vous cherchez a plusieurs significations : de la thèse originelle naîtront certainement des antithèses diverses. »

Cette citation se passe de tout mot. Sachez aussi que si vous nommez l’aigle d’or Raol, en Nebullia nous le nommons Keya. Sachez qu’il est père de tous les dieux, et qu’avec les 6 autres, il a fondé le temps et l’espace, la douleur et la mort, les mondes et la vie, l’amitié et la douleur. Ils sont le Tout et le Quand, et il ne saurait en être autrement. Ainsi, le Panthéon prôné par l’Eglise n’est qu’une vaine chimère…

Pourquoi ? Pourquoi cette institution, jadis si pieuse, si tolérante, si organisée, si brillante est-elle devenue cette organisation quasi-criminelle, si douée pour le mensonge et la tromperie ? Au plus profond de mon âme, je me le demande. A ceux qui me répondront qu’au vu de la langue originelle des Tables du Culte – lesquelles sont écrites dans un vocable ancien que plus personne ou presque ne connaît - , une erreur de traduction demeure possible, je réponds ceci : depuis que nous autres, , philosophes dévoués à la Cause des justes et des libres, amoureux de la parole et de la pensée avons rédigé notre nouvelle version des Tables, prônant la divinité des Gardiens, nous sommes perçus comme des ennemis par l’Eglise.

Pourquoi encore, une fois, s’il ne s’agit que d’une erreur toute bénigne de traduction, l’église ne prend-elle pas la peine de la corriger ? Pourquoi va-t-elle jusqu’à dénigrer, stigmatiser et exclure ceux qui ne demandent qu'à éclairer de leur lumière la voie assombrie de l'humanité ? En vérité, encore une fois je vous le dis : parce qu’elle tient trop à sa prétendue suprématie théologique pour admettre s’être trompée. Parce qu’elle a peur de nos textes révélant l’Apocalypse toute prochaine. Enfin, parce que pour rien au monde elle ne permettrait à ses fidèles de penser par eux-mêmes et de choisir librement leur dieu.

Mais loin de s’arrêter là, l’Eglise, lorsqu’elle a découvert quelle était notre version de ces Tables, a récemment entrepris la recherche du Berceau, lieu de repos éternel d’Eziak Gulr, dit le conquérant, l’un de mes ancêtres, celui qui jadis, après la guerre, apporta le savoir et la connaissance à vos aïeux, hommes de l’Eden. Cet acte à lui seul fait foi de guerre : depuis quand l’église, institution pieuse aspirant à la justice, à l’égalité et à la défense de la paix a-t-elle pour activité la recherche du trouble du repos des morts, et l’incinération des saintes reliques d’Eziak ?

Aussi, en vertu de mon statut d’Empereur immortel et légitime de Nebullia, de chef incontesté de la Legio Ombrae, de Sénéchal de l’Anima Templi, de Roi des Princes-marchands d’Oshgerrat, de Grand-Prêtre du Keya, et enfin d’héritier des Gulr, je déclare qu’à dater de ce jour et jusqu’à ce que la mort délivre cette déclaration, l’Eglise des Terres d’Argent devient notre ennemie. Tous les ressortissants de l’Eglise se verront chassés et punis de leur traîtrise ainsi que de leur engouement à la violence. Mais je précise toutefois qu’il leur sera accordé tribunal des plus équitables : car je ne suis pas homme de violence, et suis prêt à entendre leur défense, pour peu qu’elle existe.

Enfin, sachez pour terminer que notre cause n’est guère individuelle. A ceux qui le désirent, nous accepteront des alliés et des pactes dans la guerre sombre qui s’amène – car elle ne fait aucun doute. Quittons nos préjugés grotesques, abandonnons nos vieilles querelles fraternelles pour nous dresser, tous ensemble, vers le véritable ennemi, privatif de la connaissance, qui vous échut de droit inaliénable !

Aussi, je suis à l’écoute de tous propos qui pourraient m’être adressé, qu’ils soient batailleurs ou de soutien, pour peu que vous accordiez du crédit à mes mots. Bientôt, la guerre sera déclarée : il n’appartient qu’à vous de choisir votre camp : celui de la liberté pour les peuples, ou celui de l’esclavage intellectuel.

