La plume ou les larmes.

Atlas


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Il y a 13 ans | Le 29 Jul 2010 16:03:00
(Arff! Ça va faire un bail que je n'ai rien écrit, que je n'ai pas laissé ma plume s'enflammer.
Le temps a prit le dessus sur mes envies, la vie a prise le dessus sur mes passions, mes erreurs ont prises le dessus durant un temps.
Les mauvais choix empoisonnent mon être, les larmes noient mon cœur, et inondent mes habilles.
Comment écrire la joie dans de tels conditions.
Allons mon gars! Prends une pleine respiration, attrapes ta plume ou poses tes doigts hésitants sur le clavier, tu peux le faire... tu peux reprendre là où tout a prit fin.
Facile à dire, mais pas évident de le faire, le risque d'être sombre est trop enivrant.
Les mots justes ne viendront pas forcément ou viendront de force.
Forcer les choses n'est pas une solution, la plume doit virevolter d'elle même, comme le prolongement de nos pensées.
Oui, mais là j'ai une boule! La boule qui prend à la glotte, cette pression qui empêche les mots, qui fait naitre les larmes.
Utiliser ces larmes comme encre, écrire à l'encre de mes larmes, utiliser la feuille comme un papier buvard, éponger la détresse sur une feuille blanche.
Le premier pas est le plus difficile, les autres suivront d'eux même.
Je me lance, sans garantie ni conviction.)

Atlas


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Il y a 13 ans | Le 29 Jul 2010 16:25:22
Ambiance:

En perte de sens.
De romance.
La cadence me met en transe.
Je me lance une dernière chance.
Je perds patience.
L'équilibre je perds sur la balance de la vie.
Ton passé ressurgit.
Et moi je les vomis.
Ne vois tu pas que je me suis endormi.
Je ne veux pas voir ton monde pourrit.
J'en ai assez d'être surpris.
En perdition de mes sens.
Je me mets un sac sur la tête.
Comme pour récupérer mon souffle, que je perds.
Les sens respirés m'enivrent sous ce plastique.
Il se colle à ma peau.
Le brouillard déjà présent, devient plus épais.
Je ne vois plus rien.
Il fait chaud là dessous.
L'enfer caresse mon âme.
Je me laisse entrainer vers les flammes.
Je crois bien que je me meurs à petit feu.
L'instant fragile.
Reste celui du geste.
Et les miens sont maladroits.

Atlas


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Il y a 13 ans | Le 31 Jul 2010 02:35:22
Prêtre...
J'ai pris place dans l'église, j'ai demandé à devenir prêtre, un homme de foi.
Je pensais avoir besoin de me rapprocher des bondieuseries, peut-être cela m'aiderait à me trouver, la trouver, elle.
J'avais retiré tout mes apparats de Romano Michel, lavé mon visage de la poussière devenue boueuse par les larmes sur mes joues.
Des larmes de détresse et d'ivresses en tout genres, dissimulé mon bandana ensanglanté dans ma poche droite.
Alors j'ai poussé la grande et lourde porte de l'église, le poids n'était pas tant celui de l'entrée, mais surtout celui de ma décision.
J'ai traversé la longue allée centrale du lieu saint, me suis placé devant un homme.
Il s'appelle Pulsat, un brave homme selon moi, peut-être trop idéaliste, mais un bon gars.
Je lui ai offert quelques miettes de ma vie.
J'ai osé avouer avoir des discutions avec Dieu, mais je n'avais pas tout dit ce jour là.
Je n'avais pas avoué avoir des discutions avec le Diable aussi, avoir de longs monologues avec Ciel, mon premier amour. Elle était diablement folle, une aliéné.
Je l'aimais aveuglément, je' l'aime toujours.

Main dans la main sur les routes calamiteuses, nous avions amassés plus de souvenirs que de trésors, bien que mon plus beau trésor soit ma mémoire défaillante.
Des enchantements maladroits, des mots plus hauts que les autres, certaines fois prononcés à voix basses, les murmures de l'amour, de l'humour, sans détour.
Toujours et encore liés par nos âmes sœurs, nous avions fait des rencontres improbables.
Notre empereur Tzameti si froid et si bon avec nous, un charisme à faire pâlir les divinités.
Une force herculéenne, peu de mots sortaient de sa bouche, mais le peu prononcés étaient tranchants et compréhensibles même pour un sourd complètement ivre. Je vous passe les détails quand il daignait sortir son glaive du fourreau.

