Dario, maître des arcanes.

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Il y a 14 ans | Le 27 Dec 2009 12:30:10
*** CITÉ DE NORFOLK, 13 ANS PLUS TÔT ***


Dario, c’était le nom que m’avait donné mon père, Orwin. Doyen de notre cité, il la dominait par sa sagesse. Il était un véritable adepte de la magie et gardait cachés tous ses secrets dans de vieux grimoires, reposant dans ma chambre, située en haut d’une des plus hautes tours. J’y passais mes jours et mes nuits, dissimulé aux yeux de tous.



Sans doute que l’amour qu’il me portait ne suffirait pas à absorber la honte d’avoir un fils différent. Malgré cela, je le respectais énormément. Il inspirait l’admiration des citoyens, qu’il défendait depuis toujours à l’intérieur des puissantes murailles de la forteresse.

J’étais fasciné par ses connaissances, à tel point que je voulais moi aussi devenir magicien. Je lisais tous ses grimoires et mon intérêt pour ces derniers grandissaient de jour en jour. Mais ce qui attirait davantage ma curiosité, c’était les étoiles. Je les observais chaque nuit de mon étroit balcon. Elles étaient si lumineuses, inaccessibles … Comme tout ce que je désirais.

L’idée de m’échapper avait souvent traversé mon esprit. Mais l’affection que j’avais pour mon père et les rares moments de joie que nous partagions me retenaient ici. J’avais fini par accepter cette vie d’ermite. Mais cette nuit-là, tout bascula.

Au loin, dans l’immense plaine, de petites lumières jaunes s’agitaient dans tous les sens. Il y en avait une grande quantité. Après quelques instants, je pouvais observer cette grande armée qui marchait sur la cité. Le bruit provoqué par la panique du peuple devint vite assourdissant.

Je ne savais que faire, bouleversé. Mon regard, plein d’incompréhension, balayait les murs du fort, à la recherche d’Orwin.

Rapidement, les assaillants enfoncèrent la porte et le combat commença. Les épées s’entrechoquèrent et les cris déchirèrent la nuit, alimentant ma crainte. Mais mon père allait venir me chercher, j’en étais persuadé. Ma certitude s’entaillait au fil des minutes. Je compris qu’il m’avait abandonné quand les ennemis pénétrèrent en masse dans la pièce.

Effrayé, je m’étais caché en dessous de mon lit. Malheureusement, il n’allait pas tarder à me trouver… C’est alors que je découvris une trappe secrète. Il ne fallut que quelques secondes avant que je ne m’engouffre dans le passage.

Une pièce très mystérieuse s’offrait désormais à moi. De nombreuses illustrations décoraient les murs. L’une d’elle représentait mon père avec un étrange médaillon.

En avançant un peu plus dans la pièce, mon pied heurta un objet se trouvant sur le sol poussiéreux. Il s’agissait de ce médaillon. Et dans un élan de curiosité, je pris la décision de l’enfiler. Une violente douleur s’empara de moi, me faisant chuter lourdement.

À mon réveil, je me trouvais sur une terre inconnue et qui semblait très hostile. J’étais seul, paniqué. Et mes nombreux cris n’y changèrent rien …

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Il y a 14 ans | Le 27 Dec 2009 12:33:51
*** TERRES D’ARGENT, DE NOS JOURS ***


De longues et éprouvantes années s’étaient écoulées, au cours desquelles j’avais appris à utiliser le médaillon. Orwin tirait ses impressionnants pouvoirs de cet objet unique, mais en contre partie, il rendait le cœur de son possesseur obscur. C’était sans doute la raison pour laquelle il m’avait laissé enfermé dans ma tour. Le soir de la prise de Norfolk, il ne le portait pas, ce qui a probablement précipité sa défaite. J’étais, quant à moi, certain de ne pas commettre l’erreur de m’en séparer.



Habitué à vivre reclus, j’étais jusqu’à présent resté seul à mener mes recherches, si bien que personne sur les terres argentées ne soupçonnait mon existence. Ma détermination avait poussé mes aptitudes bien plus loin encore que l’avait fait mon père. Et j’étais prêt.

Je m’étais particulièrement investi dans la maîtrise des éléments, et était très à l’aise avec la manipulation du feu. Lors de mes sorties nocturnes, j’avais d’ailleurs commencé mon apprentissage en carbonisant mes adversaires, qui n’échappaient jamais à la mort.

Autrefois timide et plutôt craintif, je manifestais désormais une confiance en moi évidente et une force de caractère inébranlable. Vêtu d’une longue tunique rougeoyante, j’avais pris pour habitude de masqué mon visage à l’aide d’un capuchon, attaché à mon côté mystérieux.