Errare Humanum est, perseverare diabolicum »


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Il y a 12 ans | Le 25 Jun 2011 03:10:17

L'être humain et autres créatures sont tous confrontés un moment ou à un autre aux dits Dieux de ces Terres. Dieux qui changent d'apparence, d'idéaux, de valeurs ainsi que de personnalités pour tous. Certains prônent le Dieu définit par l'Église, d'autres celui de la Legio Ombrae, certains iront suivre les cultes inventés par un être humain désirant soif de pouvoirs, et quelques uns prônent leur propre Dieu. Et certains iront même jusqu'à prôner Lucifer en tant que leur Dieu. C'est le cas pour Maya et ces confrères. Tous sont libres de s'agenouiller face au Dieu qu'ils désirent.

Récemment, une histoire s'est fait entendre. Un homme s'est levé et s'est proclamé. L'Église tenterait de leur enlever leur Culte, d'imposer leur religion. L'Église mentirait au peuple, leur cacherait l'essentiel et mentirait sur les réels Dieux. Mais quels réels dieux ? La liberté. L'homme dit que l'Église désire l'enlever au peuple. Liberté de choisir qui croire, qui prier. À quoi bon prôner un Dieu qui leur ment ?

L'homme s'appelle Gilmambor. Il est l'empreur de la Legio Ombrae. Selon lui, le Dieu de l'Église n'existerait pas, ce serait Raoul ou aussi appeler le Keya qui aurait créer la Terre, qu'il faudrait prier. A-t-il raison ? Peu l'importe. Maya va se battre pour la liberté de prier le Dieu qu'elle désire, pour la vérité et une justice équitable pour tous. Lucifer. Le maître du chaos, de la terreur. C'est pour lui qu'elle va se battre, c'est pour lui qu'elle tentera d'anéantir l'Église.

Lorsque Gilmambor finit son discours, la guerrière farouche s'avance vers lui. Sourire, pour une fois, couvre ses lèvres. Elle imagine toutes les tortures qu'elle pourra faire durant cette guerre, leur montrer que Satan domine et qu'ils n'ont aucun droit de diriger la vie du peuple comme bon leur semble. Aucun droit de choisir pour eux. La liberté.


« Messire Gilmambor,

J'suis sûrement pas là pour les mêmes raisons qu'vous. J'prône certainement pas l'même Dieu qu'vous et j'peux pas dire que j'crois en ce que vous dîtes sur lui. Néanmoins, j'crois que j'possède l'droit d'vénérer qui j'veux, quand j'veux et où j'veux. J'crois aussi que le peuple mérite la vérité, que l'Église n'a pas l'droit de nous cacher des choses, ni de nous imposer leur culte. La liberté, on y a droit.

C'est pourquoi, MOI MAYA, Exécutrice des enfers, j'servirais de guerrière à vos côtés. J'Combatterais jusqu'à ma mort et du mieux que j'peux. J'laisserais pas des hommes assoiffés de pouvoir nous voler le peu de liberté qui nous reste, nous mentir, nous voler nos biens et nous cacher des choses essentiels. »


La guerrière se place à côté de Gilmambor observant les autres personnes dans l'assemblé. Qui osera se proclamer ? Elle jette un dernier regard à Gilmambor avant de sourire à nouveau. Cette guerre allait être un massacre.


Nuseh de Guspay
Legio Ombrae


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Il y a 12 ans | Le 28 Jun 2011 19:08:14
Il se glissait, sans bruit, entre les divers étalages de la place publique. L’alchimiste ne pouvait s’empêcher de frémir de satisfaction. Leur entreprise était, jusqu’à maintenant, une parfaite réussite. Tout autour de lui, Nuseh de Guspay voyait les différentes croix, offertes par Noraès pour récompenser ses fidèles. La situation était d’un comique indescriptible. A l’heure où l’église avait le plus besoin de ses croyants, ceux-ci vendaient leur foi au plus offrant, révélant la vraie croyance, la vraie religion qui animait tous ces dégénérés : l’argent. Il continua ainsi, traversant les rangs de la foule massée en silence qui venait d’entendre Gilmambor.

