Il y a maintenant des centaines d’années une immense guerre éclata : « La guerre des clans ». Les origines de ce bain de sang étaient les suivantes: deux clans ayant pris trop d’importance, seraient rentré en guerre pour de simples divergences d’opinion entraînant avec eux les plus faibles clans qui leurs avaient prêté allégeance.
Leur désir d’obtenir toujours plus et sans réelle contrainte aurait, inévitablement, mené à cette guerre…
A cette époque les magiciens possédaient d’immenses pouvoirs mais leur force résidait surtout dans leur capacité à se lier l’un à l’autre, mélangeant leurs pouvoirs qui de cette façon augmentaient de façon exponentielle. Cet exploit permettait au peuple des Terres d’Argent de réaliser ses rêves les plus fous ! Des cités furent bâties entièrement à l’aide de ce pouvoir ; ils arrivaient à modifier l’essence même des éléments, la modelant à leurs envies sans aucune contrainte.
Leur plus belle œuvre fut la construction d'un pont qui enjambait la mer du Sud sur Sato. A cette époque, avant que la guerre ne passe par là, un immense pont passait par cette rivière. Le soleil, en se couchant, semblait lui donner une dernière caresse qui permettait à ce pont de cristal de refléter toute la beauté de la vie, grâce à cette myriade de couleur qui semblait naître en lui, et, comme nous l’a prouvé l’histoire, de sa brièveté. Chaque soir on pouvait contempler ce miracle… Dés qu’on l’empruntait, on s’attendait à glisser sur cette surface lisse à chaque instant. Son apparente fragilité n’était qu’un leurre car elle résistait aux milliers de passagers qui l’empruntaient chaque jour et aux assauts incessants des fers à cheval et faisait fî des éléments qui s’acharnaient contre lui. Malgré tout cela il continuait de relier d’une traite cette ville au reste du monde.
Une beauté.
Mais au finale ça n’a été qu’une victime de plus de la guerre…car ces pouvoirs attirèrent bien sur les deux clans : « Ils devaient posséder cela ! Eux ! Les maîtres du monde ! «
Les magiciens ce séparèrent en trois : une partie se dirigea vers un clan, une vers l’autre et seul quelque uns restèrent neutres, refusant d’entrer dans cette guerre sans intérêts mis à part le pouvoir. Les corrompus se livraient des batailles incessantes avec des sorts capables de tuer des milliers de soldats en quelques secondes !
Ils étaient capables de lancer d’immense boules de feu qui ravageaient tout sur leur passage, ne laissant que des cris de douleur pour les plus malheureux qui n’étaient pas morts sur le coups mais ceux-ci se transformaient vite en cris d’agonie qui eux-mêmes laissaient place à une odeur de chair brûlée montant aux narines à vous retourner l’estomac… Puis un coup de vent et toute ces âmes s’envolent au milieu des cendres…
Ces malheureux auraient pu aller jusqu’à envier les victimes des ondes de choc qui, elles, ne laissaient aucuns survivants, tuant sur le coup à chaque fois. Ces chocs étaient tels que les plaines où se tenaient quelques centièmes de secondes plus tôt des milliers de soldats qui battaient le sol en cadence des leurs pas lourds, si semblable au battement d’un cœur mais qui en fait marquait le rythme de la douce mélodie de la mort…
Un instant, un battement, une éternité… et ce cœur s’arrête, et ces plaines composées de toutes les nuances imaginables de vert étaient impitoyablement transformées en un tapis rouge sang… Les avant-bras des hommes dont l’arme qu’ils tenaient l’instant d’avant était partie se figer dans les arbres des dizaines de lieux plus loin emportant la main –ou au moins quelques doigts- gisaient par-ci par-là au milieu de bouts de tissus, de morceaux de cuirasses et des bottes encore droites dont les tibias, délestés de leur chair et de leurs tendons, se dressaient comme de petites colonnes faisant ressembler l’ensemble à une étrange foret du royaume des mort… Les torses exposaient à tout va, leurs côtes, et les moins protégés et les plus touchés, une partie de leur colonne vertébrale. Éparpillés sur le sol on pouvait encore distinguer des fragments de cuir chevelu, de peau et de matière cérébrale et, sur les quelques jeunes arbres qui ont réussi à survivre grâce à leur souplesse, on pouvait voir des viscères fumantes dansant, tels des guirlandes, de branches en branches et s’étirant lentement , tel des serpents, vers le sol.
Pas un cri, pas une chance…