Rencontre Improbable

Gilmambor Saeculia Gulr
Legio Ombrae


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Il y a 14 ans | Le 21 Mar 2010 20:05:17
Cette histoire commence dans un monde totalement original. Un monde qui fonctionne sur un fonctionnement que l’on pourrait dire parallèle aux terres d’argent, si ce n’est que le temps s’écoulait selon un système différent. Nebullia. Ce monde qui fut jadis dévasté, ravagé par les pires maladies et les pires guerres. Et qui se présentait aujourd’hui sous la forme d’un paradis terrestre. Les prairies y étaient verdoyantes, les forêts luxuriantes. L’air y était pur, et l’on aimait y faire de longues promenades, se laissant aller au rythme de l’eau coulant dans les ruisseaux. Et dans ce monde, il n’y avait qu’une ville, qui portait le même nom que le monde, Nebullia. La place forte de la Legio Ombrae. Cette cité dépassait les lois physiques les plus folles. Des gerbes d’eau s’élevaient en l’air pour retomber quelques mètres plus loin, formant un portail d’eau. Des constructions toutes plus originales que les autres se succédait. Puis, on arrivait au centre de la ville. Donjeo.

Il n’y avait là point d’extravagance. Le palais des Gulr dominait l’ensemble, de plusieurs dizaines de mètres. Une construction toute de marbre blanc, représentant la pureté des Hommes qui savent. Pour le moment, ce palais était occupé par Elessar, le Censor, qui remplissait les fonctions exécutives en attendant le retour du dernier Gulr, Moach, lequel était entré dans un sommeil réparateur nécessaire à assurer son immortalité. Et le Censor, ce matin-là, était las. Certes, les choses apparaissaient pour le mieux : le nombre de disciples du Keya augmentait peu à peu. Mais quelque chose n’allait pas. Elessar lui-même n’aurait su expliquer la raison de ce sentiment de frustration, ce brouillard qui semblait s’installer au sein même de son âme.

Il secoua soudain la tête. Allons, lui, le Censor, n’allait pas se laisser abattre si facilement ! Quel sentiment, si irrésistible fût-il, pouvait le mettre à terre ? C’est ainsi qu’il se remotiva, et abandonnant là pour l’instant ses doutes, sorti dans la fraîcheur des rues de Nebullia. Jetant un œil alors à l’énorme double horloge qui était accrochée sur les murs mêmes du Palais des Gulr, il vit qu’en Eden, on commençait à peine la soirée. Et, bien sûr, il y aurait là gens de lettre, avec qui Elessar aimait s’entretenir. Ces derniers se faisaient de plus en plus rares, mais de nouveaux venaient prendre la relève des disparus.

C’est ainsi qu’il se téléporta à Biceps, dans cette ville où la débauche et le vice régnaient en maîtres. La ville était tombée sous le joug des guildes d’assassins. Ici, Métempsycoses, Hôstiles et nombre d’autres encore faisaient régner la loi du sang. Mais pour quiconque était bon connaisseur des lieux, il se trouvait, au milieu des combats sanglants et des batailles, un petit havre de paix, une simple taverne, où se donnaient maintenant rendez-vous les gens de lettre. Essayant alors de se mouvoir dans les rues sans susciter l’attention de guerriers ou mages qui ne seraient que trop désireux de pouvoir exhiber sa tête tranchée, Elessar se dirigea vers la taverne, laquelle éclairait faiblement la rue de par la lumière des torches brûlant à l’intérieur, et qui déversaient sur les pavés du dehors une lumière pâle à travers les carreaux crasseux des fenêtres.

Poussant la porte, Elessar entra dans la taverne. Il n’y avait, pour l’heure, qu’un couple bavardant paisiblement, au centre de la pièce. Saluant le tavernier, qui d’un air nonchalant observait la porte d’entrée, il alla s’installer comme à l’accoutumée : dans le coin droit de la salle, dans un fauteuil. Là, il allumait sa pipe, et, tirant à pleines bouffées, attendait que les choses passent.