Il me fallait désormais trouver une guilde, où je pourrais poursuivre mon évolution. Dans ce but, je m’étais mêlé à la foule, toujours très attentif et observateur. De nombreuses conversations étaient alimentées par le retour d’un puissant clan. Et suite à quelques renseignements, j’avais entrepris d’y tenter ma chance.

Un long chemin me mena jusqu’à leur antre, où je fis remarquer ma présence grâce à l’un de mes sortilèges … Après m'être présenté de façon complète, en détaillant mon arrivée dans ces contrées, je fus accepté et prit le titre d'éxécuteur.

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Il y a 14 ans | Le 27 Dec 2009 12:38:44
*** CHAPITRE 1 : LES TÉNÈBRES ***


Comme tout être, je cherche à posséder et à tout maîtriser. Cette incessante envie de pouvoir mène toujours les plus bornés au-delà de leurs limites, l’expérience me l’a largement appris. Et c’est souvent au pied du mur que ces deniers réalisent les erreurs fatales qu’ils ont commises. C’est à cet instant précis que j’aime me nourrir de l’effroi qu’ils dégagent…

J’emprunte le long chemin qui mène à l’antre des enfers, ma nouvelle demeure, alors que ces pensées noires encombrent mon esprit. J’enjambe les cadavres des malheureux qui pensaient atteindre notre cité, sans doute pris de folie, ricanant même à la vue de leurs visages livides et terrifiés.

L’odeur qui en émane, celle de la mort, me semble si familière. Chaque fois, je prends plaisir à la retrouver. Elle est pour moi d’un profond réconfort, celui du travail accompli. J’éprouve néanmoins une profonde frustration due à mon contrôle limité sur cette dernière, ne pouvant que la donner et non la reprendre.

Mais ma manie irrépressible de fouiller dans les secrets de la magie noire m’a, il y a peu, donné l’espoir d’y parvenir. Des mages, les plus ténébreux qui soient, étaient parvenus à contrôler la mort : les nécromanciens.

Un récit d’Orwin parlait justement de l’un d’eux. Il avait attiré mon attention, si bien qu’aujourd’hui, je m’en souviens encore clairement. L’homme en question se trouvait, d’après mon père, dans une grotte située dans les lointaines montagnes d’Azgérod, aux frontières même des Terres Argentées. Impatient et décidé, je chemine donc à travers la plaine en direction de son repère, guidé par mes vagues souvenirs.

Après un périple long de plusieurs jours, je touche enfin au but et pénètre dans la caverne. D’étroites marches mènent à une pièce, quelques mètres plus bas. Malgré le froid et l’obscurité, je tâche de garder mes esprits pour observer plus en détails ce lieu malsain. De longues toiles bordent les murs humides, qui grouillent de petites créatures plus repoussantes les unes que les autres. Une odeur de soufre très prononcée m’incommode fortement.

Tout est calme, si bien que l’endroit semble inhabité. C’est alors que de petits cris, vraisemblablement des sanglots, attirent mon attention. Je m’avance dans les ténèbres, incertain.

Lentement, un homme émerge de la pénombre. Il s’arrête pour ajuster sa longue robe noire. Autour de lui, un essaim de corps minces, des zombies, l’attendent sur leurs jambes décharnées. Ils ne semblent animés que par la simple volonté du nécromancien.



J’observe son visage abimé et ses fins cheveux blancs. Il paraît très âgé. Soudain, il tend son bras dans ma direction, me pointant de ses doigts monstrueux.

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Il y a 14 ans | Le 10 Jan 2010 20:24:20
*** LES TÉNÈBRES : SUITE ***


Une vive douleur s’empare alors de moi. Mes membres se tordent, ma peau brûle. Je semble flotter dans les airs, tout en endurant les pires douleurs. Je sens sa main se resserrer autour de mon cou et m’étrangler doucement.

Je ne perçois plus aucun son, si ce n’est ses nombreux ricanements, résonnant contre les parois de l’antre. Ma vue diminue à son tour, et je ne suis plus en mesure de m’exprimer. Il m’enlève progressivement à la vie. Je sombre alors dans les ténèbres …

À mon réveil, je me trouve toujours à l’intérieur de la grotte, à genoux. Mon médaillon repose sur le sol. Pourquoi ne m’avait-il pas donné la force nécessaire pour échapper au contrôle du nécromancien ?

Je me relève avec une étonnante facilité. Jamais je n’avais eu l’occasion de me sentir aussi bien, aussi léger. J’entreprends ensuite de ramasser l’objet, sans succès. Je suis incapable de le saisir, ma main passant au travers.

C’est à ce moment que je constate que la couleur de ma peau a changé. Elle est d’un blanc étincelant. Je touche mon visage de mes doigts. Ils sont froids, glacés même. Je les passe ensuite dans mes longs cheveux d’un noir éclatant. Je passe par toutes les émotions, qu’étais-je devenu ?

