Ordo ab Chao

Nuseh de Guspay
Legio Ombrae


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Il y a 13 ans | Le 28 Mar 2011 11:09:27
« Toute cause amène une conséquence. L’immensité bénéfique du Keya m’a permis de rencontrer l’alchimiste, et d’embrasser tous ces secrets qu’il gardait avec lui. Dès lors, les Gulr sont devenus les puissants. » Erst Gulr, probablement au sujet de Nuseh de Guspay, année 1307 de l’âge archaïque.

« Grâce à la formule, j’ai réussi à recréer la vie. Cet esprit-là est pur, et vivra éternellement. Il est l’incarnation même de la puissance du Keya, la preuve de son inépuisable magie qui a fait ce monde, et qui fera l’avenir » Eziak Gulr, lors de la création d’Ebereka, année 1507 de l’âge archaïque.

Ebereka, esprit millénaire au service des Gulr, raconte :

Voici l’œuvre de ma vie, ma geste. Mon ultime ébauche, ma dernière salutation à ce monde pervers et incongru, mon écrit suprême, et pourtant, c’aurait dû être le premier. Prochainement, l’oublié reviendra. Et les Mystères de l’Homme seront nôtres.

Je suis né de la magie et de la foi. Je ne suis pas un être physique, mais bien un esprit voguant d’âme en âmes. Mon créateur est Eziak Gulr, celui qui conquit les terres de l’Eden, et qui périt à mes côtés, victime de la traîtrise des Hommes, déjà atteints alors par ce vice qui les ronge maintenant comme un fléau, cette maladie qui les aspire à l’individualité et à un conflit sanglant qui n’aura jamais de cesse. Ils sont tous frères et se détruisent entre eux, vouant un intérêt presque plus noble à la guerre qu’à l’amour.

Ma première incarnation était Girzo, un fidèle commandant d’armée d’Eziak. Je me greffais sur lui facilement, déjà en possession de toutes mes facultés inimaginables. Grâce à moi, Girzo devint grand commandeur de la Legio Ombrae. Il fût même élevé au rang de Gulr en grand secret par Eziak, accédant ainsi à de nombreux secrets. Parmi ces mystères qui font le propre de notre ordre et qui ne doivent pas être révélées, un attisa immédiatement ma curiosité.

Certains textes parlaient de Nuseh de Guspay. Publiquement, il ne restait rien, sinon certaines rumeurs, de ce que cet être énigmatique était. On savait qu’il avait été un des premiers à embrasser la cause du Keya, et que sa venue pour discuter avec Erst allait former le premier Gulr, métamorphosant totalement le grand-prêtre et donnant un sens nouveau au culte. Officiellement, toute trace ou presque de son existence avait été comme soigneusement effacée.

Mais les Gulr, ces insatiables cultivateurs de mystères, avaient caché bien des choses. Et parmi ces choses, il y avait un coffre, en ivoire de mammouth, celui-là même auquel tant de légendes sur l’Anima Templi, cet organe secret, sont liées. Une fois, j’allais l’ouvrir. Il s’y trouvait plusieurs éléments : une serpe, tout d’abord, cuivrée, que la rouille n’avait pas atteinte, malgré les siècles qui nous séparaient du temps de Nuseh. Il y avait également là un livre, et c’est lui qui retint toute mon attention.

L’ayant ouvert, je constatais toutefois que la quasi-totalité du recueil était illisible. L’ensemble était crypté et s’offrait à moi sous la forme d’une suite incongrue de runes, de caractères et de chiffres. Je tournais les pages à la recherche d’une autre inscription, et tombait sur un feuillet qui contrastait avec les autres pages. Je remarquais immédiatement le style d’Erst Gulr, avec ses belles boucles et ses grandes calligraphies. Le texte n’était pas crypté, et mon cœur fit un bond à mesure de sa lecture.


Nuseh de Guspay
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Il y a 13 ans | Le 28 Mar 2011 11:09:38
« Certaines choses doivent être sauvegardées. Avant de rejoindre le Keya dans les prairies paisibles du Monde Ultime, il fallait que je couche sur papier ces révélations sur Nuseh de Guspay. Je me rappelle de la première fois que nous nous sommes vus. Il est venu me trouver, et m’a montré la marque. Je l’ai cru immédiatement. Nous avons longuement parlé, de la vie et de la mort surtout. Du Keya, et des révélations qu’il faisait.

(Ici, le texte est illisible. De grosses taches sombres couvrent une partie du texte)

Il m’a donné le coffre. Il m’a dit que l’élixir, fruit de son alchimie, y était, ainsi que les instructions codées pour utiliser d’autres formules scientifiques. J’ai arrêté l’élixir voici une semaine. Je sens ma fin venir. J’ai montré cependant les instructions à Eziak, et ensemble nous avons réussi à en traduire une. Nous l’utiliserons prochainement pour créer un nouvel esprit. Ensuite, Nuseh a voulu créer un ordre secret, chargé de protéger le coffre. Une confrérie au sein de la caste, une sorte d’élite du Culte. Le culte était alors grandissant, et jeune. Je devinais dans la création de cet ordre une envie de dominer, et j’acceptais, tout en lui faisant promettre la fidélité à jamais de son ordre aux Gulr, et à la République.

(Encore une fois, on ne peut lire le feuillet.)

