Dream, un rêve devenant réel.

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Il y a 14 ans | Le 16 Nov 2009 22:12:25
I - Naissance.


Dans un village comme tant d’autres, alors qu’un orage éclate et que la foudre illumine les cieux, quelques bruits de pas accompagnent le son de la foudre et celui de la pluie étouffant les hurlements d’un nouveau né. Tout le village s’est réuni devant la porte d’une petite maison, d’où les cris pleins de vie proviennent.
Les cris cessent peu à peu, le silence se fait rapidement. La porte s’ouvre dans un grincement aigu. Des chuchotements de joie résonnent progressivement, le nouvel être à la chevelure blanchâtre ouvre de petits yeux et observent d’innombrables yeux fixés sur sa petite personne.

Soudain, une flèche traverse la poitrine du père, situé en retrait, à l’abri de la pluie ruisselante. Un gémissement pas plus haut qu’un murmure fait disparaître toute joie des visages, remplacé par la peur. Tandis que le père agonise en silence, la mère hurle, terrorisée. Tandis que le bébé cri face à tout ce brouhaha,, tous courent pour diverses raisons. Vivre, protéger, ou mourir.
Les mains moites de la mère lui ont fait perdre son enfant qui tombe au seuil de la porte, dans une fange épaisse et malodorante. Des cris de guerre, des bruits de sabots, des hurlements de douleur se font entendre. Et malgré tout, le nouveau né a cessé de pleurer, intéressé par quelque chose d’incroyablement étrange. Deux points rouges le fixant à travers un buisson, tout près de la forêt bordant le village. L’enfant se met à sourire, à pousser de petits cris, à devenir curieux. Une main tendue vers le buisson, sa mère, à quelques mètres, le cherche désespérément. « Dreeaaaam ! Mon bébé, où-es-tu ?!! » hurle t-elle, aveugle depuis la vision de son mari en sang.

Le buisson bouge légèrement, laissant distinguer une patte couleur châtaigne avant de regagner l’ombre. Les villageois tombent les uns après les autres, les coups d’épée deviennent plus rare.. le silence revient. Les rampants sont rapidement achevés. Quant aux femmes, du moins, celles encore en vie, sont emmenées de force, baignant le village dans le désespoir total. Seuls les rires amusés du bébé vers ce mystérieux buisson anime une dernière fois le village. Les cavaliers se regardent, l’un parle à un autre situé à sa droite dans une langue étrangère. Ce dernier semble refuser sa demande. Cependant, son interlocuteur s’en moque. Dégainant son épée du fourreau, le cavalier vêtu tout de blanc s’avance vers l’enfant de façon silencieuse. Il n’est plus qu’à quelques mètres de sa cible, sa monture ralenti le pas.
Alors que son cheval frotte curieusement son museau contre le dos de Dream, ce dernier se retourne et éclate de rire. La portée de la chose l’intéresse plus que la chose elle-même. Ses mains frôlent joyeusement la truffe de la bête, tandis que son cavalier approche dangereusement sa lame de sa nuque. Soudain, les buissons bougent violemment, quelque chose traverse le ciel, depuis le bord de la forêt pour atterrir près d’une habitation inhabitée depuis quelques instants.

Le corps du cavalier blanc tombe au sol dans un bruit sec. Sa monture, elle, s’enfuit aussi vite qu’elle peut face au danger que représente son meurtrier. Les autres cavaliers, eux, restent où ils sont, perplexes. Quelque chose de terrifiant vient d’apparaître devant leurs yeux.

Un regard avide de sang les tétanise, une mort d’une atrocité inimaginable les attend.

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Il y a 14 ans | Le 19 Nov 2009 14:05:03
II - Apprentissage.


Quelques années sont passées depuis ce drame. Les Terres Argentées étaient pourtant en paix depuis une dizaine d’années. Alors que signifiait réellement cette attaque ? Pourquoi seul un enfant avait survécu ? Pourquoi les assaillants avaient tous péris ?
Tant de mystères planaient autour ce massacre inconnu. Des rumeurs disaient même qu’un nouvel Empereur des ombres venait d’arriver. Mais tout ceci n’était que de futiles imaginations dignes de lâches ...
L’armée du roi se composait d’innombrables soldats grâce à qui plusieurs rebellions cessèrent. Cependant, un danger encore plus craint que les centaines de milliers de soldats commençait à faire le tour des cinq continents. Ce danger était réel, contrairement aux scénarios inimaginables de certains. Le roi gardait soigneusement en sa possession une dague d’un bleu marin dans une poche intérieure de son manteau, transmis de roi en roi depuis la nuit des temps. Aucun n’avait eu le courage de l’utiliser tellement sa puissance les effrayait.