Un claquement me sort de mes songes. Je me retourne. Face à moi se trouve le fameux nécromancien. Je fonce vers lui, enragé par ce qu’il m’a fait subir, mais je le traverse tel un fantôme.

« Ce n’est pas la peine, tu ne peux rien contre moi. » dit-il d’une voix sûre.

Je déchaîne alors un nombre incalculable de sortilèges dans sa direction, tous plus violents les uns que les autres. Sans effet. Je continue, des heures durant, mais mes tentatives restent vaines. Je me laisse tomber sur le sol. Non pas par épuisement, car je n’en ressens plus aucun, mais par abdication. Je le fixe, inquiet et bouleversé. Il ne tarde pas à s’approcher.

« Le médaillon que tu vois là m’appartiens. Et depuis que tu le portes, c’est moi qui guide tes pas. Chacun d’eux. »

Que voulait-il dire ?

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Il y a 14 ans | Le 17 Jan 2010 10:33:50
*** LES TÉNÈBRES : SUITE ***


Quel genre de magie est capable de faire changer un homme à ce point ? Je suis méconnaissable. Aurais-je été l’objet d’une conspiration des plus démoniaques ? Je n’ai rien vu venir, aveuglé par mon désir de puissance qui se faisait de plus en plus insistant.

« Tu as déviné, Dario. » murmure-t-il.

Est-il aussi capable de lire dans mes pensées ? C’est si troublant … Il semble tout savoir de moi, me connaître à la perfection.

« Laisse-moi t’expliquer. »

Il me pointe de nouveau de ses doigts. Rapidement, je suis projeté contre le mur. Je m’écrase contre ce dernier, mais ne ressens pas la moindre douleur.

« Ce médaillon est l’une de mes plus puissantes reliques. Et à travers lui, tu as pu goûter à ma force et à mes pouvoirs. Maintenant, il est temps de payer ta dette. »

Je suis sous son emprise, une vraie marionnette. Comment vais-je me sortir de ce mauvais pas ? Je n’ai pas le choix, je dois régler cette dette.

« Tu ne ressens plus la fatigue, ni la douleur. Ton corps élancé te procure une étonnante agilité, et tes sens se sont considérablement développés. Ces atouts t’aideront dans la tâche que je vais te confier. En échange de ton âme, tu devras m’en amener mille. C’est seulement à cette condition que je te libèrerai … »

Je retombe sur le sol. Ces révélations me laissent perplexe, face à mon destin. Je comprends qu'il n'y a rien d'autre à faire, aucune échapatoire. Je quitte les lieux, sans un mot.

J’emprunte un étroit sentier, censé m’amener directement sur les Terres d’Argent. Ma nouvelle apparence, splendide et apaisante, est sans doute destinée à attirer mes proies. Une profonde tristesse m'envahit, mais aucune larme n’en témoigne. Je suis passé d’humain à l’état de spectre maléfique.

En chemin, un homme m’aborde. Observant ma tunique déchirée, il est soucieux d’apprendre ce qui m’est arrivé. Sans hésiter, je dépose ma main contre sa poitrine. Sa peau rougit et commence à craquer. Il s’embrase et disparaît, ses maigres restes emportés par le vent.

Il m'en reste encore 999 …

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Il y a 14 ans | Le 09 Feb 2010 15:05:02
*** NATURE ET CAPACITÉS ***




Il glissait sur le sol glacé de l’endroit, en véritable spectre. Sa longue tunique noire le masquait entièrement. Scintillant dans les ténèbres de son capuchon, deux petites lumières rouges s’agitaient dans tous les sens et donnaient l’impression de scruter chaque détail du lieu. Elles reflétaient à la perfection la terrible cruauté qui l’habitait. En effet, le chaos avait atteint depuis longtemps son paroxysme dans l’âme de cette créature qui portait le nom de Dario.

Doucement, une silhouette se dessina sous la cape menaçante qui, jusque-là, semblait flotter dans les airs. Un homme, vraisemblablement très jeune, apparut alors. Il affichait une mine radieuse, sa beauté accentuée par le sourire qui allongeait ses lèvres. Ses longs cheveux recouvraient ses frêles épaules et ne s’arrêtaient qu’au milieu de son dos.

Le silence qui accompagnait ses pas était propice à la concentration dont il faisait preuve, nécessaire au début de sa transformation. Depuis qu’il avait été asservi par le nécromancien, il n’était plus humain, mais était capable d’en reprendre l’apparence, dans le but d’attirer les âmes indispensables à sa libération.

Il avait également la faculté de se transformer en une autre èspece, ou bien d'apparaître sous son ancienne apparence, selon ce qu'il devait accomplir. Ce qui accentuait encore un peu plus le danger qu'il représente ... S’ajoutait à cet avantage non négligeable un développement exagéré de ses sens, ce qui lui conférait une puissance considérable.

Il quitta par la suite les enfers, dans le but de parfaire son apprentissage à la metempsycose.