Une vie, une identité.

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 17 Apr 2010 15:10:11
[font=Arial]I- Une vie éphémère, un destin bouleversé.[/font]

[font=Arial]Le pas léger et mélancolique, je m'éloignais de mon village natal, de nombreux sentiments émergeaient dans mon esprit, un soupçon d'amertume se mêlant à un air apaisant de liberté.
La liberté, cette chose que je convoitais depuis si longtemps était maintenant réelle et pourtant j'avais encore la vague impression de dépendre de ce passé qui restait ancré dans mon esprit que je le désire ou non. Au bout de trois heures de marche intensive, mes jambes étaient usées par tout le chemin parcouru, je m'assis alors au beau milieu d'un forêt.

Un nombre incommensurable d'arbres m'entouraient. Mes sens étaient mis en éveil par ces explosions de couleurs et ces senteurs me faisant frémir jusqu'au bout des narines. Aucun bruit ne brisait l'atmosphère apaisante de cette forêt, comme une étoile filante dans le ciel, ma tête était le lieu privilégié de nombreuses pensées furtives.

Ma mémoire replongea au fin fond de mon passé. Un évènement funeste revenait en boucle : mon frère se faisant égorger sous mes yeux alors que je l'on était que des enfants.

Nos géniteurs nous ayant abandonnés, il était mon unique attache, le fait d'entendre ses cris d'une violence inouïe, de voir son corps mutilé, de lire la détresse dans son regard me paralysait totalement, c'est la peur au ventre que j'avais fis face à l'assassin de ma chaire et ses quatre acolytes placés un peu plus en retrais. Une fois assez proche, d'un geste désespéré, je lui plantai un coup de poignard dans le cœur. Les quatre autres mécréants se jetèrent sur moi, et je perdis connaissance.

Je reprenais mes esprit dans un lit blanc nappé de tâches rougeâtre que j'identifiais comme mon propre sang, une personne s'avança près de moi, je tentais de percevoir en détail les contours de son visage: c'était un homme des cheveux mi long, plutôt châtain clair et assez souriant, il me dit calmement :


tu es faible, écoutes moi seulement, je m'appelle Hira fils de Kirua j'ai trouvé lâche que quatre personnes se battent contre toi, j'en ai blessé un et les autres se sont enfuis, je te laisserai repartir quand tes plaies seront totalement cicatrisées, pour l'instant il faut que tu reposes.

J'exécutai ses paroles, et fermais les yeux tout en repensant à cette valeureuse personne qui m'avait sauvé la vie et à qui je devais une fière chandelle.[/font]

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 20 Apr 2010 12:33:51
[font=Trebuchet Ms]II- Spleen et idéal.

Le passé était maintenant derrière moi, cependant je n'oubliais pas mon frère défunt, j'y pensais même très souvent. Je m'imaginais que là-haut il veillait sur moi, et étrangement, cette pensée me donnait énormément de courage. Pendant trois jours j'étais cloué au lit de ce cher Hira avec qui je m'étais lié d'amitié, pendant ma convalescence j'avais appris à connaître cette personne avec une âme hospitalière et une gentillesse à toute épreuve, ses qualités qui faisaient d'Hira un être exceptionnel. Il me parla un peu lui, il était originaire d'une grande lignée de combattants reconnus et admirés dans le monde entier. On lui avait appris énormément de techniques de la plus simple à la plus complexe, il avait du énormément souffrir pour en arriver là. Je n'écoutais plus simplement ces paroles je les absorbais, m'en imprégnait tel un parfum nous embaumant l'esprit. J'avais l'intention de demander à Hira de devenir son disciple, mais comment allait il le prendre ? Je patientais en essayant de trouver le bon moment pour effectuer cette demande. Quand Hira eut fini je lui exposais mon idée, je l'observais attentivement il était complétement figé puis après une bonne trentaine de secondes, il esquissa un sourire et me répondis calmement:


Si tu veux que je t'apprenne ce que je sais, il faudra que tu sois patient et très attentif penses tu remplir ces critères là ?.

Je le regardais heureux comme tout et lui dit:

Je serai à la hauteur de votre enseignement Hira je vous en fait le serment.

