Sonate au Clair de Lune

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Il y a 14 ans | Le 20 Apr 2010 16:30:43
[ Certaines phrases de ce texte peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes. Merci d'en tenir compte. ]


[font=book antiqua]Rejoins-moi là où personne ne nous trouvera,
Qu'importe l'endroit tant que je suis près de toi ...
Nous pourrons donc prendre plaisir à y goûter,
Ce sang qui, en nous, ne cessera de s'écouler.

Serre-moi contre toi Ô ténébreux vampire
Que en moi se répande la froideur de ton corps
Avant que tes crocs ne me pénètre aussi fort
Et que sur ma bouche ne se dessine un sourire.

Si tu savais comme j'aime le mal que tu me fais,
Je ne pourrais vivre sans ces baisers passionnés ...
Laisse donc mon nectar lentement s'échapper
Avant que sur mon corps tu ne viennes te ruer

Pour de ces dernières saveurs te délecter ...

Serre moi contre toi Ô ténébreux vampire,
Agrippe toi à mes fines hanches dénudées,
Et avec douceur laisse ton membre me pénétrer
Pour ainsi me procurer de plus grands plaisirs.

Et alors en mon être se verra grandir,
En cette longue nuit bercée par nos désirs,
Une des plus belles choses pouvant exister :
Un sublissime cadeau de toute beauté,

Notre progéniture, à n'en pas douter.
[/font]

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Il y a 14 ans | Le 23 Apr 2010 01:23:24
[ Les textes suivants sont la suite logique au poème. Les évènements relatés lui sont postérieurs de quelques mois. ]

C'est une soirée plutôt banale, une soirée d'été. Au dehors, l'air est chaud et lourd, car il règne sur le cimetière entourant cette Nécropole un brouillard perpétuel qui devient de plus en plus étouffant lorsque la température extérieure augmente. Personnellement, j'aime la chaleur mais pas quand elle est mêlée à de l'humidité, ça travaille dans mes articulations, ça grince, ça couine. Bref ça réveille les rhumatismes, car oui, je me fais vieux, très vieux. La fraicheur quasi permanente de cette Antichambre de la Mort me sied mieux. Faut dire que mes vêtements épais et noir, ça n'aide pas à avoir froid, ni même espérer un peu de fraicheur une fois le soleil revenu et la neige ayant fuit.

Mais trêve de pensées et réflexions inutiles. Je relis cette lettre dans ma tête, lettre de ma fille. Elle devait venir ici, pourquoi, je ne sais pas, une nouvelle très importante qu'elle a dit, une très bonne nouvelle a-t-elle sous entendue également. Je ne peux m'empêcher de sourire d'avance, premièrement car ma fille vient, c'est toujours une joie pour moi de voir ma fille et de pouvoir échanger quelques paroles dans le calme sans devoir pour autant être dans une de nos sorties nocturnes où le calme est de mise, car les discussions parentales ... ça fait fuir le gibier. Deuxièmement, la perceptive d'une bonne nouvelle et donc de voir ma fille heureuse me convient plus qu'autre chose.

Ceci dit, que pourrait bien être cette bonne nouvelle ? Aurait-elle fait un bon dans son entrainement ? Me ramène-t-elle la tête d'un de nos ennemis ?
Je ne saurai en finir, tant de possibilité me viennent à l'esprit. Ne voulant point gâcher cette nouvelle, me l'idéaliser au risque d'être déçu, je mets un arrêt à mon flot de pensées.
J'avais répondu à cette épitre qu'elle pouvait venir une fois la nuit tombée, je l'attendrais dans la taverne de la Nécropole. cette pièce était désertée par manque d'animation et de place, les membres devenu nombreux et pour certains, plutôt massifs, l'on avait décidé d'opérer nos beuveries devenues rares dans l'une des grandes salles à manger de cette forteresse. La taverne était donc généralement vide de monde et pleine d'alcool, un endroit calme propice aux discussions sérieuses et quelque peu personnelles.

Je l'attends donc en ce moment même, la nuit n'est pas encore tombée, mais je ne voulais pas la faire attendre et être présent dés son entrée, je me suis déjà servi un verre d'un alcool blanc ... pour être franc, je ne sais pas ce que c'est. Une ancienne bouteille, surement. Après tout, cela ne peux me faire de mal, ne dit-on pas que je suis la descente la plus résistante des disciples ?

Je sirote tranquillement ce liquide, qui n'est pas mauvais en définitive, ça à même un peu de retour, ça pique ... j'aime bien. Je porte le verre à hauteur de mon visage et le contemple ... Je murmure.

Elenna ... qu'as-tu donc à m'annoncer ...


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Il y a 14 ans | Le 23 Apr 2010 01:28:43
Il me faut attendre la tombée de la nuit pour sortir de la forteresse Memories où je vis depuis peu afin d'être plus présente aux côtés de Yürèc, mon fiancé. En effet, je ne suis pas une adepte du soleil qui a tendance à m'échauffer la peau avant de la brûler jusqu'à me consommer en mon entièreté. Non pas que j'eus déjà essayé par le passé mais c'est, selon les rumeurs qui courent, ce qui pourrait m'arriver si jamais je venais à tenter l'expérience. Recouvrant mon corps de mon éternelle cape de voyage en tissu noir, je m'extirpe de la citadelle puis entame ma longue marche qui me sépare de mon père, exceptionnellement accompagnée d'un somptueux destrier noir que l'on m'a confié pour l'occasion. Il faut dire que la randonnée n'est pas exactement appropriée dans un moment comme celui-ci. De plus, je dois avouer que se laisser guider par un animal aussi puissant et doux que celui que j'ai la chance de monter est un effort bien moindre par rapport à la marche que j'aurais du effectuer en solitaire. Sans compter que je me sens nettement moins seule tout d'un coup, même si, à mon plus grand regret, mon compagnon de nuit n'est hélas pas bien bavard. C'est donc sur le dos de Lyx, fidèle destrier à la robe noire ébène, que je me rapproche doucement de la Nécropole où m'attend sans aucun doute déjà depuis un moment mon père. Mais qu'importe, les femmes n'aiment-elles donc pas se faire désirer ?