Leawë
Métempsycose


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Il y a 14 ans | Le 21 Mar 2010 21:19:55
La jeune femme était couverte de sang, de la tête jusqu’aux pieds. Une journée enivrante et ensoleillée laissait peu à peu sa place au couchant. Elle n’avait guère passé que quelques minutes en compagnie de ses frères Métempsycoses et n’avait en l’instant aucune envie de rejoindre la grande forteresse. Elle se mit en marche en direction de Bicep’s City, ville de tous les vices, sans aucun but défini. Elle prit son temps et n’espérait rejoindre la cité qu’à une heure tardive, la population n’est la plus intéressante qu’à la lueur des torches les moins enflammées. Elle s’arrêta au bord d’un lac et fit une toilette revigorante, tachant le doux reflet de la lune d’un teint rougeâtre et dévalorisant. Seuls des voyageurs curieux vinrent déranger son seul moment de douce solitude. Ils ne valaient pas la peine de se souiller à nouveau et furent ignorés, à croire que ces gens n’avaient jamais vu de femme dans son plus simple appareil.

Elle avait tué un Roi aujourd’hui, il voyageait vite et n’était entouré que d’une vingtaine de soldats. Si vous voyagez dans la peur de l’inconnu, voyagez vite mais soyez prévoyant et retenez une garde conséquente. Accessoirement ne soyez pas ignare dans l’art de la mort. Donnez la, ne faîtes pas que l’ordonner. Le Roi et sont escorte ne furent pas aisément traçables, mais la chance fit son apparition alors que le soleil était à son Zénith. Le sol se faisait tel un messager et tremblait lors du passage du convoi. Ignares et inconscients. Quel Roi peut ainsi mettre sa vie en péril ? Quel homme peut avoir une telle folie ? Le Roi de Taëlyn. Cet être répugnant et imbécile. Elle profita d’un arrêt de convoi pour s’approcher à pas de loups. Les gardes furent assez idiots pour déposer leurs armes à terre, quelle aubaine !
Aucun ne s’en rendit compte, les coups qu’ils recevaient étaient trop rapides, trop forts, trop soudains pour qu’ils aient l’espoir de riposter. La jeune femme les tuait instantanément, sans une erreur, avec une précision hors norme. Elle fit le tour du carrosse sans encombre, enjambant chaque corps avec un sourire. Elle finit par ouvrir l’une des portes et trouva le Roi sans connaissance. Elle le sortit doucement puis l’attacha à la première des roues, de manière à ce que sa nuque soit brisée au premier mouvement d’un cheval. Lorsqu’il se réveilla il était livide et regarda autour de lui : ses soldats formaient une allée de cadavres ensanglantés et pétrifiés. Il ne remarqua pas l’ombre qui s’approcha doucement de lui, mais il senti une vive douleur dans l’épaule puis son regard se figea, terrifié et stupéfait, lorsque la roue tourna soudainement et écrasa violemment sa tête sur le sol. Elle était fière. Aucun être humain ne lui résistait, pas même un magicien. La race humaine n’avait pas le droit de profiter du cadeau que les Dieux lui avaient offert.

Elle se remit en marche alors que de majestueux nuages se formaient autour de l’astre lunaire. Elle traversa Djin City d’un pas calme et assuré, transformant chaque obstacle en amas de chair. Elle arriva aux portes de Bicep’s alors que les gardes entamaient la procédure de fermeture. Le contretemps ne fût pas long et elle s’enfonça dans les sombres ruelles de la ville. Elle avait revêtit une longue cape, ornée d’un capuchon qui ombrageait son visage, ne permettant de le voir. Elle erra longtemps sans envie précise, puis elle se souvint être entrée dans une taverne il y avait de cela plusieurs lunes. Les conversations les plus intéressantes y étaient agréables à l’écoute et la Rosyë y était savoureuse.

Elle changea de cap et se dirigea vers le sud de la ville. Elle ne cessa de tourner, à gauche ou à droite à la recherche de cet endroit si fameux. Elle le reconnu à la crasse des carreaux qui ne laissait filtrer qu’un mince rayon lumineux. Elle y entra doucement, adressa un signe de tête au tenancier qui acquiesça sans mot dire. Elle parcourut ensuite l’endroit d’un œil suspicieux. Son regard se porta vers un homme discret qui de l’endroit où il était avait une vision globale de l’endroit. De sa bouche sortait un filet de fumée et sa main portait à sa bouche de façon régulière une pipe incrustée d’étranges inscriptions. Elle paya le tavernier et s’empara du verre qu’il lui tendait avant de s’installer dans le coin opposé de l’observateur inconnu. Elle leva son verre dans sa direction puis le porta à ses lèvres tout en fixant son vis-à-vis.