L'envoutante Néruda, nous l'avions surnommés "La toubib", elle aimait regarder des près, sous toutes les coutures les gens qui l'approchaient. Elle ne se déplaçait jamais sans sa collection de bistouris, son préféré était Scalpe'elle. Elle aussi elle avait un petit je ne sais quoi qui la rendait Alliénés.

Le frappant ou frappé Arh Murh, il ne longeait pas les murs lui, il rentrait dedans tête la première, puis sortait son épée en faisant des bonds en tout sens et poussant des hurlements "boing boing boing!!!" . J'avoue ne jamais avoir réussi à cerner ce mec.
Quoi que lui a réussi à m'en filer des cernes en tournant autour de ma Ciel.

Un peu avant la fin, nous avions squattés une vieille bâtisse.
Fallait bien nous poser un jour ou l'autre.
Ciel avait suivit ensuite un sale type qui avait un prénom à coucher dehors.
Je suis parti la chercher, avec un rien de paquetage et un petit couteau rouillé.
Je retrouvais finalement la demoiselle en détresse, et le moment ou je croisais enfin son regard, elle disparait dans un éclat d'eau.
Là, se fût la panique totale. Quoi faire? Pourquoi? C'est quoi ce bordel? Et il a quoi l'autre nain à me regarder de travers? Trop de question... Une réponse.
J'avais sauté pieds joints dans le bassin de la fontaine où elle venait de s'éclipser, je voulais la garder avec moi, mais la colère avait ouvert la brèche, déchirée mon cœur.

Mes yeux se sont alors à nouveau écarquillés sur un monde, un nouveau monde où je suis perdu.
Je dois guider des gens qui veulent vivre, alors que moi je ne veux que me perdre.
Je suis censé avoir les bonnes paroles, le mot juste.
Garder l'équilibre en mon être, ne pas montrer mon déséquilibre.
Je dois voiler ma personnalité profonde.
Je suis un homme de foi, je suis aussi un homme.
Qui suis-je après tout pour écouter sans broncher des actions des uns et des autres, sans juger...
J'aime torturer mon foie jusqu'à plus soif, j'aime monter sur les tables et danser jusqu'à l'aube.
Dormir à même la terre, sur un tas d'ivrognes, parmi les femmes, sur le zinc du tavernier.
Me mettre torse nu au soleil, enfiler mon fameux bandana ensanglanté.
Me voiler la vue d'un film de sang.
Allumer des feux dans les bois, danser, danser, danser et encore danser, boire, aimer et jurer, me moquer des uns et des autres.
Dires qu'ils sont laids, que leur physique ne reflète que leur stupidité.
Compter fleurette aux jeunes pucelles, jouer de ma verve avec les femmes de joie, prendre en accolade un assassin et rire d'ivresse de son histoire pittoresque.
Comment et pourquoi je me refuserais les joies de la vie?
je n'ai point le droit à la vie moi aussi?
Et Ciel? Vie-t-elle encore, son absence, sa perte me fait souffrir.
J'ai mal au plus profond de mon être. Il me manque une partie de ma vie, encore une autre partie, et une autre...
Je me répète? Ma vie n'est qu'une histoire de répétitions.
Je nais, je disparais,je renais en des mondes inconnus, et ainsi de suite.
J'en viens à prier la mort de mes parents, que le Soleil se couche et ne revienne jamais à son zénith, que la Lune s'étouffe avec son croissant. Ainsi je trouverais peut-être la paix.

Atlas


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Il y a 13 ans | Le 31 Jul 2010 02:43:15
Les origines en bref...

On dit que les astres ont des pouvoirs fabuleux et qu'ils possèdent une âme.
Voici, l'histoire éternelle du fils de la Lune et du Soleil, Atlas.
Un jour de totale éclipse, Atlas vit le jour dans une cité qui jadis se nommait Nébulia.
L'enfant était là, cul nu, frissonnant de tout son être, sous les regards attentifs de la Lune et du Soleil en fusion parfaite.
Une vieille femme se tenait au près de lui, promettant au ciel qu'elle veillerait sur l'enfant.

