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[font=book antiqua] Un nuit noire plongeait les Terres Argentées dans l'obscurité.
La lune cachée derrière les nuages brillait pourtant de mille feu, un évènement important allait arriver.
Pasiphaë, ma mère, avec son ventre rond, était allongée sur une somptueuse couche, tenant fermement la main de mon père.
Elle allait enfanter.

Je donnais des coups, enfermée dans ma prison dorée, enfin, dans le liquide amniotique qui me tenait en vie.
Or une autre vie m'attendait et les coups révélaient mon empressement à découvrir le monde dans lequel maman brillait.
Je ressentais l'amour autour de moi, mais aussi la douleur. Maman souffrait par ma faute. Maman était couverte de sueur, par ma faute
Parce que j'étais trop entêtée pour prendre patience et attendre le moment propice pour saluer le monde.

J'entendais mon père encourager maman, et maman lui répondre un peu violemment.
Je lui en voulais de s'emporter ainsi avec mon papa, puisque toute cette scène était de ma faute, mais à ce moment là... je ne savais pas encore ce qu'il était. Papa.

Dans ma prison dorée je vivais ce moment comme un rêve.
Ma curiosité éveillait mon état somnolant. Puis l'énergie volé à ma maman, je m'en servais à cet instant, quand la lune fit son apparition.
Il était temps.


Maman avait commencé le travail. Je la sentais me rejeter de son corps.
Son corps se contractait me laissant de moins en moins de place. Au début je voulais encore profiter de sa vie, malgré mon besoin de découvrir le monde.
Mais au moment de perdre les choses que l'on aime, on réalise finalement que ce serait trop dur de s'en séparer.

Hélas les choses se passèrent vite. Enfin tout est relatif. Les deux heures qui furent consacrées à ma libération n'étaient rien comparé aux neuf mois de ma création.

Quelqu'un avait brisé le seul lien physique qui me liait à maman. Laissant une marque sur mon corps, au milieu de mon ventre.

Mes premières secondes en tant qu'être à part entière furent horrible. Une pression m'alourdit et le poids de la vie m'étouffait.
Puis je sentis papa me frapper. Mais pourquoi?
Instinctivement je remplis mes poumons de l'air qui m'entourait et émis un cri. Mon premier cri.. d'autres suivirent encore.

Libération. Enfin. Un moment je cru que la vie me serait insupportable.
On me déposait sur le corps de maman. Pauvre maman. Et malgré la fatigue, elle trouvait la force de me parler.
Comme ce fut bizarre d'entendre sa voix qui me chuchotait des mots qui m'étaient encore inconnus.
Sa peau douce, j'aimais déjà ce contact.

Puis on me séparait de nouveau à elle.
Deux mains d'homme se saisirent de mon corps fragile et m'emmenèrent au loin.
Papa me nettoyait du sang de maman.

Quand je fus propre je découvris le monde d'une autre manière. J'ouvris les yeux.
Lumière.
Amour.
Je vis papa, qui souriait, et les images qui se déplaçaient à côté.
Je vis maman qui dormait.
Je voyais.

Et je vis.. le sang.
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