Alors qu’il s’apprêtait à rejoindre son ami, une femme curieusement maquillée sortit des rangs, et alla parler aux côtés de Gilmambor. Elle n’était pas Nébullienne, pas plus qu’elle ne portait le tatouage rouge sang des Illuminati, ce nouveau regroupement mixte, constitué d’éléments divers mais qui tous, partageaient la même passion pour la liberté. L’achimiste écouta la guerrière s’exprimer. Son raisonnement était exactement le même que celui de la Legio Ombrae. Il était venu le temps d’expliquer à toute cette masse ignorante ce qu’il se passait vraiment.

Alors, dès que Maya eût fini, l’homme encapuchonné alla rejoindre Gilmambor et la guerrière sur l’estrade. Il portait le sabre de Glenn Mcfebail, sombre pirate qui s’était opposé par deux fois au sinistre Nuseh, ainsi qu’un curieux pendentif en forme d’ouroboros. Il se tenait, là, stoïque, face au silence qui régnait. Tous attendaient que quelqu’un reprenne la parole. Il allait leur apporter satisfaction.


« Ce message s’adresse à tous ceux qui doutent des intentions de notre Empire. Voleurs, assassins, bourgeois, miséreux, mages, écoutez ce message, quelle que soit votre condition. La plupart d'entre vous croient que nous voulons établir un culte unique du Keya, un dogme que nous étendrons à chaque homme, femme ou enfant capable de réfléchir. Vous pensez à l’avènement d’un régime totalitaire, où une poignée d’aristocrates baignant dans le mystère des Gulr parviendront à dominer l’ensemble de la population, faisant de la vie et de la mort de chacun d’entre vous un jeu quotidien, un plaisir éphémère.

Vous avez peur de ces quatre cavaliers, et du sombre présage accompagnant leur présence, ce sentiment de la fin des mondes, où les océans deviendront des torrents de lave, engloutissant chacun d’entre nous dans des larmes sulfureuses qui brûleront âmes et corps. Sachez seulement que rien ne pourra vaincre ces cavaliers, rien sinon la Justice du Conquérant, l’arme la plus prodigieuse et la plus dévastatrice d’Eziak Gulr, dont chacun cherche en ce moment la tombe. Aussi, ne vous étonnez plus de notre promptitude à chercher sa dépouille, de notre empressement à vouloir le ressusciter, car il en va de notre survie comme de la vôtre.

Vous avez peur de nos idées, de nos rituels initiatiques et de notre empressement à nous protéger par le mystère. Sachez seulement qu’il existe des choses en ce monde qui dépassent l’entendement du commun des mortels, des choses qui, mal utilisées, pourraient causer un mal inimaginable à ce monde. Nous avons caché ces choses, parsemant les divers mondes d’indices et de clés capables de retrouver ces secrets. Quand l’humanité saura la retrouver, alors elle sera digne de tout connaître. Mais pour l’heure, regardez-vous, aujourd’hui vous êtes unis, grâce ou à cause de nous, mais demain, vous repartirez tous dans vos contrées, faisant de l’expérience un défi immortel, et des assassinats et vols fraternels des sports appréciés de tous. Vous n’êtes pas prêts.

Vous avez peur de voir votre église réduite en cendre, ramenée à la poussière qu’elle n’aurait jamais dû quitter, cette enclave du vice et du mensonge, cette honte qu’aujourd’hui encore un grand nombre prenne comme vérité ultime, défendant Noraès et ses prêtres fantoches de leur vie. Mais voyez seulement l’église comme nous la voyons : si Noraès n’était pas là, qui se dresserait aujourd’hui ? Le collège des prêtres est divisé…

Faliero a décidé de se détourner de ce mensonge, et c’est dans la lumière de l’illumination qu’il arpente aujourd’hui les sentiers de la vie. C’est aux côtés des libres-penseurs et des justes qu’il exerce au mieux sa piété et sa dévotion.
Kaderïan, est-il encore en vie ? Je gage qu’on le retrouvera dans les semaines à venir, caché dans un cercueil au fond d’une crypte, les lèvres encore rouges du sang de la vierge qu’il viendra tout juste d’égorger pour assouvir sa soif, tout bon vampire qu’il est. Est-ce vraiment d’une de ces créatures nocturnes, si furtives qu’on en viendrait même à douter de leur existence, que votre si pieuse Eglise a besoin ?
Quant à Pasiphaë, dame des nuages, j’espère pour elle qu’elle s’est perdue dans cette fumée des cieux, qu’elle s’est enfermée dans son royaume céleste pour ne jamais en ressortir, car comment l’église peut-elle taxer d’hérésie un ordre vouant un culte différent du sien, alors même que la prêtresse voue une adoration étrange à d’inconnues divinités ?