Quelques jours plus tard j'étais remis sur pieds, et je commençais avec acharnement l'entrainement intensif quotidien d'Hira, avec dans l'espoir secret de devenir un jour ce qu'il est. Plus les jours avançaient, plus je travaillais mon physique et mon mental, les changements étaient fulgurants mon corps avait une physionomie totalement bouleversée: mes muscles avaient quasiment doublés en taille et j'étais devenu plus agile. Progressivement je me demandais de quoi allait être formée ma destinée, mais comme disait Hira il ne faut jamais précipiter les choses, il faut vivre les instants présents, sans négliger le passé et en ayant un œil sur le futur.
[/font]

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 24 Apr 2010 15:00:51
[font=Trebuchet Ms]III-Une étrange force maléfique

Cela faisait maintenant plusieurs années que je suivais les cours de maitre Hira. J'étais devenu sage et mature. Mes pensées et ma vision sur ce monde avaient complètement changées. Je me rappelais sans cesse la chance que j'eus au moment de la mort tragique de mon frère d'être défendu par Hira, cet être qui avait fait preuve d'une grande amitié, et avait aussi été comme un second frère pour moi. Il m'aida à remonter et à faire cicatriser mes blessures tout autant morales que physiques. Mon désespoir et la générosité de Hira me firent fermer les yeux sur cette réalité et contribuèrent à altérer mon esprit, je me croyais dans un monde où l'honnêteté et la gentillesse était les principaux commandements, mais en observant le monde de mes petits yeux je me rendis compte que je m'étais complètement voilé la face. La criminalité, la violence touchaient la société, et moi au lieux d'être bouleversé comme la plupart des gens, je ressentais une étrange attirance. Les jours passaient et se ressemblaient, le sang qui coulait dans mon corps était de plus en plus malsain comme si j'étais réellement devenu quelqu'un d'autre ou peut être étais-je redevenu moi même. Je ne savais plus du tout qui j'étais, je me trouvais comme sous l'emprise d'une marque maléfique qui contrôlait la totalité de mes organes vitales. Je me questionnais de plus en plus, et je pris la décision d'aller en parler à Hira.

Mon maitre entra dans une rage incontrôlable quand je lui en fis la confession :


Je t'ai toujours appris la notion du bien, et toi tu me racontes qu'une force maléfique émerge dans ton corps ? Ce n'est pas dans ton corps qu'elle est présente, c'est ton esprit qui a crée de toute pièce cette marque du mal, je te demanderai de quitter ma maison au plus vite. 

J'étais complétement décontenancé par les paroles de Hira, j'exécutais ses dires calmement les larmes aux yeux, et quittais l'endroit avec mon petit sac. J'étais maintenant voué à moi même, seul face à ma destinée, sans aucun sous sur moi, je m'assis au coins d'une rue sombre et m'endormis malgré mes tourments.
[/font]

Membre supprimé
Il y a 14 ans | Le 01 May 2010 19:34:27
[font=Trebuchet Ms]IV-Une vie marginale.

cette première nuit marquait le début de ma solitude ou de ma liberté selon les divers points de vue, étant plutôt de caractère optimiste je ne m’inquiétais pas trop de la situation, je démarrais ma journée avec un petit entrainement matinal: je décidais d'aller courir pendant quelques heures puis faire quelques étirements. Dans l’après midi j'allais visiter plus en détail la ville où j’avais trouvé le sommeil la veille. A ma grande stupéfaction, il y avait un faible nombre de magasins, tous étaient désertés comme si il y avait eu une épidémie qui avait forcé toute la population à partir. Le silence de cette ville me glaçait le sang je marchais au milieu des allées sans croiser personne. J’arrivais au centre du village, une  auberge, aux murs extérieurs délabrés me faisait face, je pénétrais calmement à l’intérieur, tout était sans dessus dessous : des éclats de vers sur le sol, des tables renversées, des chaises cassées.

D’une voix machinale comme pour être sûr que personne n’occupait l’auberge je dis d’une voix forte:


Il y a quelqu’un ?.

Comme je l’imaginais personne ne répondit. A l’arrière plan de la pièce se trouvait un comptoir avec quelques tabourets encore debout. Derrière cet immense comptoir, restait accroché quelques bouts de verres qui devaient anciennement former une immense glace mettant en relief l'intérieur de l'auberge, qui a vu d'œil semblait petit. Je me glissais délicatement derrière le comptoir, je m’agenouillais et regardais; il y avait des petites étagères avec un nombre important de bouteilles qui semblaient vides. En enlevant petit à petit toutes les bouteilles, j’avais la chance de tomber sur une bouteille encore pleine, je la regardais en détail cette bouteille était noire avec une petite étiquette où il y avait inscrit ''Jack Daniel’s, Jennessee Whiskey''.