Gilmambor Saeculia Gulr
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Il y a 14 ans | Le 22 Mar 2010 18:46:45
L’érudit n’était pas assis depuis plus de dix minutes que la porte s’ouvra de nouveau, dans un grincement à peine inaudible, tant elle était huilée, pour un établissement du genre. L’auberge, sous son aspect extérieur crasseux, était très bien entretenue : les vitres mal lavées n’étaient destinées qu’à éloigner les badauds et mécréants de la pire espèce, qui pullulaient dans ces quartiers mal famés de Biceps. La rixe était courante en ces lieux, les plus misérables avaient construit des castes d’assassins, sorte d’idéologie marxiste où tout le monde était sur le même pied et se partageait équitablement les revenus des larcins, viols et meurtres. La pédophilie et la consanguinité avaient, depuis quelques mois, envahi la ville : on croisait maintenant des êtres qui rejoignaient davantage la condition de mutant plutôt que d’humain. Les créatures les plus immondes et les plus atroces, possédant ainsi des peaux bleuâtres, des membres en trop ou en moins, faisaient maintenant leur loi en ces lieux.

Mais revenons-en à l’auberge, et à cette porte qui, lentement, s’ouvra. Elle laissa passage à un être encapuchonné. A première vue, on aurait pu croire que c’était là une de ces ignobles bêtes dont nous parlions précisément. Mais il fallait être ensuite aveugle ou stupide pour ne pas deviner, sous la démarche à la fois gracieuse et sûre, les gestes d’une dame, qui devait être fort habile dans l’art de la guerre. De plus, le geste qu’elle adressa au tavernier qui acquiesçait toujours de cet air morne assura Elessar que la femme était au moins habituée des lieux. Elle alla se placer en face du Censor, et, tout en le fixant, du moins c’est ce qu’on pouvait imaginer à travers l’ombre que jetait au visage sa capuche, commença à boire un verre.

Elessar finit de tirer sur sa pipe. Le tabac lui procurait toujours cette sensation enivrante de douceur et de calme. Il aimait méditer en fumant, prétextant là que c’était un moyen d’accéder rapidement à la quiétude de l’être, et ainsi de tirer le meilleur parti de ses méditations. Il ôta sa cape, laissant apparaître une longue tunique blanche, d’une excellente qualité, frappé du blason de la Legio Ombrae : l’aigle surmontant l’adage ombral : Quae Keya protego Ombrae. Il portait également une ceinture qui laissait pendre un curieux bâton d’argent, long d’une trentaine de centimètres. Puis, il se leva, et s’approcha de Leawë, lui disant ces mots :


« Pardonnez mon audace, mais auriez-vous la bonté de boire un verre avec moi ? Ce faisant nous pourrions palabrer. Car à toute évidence, vous êtes la mieux placée ici pour remplir cette tâche, l’aubergiste est de compagnie peu agréable, et ce couple, là-bas, n’a, je pense, guère besoin de ma bénédiction. Mais ne voyez pas en ces termes une offense à votre personne, et permettez-moi de me saluer, Elessar, Censor de la Legio Ombrae. »

Tout en prêchant ses mots, le Censor s’était rapproché de la table, et souriait à celle qu’il ne connaissait pas encore.


Leawë
Métempsycose


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Il y a 14 ans | Le 23 Mar 2010 18:03:29
Elle croisait fréquemment son regard, elle le sentait curieux et intéressé. Désireux d’avoir de la compagnie. Il fumait longuement et semblait être dans une longue méditation. L’ombre projetée sur son visage par le capuchon cachait une expression amusée. Il n’était pas surprenant de le voir s’interroger sur ses origines. Un jeune couple se tenait là, l’amour avait fait son office. Seulement ils ne suscitaient aucun intérêt et provoquaient un certain ennui. Elle prit donc le temps de méditer tout en sirotant son verre. Elle pensait à la décadence et à la débauche qui régnaient dans la cité. Elle se demandait comment le tavernier s’y prenait pour tenir à l’écart ces êtres dépravés et indignes de la liberté qui leur était accordée hors de son foyer.