Je parviens aux portes de la sombre cité deux heures plus tard, tout au plus, d'après l'alignement des étoiles bien que celles-ci se voient camouflées par ce brouillard dont on m'a souvent parlé. C'est dommage, j'aurais aimé profité encore un peu du spectacle éblouissant que peut nous offrir par moment la voûte céleste. Mais il se fait tard, et mon papy m'attend toujours à l'intérieur ... s'il ne s'est pas endormi depuis, ce qui ne m'étonnerait pas de lui. Nul besoin d'annoncer ma venue, tous étant déjà prévenus, je pénètre dans l'enceinte de la Nécropole puis m'enfonce dans ses vastes couloirs. Je fais quelques pas ça et là sans réellement savoir où aller, rebrousse chemin avant de revenir à nouveau au point de départ, pensive. Où pourrais-je donc bien trouver ce bougre ... ? Je gratte le dessus de mon crâne, passe mon index dans mes longs cheveux comme s'il était question de les coiffer puis, au bout de plusieurs minutes de réflexion, finit par retrouver un petite sourire qui ne manque pas de s'élargir avec le temps. Suis-je bête ...

Je reprends mon expédition à l'intérieur de la Citadelle bizarrement calme, et parviens après quelques longues minutes de dur labeur dans la taverne quelque peu abandonnée de la Nécropole. Je l'aurais parié. Quoi de plus tentant que cet espace clos pour un homme comme mon père ? Enfin ... Homme est un mot bien inapproprié mais ne nous attardons pas dans les détails. Je tousse légèrement, réprime quelques nausées me montant à la tête puis m'avance d'un pas sûr vers le corps assoupi d'Alkantar. Ne pas recracher mon dîner sur cette merveille ... Ce serait du pur gâchis et saccagerait ma nuit avant même qu'elle ne commence. Je tâte l'épaule de mon père, le secoue quelque peu. J'aurais du me douter que le faire attendre était une bien mauvaise idée. Le mieux aurait été de ne pas le prévenir de mon arrivée, mais qu'importe : le mal est fait. Peut-être que ... Oh puis après tout, ne nous connaissons nous pas intimement ?

Je m'abaisse légèrement afin d'être à sa hauteur puis l'embrasse sur le front, lui pinçant l'intérieur de la cuisse d'un même effort. S'il ne réagit pas après cela ...

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Il y a 14 ans | Le 23 Apr 2010 01:36:07
J’étais perdu dans mes rêves, pensant à ma fille et à ce qui pouvait la ralentir. Je m'étais assoupi, j'avais surement un peu trop bu, l'alcool endort les nerfs et le cerveau. En bref, il calme. C'est donc en plein milieu d'un rêve que je ressenti une forte pression dans l'aine, pression qui me sorti directement de mes rêveries que je ne saurai me remémorer tant la vue de ma fille rayonnante fit monter mon endorphine en flèche, annihilant toutes pensées sur le moment même.

Je contemple alors ma fille, dans un premier temps, lui rendant ce baiser que j'ai cru sentir se déposer sur mon front. Je me relève et me mets droit dans dans mon fauteuil, car le sommeil affale, c'est normal. Je l'invite à prendre place sur mes genoux, ce qu'elle fait sans mot dire, assise de côté, en amazone, je passe un bras autour de sa taille.

Tu as mis du temps ma fille ... quelque chose t'a retenu ? Je te pensais plus forte pourtant !
A moins que cela soit le soleil et ses rayons dévastateurs ... le seul désavantage de cette morsure subie par le passé.

Je soupire un peu.

Si le poison des vampires qui coulent à présent dans ton corps t'accorde force et agilité, mais aussi cette peau si blanche qui fait que tu me plais plus que toutes autres femmes ! Le poison t'as enlevé la vision de la lumière ...
Surement était-il encore trop tôt quand je me suis décidé à entrer dans la taverne, j'avais peur de moi même te faire attendre. Le risque s'est inversé.

Hahahaha ...

Je ris pendant quelques longues secondes, peut-être bien une minute, je m'étais trouvé drôle et je savais très bien que mon humour allait encore une fois, en présence de ma fille, tomber à l'eau. Mais passons ce petit détail, j'avais vraiment hâte qu'elle m'annonce cette si grande nouvelle mais j'avais aussi hâte d'une autre chose qui passera, je pense, en premier lieu. Je laisse mon regard l'observer de bas en haut, elle est toujours aussi belle. Je sourit.
Je lui dépose un baiser sur la joue et place mon autre main sur sa cuisse, remontant le long de ce membre postérieur avec douceur et continuant mon petit bonhomme de chemin jusqu'à sa taille alors que ma première main est allé se perdre le long de son échine que je savais si sensible. Je commence à lui embrasser le cou à plusieurs reprises, mimant par moment d'être de sa race la plus apparente : un vampire. Ces petits moments d'affection m'avaient manqué, je considère qu'un père peut se permettre de montrer son affection envers sa fille à des niveaux différents.

Devenant de plus en plus entreprenant, je lui caresse lentement le ventre et m'arrête soudainement et mes yeux s'écarquillent. Je peux sentir une légère vibration sur la peau de son tronc, ce ne sont point des frissons, elle ne se cambre pas et la vibration est bien plus discrète ainsi que beaucoup moins aléatoire. Qu'est-ce donc que ceci ? Un cœur encore frémissant qu'elle aura ingéré avant d'arriver ? Hum ... non les vampires ne digèrent pas les viandes, elles peuvent leur causer la mort. Il n'est qu'une chose envisageable et logique : ma fille porte un enfant en son sein. Ainsi donc, ma Lignée va s'allonger, c'est bien plus que ce que j'avais espéré le jour où j'ai engendré ma fille, je ne peux retenir ce large sourire qui vient tirer mes zygomatiques, un sourire heureux mais aussi fier, fier de sa fille. Je plonge mon regard dans le sien, elle sait que j'ai compris.

C'est un cœur ... petit ... il est si petit ... Je le sens là dans ma main qui palpite ! Je ... ne sais quoi dire ... c'est merveilleux !

Mon sourire ne cessait de grandir alors que quelques larmes vinrent pointer dans mes yeux. Je laisse ma tête s'enfuir dans les bras de ma fille. C'est alors qu'une question titilla mon cerveau.

