Eden, Port de Baduk, de nos jours.
Le port de Baduk est sans nul doute l’une des agglomérations les plus importantes de l’Eden. Trop souvent oubliée de l’administration qui régit l’avenir des Cinq Contrées, la ville n’en est pas moins un florilège de souvenirs, ainsi qu’une porte tournée vers l’avenir. Ici, anciens héros retraités et aventuriers en devenir se mêlent, sans les discriminations puériles et incessantes qui sont le véritable fléau de ce monde. Ce brassage de cultures différentes, cet amalgame doucereux entre passé, présent et futur font du port une ville charmante, pour peu qu’on sache s’y adapter. C’est sans doute pour cette raison que je m’y suis établi. Au début, je cherchais un endroit où je pourrais étudier la nature humaine de ce monde, car telle est la mission que je me suis toujours fixée, à travers les millénaires infinis de mon existence. Et quel endroit m’aurait mieux sied que la première ville de Baduk, aujourd’hui plus peuplée que sa capitale oubliée, Lodaran ?
J’ai donc acheté une grande demeure au nord du Port. Les premiers mois, je me suis attelé à la découverte de cette ville. Le centre, dominé par la Grand-Place, n’a quasiment rien d’original : on y retrouve les boutiques, armureries et drogueries inhérentes à chaque ville de ces contrées. Les bars et restaurants y sont nombreux, permettant à chacun de venir profiter d’un peu de quiétude, après de rudes moments passés dans le chaos de ce monde, courant journée après journée à sa perte la plus totale. En fait, ce n’est pas la ville en elle-même qui fait sa particularité, mais plutôt sa situation géographique, tout d’abord, et surtout, son immense port, le plus grand des cinq contrées. L’agglomération est située au pied de la chaîne de montagnes du Han, qui est la demeure ancestrale des nains, forgerons et joailliers dont la réputation n’est plus à faire. Les nombreuses armes et protections forgées au cœur des montagnes, sous les neiges éternelles du mont Nian, point culminant de Baduk, ainsi que tous les bijoux, coffres et autres trésors trouvés dans les profondes mines des nains, tout transite ainsi des grottes de Han au port de Baduk.
Ce port a rapidement prit son essor, dès lors qu’on s’aperçut que le monde n’était pas plat, et que les 5 continents pouvaient être aussi bien rejoints par voie terrestre que maritime. Ainsi, le petit barrage construit initialement par les premiers autochtones de Baduk s’est grandement développé en une plateforme commerciale de premier ordre, dispersant les marchandises si convoitées des grottes de Han sur les autres contrées, de Dusso à Sato. De récents travaux ont aussi été effectués : deux imposants docks ont été bâtis pour entreposer les trésors des nains, et ont été fortifiés afin de résister aux pillages. Car sur mer, par les pirates, comme sur terre, par les hordes barbares, là encore, l’avarice et l’appât du gain facile font leur office. La plus récente construction du Port de Baduk se trouve être une gigantesque digue, conçue de manière magique pour repousser les caprices météorologiques des océans. De plus, la digue s’avançant dans la mer possède aussi un point de vue magnifique.