Je m’assis sur un des tabourets restant et descendis un petit quart de la bouteille puis j’entendis une voix dans mon dos:


Que foutez vous là ?.

Je me retournais brusquement l’homme qui me faisait face était d’une grande taille, avec des biceps développés. Il arborait une grande cape noire et me regardait avec l’air extrêmement méprisant de ces yeux sombres. Ce regard m'avait tétanisé, mon cœur battait à la chamade et je ne savais plus quoi répondre . Nous nous observèrent un long moment sans se dire un mot.
[/font]

Membre supprimé
Il y a 13 ans | Le 31 Jul 2010 12:21:32
[font=Trebuchet Ms]V-Un inconnu.

Après ce long moment d'observation, je me décidai à ouvrir la bouche, je lui dis que j'avais dormi dans cette ville, que le lendemain j'avais décidé d'en arpenter toutes les rues et qu'à ma grande stupéfaction, toutes étaient désertes. Je lui expliquai que j'avais pénétré dans le bar en espérant trouver quelqu'un, mais que je m'étais vite rendu compte de l'état pitoyable de celui-ci. Je continuai à regarder l'homme qui ne disait mot et l'interpellai :


Comment se fait il qu'il n'y ai plus personne dans cette ville, que le bar ait été mis à feu et à sang ? .

Cet homme laconique qui était resté fixe jusqu'à présent, commença à se décaler sur le coté et me dit calmement:

La ville a été ravagée par des bandits de grands chemins et aucun des habitants n'a osé revenir.

Interloqué je continuais à écouter ce que me disais l'homme:

Ils ont terrorisé toute la population, ils en ont tué plus de la moitié, et ont dérobé tout ce qu'il y avait à prendre.

Dés qu'il eut terminé, la question qui m'envahissait l'esprit depuis quelques minutes lui fut posée:

Mais comment se fait il que vous soyez encore là, vous, puisque selon vous aucun des habitants n'a osé revenir .

L'homme me regarda avec un sourire en coin :

Je suis venu voir l'état général de la ville et voir aussi à quoi ressemblait mon chez moi, sans grande surprise tout a été saccagé, et ils ont pillé tous les biens de valeur, comme dans chaque foyers d'ailleurs.

Je fus étonné par sa réaction et lui demandai ce qu'il allait faire maintenant, il me répondit qu'il allait essayer de retrouver ces bandits avec une partie de la population révoltée par ce spectacle pitoyable et désastreux . Je me proposai de me joindre à lui dans le but secret et égoïste de faire progresser mes techniques de combats et me reconstruire pour redevenir quelqu'un, il me répondit assez spontanément que je ne serai pas de trop. Sa spontanéité m'étonna, j'étais un inconnu, seul dans un bar saccagé par des bandits.. Comme si cet homme n'avais jamais douté de mon identité et ne se méfiais nullement de moi.. Mais cela m'était égal après tout. Je sortais alors du bar, le cœur léger, accompagnant cet homme dont je ne connaissais rien vers l'inconnu.
[/font]


Membre supprimé
Il y a 13 ans | Le 12 Aug 2010 17:05:37
[font=Trebuchet Ms]VI-Un long périple plein de surprises