Sais-tu ... s'il est ... de lui ou de moi ?



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Il y a 14 ans | Le 23 Apr 2010 14:48:16
Comme je l'avais parié mon père se redresse dès l'instant où ma main touche son aine, m'invitant aussitôt à m'asseoir sur ses genoux. Il n'a pas l'air vraiment contrarié de s'être fait réveiller. Au contraire, il semble tout émoustillé par mon acte aussi sobre soit-il. Il ne changera donc jamais ... Fort heureusement, ais-je envie de dire. Je ne pense pas que le voir se métamorphoser et ainsi devenir sérieux me rendrait béate. Non, je serais même déçue car je dois avouer que les petites attentions que mon père me porte me ravissent à un point inimaginable. Son bras passé autour de mon corps qui, malgré les apparences, a pris un peu d'envergure par rapport à d'habitude, il laisse s'échapper quelques phrases. De nombreuses paroles dans le simple but de me souhaiter la bienvenue, ce à quoi je réponds d'un simple sourire. Il me semble qu'il ait tenté de faire une blague car le voilà qui se met à rire. Le soucis est que je n'ai visiblement pas compris où elle se situait mais cela ne semble pas le gêner car il commence peu à peu à caresser mon corps, peut être dans le but de remplir ce silence qui vient de s'imposer et qui démontre alors que je n'ai vraiment pas du tout compris ce pourquoi je devais rire. Peu nous importe désormais, car rien n'est plus délicieux que les gâteries que mon père daigne m'offrir. Je fais cependant attention à ses gestes pour le moins entreprenants car je ne voudrais pas que la nouvelle se finisse par des pleurs. Ces choses là sont si fragiles ...

Le désir montant en moi en crescendo, je me laisse apprivoiser bien qu'il m'est difficile de me lâcher totalement comme j'ai l'habitude de le faire. En fait, j'ai fini par décider de ne rien lui dire et de le laisser découvrir le pourquoi de ma venue. Ce n'est pas si compliqué, et même un esprit embrumé par l'alcool est tout à fait à même de s'en apercevoir d'autant plus que mon père ne cesse de passer ses mains sur chaque partie de mon corps. Tout n'est plus qu'une question de temps ... Sa réaction ? Je m'en délecte d'avance, alors que je ne sais pas moi-même comment il réagira. C'est peut être pour cela que je savoure la possible remarque qu'il me fera, cette réaction que je m'imagine mais qui peut être ne sera réalisée ... Le voilà qui se rapproche de mon ventre. Un large sourire commence peu à peu à se dessiner sur mon visage.

Mon père cesse tout mouvement, les sourcils froncés comme s'il réfléchissait. Il faut dire que l'alcool lui a quelque peu embrouillé l'esprit, et ralentit son temps de réflexion. Quelques secondes s'écoulent avant qu'il ne me regarde droit dans les yeux, répondant à mon même sourire. Il a compris, et semble être heureux comme jamais. Excité comme une puce. Je passe mon doigt dans ses longs cheveux noirs et élève la voix pour la première fois depuis mon arrivée. Il faut dire que je n'ai pas vraiment eu le temps de dire quoi que ce soit que mon père m'avait déjà embarquée pour quelques folies finalement interrompues.

« Je suis heureuse de savoir que tu es tout aussi fier de moi que l'est Yürèc, père. Je pense qu'il s'agit là d'une bonne chose pour notre famille, afin qu'elle perdure jusque dans la nuit des temps. Je tâcherai de faire en sorte que l'enfant soit de taille et ne ruine pas la fierté familiale. Tu peux compter sur moi. »

Le voilà qui se met à pleurer. Si ce n'est pas beau à voir, un père qui pleure pour sa propre fille ... J'ai toujours comparé mon père à une de ses peluches qu'ont tous les enfants dans leur lit, et aujourd'hui je n'en pense pas moins. Si seulement ses ennemis le voyaient dans cet état, il perdrait toute crédibilité. Aussi, je m'efforce de ne point dévoiler ce secret et de ne pas l'attendrir en public bien qu'ayant encore tout à fait la possibilité de l'embrasser. Je ne vais tout de même pas m'en priver, cela va de soi. Pire encore, le voilà qui se cache dans mes bras comme s'il ne daignait être vu. Il me semble pourtant que personne n'est présent mis à part nous deux ... Y aurait-il un espion caché derrière le comptoir près à dévoiler à tous ce qui a bien pu se passer dans cette taverne miteuse ? Tant pis, il ne verra rien puisque mon père est enfoui dans mes bras et que je le cache comme il se doit. Une question qu'il me pose me force cependant à me détacher de lui, car le rire m'échappe et je ne voudrais guère le sonner par les puissantes vibrations pouvant sortir de ma bouche. Il est vrai que mon papy soulève là une question primordiale que je ne m'étais pas posée alors qu'il est tout à fait probable que je porte en moi son propre enfant. Moi qui pensait ne pas faire plus glauque que mes nuits passées dans le cimetière de Kedok avec lui ... Je le regarde dans les yeux d'un air malicieux, mon sourire omniprésent perché sur mes lèvres.

« Je crois qu'il ne vaut mieux pas se poser la question ... Cependant, si tu daignes connaître la réponse, il te faudra attendre quelques mois encore. Mais après tout ... Quelle importance ? Nous n'avons qu'à dire qu'il est de Yürèc, non ? Personne n'en saura rien. »

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Il y a 14 ans | Le 23 Apr 2010 22:17:44
Je relève la tête, me montrant à nouveau. Mes larmes ont déjà disparu mais mon sourire demeure. J'écoute ses paroles, elle est fière d'elle et son futur enfant, fort il sera dit-elle, à la hauteur de la famille. A dire vrai, je n'en doute pas un instant, il y a dans notre petite famille une sorte d'automatisme qui font que tous ces membres tendent à aller vers la puissance supérieure. Je dirai même que ce phénomène tient de l'axiome. Ceci dit, la génétique de ma fille pourrait-elle être ternie par celle de Yürèc ? Car envisager que cette génétique s'améliore est utopie.
J'ai pu observer Yürèc dans ses combats, j'ai pu voir sa force, j'ai pu admirer sa verve, ce cynisme propre à notre famille ... il ne pourra ternir ma Lignée. Et puis, après tout, le sang de ma Fille aura toujours le dessus.