Elle en était là de ses réflexions lorsqu’ un mouvement la força à sortir de ses pensées. L’homme qui se trouvait à l’opposé de la pièce s’était levé, laissant glisser sa cape sur son fauteuil et découvrant l’emblème de son ordre. Un aigle y surmontait une inscription en ancien langage. Sa tunique était d’un blanc si limpide qu’il rappelait la pureté de l’âme à sa naissance. Son visage était sûr, déterminé et reflétait une certaine douceur. Sa démarche reflétait sa confiance en lui. Il s’approcha d’elle puis lui adressa quelques mots. Il résumait l’ambiance qui régnait dans la taverne et lui proposait de partager ce moment de calme autour d’un verre. Il se présentait sous le nom d’Elessar et son titre de Censor devait revenir à celui de Guide.

Elle l’écouta attentivement, puis, lorsqu’il eût fini elle découvrit lentement son visage et posa sur lui un regard intense. Elle était aussi intriguée que lui et n’avait pas grand intérêt à refuser sa compagnie. Cet homme n’était pas déplaisant dans ses manières et pourrait être une occasion pour passer le temps. Elle lui répondit simplement :


« Je me nomme Leawë. Je suis membre de la majestueuse caste Métempsycose et suis flattée de l’intérêt que vous me portez. Prenez donc place dans un fauteuil, vous y serez mieux que sur vos jambes. »

Elle lui désignait le fauteuil qui se situait en face d’elle, l’invitant ainsi à ouvrir la conversation.

Gilmambor Saeculia Gulr
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Il y a 14 ans | Le 24 Mar 2010 19:17:32
« Je me nomme Leawë. Je suis membre de la majestueuse caste Métempsycose et suis flattée de l’intérêt que vous me portez. Prenez donc place dans un fauteuil, vous y serez mieux que sur vos jambes.»

La phrase avait été prononcée comme une bénédiction. Elessar s’assit donc en face de la jeune femme qui disait se nommer Leawë. Le Censor ne la connaissait pas. Oh, certes, il savait que la farouche guerrière était aussi une excellente conteuse, ce qui lui avait valu d’être publiée par l’imprimeur, lors du récent concours. Mais, plus que son identité, c’était sa caste qui l’intriguait. Les Métempsycoses. Elessar savait peu de choses d’eux. Il savait juste que c’était une nation sombre qui agissait dans l’ombre. , et de manière redoutable, constituant l’un des groupes les plus aguerris de ces terres.

Aussi, après avoir commandé un verre au tavernier, qui vint le servir à leur table, grommelant que les clients pouvaient bien se bouger un peu de temps à autre, il posa donc, naturellement, la question à Leawë :


« Ne voyez pas dans mes termes quelconque flatterie, ce serait une erreur. J’ai pour habitude de toujours dévoiler ce que je pense. Enfin, laissons ça de côté, et permettez-moi de vous poser une question ou deux. Vous dites appartenir à la majestueuse caste des Métempsycoses. Et, veuillez pardonner ma bêtise à ce sujet, mais je suis tout à fait ignorant de leur idéologie. Pourriez-vous m’en dire davantage ? Soyez rassurée, les connaissances que je vous demande ne sont seront nullement utilisées comme espionnage : je n’ai pas l’habitude de me faire des ennemis.

Enfin, votre nom même m’intrigue. Vous êtes, à en croire votre réputation, une puissante guerrière. Et récemment, j’ai pu voir que vous étiez aussi une admirable conteuse. Cependant, votre passé, les faits qui ont motivé cette double compétence, sont inconnus du public, et donc du pauvre homme que je suis. Là aussi, seriez-vous en mesure de me conter, synthétiquement, votre passé ?

Encore une fois, ne voyez pas là un questionnaire, mais plutôt des questions que je me pose, et que je vous pose, afin de commencer cette discussion. Si, d’autre part, vous avez des interrogations à mon sujet, n’ayez crainte, j’y répondrai avec le plus grand plaisir. »


Leawë
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Il y a 14 ans | Le 30 Mar 2010 17:41:39
La caste Métempsycose est un odre puissant et cosmopolite regroupant les meilleurs de chaque race, qu’ils soient mages ou guerriers. Y cohabitent les plus fervents adorateurs des forces obscures ou de la lumière. Nous sommes issus des 6 enfers de la Métempsycose et offrons le passage vers ceux-ci. Tout être quel qu’il soit n’aura le doit à aucune clémence de notre part et périra sous le joug de notre ordre. Mais jamais nous ne massacrons au hasard, chacun est libre dans le choix de ses victimes.