Pas à pas je suivais cet étrange individu, des petites gouttes de sueurs dégoulinaient sur mon front qui au fil du temps devenait de plus en plus luisant. Je regardais l’habitant qui lui à ma grande surprise n’avait pas l’air fatigué, il dégageait une impression de puissance extérieure mais aussi intérieure, il restait complètement impassible, il avait le regard fixé vers l’horizon, ce qui lui donnait un air très sérieux et déterminé. Cela faisait maintenant presque quatre heures que l’on marchait, mes jambes étaient lourdes et un point de coté commençait à se faire ressentir, je ne risquais de pas tenir très longtemps. Cependant en continuant d’observer mon compagnon de voyage que je suivais depuis le début, je remarquais progressivement que quelques petits sourires émanaient de son visage. Je me demandais ce que ce changement d’attitude pouvait signifier, j’essayais de me persuader que c’était certainement la fin de notre long périple, je n’arrivais quasiment plus à marcher et il me fallait puiser dans mes ultimes ressources pour pouvoir continuer à avancer. Quelques minutes plus tard, mon compagnon se retourna vers moi et me dit avec un large sourire que nous étions bientôt arrivés à destination. La seule chose qui put me traverser l’esprit à ce moment était quelle était la signification de bientôt pour cet homme.
En effet quelques minutes de marche plus tard nous arrivâmes proche d’une bâtisse toute en bois, nous pouvions voir que l’habitat n’était pas vide, nous nous avançâmes jusqu’à la porte. Mon compagnon de voyage frappa trois coups à la porte et nous pénétrâmes à l’intérieur. Mon guide me présenta les personnes se trouvant dans l’habitacle en me disant qu’ils étaient tous les quatre des habitants révoltés. La nuit était déjà tombée depuis deux heures, je trouvai bon d’aller me reposer. Le lendemain matin, je me réveillai tardivement, mais en voulant lever mes mains pour bailler comme habituellement, je sentis une étrange force qui retenait mes poignet prisonniers aux barreaux du lit, je me retrouvai écartelé au lit prisonnier, mes mains accrochées chacune d’elles par des menottes. Mon compagnon de voyage et ses acolytes regardaient tous ensemble avec un sourire le spectacle pitoyable que je leur offrais en essayant de me débattre.
[/font]

Membre supprimé
Il y a 13 ans | Le 30 Aug 2010 12:08:06
[font=Trebuchet Ms]VII- Un terrible dilemme

Ces prétendus villageois étaient en faites, les bandits qui avaient rasés la ville de la carte. Comment n'avais je pas réussi à discerner cette cruauté et l'extrême violence provenant de leurs âmes ? Pourquoi avais je décidé de suivre cet homme dont je ne connaissais rien ? J'étais certainement devenu trop innocent pour ressentir de la méfiance envers qui que ce soit. En suivant cet homme j'avais renié mes racines et toute cette douleur que j'avais pu ressentir envers la race humaine. Mais que m'était il arrivé ?. Le fait d'être parti de la bâtisse où résidait ma seule famille; mon ancien maitre Hira, m'avais tellement fait de mal que ça, que j'en était devenu aussi fébrile et manipulable ? En avais je perdu toute notion de réalité ? Non... Non .. je me persuadais que cela n'étais pas cas. Je me débattais comme un fou furieux devant ces bandits qui avaient mis la vile à feu et à sang. Ils se moquaient de moi, car ils savaient pertinemment comme moi que je n'arriverai jamais à briser les menottes. Une incroyable douleur au poignets me fit arrêter le pitoyable spectacle que j'avais offert à ces scélérats. Je n'osais même pas regarder l'état de mes poignets, je préférais leur faire face aux quatre individus et leur montrer que j'avais encore assez de détermination pour leur résister. Celui qui m'avait fait venir jusqu'ici m'interpella calmement:


Arrêtes de te débattre cela ne sert à rien, ou simplement à perdre l'usage de tes mains.

Quelques ricanements se firent entendre puis il reprit.

Sais tu pourquoi j'ai osé t'emmener ici ?.

Je le regardais interloqué par sa question, c'est vrai que je ne m'étais jamais demandé pourquoi l'on m'avait fait venir ici.. Je lui répondais avec une naïveté affligeante:

Non, je ne sais pas du tout.

L'homme me regarda avec un sourire narquois :

Eh bien tu risques de nous être utile pour la prochaine ville que l'on va piller.

Je le regardais avec insistance, et d'un ton révolté je lui dis :

Ah ouai vous croyez ça jamais je n'aiderai des personnes comme vous, vous entendez jamais !

En finissant ma phrase je crachai à la figure de mon interlocuteur, il m'empoigna violemment au niveau du coup, et me dit enragé :


De toute manière tu n'as pas le choix sinon on t'entaille le corps, jusqu'à que tu te vide totalement de ton sang ! ...

C'est sur cette derrière phrase que ces scélérats quittèrent tour à tour la pièce, pour me laisser dans une extrême solitude à ruminer ma naïveté [...]
[/font]