Cet enfant sera un honneur pour la famille, il n'y a pas à en douter Elenna, avec une mère telle que toi et deux père potentiel comme Yürèc et moi ... c'est peut-être vaniteux, mais c'est ainsi !
Et si jamais cet enfant ne suit pas l'élévation qui lui est due, je me chargerai de lui faire rattraper son retard et en faire un digne membre de notre famille. Mais cet acte ne sera pas nécessaire.

Après avoir terminé mon laïus, ma fille reprit parole. La paternité de l'enfant était pour moi un détail et j'avais pensé que pour elle ce paramètre aurai plus d'importance à ses yeux. L'amour qu'elle porte à Yürèc est tout de même bien plus important que celui qu'elle porte à moi, c'est normal, ce n'est point le même amour, je suis son père et lui l'amour de sa vie. Il me paraissait logique que si elle souhaitait porter un enfant, ce fut celui de son vampire, mais rien n'y fait. M'élèverai-t-elle au rang de père de sa propre progéniture ? Moi qui n'ai su l'éduquer moi même. A cette pensée, de profonds remords m'assaillent, celui de l'avoir abandonné pendant tant d'années, de ne pas m'être montré directement à elle ... Suis-je un bon père ? Je sais depuis longtemps qu'elle m'a pardonné, me donnerai-t-elle une véritable occasion de me racheter ? Car si, après la naissance, il s'avère que cet enfant est le mien, le révèlera-t-elle à Yürèc ou alors est-ce que son éducation me reviendra-t-elle ?
Cette future progéniture soulève tellement de question en moi, ces pensées vont longuement voguer dans ma tête, hantant mes nuits et ce, jusqu'à la naissance.

J'aurai cru que sa paternité t'était importante mais non. Oui après tout, si le doute se pose, de Yürèc il sera considéré. Mais bien son état de vampire sera visible qu'en sera-il si ma nature se révèle également dans cet être ?

Pour Yürèc, peut-être que l'identité du géniteur à une grande importance ... je ne voudrais pas qu'on lui fasse croire qu'il est père si ce n'est pas le cas, cela serai trahison de ma part comme de la tienne.
Et si plus tard cet enfant se trouve dans le doute ... quelle réponse seront nous apte à lui donner ?
Peut-être que je m'inquiète de trop ... surement ! Après tout, nous avons fait tant de choses qui sont hors des bornes de la morale ... Nous verrons bien.

...

Sinon, tu as fait un long voyage, la cité Memories est tout sauf proche de ce lieu, il y a bien quelques lieux de marche. Tu dois être fatiguée, exténuée même ! Et je suis prêt à parier que tu as faim et soif.
Laisse moi t'offrir ce que tu adores ...

Je lui sourit et découvre légèrement mon épaule, laissant apparaitre cette peau aussi blanche et mat que celle de ma fille. Bien de semaines avaient passées depuis notre dernière nuit seul à seul où nous avions pu nous adonner à des actes peu orthodoxes et pourtant si délectables.
Elle me mordait rarement, cet acte procurait une sensation dont je ne voulais pas prendre l'habitude, pour qu'ainsi chaque morsure se fasse sentir bien plus fort, le corps ne la subissant que très rarement il y devient plus réactif. Ce soir, je voulais cette morsure, à nouveau sentir mon sang emplis de sadisme quitter mes veines pour aller rejoindre son palais et ensuite son estomac, je voulais voir mon sang couler le long de sa mâchoire et de son cou. D'une pierre deux coups, nous seront content tout les deux.

S'il te plait ma fille, mords moi ...

Je passe lentement mes bras le long de son corps et attend. Le suspens de l'attente et l'envie qui monte, c'est une chose qui décuple les sensations, dommage que cet état dure si peu de temps si la réponse se fait attendre.


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Il y a 14 ans | Le 24 Apr 2010 00:42:03
Il semble être bien plus inquiet quant à l'identité du père de mon enfant que moi. C'est un peu paradoxal, je l'avoue, et cela montre parfaitement Ô combien je ne suis pas une femme ordinaire qui conçoit sa propre progéniture comme étant son plus précieux trésor. Non je suis juste Elenna, que dire de plus ? Le simple usage de mon nom suffit à savoir qui je suis, à savoir une femme froide, sadique ayant également un petit côté masochiste. Malgré cela il faut savoir que, comme tout être vivant, je suis pourvue d'une facette bien plus complexe. Mais à quoi bon dévoiler ma véritable identité, alors que je peux tout simplement me contenter de dévoiler en public ce qui me plait. Une terreur sans coeur ... Oui, je pense que cela suffit pour décrire l'apparence que je montre à tous.

En réalité, je ne suis pas si indifférente à l'égard de la paternité de l'enfant mais je pense tout simplement qu'il n'est pas encore temps de se poser la question et qu'il est bien plus pressant de s'affairer à d'autres occupations plus urgentes dans l'immédiat. Je ne doute à aucun moment de la force de ma descendance, car elle portera dans ses veines le sang de mon père et je suis parfaitement consciente qu'il ne s'agit pas de n'importe qui. Mais il n'empêche que je ne peux m'empêcher de penser à ce qui pourrait se passer si jamais l'on venait à mettre fin à ses jours. Un nouveau-né est si fragile ... Même lorsqu'il descend de personnes aussi fortes que mon père et moi. Je me souviens encore de ma première échappée hors du néant, il y avait déjà plusieurs longues années de cela. Elle n'avait guère duré très longtemps, je m'étais en effet bien vite affalée sur le sol du à l'aveuglement que m'avaient procuré les rayons du soleil. Si forte ... Et pourtant si fragile ...

Je finis par prendre la main de mon père, et lui souris dans l'unique but de le rassurer un peu. Il semble en effet un peu tendu depuis quelques minutes, sans doute à cause des questions qu'il se pose depuis qu'il sait que je porte en moi ce qui permettra de faire perdurer notre nom dans les siècles à venir. Délicatement je rapproche ma bouche de son oreille, ma main caressant sa joue avec tendresse.