Nous sommes guidés par l’être supérieur qu’est Athena Exclamation. Il est le premier vassal de l’entité suprême, le Tetragrammaton. Chaque jour à ses côtés est source de savoir et de puissance. Je pourrais vous conter toute notre histoire, toutes les conséquences de nos actes bien qu’il soit aisé de les comprendre. Je pourrais vous parler de l’art de la lévitation, mais nous en aurions pour une éternité et cette nuit ne suffirait donc pas. Je vous ai succinctement relaté ce que nous sommes, garder une part de mystère est toujours plus intéressant.


Elle parlait doucement, à la limite du chuchotement. Elle ne détournait pas son regard qui reflétait un amusement et une malice particuliers. Elle réfléchit un instant puis poursuivit :

Vous parlez de réputation, la mienne est donc si grande pour qu’elle parvienne jusqu’à vous ? Je voue une haine profonde envers les Hommes, ceci explique donc cela. Ils ne méritent aucun autre sort qu’une mort lente et douloureuse.
Ma compétence dans l’art écrit vous intrigue, pourtant il est aisé d’en deviner l’origine. Athena a su m’enseigner cet art, j’en maîtrise maintenant toutes les subtilités. Il en va de même pour ma facilité à faire souffrir mes ennemis, il a repris la formation que j’avais laissée inachevée et je suis maintenant l’un des meilleurs éléments de notre caste. Mais je préfère rester évasive sur ma personne, nous avons du temps afin de se découvrir..


Elle se tourna vers le tavernier après avoir constaté que leurs contenants étaient vides. Elle lui désigna d’un geste las puis il hacha doucement la tête en grommelant. Elle se tourna de nouveau vers son compagnon de tablée puis lui dit ces mots :

Je suis restée vague et peut être n’ais-je pas répondu à vos attentes, mais n’y voyez aucune méfiance. Parlons de vous, vos questions peuvent facilement devenir les mêmes, mais ne tombons pas dans un cercle éternel. Ce titre de Censor doit s’apparenter à celui de Régisseur ou de Guide. Le blason qui orne votre tunique m’indique que vous venez du Royaume des ombres et si je ne me trompe pas vous êtes enclin à maîtriser l’art magique. Ainsi je ne vous poserai qu’une question, qui êtes vous réellement ?

Elle avait laissé tomber sa cape et s’était approchée de sorte à ce que la lumière se reflète sur son visage. Elle souriait, laissant apparaître ses traits sous leur meilleur jour.

Gilmambor Saeculia Gulr
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Il y a 14 ans | Le 05 Apr 2010 17:25:33
Le Censor écoutait d’une oreille attentive les explications de Leawë. Il buvait tel un nectar le flot des paroles, abreuvant ainsi sa soif de connaissances. Ainsi, la Métempsycose ressemblait en bien des points à la Legio Ombrae… Cependant, des différences nettes et fondamentales ne permettaient pas de faire le rapprochement entre les deux ordres. Un nom resta longtemps ancré dans la mémoire d’Elessar, annihilant toutes les autres découvertes : Athena Exclamation. Ce nom n’était pas inconnu à Elessar, puisqu’il l’avait déjà croisé. Le Censor avait été frappé par la puissance verbale et magique qui se dégageait de l’être divin, qui avait, s’il fallait en croire Leawë, tout appris à la jeune guerrière.

De là, tout semblait logique. N’importe qui, qui eût bénéficié de l’enseignement ô combien précieux d’Athena Exclamation devenait un individu puissant et dangereux pour les autres… Les explications se déroulaient, et, bientôt, Leawë changea de sujet, s’intéressant au Censor. Elle releva tous les indices qu’Elessar lui avait laissé voir : le titre de Censor, l’aigle d’or, ainsi que la magie. C’est pour ça qu’Elessar consentit à lui révéler sa véritable identité. Le Censor s’éclaircit la voix, et plongeant son regard dans celui de Leawë, se mit à conter :


« Qui je suis ? Voila bien une question étrange, ne me suis-je pas présenté ? Mais j’en conviens, la présentation s’est déroulée avec des termes que vous ne pouvez comprendre, pas parce que vous êtes bête, mais bien parce que ce vocabulaire est propre aux ombres, mon clan. C’est pourquoi je vais tâcher de vous répondre, le plus clairement possible.

Je suis sans âge. Mon existence se perd dans les méandres du temps, et de ma naissance, je n’ai plus aucun souvenir. Je suis humain, à la base… Et puis, je suis devenu le préféré d’un Gulr, cette race surdéveloppée, lequel m’a appris les arcanes de la magie, de a à z. Durant cet apprentissage, j’ai évolué. J’ai perdu ma condition humaine, pour devenir un être hybride, à mi-chemin entre l’Illuminé (le Gulr) et l’humain.