Elle avait dit quelques choses dans ce style...

Je veillerais sur lui jusqu'à sa trentième année!
Je serais son guide et son éducatrice.
Je lui apprendrais en temps voulu, qu'il est votre enfant, qu'il ne vieillira jamais au-delà de son trentième anniversaire.
Et qu'il verra des mondes et des mondes voir le jour et chuter.
Qu'il ne se souviendra que de brèves choses à chaque passage entre deux mondes.
Il trouvera la mort le jour où vous vous éteindrez.

Atlas


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Il y a 13 ans | Le 31 Jul 2010 02:50:52
A la recherche de Ciel...( oui, je ne pouvais laisser cette partie sans la développer )

La colère …la colère ! Elle envenimait mes songes.
Comment diable un homme pouvait attirer ma Ciel en son cœur !
Je me devais aller à sa rencontre, en avoir le cœur net, j’étais méfiant.
Aller aussi vite que possible, enfiler quelques beaux habilles, prendre un bain pour un éveil à la lumière du jour, me tenir alerte du moindre détail trahissant une mauvaise intention !
Je pisterais les pas de Ciel pour trouver l’antre de ce malin.
Si les pieds de ce dernier son de taille égale à son prénom, je n’aurais point de mal à suivre leurs empreintes.
Je croisais le regard de mon Empereur en quittant le foyer, il m’adressait un sourire de bénédiction. La porte sera ouverte à mon retour, je pouvais partir quêter la vérité sur cette affaire.

Je pénétrais la lisière du bois qui naissait depuis la fenêtre de ma chambre, tant de fois miroité, tant de fois imaginé ses entrailles, mais jamais je n’avais mis ma curiosité à l’épreuve.
Cette occasion serait la bonne !
Les arbres sont assombris, l’herbe écrasée, le chant des oiseaux s’étouffe en ce lieu !
Ma main baladeuse flirte avec les écorces humides, habillées de Lichen.
Mes bottes s’enfoncent dans la boue. Je ne vois rien d’autre que des parcelles de lumières découpées par le feuillage épais, les animaux résidants de cet endroit se cachent, les visiteurs doivent être rares et j’ai l’impression que ma présence les dérangent dans leurs uses quotidiennes.
Cela me permettra de traverser l’obscurité ambiante sans péripétie.
Je repensais à quelques parties de ma courte vie.
Les beaux jours où mon père l’était encore et où ma défunte mère m’embrassait chaque jour.
L’instant tragique, l’incantation maladroite qui firent qu’elle perdit la vie par ma faute, la colère de mon père.
Puis la rencontre avec Ciel, les enchantements essayés en sa compagnie, l’empereur si froid, mais que sa cape est chaleureuse.
Les folles courses à travers les champs, les villes. Que de folies !
Le moment qui fit de moi un simple guerrier, me faisant perdre une bonne partie de mes pouvoirs de sorcier. Quel résultat aurions nous pu imaginer, attendre, de l’alliance entre Ciel la tête en l’air et Atlas le maladroit !
Je ne sais toujours pas quelle mauvaise alchimie nous avions fait, mais jamais je ne lui en ai voulu, bien au contraire cet évènement fit de nous des Alliés nés.

Une lueur en plein milieu de l’obscurité, un lac aux mille couleurs se trouvait là.
Des oliviers squattés par des colombes ornaient l’étendue d’eau.
En ce lieu irréel je m’attardais un instant, méditant sur mon avarice.
Elle avait trouvée un homme bon, je me devais de la soutenir et non de la tourmenter.
Je n’avais pas le temps de m’arrêter en ce rêve, je pris un rameau d'olivier.
Il sera un joli signe de mes bons sentiments. Je hâtais mes pas, une colombe me suivait ou suivait son perchoir que je venais de lui dérober.