« Ne t'inquiètes pas pour si peu, père. L'enfant ne verra le jour que d'ici quelques mois ... Nous avons tout le temps pour réfléchir à la manière dont nous agirons le moment venu. »

Je dépose un doux baiser au coin de ses lèvres afin de clore mes propos qui se veulent rassurant, puis je l'observe dénudant son cou laissant apparaître sa somptueuse peau blanche quelque peu matifiée. Je tente de résister à la tentation comme j'ai l'habitude de le faire avec tant d'autres, détourne le regard avant de le reposer dans celui de mon père. Je m'y perds. Ses yeux de couleur rouge sombre me déroutent totalement, si bien que j'ai l'impression de me perdre dans l'immensité d'un univers qui m'est totalement inconnu. Je l'observe longuement, tout en l'écoutant attentivement avant de lui répondre d'un simple sourire.

« Je ne suis guère exténuée, étant venue sur le dos d'un destrier qui m'a totalement mâché le travail. Mais il est vrai que ... »

Je rapproche mon visage de son cou, m'enivrant pleinement de l'odeur que le corps de mon père dégage. Je ferme les yeux, tente de résister, recule légèrement la tête.

Non, je ne dois pas. Ne me tente pas, père.

Je me mords la lèvre inférieure brutalement, laissant quelques gouttes de sang s'échapper que je lèche aussitôt. Mon visage s'avance à nouveau. Ma raison n'est plus présente. Seul le désir l'est. Sa peau est si douce et sa chair si tendre ...

« Il est vrai que refuser telle gâterie serait une erreur ... »

Mon regard est tout autre. Fixé sur le cou dénudé de mon père, il semble n'être plus qu'obnubilé par celui-ci. Je ne peux résister plus longtemps. Je suis forte, je l'admets. Ma volonté est solide comme le fer, mon coeur dur comme de la pierre ... Mais il est une chose donc je ne puis résister, c'est bien celle de la tentation. Je me rue sur mon père, plantant mes crocs dans sa chair. Si exquise ... Le sang afflue vers ma gorge, à torrent il s'échappe pour s'écouler le long de la peau lisse et somptueuse d'Alkantar. Je rattrape ses grosses gouttes d'un coup de langue. Il m'est impensable d'en laisser de côté. Ce sang si précieux, si doux ... Je ne m'arrêterai jamais s'il ne met un terme à cette passion, une cessation à ce plaisir tant ma lassitude est bien loin d'arriver. Qu'il est dommage que ces instants magiques ne soient qu'éphémères ...

Par le sang nous fusionnons ...
Par le sang tu me transmets tes plus grands secrets,
Et par le sang ta force j'obtiendrai.

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Il y a 14 ans | Le 24 Apr 2010 22:44:04
Ah ! ... Cette morsure ! Je l'avais attendue depuis le moment où j'avais lu cette lettre de ma fille, m'annonçant sa venue expresse, je l'avais imaginée, idéalisée ... mais je l'ai encore, et toujours, sous estimée. Cette morsure, douce et violente à la fois, ces canines qui transpercent ma peau, ces veines qui se vident et ce corps qui s'inquiète, ma peau devient froide, la blessure l'affole et il n'en comprend pas l'origine, alors que mon esprit sait ce qui se passe. Je me délecte de cette sensation de crainte corporelle et de confiance spirituelle qui viennent se confronter dans mon système nerveux. Un large sourire nait sur mon visage, je sens quelques gouttes couler et tenter d'aller se prendre dans ma longue veste noire mais ma fille, aussi rapide que l'éclair, s'empresse de les capturer et les récolter avec ses coups de langue. Mes nerfs et mes muscles se tendent un à un, je sens mon sang quitter mon corps mais je sens aussi des parcelles de moi suivre ce flot d'hémoglobine. Ô magnifique sensation ...

Malgré moi, cet acte lui permet d'apercevoir certains de mes souvenirs, cette fois-ci je n'ai pris le temps de les arranger chronologiquement, c'est donc un flot chaotique qui envahi son cerveau et je la sens tressaillir par moment, elle est surprise, désemparée ... mais apparemment cette sensation de totale incompréhension lui sied, ne s'arrêtant pas de boire mon sang. En mon sang réside aussi une forme d'arcane lui transmettant, à chaque fois un peu plus, des parcelles de ma toute puissance.
Des picotements apparaissent dans les muscles de ma nuque et de mon épaule, elle boit à une vitesse folle, si les première gorgées avalées eurent pour seul but d'étancher sa soif, celles qui suivirent ne furent que gourmandise. Vilain défaut que la gourmandise, et ne voulant pas me sentir mal pour plusieurs heures, je décide à contre cœur de la repousser un peu. Je regarde le sang s'épancher de mes plaies et de sa bouche, elle me fait de petits yeux, signe de mécontentement.

Je suis désolé ma fille, mais toutes, et je dis bien toutes, les bonnes choses ont une fin !

Je passe ma main sur mes blessures, la laisse à cet endroit quelques secondes, mes pupilles s'agrandissent de façon surprenante pendant ce même laps de temps, si bien que je suis aveuglé par le feu. Lorsque je retire ma main, les trous ont disparu, seuls restent les traces de sang devenue noirâtre avec la coagulation. Je me remets de ce moment qui fut, disons le clairement, sensationnel.
Ce bébé avait beau être une bonne nouvelle en soi, il soulevait tout de même une certaine organisation : son éducation, sa protection. Après tout, il ne faudrait pas que celui devienne un simple barbare aux muscles hypertrophié et à la cervelle rabougrie.

Comment feras-tu Elenna ? Comment le protègeras-tu ? Ta formation n'est pas terminée, Yürèc est souvent loin de toi pour parfaire son art du combat et moi je demeure ici, je ne peux décemment m'occuper de cet enfant en cette cité plus que douteuse, même si personne n'oserait y toucher ... je me refuse d'éduquer un enfant en ce lieu ... comme je l'ai refusé à ton époque et ce qui m'a forcé à t'abandonner ...