Ensuite, j’ai été nommé Censor. Plus qu’un titre, c’est une distinction, une race à part : qui est Censor devient le maître incontesté et incontestable de Nebullia, un univers parallèle à celui-ci, fonctionnant sur un système temporel différent, et territoire des Ombres. J’espère, douce Leawë, avoir convenablement répondu à vos questions… »


Leawë
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Il y a 14 ans | Le 22 Apr 2010 17:33:57
Elle ne le quittait pas des yeux un instant et buvait ses paroles. Elle s’était renfoncée dans son fauteuil afin d’apprendre confortablement les origines de son compagnon de table. Elle était fascinée par le récit d’Elessar qui semblait avoir une histoire aussi mystérieuse que la sienne.

Il s’était mis à parler avec animation, plongeant son regard dans le sien. L’homme, si l’on peut dire ainsi après l’avoir écouté, semblait satisfait de son effet sur la jeune femme qui malgré son flegme naturel semblait pourtant impressionnée.

Elle était tout de même dubitative et lui dit donc :

« Vous parlez d’être Illuminé, qu’entendez-vous par là ? Car dans mon ignorance je pourrais fort bien penser à un être dénué de capacités mentales, se limitant à crier à tut tête qu’il est fou..»

Elle le regardait avec amusement, une flamme nouvelle consumant ses yeux. Elle se redressa sur son fauteuil puis après avoir vidé son verre, s’intéressa de nouveau à lui :

« J’ai donc en face de moi, maître Métempsycose, une divinité à part entière ? J’en suis flattée mon cher ami ! Mais suis-je de bonne compagnie pour un être tel que vous ? »


Gilmambor Saeculia Gulr
Legio Ombrae


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Il y a 14 ans | Le 25 Apr 2010 14:50:00
Le Censor éclata de rire aux mots de Leawë. C’était un rire calme, et on sentait qu’Elessar maîtrisait absolument ses sentiments et ses réactions, pour donner aux autres une image falsifiée de son être. C’était une technique certes douteuse, puisqu’elle abusait ses congénères, mais Elessar avait pu vérifier, tout au long de sa vie, les avantages qu’il y avait à ne pas se dévoiler.

« Non, Leawë, non. Par illuminé, je n’entends pas le fou se proclamer être magnifique et surpuissant. Par illuminé, nous autres Ombrae désignons les êtres qui croient en Keya, ces êtres sont alors illuminés par la vérité, ce qui leur vaut d’une part notre respect, et d’autre part notre soutien indéfectible.

Et, la divinité, entre nos deux personnes, se trouve plutôt de votre côté : je ne suis qu’un instrument au service d’un culte et d’un dogme construits depuis la nuit des temps. Alors que vous… vous êtes, comme vous l’avez dit, maître métempsycose…

Et, ne vous inquiétez pas, vous êtes d’une compagnie fort agréable : il ne me viendrait pas l’idée de m’imaginer supérieur à vous. »


Leawë
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Il y a 14 ans | Le 11 May 2010 09:43:45
Elle le regardait calmement mais gardait une note interrogative d'envie. Elle ne souriait qu'à moitié et faisait tourner le liquide contenu dans son verre lorsqu'elle se décida:

Je suppose que peu de personnes ont pu s'aventurer sur ces terres ombrageuses et temporelles que sont les vôtres. Je dis cela parce qu'il est extrêmement pénible de s'avancer sur le territoire Métempsycose..Mais puisque je vous suis d'une compagnie remarquable peut être consentirez-vous à me conduire jusqu'au cœur de votre forteresse? Accepterez-vous de devenir mon guide le temps de cette escapade? Mais peut être que seuls ceux qui ont embrassé votre ordre ont le droit de pénétrer dans le Royaume des ombres?
Pardonnez mon envie soudaine, mais vous avez réussi à éveiller en moi une certaine once de curiosité et vos réponses bien que complètes me laissent songeuse..


Sur ces mots, la jeune femme appela désespérément le tavernier qui décida de quitter la pièce pour se livrer à une activité que seul lui pouvait pratiquer. Elle détourna finalement les yeux vers Elessar puis plongea un regard plein d'envie dans le sien.