Enfin, je sortais de ce bois sordide et féerique à la fois, une bâtisse en piteuse état trônant au sommet d’une montagne se dressait face à moi. Une énorme porte en gardait les secrets, elle me semblait bien trop ardue à entrouvrir de mes mains. Je fis le tour de l’antre par le versant EST, trouvais une porte plus adéquate à ma taille. Pénétrant ce lieu dévasté par le temps, je m’interrogeais sur son histoire, et les conditions d’hébergement de ma petite Ciel.
Comment est-ce qu’un endroit si titanesque pouvait tomber en lambeaux !
J’avançais avec l’assurance d’un lapin apeuré, prêt à détaler aussi prestement que ma curiosité ma tenaillait.
Ma main avide de toucher caressa une colonne poussiéreuse et soudain des images furtives firent leur apparition dans mon esprit.
J’entendais, je voyais. Le passé me faisait signe de vie, des rires surgissaient ainsi que des couleurs, cette discrète entrée était-elle habitée par des esprits !
L’endroit me semblait être un labyrinthe où je risquais de devenir compagnons de ces murs poussiéreux.
Je levais le rameau d’olivier en l’air, laissant la blanche colombe s’y agripper.

Vas…voles…trouves moi un guide, annonces ma présence en ce lieu !

L'Observatrice

Encore !
Commence à y avoir un peu trop de monde par ici.
Je pourrais dépecer celui là, ça ferait de la place.
Ou bien cet oiseau blanc.
Je hais le blanc, c’est propre.

Non, non, non non !
Petite chose restera plantée la haut perchée, la haut, tout la haut, perchée… la haut !
Oui, petite chose restera là, sans rien dire.
Petite chose ne dit rien depuis si longtemps, un peu de plus, un peu de moins, petite chose fera avec ce qu’on lui donne.

Mais quand même.
Petite chose ferait bien griller sur le feu, le piaf blanc.

Non, non, non, non !!!
Petite chose doit rester cachée, pas montrer présence, ramper sur les tours, fuir la lumière, rester dans les ombres.
Et observer.

J’observe.
Je dis rien.
J’attends.

Atlas


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Il y a 13 ans | Le 31 Jul 2010 02:51:32
Atlas

Je ne pouvais rester sans bouger, sans percevoir.
Mes sens en éveil, j’avançais parmi les murs décorés de toiles d’araignées, toiles de maîtres, tapisseries emblématique et autres chandeliers rongés par le temps assassin.
Le sol marbré de sang poussiéreux me guidait vers un escalier voilé de souvenirs perceptible, je ne saurais expliquer cette sensation. Comme des flashes back s'invitant en mon esprit.
La porte du premier étage était un grand miroir sans reflet ni poignée. Je devais poursuivre mon ascension.
Soudain des corbeaux hauts perchés s’envolaient, je levais les yeux et eu à peine le temps d’entre-apercevoir une ombre se faufilant entre les décombres du plafond érodé.
Certainement une bestiole qui prit peur au son de mes pas.
J’atteignis enfin une porte ayant un semblant d’hospitalité, tout en la poussant je sentais des vibrassions parcourir mon corps, le grincement indiquait son âge avancé.
Derrière cette dernière se trouvait une pièce surprenante, j’étais dans une bibliothèque bondée de livres marqués par le temps, un modeste bureau au milieu, quelques loupiotes fatiguées et une fenêtre mal agencée.
Pas âme qui vive, ma curiosité habituelle me poussait à chercher de quoi occuper mes yeux, mon esprit a travers quelques lignes posées sur un livre ou deux.
Le hasard se chargera du choix de ma lecture, la main gauche voilant mes yeux, la droite au garde à vous, je sortais un livre à peine corné, m’asseyais dos contre une étagère, dépoussiérant la couverture de cuir.

Zalyanni



Surtout fais comme chez toi.

Le silence est tellement épais que les mots le tranchent comme de l'acier à travers la soie.
J'étais roulée en boule dans un grand fauteuil bouffé par les souris, j'avais entendu les bruits de pas. Mais pas question de me lever. Pas question de dire un mot à qui que ce soit.