J'enlève ma fille de mes genoux, me lève et va chercher une bouteille derrière le comptoir. Remplaçons ce sang offert par de l'éthanol. Ça désaltère et ça ouvre l'esprit ... comme a dit un vieux sage un jour :

<< L'alcool a été créé pour ouvrir les esprits et rendre les femmes faciles ... >>

Une phrase que jamais je ne nierai de tout mon vivant et je l'inculquerai à toute personne qui se targue de ne jamais toucher à la boisson enivrante. Dont la meilleure à mes yeux : la vodka. Ce liquide est comme moi, une vraie vodka est piquante, forte et l'on en garde le gout longtemps dans la bouche ... Je divague là ... ne nous emportons pas ! Restons sérieux.

J'apprécie cette taverne, car elle regorge d'ancienne bouteilles que je suis évidemment le seul à boire, car plus personne ne passe ici. Dans ces anciennes bouteilles ont peu trouver de tout, absinthe, vodka, liqueur de pomme, du vin et des fûts de bière qui ont surement plus de 10 ans. L'on peut même trouver - mais j'éviterai de le dire à ma fille aujourd'hui, elle a déjà trop bu et elle risque de subir les effets néfastes de l'alcool - des bouteilles de sang qu'on a laissé s'alcooliser avec le temps. En fait ces bouteilles sont nées d'un délire Hostile que je lui raconterai un jour.

Je me verse donc un verre, généreusement, admettons le. Je commence à tranquillement boire le liquide translucide qui se trouve dans ce récipient. J'observe toujours autant ma fille, la laissant réfléchir à mes paroles.
Je l'invite à prendre un autre fauteuil juste à côté de celui où j'étais assis quelques minutes avant, et me rassied. Je lui prends délicatement la main et plonge mon regard dans le sien.

Réfléchis bien ma fille, je ne voudrais pas que tu répètes les erreurs que j'ai pu faire dans mon passé, je veux que cet enfant sache qui il est et qu'il n'ait pas à errer de longues années avant d'être sur de son identité ...
Je souhaite que ce bébé soit heureux dés son premier jour

Tu ne peux imaginer, et je me répète, je le sais. Mais tu ne peux vraiment pas imaginer à quel point je suis content et fier de toi.

Je continue de tenir son regard pendant encore de longues minutes et je finis par vider mon verre et me relève à nouveau pour m'en verser un énième ...

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Il y a 14 ans | Le 25 Apr 2010 16:44:58
Il me repousse avec délicatesse, ne souhaitant finir totalement à sec tel un cadavre entièrement desséché. Je le comprends, y étant allée peut être un peu fort. Il faut dire que ce n'est pas tous les jours qu'il m'offre sa chair et par conséquent mon désir n'en est que trop grand à chaque fois que je la vois d'aussi près. Il me parle d'une voix tout à fait calme tandis qu'il panse ses plaies d'un simple toucher de main, alors que de mon côté je contourne mes lèvres de mon index pour ensuite lécher le sang qui s'y est déposé. Je suis déçue, je dois l'avouer, mais au fond tout à fait compréhensive. Je souris à mon père, étant loin de m'attendre à ce qu'il soulève à nouveau un problème que je ne souhaitais entendre. Je savais que la sécurité du futur nouveau-né serait à l'avenir un possible soucis et que je ne saurais le résoudre toute seule. Mais il semblerait que même mon père soit dénudé de toute idée. Me voilà bien ...

Je n'ai même pas le temps de rétorquer quoi que ce soit que me voilà contrainte de me lever afin de laisser s'en aller mon père. Je ne sais pourquoi ni où il va, mais je ne dis rien étant bien trop occupée à poser clairement dans mon esprit les différentes possibilités de protection infantile. Il y a bien cette forêt où Moriane semblait vouloir m'inviter, ce lieu pour le moins magique que tous nomment communément Eshera, mais je n'ai pas spécialement l'envie de m'éloigner à nouveau de Yürèc sans compter que je me plait assez dans la Cité des Memories où le calme est maître. Seules les araignées s'agitent encore pour tisser leurs toiles, et on ne peut pas dire qu'elles fassent beaucoup de bruit. J'aime assez l'ambiance qui y règne, l'on croirait que tous ont péri et qu'il ne subsiste que des corps sans vie. C'est assez euphorisant quand on y pense, mais je n'irai guère plus loin de peur de trop me dévoiler. L'autre possibilité est que je m'éloigne des champs de batailles pour ainsi me faire quelque peu oublier, mais si je dois admettre que l'on ne m'enterre aussi facilement. Eh oui, quelle modestie ...

En fin de compte, je ne suis guère très avancée malgré mes nombreuses réflexions. Peut être ne devrais-je plus y penser ? Je ne sais. Mon regard se tourne vers mon père qui semble bien occupé derrière le comptoir de la taverne, et un sourire se dessine sur mes lèvres. Toujours afféré auprès de nombreuses bouteilles à ce que je vois. Je commence à comprendre les raisons qui l'ont poussé à m'abandonner dans ce cocon qu'il m'avait tissé n'étant encore qu'une gamine si ce n'est moins. Je détourne le regard de la scène quelques instants et me met à imaginer dans quel état j'aurais bien pu finir s'il s'était mis à m'éduquer. Un petit rire finit par s'échapper de ma bouche, dévoilant totalement la bêtise que cela aurait été. Non, tout bien réfléchi, m'abandonner fut une bonne chose. C'est certainement dit beaucoup trop crument à vos yeux, mais je pense que vous auriez réagi de la même manière si jamais vous vous trouviez à ma place. N'ai-je pas toujours raison dans mes propos ? Quelle modestie, je vous dis.

Ah, voilà enfin mon père qui revient de sa petite escapade de derrière le comptoir. Je me lève de mon fauteuil dans lequel il m'a cordialement demandé de m'asseoir et le suit jusqu'au sien avant que je ne m'aperçoive que ma place n'est plus sur ses genoux mais bien là où j'étais depuis quelques minutes. Je hausse les épaules et m'en retourne m'asseoir dans mon fauteuil quelque peu usé par le temps. Je ne suis guère étonnée, peut être un peu déçue mais je comprends. Il ne faut guère réveiller le désir qui est parvenu à s'atténuer avec le temps, il ne faut point me tenter à nouveau. Un mètre de distance, cela devrait suffire. Je me sens pitoyable tout d'un coup ...

Mon père me prend la main et commence à l'étreindre, plongeant son regard dans le mien. Pas de tentation, il me semblait avoir dit ... Peut-être ne m'a-t-il guère entendu ? Me voilà bien ... J'esquisse un petit sourire quelque peu crispé je l'avoue, mais c'est là pour retenir au mieux mes pulsions quelles qu'elles soient.