Voyez ce que vous défendez, vous n’êtes plus que le chêne de la porte, tentant de résister, courageusement certes, aux assauts innombrables d’une horde de mécontents avides de la liberté que vos protégés nous ont si jalousement ôté voici plusieurs mois. Je vous en prie, messires et damoiselles, nous ne cherchons par l’affrontement… Ecoutez votre cœur, écoutez votre âme, vous verrez que leur discours n’est pas si différent du nôtre.

Quant à vous, horde de croyants prétentieux, en quoi croyez-vous ? Est-ce que seulement, un seul d’entre vous connaîtra le noms des dieux que vous prétendez invoquer ? Est-ce que seulement, un seul d’entre vous s’avancera ici, où, depuis si longtemps, nous attendons que l’un de nos adversaires s’avance ? Est-ce que seulement, un seul d’entre vous fera honneur à sa foi ?


Liphas Dayong


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Il y a 12 ans | Le 01 Jul 2011 05:31:51
Un campement s'était implanté au milieu des plaines de Baduk, des membres de la faction "Illuminati" qui ne voulaient pas se faire remarquer en ville s'étaient réunis là pour se préparer à une éventuelle bataille prématurée face aux défenseurs de l’Église, tandis que d'autres prenaient l'initiative d'aller les narguer devant leur lieu de culte.

Lorsque ces derniers rentrèrent, pour certains la lame ensanglantée, j'eus un bref aperçu de la motivation des troupes. Parmi tous les sympathisants de l'Empire, je reconnaissais les partisans comme les profanes : combattants aguerris de ces terres, penseurs, poètes, trolls, dames, jeunes édenniens qui ne se retrouvaient là que par chance, une populace inspirée par un élan d'espoir, ou de haine envers les dogmes imposés. Et dire que tous ceux là soutiennent aujourd'hui notre Empereur, alors qu'il y a encore quelques temps, lorsque je tentais de soulever leur conscience, la plupart blasphémait et hurlait leur droit à s'en moquer. Aujourd'hui, ils savent que leur devoir est de combattre pour ce qui est Juste, comme si l'inspiration divine les avait brusquement illuminé. La foule serait-elle douée de bon sens, finalement ?

Sans doute pas, puisqu'à peine reposés, certains parlaient de dizaines de morts de notre côté, et expliquaient avoir vu une armée se dresser. Si nos opposants sont si nombreux, c'est bien une preuve de l'ignorance de la masse. L’Église envoyait des moines-soldats recruter dans les villes, d'après les dires d'un jeune garçon de Lodaran. Celui-ci se vantait aussi d'avoir tranché la gorge de l'un d'eux après qu'il ait tenté de l’enrôler. Ce brave garçon ne payait pas de mine, il était maigre, salement vêtu sous son armure marquée de l'aigle, et seulement armé d'une épée courte. Il parlait dans un argot dont je ne distinguais pas grand chose par moment, mais il ne disait rien de bien intéressant à part ça. D'ailleurs, à entendre les conversations de certains, j'aurai pu me croire sur la place du marché d'une bourgade. J'étais tout aussi étonné de constater leur nombre et leur envie d'en découdre que leur tendance à rester simples, comme si le combat que nous allions mener ne nourrissait pas leurs inquiétudes. Peut-être ont-il vraiment la foi ?

De passage au campement, le maître d’œuvre du Nouvel Ordre, Gilmambor, annonçait le déroulement des prochaines opérations, et invitait ceux qui savaient lire à déchiffrer un texte sacré. Une partie de la faction improvisa une bibliothèque sous une grande tente pour étudier la chose. D'autres préféraient cogiter seuls, je faisais partie de ceux-là. La majeure partie des chercheurs abandonnaient au bout de quelques heures, s'en allant rejoindre les illettrés condamnés à se saouler pour se divertir. Je lisais, relisais, me reposais, j'attendais un peu l'illumination, tout en observant de temps en temps mes frères Ombrae venus au camp. Aucun n'était plongé dans un vieux bouquin venant de Nebullia, aucun ne se saoulait non plus, évidemment, ils étaient plutôt sereins et chacun restait dans l'ombre, assis à une table ou discutant un peu avec l'Empereur.