Je l'ai vue passer.
La fille.
Il a été l'accueillir et maintenant il l'a conduite quelque part dans les entrailles du vieux manoir. Probablement qu'il lui propose à boire. Ensuite, ils parleront. Ensuite, je ne sais pas. Peut-être qu'il la couchera en travers de la table et qu'il la fera crier. Et puis il y aura de l'acier et du sang. Et puis du feu. Et il faudra fuir encore.
Maudite soit-elle.
Maudites, toutes autant qu'elles sont, foutues femelles bourrelées d'envies lascives et de désirs lancinants. Foutues chiennes suant le rut et aboyant leur appel au mâle.
J'aurais du la crever avant qu'elle ne franchisse la porte.
Je devrais toutes les crever avant qu'elles ne s'approchent de lui.
Salopes.

Maintenant je suis là, lovée dans mon fauteuil comme une corde à pendu orpheline de son cadavre. Et j'attends. J'attends les cris, les bruits de combat, le crépitement des flammes.
Et au lieu de ça, me voilà dérangée par un garçon inconnu, venu de je ne sais où. Entré je ne sais comment. Je ne sais pas qui il a suivi jusqu'ici, ou quoi. Je m'en fous. Il n'est pas le bienvenu au sein de mon attente. Il n'était pas invité à fracasser ma solitude de sa présence. Je voulais rester seule et furieuse et blessée et transie de peur. Son intrusion au cœur de mon silence... comment lui pardonner ?

Son premier geste était pour un vieux livre. Et le voilà qui s'installe sans plus de cérémonie, comme s'il était seul. Ceci dit, il se croyait seul, sans doute. Il ne pouvait pas me voir en entrant. A peine s'il peut me voir maintenant, cachée que je suis dans la pénombre qui nimbe tout ici.

Je me déplie et je me lève.
Maintenant il peut me voir.
Trois gestes et j'ai allumé les cinq bougies du chandelier.
Comme ça au moins je verrai à quoi ressemble son visage.
Et je pourrai y chercher quelque chose à détester. J'ai besoin de détester. Ça tient la peur à distance.
Même ce faisant, je garde l'oreille tendue aux bruits du manoir. A leurs bruits.
C'est plus fort que moi...
Peut-être que cette fois au lieu de courir loin des flammes j'irai me rasseoir et j'attendrai.
Je suis si fatiguée de fuir...

De la lumière, peut-être ?

Le sarcasme est tellement aigu dans ma voix qu'on pourrait s'y égratigner.
Viens t'y frotter, visiteur.
Ça trompera mon attente de guetter les filets de sang dégouttant de ton âme.

Atlas


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Il y a 13 ans | Le 31 Jul 2010 02:52:09
Atlas

J’ouvrais le livre, des pages vierges !
Comment un livre pouvait ne pas avoir d’histoire à conter ? Je frottais les feuilles blanches du bout des doigts…et rien !
Ma curiosité fût détournée par une minuscule araignée, pendue à un fil de toile.
J’ouvrais ma main pour la réceptionner délicatement, l’endroit n’était pas si dépeuplé que ça.

Où étais-tu toi ? Es-tu l’hôtesse d’accueil? Vas-tu me prendre dans ta toile ? Sais-tu lire ce que je ne peux voir ? Ciel est-elle en sécurité ici ? Pourquoi cet endroit magnifique est si poussiéreux ?

Je la regardais remonter le long de la toile comme si elle refusait ma compagnie.
Je me mordais l’index par colère de ne savoir être plus communicatif avec les petites bêtes, le sang ne se fit pas attendre.
Perlant de la pointe du doit à la naissance de mon poignet, une goute tomba sur le livre ouvert, je m’empressais d’essuyer la tache et par maladresse j’étalais un peu plus d’hémoglobine sur le papier. Des lettres apparaissaient, le livre reprenait vie.

De la lumière !! Je suis illuminé !!

Je levais les yeux, me redressant, fixant le chandelier ranimé par miracle et laissant tomber le bibelot au sol, qui en éclaboussait mes bottes du sang imbibé.

Juste ciel !! Ciel ? Tu es là ?



Zalyanni

Un fou.
C'est bien ma chance.
Qui appelle je ne sais quel ciel de ses vœux. Qui voit la lumière. Mais qui ne perçoit ni ma présence, ni mes mots.
Pourtant je le tiens, le chandelier. Et je suis debout à deux pas de lui. Et j'ai parlé distinctement, je pense.
Le soupir agacé qui m'échappe fait trembler les flammes. Et ça, tu vas le voir, le fou ?

