Voyez-vous l’avenir ? Moi oui. Pour que vous en compreniez le contexte, je vais vous conter l’histoire du prêtre de l’Eglise Sainte de Jarmek dans les contrées d’Orest. Ce prêtre se nommait Emiersiria et était le fils que donna le premier lit du seigneur Athëlnas. Ce dernier était un seigneur de guerre efficace et redouté. Lors de la conception de son fils, ce seigneur espérait l’initier à l’art de la guerre et en faire son digne successeur mais il se heurta à un enfant distingué qui ne s’intéressa qu’aux femmes et à la littérature. Déçu, il le fit intégrer au clergé en guise de punition. Lorsque sa femme mourut, il s’en remit à son fils et l’implora de reprendre son flambeau. Mais le jeune Emiersiria refusa et lui conseilla de trouver une nouvelle épouse qui lui donnerait sûrement d’autres héritiers, ce que le seigneur s’empressa de faire. Deux bambins furent issus de cette seconde couche. L’un fût envoyé à la cour du Roi dès que son âge le permis et l’autre prit un malin plaisir à recevoir l’éducation guerrière de son père.

Emiersiria devient un prêtre respecté et sage. Ainsi nobles, notables et autres pauvres venaient prier en sa compagnie et lui demander conseil. Il louait les interventions du Divin et disait la messe tous les jours. Ses sermons étaient choisis et énoncés avec tact. Lorsque le pays entra en guerre avec cinq de ses pays mitoyens, il se rendit auprès du Roi en tenta de lui faire entendre raison mais sa tentative fût vaine. Il se tourna alors vers son jeune frère, qui en guise de réponse se contenta de rire et de l’embrasser avant de le congédier. Son père étant décédé des suites d’une maladie dite grave, il alla trouver son autre frère afin de le convaincre de raisonner le Roi. Par malheur, le nouveau seigneur de guerre se mit en colère et chassa le prêtre de sa demeure. Médusé, il alla prier puis prit une importante décision. Il écrivit des lettres aux différents Rois concernés en invoquant la folie de son propre Roi, mais il n’eût pour tout retour la tête de chacun de ses messagers.

Désespéré il pria longtemps, et lorsqu’il eût finit, l’invasion du Royaume débutait. Il ne réagit pas, estimant que le Seigneur avait assez donné de lui et s’en retourna à ses occupations quotidiennes, irrité et déçu. Seules quelques semaines suffirent aux barbares pour mettre à feu et à sang le Royaume. Le Roi avait été déclaré captif et ses plus proches collaborateurs décapités. Tous les villages furent mis à sac, les femmes violées puis tuées, les hommes massacrés et les enfants capturés. A l’aube du trentième jour, les ennemis de la couronne foulèrent les terres de Jarmek. Et ils réitérèrent agissements. Ils s’arrêtèrent toutefois devant l’Eglise Sainte puis ils attendirent patiemment. Le prêtre ne les fit pas attendre longtemps. Il sortit doucement de son office puis contempla la foule de guerriers que s’étendait devant lui. Le plus important de ces hommes –seul porteur d’une corne ornée de rubis et d’un casque identiquement décoré- s’approcha puis sortit son épée qu’il jeta à terre avant de prendre l’homme qui se tenait devant lui dans ses bras.

La Primëria était entièrement détruite et il faudra sûrement une décennie ou deux pour reconstruire l’Etat. Et moi, j’en suis devenu l’Empereur. Vous vous demandez à présent qui je puis être et comment puis-je détenir ces informations. Eh bien je me nommais autrefois Emiersiria et j’étais le prêtre d’une Sainte Eglise. C’était bien peu pour un homme de ma condition. J’ai donc longuement réfléchit. Le Roi et mes frères m’ont tourné le dos alors que je les suppliais de penser à leurs vies et à celle du Peuple. Lorsque je me suis retrouvé seul, dans mes prières, le Divin m’a dicté la conduite à tenir et dans mon infinie tristesse j’ai décrété qu’un nouvel Etat devait naître. J’ai donc appâté les autres Rois, leur faisant miroiter une puissance sans précédant. Ils devaient me faire parvenir la tête des messagers s’ils adhéraient à ma campagne, et ils le firent tous.

A présent je me nomme Yré, ce qui signifie « Tout Puissant ». Et chacun de mes actes est accompli par la volonté du Divin. Il a placé entre mes mains son pouvoir, sa volonté et sa sympathie. L’art de la guerre ne m’a jamais intéressé, je me contente de penser, les généraux sont nés dans l’optique de pallier à cette envie.
Primëra n’existe plus, avec l’aide de chaque Roi j’ai créé l’Empire Confédéré d’Yrmëa, nouvelle terre dominatrice. Ne soyez pas désolés, aucun ne le mérite. J’achèverai cette page en répondant à ma problématique énoncée plus haut. Je vois un avenir serein, un avenir pacifique. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère, la mienne !

Yré, Empereur et Guide d’Yrmëa.




Hrp: Veuillez prendre note que cette histoire n'est que fiction.