Quelques lunes sont déjà passées depuis que je suis arrivée.
Les nuits se succèdent sans même me laisser une étrange saveur dans la bouche.
Les Etoiles, chaque nuit me font office d’un étonnant balai, changeant de place aux grès de ce que je peux leur apporter.

C’est bien trop calme, et cela est pour me déplaire, aucunes âmes qui ne croise mon chemin, les paroles s’écrasent alors ainsi dans les tréfonds de la mémoire.
Pour ne laisser place qu’à une éphémère image de ce que ceci aurait été si …

Les Gens se terrent dans les auberges ayant peur pour leur vie.
Cela me fait rire, aussi l’écho de celui-ci semble affronter les monts avoisinants.

Depuis que mes pas ont foulé cette Terre, bien des choses ont su se dévoiler.
J’ai même croisé un soigneur assaillant, il est étrange parfois de voir l’autre face de ce qui saute aux yeux.
Il m’a occis avec hargne et détermination.
Il m’a offert la mort. Un don que nul ne semble vouloir apprivoiser.
C’est tant dommage.
Ils ne savent donc point ce que la faucheuse peut apporter ?

Ma soif de savoir m’a sommé de lui envoyer missive, juste pour connaitre son ressenti.
Sa réponse je me l’avoue m’a parue fort paradoxale. Aussi, je ne me suis guère privée pour lui répondre.
Quelques inanités, encore une fois. Mais au moins, j’ai croisé un délicieux bourreau.
Il m’a fait don du soin aussi.
Il n’y a guère à dire, quelque chose ne tourne point rond.

Sans doutes faudra t il que je m’y fasse.

Une nuit encore s’est écoulée. En partie sous les Etoiles. S’endormir en écoutant l’ode du vent, et le ressentir frôlant mon visage n’est point désagréable. Si encore, je peux fermer les yeux sous la bienveillance des Etoiles, alors que demander d’autres ?

Le chasseur rôde, et ses pas font vibrer la terre.
C’est un risque qui vaut la peine d’être vécu.
Ainsi, le ressentir et deviner ses intentions dans un rêve qui ne veut plus vous faire quitter l’irréalité.
Plus aucune connexion, juste se laisser emporter par l’ampleur de l’utopie. Aucunes réactions.
Seulement s’ouvrir au trépas imminent.
Percevoir mystérieusement la violence du coup qui s’en vient.
Puis partir l’espace d’un battement de cils.

Revenir ensuite, et là, c’est la réalité qui arrive à se frayer un passage dans la conscience. Contempler sa bourse qui de vide est vêtu.

C’est un soupir qui s’évade de ma bouche.
Mais celui-ci ne peut trahir le mécontentement, car ce n’est point le désœuvrement qui s’agite ici.

C’est uniquement le fait que de savoir qu’il y a de ceux qui semble impressionné par le fait de rencontrer quelqu’un somnolant sous les Etoiles. Et que d’un mouvement compulsif, ils ne peuvent se contenir.

Je dois être effrayante ainsi endormie …

La lâcheté, sait-il seulement qu’il ne fait que pâle figure en agissant de la sorte ?
Qu’il vienne seulement et qu’il me montre ce qui bout en lui.
Qu’il hurle sa haine, qu’il se serve de sa puissance et que son heurt éclate au clair de lune.

Moi, je m’en nourris.