En effet, d’après certains livres poussiéreux, cette dague bleutée avait le pouvoir de contrôler Warthyk, un démon de l’ancien monde, condamné par les dieux à une souffrance infinie dans un monde parallèle. Un démon d’une puissance gigantesque. Il était aussi écrit qu’il avait l’apparence d’un énorme chien gris et que personne n’avait réussi à lui faire perdre ne serait-ce qu’une goutte de sang. Le ramener dans ce monde impliquerait automatiquement la fin de ce dernier.

Dream venait de fêter ses 14 ans, vivait seul, dans son village natal. Depuis le massacre, la ville était très visitée. La plupart étaient des inspecteurs, d’autres, de simples curieux. Sa naissance l’avait traumatisé à tout jamais. Et les questions des autres portants sur ce jour ne cessaient de remuer le couteau dans la plaie.
Chaque nuit, son passé le rattrapait un peu plus. La mort de son père, les hurlements de sa mère, des autres villageois.. et ces deux points rouges. Le jour de sa naissance il avait perdu ses deux parents, les deux êtres les plus chers à ses yeux, sa famille.

Malgré le manque, il ne pouvait s'empêcher de penser à ces mystérieux points rouges. Depuis 14 ans, il vivait dans le passé. Allait-il revoir un jour ou l'autre la chose à côté du buisson ? Après 14 ans d'attente, il avait baissé les bras. Mais quelque chose allait le changer, à tout jamais. Un détective pas comme les autres du nom de Doug, trouva quelque chose à la fois dangereux et intéressant pour l'orphelin. Le véritable auteur du massacre, ainsi que la cible.. Lui. Leur cible n’était autre que l’enfant. Un parchemin enfouit sous terre, à quelques kilomètres du village confirmait cela. Les cavaliers avaient campés là bas la veille de sa naissance.
Le vrai criminel s’appelait Bellandy. D’après les sources de Doug, cette femme était à la tête de plusieurs milliers d’homme et vivait sous terre. Elle faisait partie de l’une des trois plus grandes menaces qui s’opposait au Roi.

Sans plus attendre, Dream, ayant pris connaissance de l’auteur de la mort de sa famille, s’empressa de trouver un homme capable de lui apprendre comment se battre, décidé à venger ses parents. C’est à ce moment qu’il rencontra Aghor et qu’il lui promit de lui apprendre l’art de combattre. Aghor avait une longue chevelure brune, s’arrêtant dans le bas du dos. Il avait également une fine moustache et avait des yeux d’un bleu océan.

Aghor prit alors Dream comme élève et l’entraîna durant cinq longues années, à faire sortir son potentiel destructeur.



Ce que Dream ne savait pas, c’est qu’Aghor était connu pour être le meilleur des Terres Argentées. Seuls quelques personnes connaissaient son existence, y compris le roi, auprès duquel il jura fidélité jusqu’à la mort.

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Il y a 14 ans | Le 20 Nov 2009 07:05:37
III – Rencontre.


Les années passèrent assez rapidement. Dream acquit une force et une agilité incroyable. Aghor était à la fois fier et méfiant qu’un rival puisse exister. Lui, qui savait tout sur son passé, avait été envoyé par le Roi en personne pour surveiller les faits et gestes du rescapé. Les raisons de cet ordre étaient encore très ambiguës. Cependant, Aghor accepta sa mission avec joie.

Dream était maintenant âgé de 19 années et était le modèle type d’un assassin d’élite. Il avait des habits très spéciaux, de nombreuses armes partout sur le corps, des capacités hors du commun et, surtout, n’avait plus de cœur.
Parfois, lorsque le ciel était couvert d’une épaisse couche d’encre noire, le jeune homme sortait pour chasser les hommes au service de Bellandy. Ils étaient faciles à reconnaître. Encore une fois, Doug avait des sources sûre. Ces derniers portaient un espèce de foulard bleu clair. Symbole d’appartenance à Bellandy mais aussi de Liberté. Tous ceux aux ordres de la criminelle refusaient d’être au service du roi, pour diverses raisons.