Puisque la lumière est la seule chose qui lui apparaisse, je n'ai qu'à le guider sur le chemin du retour.
Allumer les flambeaux sur mon passage au cas où il aurait du mal à marcher. Allez savoir, avec les fous...

Par ici, pour le ciel, mon gars.

Ben oui, le ciel, il est dehors, pas dedans.
Suis bien les petites lumières.
Petit petit...
C'est vrai, il sera mieux dans la forêt. Entre les branches on aperçoit le ciel.
Tandis qu'ici...
Le plafond est trop épais.
Et les vitres trop sales.

Allez, viens, mon petit fou.
J'ai encore quelques ongles que je n'ai pas fini de ronger, et c'est une activité à laquelle j'aime me livrer en solitaire.


Atlas

Ah !! Fichtre ! Mes bottes toutes ensanglantées…et c’est quoi la lumière en plein les yeux ? Non mais bonjour l’accueil ! Moi qui voulais être présentable, pour une fois que je mettais les habilles dérobés à l’autre bouseux du marché !
Je vais ressembler à quoi comme ça … oh ben à moi tiens ! Je ne vais pas me déguiser pour être ce que je ne suis pas !

Me baissant pour mettre un coup de manche sur mes bottes.

Elles sont à qui ces jambes ?

Regardant le coin où avait filée l’araignée.

Non mais toi aussi !! Tu ne pouvais pas me dire qu’il y avait quelqu’un !

Me relevant un peu hâtivement, ma tête vint heurter le chandelier.
Alors que ce dernier ce dérobait de la main de la jeune femme à qui appartenaient les jolies jambes poussiéreuses. Je restais là, tel un piquet, un peu abrutit.
La regardant comme un enfant découvrant une friandise inconnue.

Tu…tu …tu es …une Ciel ?
Moi ! Je suis Atlas !

Je retirais ma chemise de soie, la déchirais me faisant foulard mi sang mi soie et l’attachais d’un nœud fixe autour de la tête. Me passais un coup de manche rapide sur le visage laissant deux trois traces de rouges coulant.


Zalyanni



Gravement atteint.
C'est ce que je me dis en le regardant gesticuler et marmonner des mots qui n'ont aucun sens.

Puis cet abruti se relève et envoie valser mon chandelier ! Non mais c'est permis d'être aussi idiot ?

Crétin !

Sifflé entre les dents.
J'ai sauté sur un flacon de vin (il y en a dans toutes les pièces, et c'est la seule chose ici qui ne goûte pas la poussière), et je l'ai versé sur les flammes qui commençaient à prendre au vieux tapis. Le feu meurt dans un crépitement de protestation. Reste une flaque infâme, rougeâtre, un mélange de vin et de cire fondue qui devient peu à peu pâteuse, blanchâtre. Foutu gâchis. Un gros soupir agacé me sort rudement de la poitrine.

Et voilà que l'autre dingue s'exclame.
Une ciel ? Non mais il délire, lui ?

Une ciel, ça n'existe pas. C'est UN ciel, qu'on dit.
Où t'as appris à parler, toi ?

Si c'est là où on t'a appris à fabriquer un chapeau, tout s'explique.

Atlas, hein ?
Et qu'est-ce que tu fiches dans ma bibliothèque, Atlas ?
A part tout foutre sans dessus dessous, j'entends.

La classe, j'ai juste grogné un peu.
Je passerais presque pour quelqu'un de civilisé.
Ethiale, si tu me voyais... d'accord. Tu te foutrais de ma gueule. Passons.

Atlas


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Il y a 13 ans | Le 31 Jul 2010 02:52:53
Atlas

M…Ma…Maman !! Non !! Pourquoi ?! Non !! Maman !!

Me jetant au sol l’air désemparé, genoux et paumes séparés tels les quatre cardinaux. Mon regard pataugeant dans le feu assassiné par le vin sauveur, bourreaux.

Ma…Ma…Maman…Pardon, une fois de plus je n’ai su.

Je crachais par terre, frappant le sol du poing, du front.
Mon esprit partait en vadrouille, mes yeux rubescents enlaçaient l’obscur.

