[font=book antiqua]
Comme à chaque nuit, et ce depuis que les « HôSTiLe » existaient, une veille était mise en place, afin de garder un œil ouvert sur tout ce qu'il pouvait arriver. Les heures passaient et à tour de rôle ils se levaient pour prendre la faction qui leur était attribuée et tout cela défini au préalable par le chef. Durant la septième faction, c'est à dire sur les coups des six heures du matin, ils eurent de la visite. Ils n'attendaient alors personne, et nul n'était au courant de leur présence ici. Une charrette venait de passer le portail d'entrée et avançait sur le sentier suivi d'un horrible grincement. Il n'y avait pas de danger, c'était un vieil homme, plutôt maigre, portant des vêtements en lambeaux dans un piètre état, tout l'allure d'un mendiant venu passer la nuit tout comme eux. Le veilleur, n'ayant pas jugé cette venue comme une menace potentielle, n'avait réveillé personne. Seulement, tout en observant les faits et gestes de l'homme, on pouvait très vite s'apercevoir que ce lieu lui était entièrement familier. Son aisance à traverser le sentier dans la nuit et la brume, sa manière de ranger sa charrette et la façon d'être aussi sur de soi montraient bien que l'homme vivait ici. Là, il y avait urgence, il fallait réveiller tout le monde afin d'être prêt à faire face à l'inconnu. Le groupe avait prit place dans le hall, bien disposé à prendre d'assaut le vieillard dès qu'il aurait franchit l'entrée. La porte s'était ouverte, laissant apparaître sur le sol, une immense ombre. Lorsque l'homme eu atteint le centre du hall, les torches s'allumèrent et tous l'encerclèrent. L'homme était prit au piège et bizarrement ça n'avait pas l'air de l'inquiéter. Le chef s'avança à son tour puis se présenta. Gentiment, il lui demanda de quitter les lieux sur le champ afin de trouver refuge ailleurs. L'homme resta figé un instant et un air glacial traversa toute la pièce.
« Je suis Ankavôs, représentant de la mort en personne et ce lieu m'appartient de toutes pièces, nul ne pourra me séparer de ma Nécropole. »
On pouvait désormais donner un nom à ce lieu morbide, la Nécropole. L'homme étant bien décidé à rester, une seule solution s'offrait à eux, le tuer. Le chef avait sorti son épée et l'homme ne montrait aucune résistance. D'un coup bref et bien placé, la lame vint transpercer le long manteau noir du vieil homme pour ensuite se retirer. Tous les regards étaient posés sur Ankavôs. Il n'avait pas bougé, et aucune trace de sang n'était en mesure de prouver la blessure. C'était une première pour les HôSTiLe, une première qu'un individu puisse alors leur échapper.
« Inutile de vous donner tant de peine, je suis déjà mort et on ne meurt qu'une seule fois. Seule mon âme est immortelle, et comme je vous l'ai dis, personne ne pourra me faire quitter ma demeure. »
Cette rencontre stupéfiante, les avait laissé sans mots. Cependant, elle allait tout de même être fructueuse et Ankavôs allait devenir, à leurs yeux, bien plus qu'un fantôme.
Le groupe était resté impuissant face à Ankavôs et nul n'imaginait de quoi il était capable car à tout moment, il aurait pu mettre fin à la vie de chacun d'entre eux. En temps normal il l'aurait fait, il était là pour ça, mais cette nuit, il eu une toute autre réflexion. Sa force se voyant diminuée de jour en jour, il avait en tête de trouver plusieurs personnes afin de reprendre son travail, son édifice, son royaume. Par chance, les HôSTiLe avaient fortement attirés son attention de part leur courage et leur persévérance dans tout les domaines. La proposition, aussi alléchante était-elle, fut acceptée à l'unanimité. Étaient alors nés, les « Serviteurs d'Ankavôs ». La Nécropole était alors devenue leur maison, une immense maison qu'ils avaient à charge d'entretenir et de protéger. Ils avaient également ordre de porter un ensemble de nouveaux vêtements, à l'image de leur nouveau dieu Ankavôs. Pour combler tout cela, il leur avait légué sa charrette, équipée de deux chevaux, une charrette qu'il nommait « Karriguel del Ankou » et qui signifie, le Convoi de la Mort.
Durant les jours qui suivirent ce grand changement, les Serviteurs rénovaient entièrement la Nécropole et elle en avait bien besoin. Le confort n'était pas primordial pour un fantôme et le fait qu'elle fut laissée à l'abandon lui avait donné un sacré coup de vieux. Une fois les travaux terminés, il fallait honorer ce nouveau Convoi, honorer Ankavôs et pour cela se remettre en chasse avec l'idéologie d'une famille hostile.
Afin de se faire connaître, voir reconnaître de certains, ils s'étaient inscrits au registre des Guildes, registre ou chaque clans étaient répertoriés et lorsqu'on pointait leur page, on pouvait lire la description suivante : [/font]
« HôSTiLe,
Tel est le nom donné aux serviteurs d’Ankavos. Ni pour le Mal et encore moins pour le Bien de l'humanité, ils prônent la Mort et par ce fait la représente.
Leur identification est simple, car leur style est unique.
Un long manteau, noir, à larges bords, un grand chapeau couvrant leurs yeux, une faux emmanchée à l’envers, le coté tranchant vers l’extérieur, voici toute la panoplie du parfait Serviteur.
Ils parcourent nuits et jours les campagnes et les villages debout sur leur charrette à deux chevaux que l’on nomme « Karriguel An Ankou » signifiant « le convoi de la mort » et dont le grincement des essieux est le pire des présages.
Leur rôle est de collecter, dans cette charrette, les âmes des récents défunts qu’ils entassent après de longues journées de chasses acharnées.
Leur résidence se situe dans les profondeurs des hautes montagnes, dans un manoir qu'ils nomment la « Nécropole » dont l'accès reste encore difficile, de part l'hostilité des lieux.
Point particulier :
Entendre grincer les roues de ce funeste Convoi ou même, croiser en chemin le sinistre attelage sont des signes annonciateurs d’une mort proche. »
[font=book antiqua]Sachez que beaucoup y sont passés, certains ont trépassé mais seuls les meilleurs y sont restés et aujourd'hui chacun d'entre eux peut être fier de l'aventure, pas toujours simple, mais toujours enrichissante et plaisante.
Le temps passe, le Convoi vieilli mais ne meurt pas et c'est avec l'expérience, acquise depuis tant d'années sur ces terres, que les HôSTiLe garderont à jamais leur place au premier plan des Terres Argentées.[/font]