Je me replongeais dans le texte et tentais d'organiser mes pensées. Je reconnaissais vite à quel grand personnage de l'histoire Nebullienne certaines phrases faisaient allusion. Je liais ensuite certaines descriptions à quelques lieux de la région, mais le problème était que certains paysages sont très similaire d'un bout à l'autre de Baduk. Je me retrouvais avec cinq noms et cinq types de lieux. Coincé, l'heure tournait et certains s'étaient endormis sur leurs travaux. Je me levais de ma chaise et traversais le campement, marchant sur tout un tas de cartes de la région gribouillées de pentacles. J'arrivais près de Gilmambor, quelque peu à l'écart des troupes assoupies, il était face à la clarté naissante de l'aube. On distinguait un ciel orangé à l'horizon qui contrastait avec l'obscurité de cette nuit sans lune. Je m'approchais silencieusement jusqu'à m'arrêter à côté de lui, rivant mes yeux sur mes ébauches.

Empereur, j'ai trouvé les noms. Il ne me reste plus qu'à trouver l'endroit...

Un silence s'imposa, juste avant que je sente le regard de Gilmambor se poser sur le papier rempli de notes que je tenais entre mes mains. Je le regardais aussitôt à mon tour. Mes yeux se portèrent directement sur une phrase : "Et de l'Est vint la solution". Je me représentais alors le pentacle pouvant ainsi être tracé sur la partie droite de la carte, voici donc l'illumination, à proprement parler, puisque c'est à cet instant que la lumière du Soleil dépassa l'horizon pour se poser sur mon visage et bientôt sur le campement. Sous les yeux de l'Empereur, je griffonnais alors un pentacle en lui rapportant les positions à voix haute, puis j'encadrais son centre...

Le tombeau. Il est là.

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Il y a 12 ans | Le 03 Jul 2011 16:42:03
Plongée au cœur des évènements passés et de l’intérêt commun, la chapelle s’était vu assaillir plusieurs jours durant, par des soldats de causes religieuses. Qu’importe leur intérêt, cette chapelle, déserte par habitude, n’avait jamais connu telle situation. Elle avait autrefois accueilli plus d’une âme en peine, mais avec le temps, les habitants l’avait lentement oubliée, jusqu’à la plonger dans l’ignorance. A en observer l’enthousiasme qui poussait ces soldats à l’occupation des lieux, il aurait été difficile de concevoir le détachement de cette population pour sa religion, pourtant les faits s’avéraient. Peut-être aurait-il été plus judicieux de se demander quels étaient leur véritables motivations, mais il aurait été alors trop ardu de se pencher sur la situation de chacun.

De par son architecture, cette chapelle témoignait d’un temps ancestral, une période que nul homme ne put connaître. En son enceinte, les diverses gravures qui y étaient exposées révélaient à qui s’y pencherait, l’éminente histoire des religions qu’elle avait abritées. Tout autour, peintures et vitraux accompagnaient les croyants dans leur culte, et témoignaient d’une grande richesse, tant par l’argent qu’avait amassé l’Eglise au fil des années, que pour son histoire qui ne manquait pas de détails. Mais qu’en était-il aujourd’hui ? A en écouter les principales théories, l’histoire de cette institution aurait eu raison de son avenir. Force est de constater que son passé pour le moins chargé, aurait traversé les âges pour enfin s’achever lorsque le commun des mortels aurait reconsidéré la religion avec plus de mépris qu’il ne le fit. Pourtant, l’avis d’un fanatique dont le nom se repend dangereusement dans les sombres ruelles de ces terres n’y est pas. Car selon lui, si les pages de son histoire se sont autrefois succédées pour s’apparenter à un admirable recueil, il ne tient qu’à nous d’en trouver ses nouveaux écrivains. Quoi qu’il en soit, ce recueil demeure inachevé, et il ne fait aucun doute que la lutte qui s’annonce, se chargera d’abolir cette affreuse parenthèse, qui noie depuis bien trop longtemps, le dogme de ces terres dans les eaux saumâtres de l’omission.