Ce bruit !...il faut le tuer…le tuer ce bruit…qu’il se taise…Tais-toi !! Tu m’affole.
Les chocs retentissent en ma tête, maintenant se mêlent aux battements de mon cœur, cadence infernale, ressentit au paroxysme.
Son souffle perturbé par les vas et viens de son crâne heurtant le sol marbré de sang.
Ca crinière devenue pâteuse de ce carmin, affecte, jubilatoire.
Ces bras sauvages et désordonnés.
Ce bordel est beau, la furie est magistralement envoutante dans cette danse funèbre, chimérique Don quichottèsque.

Me relevait faisant face à la furibonde, folie sous-jacente, filet de bave latent.

Est-ce de la piquette pour en abreuver le sol ?
Pourquoi tuer le feu, je l’aime le feu…je l’aime ma mère.
Pourquoi es-tu en colère, si triste gris est ton visage, ton regard est tellement perdu.

Ma main se levait, le revers de mes doigts dégageait son visage de ces cheveux emmêlés,
Les ongles effleuraient le dessin de l’œil.

Tu as mal ? Toi aussi tu as mal ? Tu veux crier ? Mordre ? Griffer ? Te faire du mal comme aux autres tu aimerais en faire ?
Ma Ciel est là, ici, maintenant. Tu n’es pas Ciel, pardon…je pensais la voir en te voyant, elle aime jouer, se jouer de moi.
Tu ‘es pas elle, tu n’es pas elle…pas elle.
T’es ongles sont trop assombris par colère.
Pardon si je dérange tes sanglots, je vais ranger mon bordel.


Médusa

Elle rampe et se fond dans le décor, elle devient chaque ombre, elle est la lumière du chandelier, le souffle du vent qui passe et promène ses airs dans le manoir.
Elle est dans ce recoin…
Non !
Dans celui là, ou bien celui-ci !
Elle est la, en tout cas,
Elle observe,
Tapis dans un coin, dans ce recoin ou perché là haut, suspendue à une poutre,
Qui sait.

Pas net, le gars…
Petite chose ne devrait pas rester ici, mauvaise vibration !
Je pourrais l’assommer…
Et elle, la nouvelle maitresse qui reste là, le bec cloué !
La touche pas toi,
La touche pas…

L’esprit perché sur une poutre se laisse glisser, chuter mais tout en finesse, habileté et silence.
Maintenant accroché par les pieds, il se déroule et se détend de tout son long, au dessus d’Atlas.
Il étend les bras…
Les mains…

Et lui flanque une baffe.

Et puis s’enroule rapidement sur lui-même pour ensuite se hisser sur la poutre.
Il ne bouge plus, raid droit et allongé sur le long de la poutre, invisible à nouveau.

Atlas.


Aoutch !!!
As-tu sentie ? Et ben ! Si chaque fois que je pose un doigt sur toi je me prends une claque !!
Tu n’as pas sentie ? Comme un coup de vent, comme une grand claque sur mon visage.
Aoutch !!! Tu me fais de l’effet toi ! Je connaissais le coup de foudre, j’ai eu ça avec Ciel, mais le coup de claque !
J’aime bien !

Plaçant les mains dans le dos et esquissant un sourire radieux.

Mon regard fixa soudain le plafond.
Ciel!! Ciel!!!!!!! Elle hurlait et je sentait son désespoir envahir mon âme.
Tu es où??? Ciel!!!????
Je partais en cavalant, trébuchant sur les livres jonchant ma fuite en avant.
Mon esprit dévasté par l'écot de la haine déversée par ma Ciel.
Que se passait-il pour qu'elle se perde à ce point.
Je montais un escalier donnant libre accès à une porte entre ouverte.
Je poussais cette dernière de tout mon être, une pièce se trouvait le long du couloir étroit et obscur que je découvrais.
Les hurlements de Ciel venaient de là bas. Il ne me fallut qu'une poignée de secondes pour atteindre Ciel.
Elle se tenait à genoux dans la fontaine de la brèche, vocifèrent des insultes et des promesses sombres.
Ses larmes nourrissaient le bassin de la fontaine.
Elle frappa de toute ses forces la surface de l'eau et elle disparue dans une éclaboussure irréelle.
Je me suis empressé dans l'eau et je fus happé une fois de plus vers un autre monde, Silverword.