« Ne t'en fais pas, père. Je suis une femme honnête avant d'être malhonnête, tu le sais. Cet enfant ne restera dans l'ignorance bien longtemps, je t'en fais la promesse. Concernant mes projets à venir ... »

Je marque une pause. Il est vrai que je n'ai toujours pas trouvé de solution à mon problème et que celui ci se fait de plus en plus enquiquinant. Je me mords l'intérieur de la joue, laissant alors quelques gouttes de sang s'écouler le long de ma paroi buccale. Oui je suis légèrement assaillie par le stress je l'avoue, si ce n'est complètement enfouie. Cela se ressent jusque dans mes doigts de pieds qui ne cessent de s'agiter, donc pourquoi le cacher ?

« Je pense que je ne vais guère changer ma façon d'être. Après tout ... Ne suis-je pas Elenna, la fille du grand et puissant Alkantar ? Je saurais décimer une armée rien que pour voir mon enfant rester en vie. Quant à son éducation, je pense être tout à fait apte à lui apprendre l'art de la verve tandis que Yürèc se chargera de lui apprendre l'art du combat. Ne t'en fais pas pour cela, je sais très bien mener Yürèc à la baguette lorsqu'il le faut. Et là, il le faudra ... Mesure exceptionnelle. »

Je me met à rire, lui adressant un léger clin d'oeil. Peut être va-t-il me prendre pour une folle ... Être si brutale avec son compagnon, cela relève de la folie pure. Enfin bon ... N'est pas fille d'Alkantar qui veut, n'est-ce pas ?

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Il y a 14 ans | Le 02 May 2010 21:03:00
Je reste debout derrière le bar, verre à la main. Cette fois-ci, je me suis servi un verre d'absinthe, un petit sinon je risque de mal terminer le reste de la soirée, tenté d'en reprendre encore et encore. Il faut dire que j'adore le gout de l'absinthe presque autant que celui de la vodka, un alcool qui arrache pour ainsi dire. Liquide vert, fort et légèrement toxique ... tout pour plaire, en somme. Je souris à son clin d'œil, amusé par la façon dont elle a parfois de parler de son futur mari, je pense que Yürèc a du faire un fameux travail sur son orgueil personnel pour se laisser faire auprès d'Elenna avec tant de ferveur. Je ne le vois que très rarement, même jamais, quand on y réfléchit, contester les paroles et actes d'Elenna, mais c'est peut-être pour cela qu'ils sont si bien ensemble, toujours sur la même longueur d'onde, jamais en désaccord, tel est le secret d'une relation sans soucis ... enfin je pense.

Je suis confiant, ma fille saura gérer cet enfant, avec ou sans moi, et même sans Yürèc. Je suis certain que cet enfant est pour elle une bénédiction, ce qu'elle a depuis longtemps, surement, voulu. Elle ne saura décemment arriver à lui faire vivre ce que j’ai pu lui faire endurer.

Je porte le verre à mes lèvres et le vide d’une traite … ça arrache. J’aurai pas du, j’ai le palais déjà bien entamé par les nombreux verres que j’ai bu avant l’arrivée de ma fille, pendant son arrivée, pendant la discussion et maintenant … quel poivrot je fais, on me changera pas. Hahaha ! Je commence à voir trouble, soit dit en passant, je distingue ma fille, mais plus très nettement … mon dieu.
Après tout, ces bouteilles sont là pour ça : pour qu’on les vides. Et y en a un paquet, je le répète, je radote, je sais. Mais la quantité est vraiment impressionnante, à faire pâlir n’importe quel tenancier de bar. Je compte un peu sur mes doigts … un … deux … oh et puis non ! Y en a trop je vous dis.

J’observe mon verre, un petit fond verre qui reste au fond, je trempe mon doigt et racle ce qui reste, un poivrot je vous dis !
D’ailleurs, ça fait quelques temps que ma fille m’observe en train de faire ce petit manège d’alcoolique confirmé. Elle doit bien rire, je suis limite ridicule mais je m’en fous, faut bien couper court a cette ambiance sérieuse, ce n’est pas trop mon genre d’être sérieux si longtemps. Je n’ai plus vraiment grand-chose à lui dire d’ailleurs, il se fait tard, l’alcool m’endort et je ne voudrais pas le soleil point à l’horizon lorsqu’elle souhaitera rentrer. Tas de poussière en perspective … mauvaise idée.

Ma fille !

Oulà … je me fais mal à ma propre tête … calmons nous.

Il va falloir que tu penses à prendre le chemin du retour, dans moins de 3 heures le soleil se lève, je ne voudrais pas t’obliger à rester dormir toute la journée dans une chambre de cette glauque forteresse.
Je ne saurai plus déblatérer sur ce fait, je n’ai pas plus de conseils à t’apporter. Je ne peux que te promettre que je serai toujours là pour t’aider si le besoin se fait sentir.

Je m’approche d’elle.

Remets toutes mes amitiés à Yürèc, je l’aime bien ce petit. Héhé !

Je lui fais un clin d’œil et passe un bras autour de ses épaules, elle s’est levée pendant que j’approchais. Je la guide jusqu’à la porte de la taverne et ouvre la porte. Je commence à marcher dans les longs et sombres couloirs de cette quasi ville. Cela faisait longtemps que je n’avais pas arpenter le Nécropole à une heure aussi avancée dans la nuit et donc connu la cité aussi calme, même les plus insomniaques dorment … il faut dire qu’après leurs occupations logiques respectives et bien ils sont tous un peu fatigué, ce n’est pas de tout repos un harem.
Après quelques minutes, nous arrivons devant cette porte dérobée par laquelle elle était rentrée plus tôt dans la nuit, à défaut de prendre la porte principale, fermée la nuit et très lourde … y a que Kratos, Goldo et moi qui savons l’ouvrir celle là. Saleté de porte, et elle grince en plus. Faudrait huiler tout ça … J’ouvre donc cette porte, elle grince aussi, cette cité est mal tenue … didjoum ! J’irai botter les fesses des esclaves tantôt tiens, ça va me détendre.