C’est donc face à cette chapelle que ce récit débute. Le couché du soleil ayant convié les occupants des lieux à regagner leurs campements, on ne distingue plus aucun signe de vie aux alentours du cloître. Il se fait tard, et alors que les torches éclairant le cloître et ses environs se sont éteintes et laissent aux étoiles le soin de dominer les lieux de leurs feux, un bruit de pas se faire entendre. Empressé par l’acharnement d’un présent malaise, un homme dont le fasciés et la corpulence sont masqués par une lourde soutane, s’avance d’un pas décidé vers la chapelle. Sans qu’il ne laisse entrevoir un quelconque indice quant à son identité, il déploie un jeu de clé, grâce auquel il ne tarde pas à pousser l’une des imposantes portes qui domine la façade de l’édifice. Aussi aisément qu’un gredin s’introduit dans un conduit, le retentissement parcourt alors la bâtisse, jusqu’à s’étouffer dans ses longs couloirs. S’en suit une marche longue et silencieuse, révélant chez son auteur, une grande connaissance des lieux. L’individu se déplace rapidement, et traverse sans hésitation les sombres couloirs le menant à la grande terrasse. Quant enfin il y parvient, il s’arrête dans son élan, profitant d’une bouffée d’air frais en guise de récompense.

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Il y a 12 ans | Le 03 Jul 2011 16:42:27
Pour sa sérénité et le champ de vision qu’il propose, ce lieu n’a certainement pas d’égal. En cette nuit, il propose aux religieux, seuls individus autorisés à le pénétrer, un panorama relativement rare. Car sous les astres lumineux, deux campements s’étaient établis, et on en distingue presque les torches tant la voûte se fait étincelante. Mais cela n’est pas ce détail qui vient à frapper l’individu d’un grand soulagement, car accoudé à la barrière se tient déjà un observateur. Celui-ci est vêtu d’une robe blanche, et d’un voile bleuâtre, qui laisse entrevoir son visage. Il n’est pas bien difficile d’y reconnaître Noraès, désormais considéré comme guide pour les partisans de l’institution religieuse. Celui-ci, lorsqu’il entend les pas de son invité, n’a guère de réaction. L’autre individu, vient s’installer près de la barrière, non loin de Noraès, observant le paysage et ses quelques acteurs, que l’heure tardive n’a pas effrayé. Comme s’ils s’étaient toujours connu, ils profitent dans le silence du calme qui leur est offert, car ils savent tout deux qu’une telle situation ne se présentera pas avant longtemps. Ils ne se sont échangé ni regard, ni parole, avant que le vent, aussi doucement qu’un murmure, vient lever entre eux le voile de condescendance. Cherchant quelques instants le ton qu’il allait employer, Noraès commence.

« J’ignore quelles sont les raisons qui te poussent à venir me surprendre, mais je te sais trop lâche pour ne pas m’inquiéter. Que viens-tu faire ici ? » En l’absence de réponse, Noraès poursuit.

« Ce qui n’était autrefois que de simples inquiétudes, semble prendre forme peu à peu. Le dogme que nous avions tout deux instauré se voit menacé, et je me retrouve seul pour le protéger. Pourtant tout cela je n’aurais pu l’installer seul, et tu as participé à sa mise en place comme à son échec. Finalement, je crains de ne voir en toi qu’une simple trahison, motivée par l’ambition et je ne sais quels autres intérêts pour les tiens. Mais cela n’est pas ce qui me préoccupe en ce moment même. Lorsque j’aperçois l’enthousiasme de mes soldats pour la bataille qu’ils préparent, je me demande quelle image de la religion nous avons pu véhiculer pour en arriver à une telle situation. Et qu’en adviendra-t-il finalement de notre chère Église ? Finira-t-elle en flambeau, ou rayonnante sous le sigle de nos cultes ? »

Rompant alors le silence qu’il avait respecté jusque là, celui qui semble plus que renseigné à ce sujet prend la parole.