Il est revenu peu de temps après. Il a dit qu’il partait. Je ne sais pas pourquoi. Il m’a dit que c’était ainsi, et que lui –même n’avait pas le choix. Il m’a demandé, comme ultime demande en échange de l’élixir qu’il me laissait en abondance, d’effacer toute trace de lui, et de faire croire à sa mort. Il m’a dit que c’était mieux ainsi, et que son ordre était entre de bonnes mains. Il avait donné là-bas quelques ultimes ordres qui m’étonneraient, me dit-il, mais je ne devais m’inquiéter de rien, sa fidélité m’était acquise, comme celle de son ordre. Il disparu ensuite, et je ne l’ai jamais revu. Je fis toutefois ce qu’il m’avait demandé. Je fis croire à sa mort dans la guerre contre les Trolls. Il m’a laissé le coffre.

Ce dernier a disparu, une fois. J’étais hors de moi. La perte du coffre était inestimable. En plus de l’élixir, il y avait là les formules, qui, bien que cryptées, étaient l’âme du Culte du Keya. Elles étaient la preuve de l’existence du Dieu, et amenaient une partie des pouvoirs Gulr. Je fis rechercher partout, tout le monde devait prendre part aux recherches. J’étais partagé, toutefois, car le coffre était quelque chose de secret, et son contenu ne devait pas être révélé. C’est alors qu’on me fit parvenir une lettre de Nuseh de Guspay, écrite avant son départ.

Cette lettre me révélait qu’au jour où le coffre ne serait plus en sécurité, les membres de sa caste encore en vie devraient le déplacer dans un endroit secret. A cette lettre était associé un court texte écrit par le maître des protecteurs du coffre, celui-là même que Nuseh avait désigné comme son successeur, me demandant une couverture pour les gardiens. Parce que la Cathédrale était en construction, je laissais suggérer qu’ils pourraient y cacher le coffre, et se convertir en moines-soldats, protecteurs de la Cathédrale. L’Anima Templi était née.

(Le reste du feuillet est malheureusement complètement illisible)


Depuis la lecture de ce texte, j’avais évolué. Changé, du tout au tout. Je ne vivais plus que pour assouvir une seule pulsion, une seule envie qui brûlait mon être, rencontrer ce Nuseh de Guspay. Ainsi, l’énigmatique personnage était un alchimiste qui étudiait la vie et la mort… L’élixir, cela me faisait penser à l’élixir de longue vie, la pierre philosophale, et bien d’autres légendes encore inventées par les peuples de tous les mondes pour mettre un nom sur la quête la plus légendaire de l’Homme : la recherche de son immortalité.

Tout Homme, tout être existe, mais cela jusqu’à sa mort. Tout est régi d’avance : à chaque être qui naît, un autre mourra. Ainsi fonctionne la règle de l’équilibre, et ce depuis les nuits des temps, pour tous. Sauf pour les Gulr, apparemment. Ainsi était expliqué le mystère de leur métamorphose lorsqu’ils recevaient l’initiation des grands prêtres. L’élixir qu’ils absorbaient en grand secret devait entraîner une mutation de leur peau, leur donnant cet aspect de néant qu’ils camouflaient avec leur soutane.

Même mon créateur ne m’avait jamais révélé ce secret. J’avais deviné que j’avais mis là la main sur un sujet des plus sensibles, qu’il me faudrait manipuler avec la plus grande précaution. J’ai donc gardé mon désir d’en apprendre davantage secret pendant des siècles. Même après que tous les Gulr soient morts lors de l’Exilo, même lorsque j’entraînais en secret Elessar à recevoir son futur héritage impérial, je gardais toutes mes idées, toutes mes pistes de réflexion pour moi. A la mort d’Okas, le dernier des Gulr, je m’endormais, pour une durée qui aurait très bien pu être infinie…

Lors de ce songe, je continuais à recevoir des informations de Nebullia. J’avais laissé mes « oreilles »et mes « yeux » dans ce monde, afin de pouvoir revenir immédiatement dès que les Gulr seraient de retour… J’ai erré, de monde en monde. J’ai visité l’immensité de la Création, et j’ai constaté combien le pouvoir du Dieu Unique était grand. Je me suis assagi, me découvrant une passion pour l’ésotérisme, et le cryptage… Souvent, je repensais à ces formules qui attendaient dans un coffre, dans une crypte secrète, enterrée à des centaines de mètres en dessous de Sante Keya. Je les avais apprises par cœur, mais j’eu beau déployer tous mes efforts pour tenter de les traduire, je n’y parvins jamais.

Et puis, Elessar est devenu Gilmambor. Comme prévu, ce dernier est devenu la jonction entre les deux plus puissantes institutions de Nebullia, la Legio Ombrae et les Princes-Marchands. Il ne restait qu’un seul ordre, qui malgré sa destruction lors de la mutinerie de Poisus, était toujours là, caché dans les ruines de la Maison du Repos. Cet ordre dont tout, jusqu’à l’identité des trois dignitaires qui le compose, est resté secret. Cette fratrie mystérieuse qui reçut un jour la charge de veiller sur le coffre. Cette guilde fondée par Nuseh de Guspay. L’anima templi.

Veritas vos Liberabit, tel est l’idéal de l’âme du temple. La vérité vous rendra libres. Et alors, je compris. Mon avenir n’était pas dissociable de celui de Nuseh. Je devais le retrouver. Et le convaincre de tout partager avec moi.