Et bien … voilà ma fille, il est temps pour moi de te laisser, pour mieux te retrouver une prochaine fois. Veille bien sur toi, Yürèc et surtout sur ce futur mouflet … Haha !

Je lui dépose un baiser sur le front, comme un gage de protection et une preuve d’affection en même temps. Ah … ma chère et tendre fille … que serai-je sans toi et tes surprises ? Sourire aux lèvres, je la regarde …



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Il y a 13 ans | Le 24 Sep 2010 22:31:47
[ De nombreux mois plus tard ... ]

Je venais tout juste de quitter mon tendre, suite à une longue conversation Ô combien passionnante sur les apparences illusoires bordant notre vie au quotidien, lorsque les premières douleurs pointèrent à l'horizon, rendant alors plus difficile mon avancée à travers les bois qui délimitaient alors la frontière entre notre territoire et celui des mortels. C'était ainsi depuis que nous avions emménagé, respectant alors une longue liste de lois nous interdisant d'attaquer qui que ce soit en terre étrangère entre autres. Et pourtant, Dieu sait comme il m'avait été difficile ce soir-là de me retenir face à un petit être égocentrique au possible qui avait osé penser que je pouvais avoir besoin de lui. Besoin de quelqu'un, moi ? Je ne le pensais pas, jusqu'à ce qu'arrivèrent ce qui semblait être le grand final de plusieurs longs mois de lassitude. Il est vrai que je n'étais que très peu sortie depuis que l'on m'avait attribué ce petit être dans le ventre, me privant de ma vitalité originelle. J'avais relativement changé ces quelques derniers mois, passant ainsi mon temps à errer dans les couloirs du Fünérâriùm. Pour tout vous avouer, que vous ne perdiez aucune miette de toute cette épreuve interminable mais au final enrichissante, je connaissais désormais les moindres recoins de la morgue, de la petite poussière située au coin de la salle du serment – petite saleté que je n'avais omis de nettoyer - jusqu'aux grands murs de pierres sur lesquels il semblait être gravé tout en finesse de petits symboles. Je devais, sans nulle doute, être la plus documentée au sein de notre petite famille sur cet étrange lieu qui recelait de mystères encore irrésolus à ce jour.

Famille ... Comme ce mot peut sonner si étrange lorsque ma plume le joue. Il faut savoir aussi que, malgré ma grande et Ô complexe lignée, je devais probablement être une femme bien seule comparée à d'autres. Pour être tout à fait honnête, il ne me restait qu'Alkantar et Timerlen ; les autres avaient préféré nié mon existence mais cela ne semblait pas me contrarier. Je n'ai jamais été une femme très entourée de toutes les façons, et le bruit que peut faire une aussi grande famille que celle de mon père m'aurait sans doute très rapidement agacée. La solitude est quelque part un moyen de réfléchir et de remettre en question nos actes passés, elle est source de bienfaits comme elle peut être meurtrière si l'on ne parvient plus à la maîtriser. Tout ce que j'avais à faire était de, finalement, m'entourer de la meilleure façon qui soit et suite à cette formidable nouvelle qui peu à peu germait dans mon utérus, je pouvais admettre que mes choix avaient été les bons. Car même si le dicton dit que l'on ne peut choisir qui sera du même sang que nous, à mes yeux la famille est avant tout ceux pour qui l'on accorde de l'intérêt et par dessus tout de l'amour. Oui, ma famille je l'avais avant tout choisie et je n'en étais pas peu fière.

Je finis par parvenir au Funérâriùm, me laissant tomber au sol une fois la porte d'entrée refermée derrière moi. Je n'avais plus de force, qu'elle soit physique ou mentale, suite à mon escapade dans la forêt et ainsi ne pouvais plus tenir sur mes deux jambes fragilisées. Ma vue se brouillait peu à peu, tandis qu'un son de gong ne cessait de résonner dans ma tête me faisant alors perdre quasi conscience. Il était là, juste près de mon corps tremblant ; il avait entendu mes cris de détresse, comme toujours. Ce fut là la seule image que je parvins à distinguer : Howl s'agenouillant près de mon corps, plaquant alors ses deux paumes sur mon ventre désormais bien arrondi.

« ... »

Une drôle de sensation me parcourut comme si je me vidais peu à peu, apaisant alors ces souffrances que je pensais interminables. Comment cela avait-il eu lieu ? Je ne m'en souviens pas, n'y ayant assisté réellement ; seul mon père pourrait peut être vous compter en détail ce qu'il a fait cette nuit-là. Pour seul, mais si incroyable, résultat, mon ventre avait retrouvé une taille plus ou moins acceptable tandis que se tenait un enfant minuscule dans les bras de Howl qui ne cessait de sourire en admirant le nouveau né. Un détail m'avait cependant frappé. En effet, inspectant de ma place les parties génitales de l'enfant, je venais de m'apercevoir de l'absence d'attributs masculins. Cela ne m'affectait aucunement je dois dire, cela était bien mieux ainsi. Après tout, n'avions-nous pas besoin d'une présence féminine de plus dans le Funérâriùm ? Je tendis mon bras vers Howl afin de lui indiquer ma présence, car ce dernier semblait hypnotisé par mon enfant, puis lui adressai un faible sourire néanmoins chaleureux. Et d'une faible voix, je m'exprimai en ces termes justes et mûrement réfléchis :

« Je te présente Amélia, père. Elle sera désormais ta nouvelle élève, si tu acceptes bien entendu. Autrement, je m'occuperais moi-même de son éducation en suivant point par point celle que tu m'as inculquée car je ne pense pas devoir remettre en question la qualité de l'enseignement dont j'ai pu profiter. »

Ce fut là mes dernières paroles cette nuit-là, m'étalant à nouveau sur le sol. Epuisée pour de bon, mais néanmoins heureuse comme jamais je n'avais été. C'était là l'apogée de mon existence, la naissance de ce qui permettrait alors à ma réelle famille de perdurer dans le temps et surtout de s'élargir tout en restant on ne peut plus soudée. Car au final, la famille ce n'est pas qu'une question de sang mais une question d'amour que l'on se porte l'un envers l'autre. Comme quoi, le sang ne fait pas toujours tout. Doux paradoxe pour une vampire.