Chapitre 1 : La chute.

[font=Trebuchet MS]Un univers sombre. Un œil vers la vie, un œil vers la mort, vers ce monde des ténèbres qui l’avait vu grandir. Fille de dieux, j’ avais hérité de l’immortalité de mes parents. Mais la vie sans ce danger parait futile. Aucune limite, aucun risque. Aucune excitation, non plus.

Un œil vers la vie, un œil vers la mort, vers ce monde sombre où, chaque jour, je mène les guerriers tombés au combat. Leurs âmes volent autour de moi, et, telles des aigrettes d’un pissenlit, je les attrapais en plein vol, pour les mener au creux des profondeurs. Je remontais une des douze rivières de ce domaine mystique, pour y déposer le dernier soupir des défunts.

Un œil vers la mort, un œil vers la vie, vers ce monde lumineux, où les êtres sont de chair et de sang, et non plus simple esprit ravagé, où la durée de la vie impose un rythme, voire un sens à l’existence.

Allongée sur le sol, j’ observais le monde qu’on m’ avait nommé comme « le monde éphémère ». J’ y voyait l’animation qui manquait cruellement dans cet espace immobile, immortel, presque cristallin. Je me penchai un peu plus, pour mieux discerner l’agitation des Hommes. Les yeux grands ouverts, je captais chaque mouvement, un sourire, une dispute, un éclat de voix.

Tiens ? Qui était-il ? Un homme, trop sombre pour pouvoir discerner ses traits. Un large chapeau cachait son visage, mais je pouvais voir la lueur de ses yeux, démoniaques, violents.

Je cueillis une nouvelle âme, avec laquelle je jouai quelques minutes, distraitement, le regard toujours fixé vers le bas. Les ténèbres de son monde semblaient entourer cet homme, rendant son environnement familier. Je me penchai encore un peu plus. J’inclinais la tête, changeant son angle de vue.

Le guerrier qui glissait entre mes doigts commença à grogner, il semblait avoir hâte de rejoindre le troupeau d’âmes mortes. Il se débattit et fit une légère coupure sur un de mes doigts. Je gardais le regard dans le vide autour de cet inconnu, plus bas. La douleur me fit revenir à la réalité. Je léchai ma plaie, le sang perlant peu à peu.

Je me replaçai sur ma couche, afin de continuer mon observation. M’étirant, je vacillai sur mes coussins, mais me rattrapai rapidement, plaçant ma main… Dans l’entre deux-monde.

[…]

Je me réveillai, échevelée, égratignée, abimée. Je me relevai, et il était là, devant moi. Lissant mes vêtements, je tentai de converser.[/font]
[font=Monotype Corsiva]

Bonjour, euh… Bonsoir… Je ne sais… Je suis Hell, je, euh… Enchantée… Vous ne connaitriez pas le chemin pour remonter dans le domaine des dieux ?[/font]


[font=Trebuchet MS]Etrange première impression…[/font]