« Je vous sens plus que confus, Noraès. Alors que vous jugez le dogme de Keya pour son caractère violent et discriminatoire, vous en oubliez les origines du vôtre. Dois-je vous rappeler qu’il a été bâti par la lutte et le meurtre de créatures dites supérieures ? Voilà ce que reflète l’autel de l’Arc, et vous êtes apparemment seul à trouver la situation étonnante. J’ai autrefois participé à l’instauration de votre religion, ces faits sont avérés et loin de moi le souhait de les renier, mais je n’avais de souhait que de redorer une Eglise en manque de reconnaissance. Cependant, tout cela a déjà prit fin, et cette responsabilité reviendra d’ici peu de temps aux institutions religieuses de Nebullia, ainsi qu’aux edeniens qui arboreront la bannière des justes. »

« Cette décision ne nous appartient pas, c’est le peuple qui s’exprimera par les armes. Faut-il encore laisser le pouvoir de décision a ceux qui le possède. Pour le peuple qui peine à trouver sa voie dans un monde si complexe, j’ai été autrefois un prophète, pour être aujourd’hui considéré comme guide, contrairement aux Gulr qui ont toujours agit en bafouant les droits de tous. Aujourd’hui je crains pour l’avenir de ce monde, car plus le pouvoir souverain de Nebullia semble s’y implanter, plus son avenir ira de pair avec l’ambition des Gulr. »

« Contraire à vous, Noraès, nous avons appris de nos erreurs, pour désormais n’employer que les méthodes les plus appropriées à notre dessein. Grâce à sa maîtrise de diverses pratiques chimiques, Nuseh de Guspay a su libérer le Conquérant du Sanhédrin, et c’est en sa compagnie que nous l’emporterons sur les machinations, et le dogme d’Eden. Cela n’est pas sans concession, car je vous abandonnerai à votre sort, Noraès. Vous qui avez autrefois été proscrit d’un domaine lointain, risquez de connaître à nouveau cette malheureuse débâcle, cette fois-ci accompagné de mes confrères, pour peu que leur silence ne soit le signe de leur éreintement prématuré. C’est sur ces quelques paroles que je me retire, et vous laisse vous habituer à la solitude qui vous attend, à moins que la sagesse ne l’emporte sur l’obstination, et qu’il vous vienne à l’idée de vous soumettre à mon pardon. »


Aussi doucement, qu’il était apparu, l’individu se retourne pour disparaître lentement dans les couloirs de la chapelle, laissant son interlocuteur à la réflexion, sous la bienfaisance des astres lumineux.

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Il y a 12 ans | Le 03 Jul 2011 18:12:16

Au fracas des épées


De ma vie, je ne retiens que la douleur et la foi. Les combats qui m'ont amenés jusque là ne sont que fioritures. C'est ma façon de me sentir vivante, retenir le vrai, pas les chemins.

Legio Ombrae, Noraès. Qu'ont ils donc à se battre pour des croyances ? L'histoire est une succession de péripéties. N'allons pas contre ça, laissons le temps dévorer ses enfants et subissons le courroux du destin. On nous promet la Mort, mais c'est loin d'être nouveau. Laissez galoper les cavaliers de l'apocalypse, le Conquérant et la prophétie.

D'une tour de ma forteresse j'admire. J'aime ces armées de fourmis qui se querellent pour la gloire. J'aime aussi ces rassemblements qui fédèrent des peuples. L'union fait la force et la division crée la solitude accompagnée de son amie la détresse.

Quelques soient les raisons qui poussent ces cœurs perdus, nous ne pouvons cracher sur leurs honneurs. Qu'ils soient fous ou totalement lucides, ces hystériques hérétiques contre ces croyants ignorants nous promettent une belle guerre. Sortez vos cors et vos trompettes, ce soir sonnera le bruit de la mort et des boulets volants ! Les corps seront chairs à canon, les coups seront tonnerre et leurs échos raisonneront à travers le temps. Nul doute que les récits feront leurs œuvres.

D'une tour de ma forteresse j'admire. J'aime quand enfin les héros se réveillent et se révèlent. Trop de cafards ont pourris le monde et méritent d'être écrasés. La lune sera sombre ce soir, les prairies ensanglantées, mais tous se souviendront d'avoir un jour combattu main dans la main.

Ce soir, je reste cloîtrée derrière mes murs de pierre d'une neutralité sans faille, mais nul doute que mon œil avisé saura apprécier l'évènement à sa juste valeur. Au coeur de Baduk, la vie nous sort sa plus belle harmonie