Ce soir, comme chaque jour de la semaine, alors que la Lune éclairait l’obscurité, Dream finit de s’équiper. Une dernière vérification des lames sur les flancs, de la dague dans une poche invisible à la cuisse, des couteaux aux chevilles et de ses deux sabres dans le dos. Il était fin prêt.
Aghor l’observait, comme à chaque sortie depuis la porte de sa chambre, entrouverte. Il ne pouvait pas l’arrêter, il n’en avait pas le droit. La seule chose qu’il y aurait gagné, était soit sa mort, ou celle de son élève. Et le vieil homme ne désirait pas ça, bien qu’il n’approuvait pas que son disciple fasse des sorties nocturnes.

L’orphelin ouvrit sereinement la fenêtre de sa chambre puis respira l’air frais avant de sentir l’odeur du sang. Un petit soupir se glissa entre ses lèvres, puis il partit pour une nouvelle chasse à l’homme. En cinq ans ils n’avaient pas changé de résidence. Depuis la première chasse, ses progrès n’avaient fait que le surprendre à chaque fois. Le choix de vie ou de mort d’autrui.. C’était là ce qu'il avait réellement hérité d’Aghor. Et ce dernier ne regrettait rien. Bientôt, ils trouveraient où se cache Bellandy. Et là, Dream se déchaînerait. Personne ne pourrait l’arrêter. Seule la mort de Bellandy en aurait le pouvoir.

Tel un chat, l’assassin atterrit sans un bruit au sol, sur ses jambes. Il se mit alors à courir, longeant les troncs, grimpants aux arbres, faisant fuir les bêtes. Soudain, plus un pas. Perché sur une branche à quelques mètres du sol, ses yeux rouges vifs guettèrent le moindre mouvement.
Ses pupilles se dilatèrent alors, ses oreilles se redressèrent. Non pas quelques voix mais tout une masse de voix résonnaient dans le bois. Et cela ne faisait que monter en crescendo. Une patrouille entière de Bellandy ? Etait-elle à sa recherche ? Qu’importait, de simples soldats, aussi nombreux soient-ils ne pourraient l’arrêter.
Leurs pas s'accentuaient, puis la vue confirma l’ouïe.. ils arrivaient. Bientôt, le sang coulerait à flot.

Il y avait là une bonne centaine d’hommes, tous armés de massues, sabres, lances, … De vrais zombies. Incapable de lever la tête pour l’apercevoir, un sourire on ne peut plus sadique aux lèvres commenait à s'afficher sur son visage. Alors que Dream s’apprêtait à sauter de sa branche, la paume de ses mains caressant les manches de ses sabres, un souffle chaud vint lui caresser la nuque. La fraction de seconde le perturba énormément. Etait-ce vraiment humain ce qui se trouvait dans son dos, dans l’arbre ?.. Aghor lui avait appris à ne faire qu’un avec son environnement. Son envie meurtrière l’avait-elle à ce point aveuglé ? Il n’y avait qu’un seul moyen de savoir quel visage se cachait derrière cette approche sans une once de bruit, se retourner. Sans attendre, aussi vite que possible, Dream se retourna, dégainant par la même occasion un de ses sabres, le pointant derrière lui. Trop tard. La pointe d’une lance heurta sa gorge, il était vaincu. Les années l’avait rendu trop sûr de lui. On trouve toujours plus fort que soit.
Une voix féminine, cachée sous une capuche brisa le silence.


« Bonsoir Dream.. Je m’appelle Bellandy. »

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Il y a 14 ans | Le 28 Nov 2009 21:54:35
« ..Je m’appelle Bellandy. »




IV – Discussion.


Cette phrase ne cessa de résonner dans la tête de Dream. Tellement il était déstabilisé qu’il perdit l’équilibre et tomba sur la patrouille de Bellandy, quelques mètres plus bas, au sol.
La troupe ici bas le releva, l’attacha et se mit en route pour leur repaire. Apparemment, Bellandy voulait parler avec son assassin.
Durant tout le chemin, un épais foulard lui couvrait le visage, pour qu’il reste dans l’ignorance sur l’endroit exact du repaire. Une fois là bas, alors que seules quelques bougies faisaient face aux ténèbres des souterrains, le voile fut ôté du visage de Dream. Ce dernier commença alors à se débattre du mieux qu’il put, en vain. Ces chaines étaient faites pour empêcher les hydres de s’enfuir, l’une des seules nourritures de la base.

L’orphelin fut placé dans une salle prévue à ce genre de situation. La pièce était vide, les murs résistants et la seule issue possible était gardée par plusieurs soldats hauts gradés. Cette Bellandy l’avait eu en beauté. Et comme il rentrait au levé du jour, Aghor ne se souciait certainement pas de lui.
Dream était dans l’obscurité la plus totale. Mais cela ne l’effrayait pas, il y était habitué depuis le temps.

Quelques heures plus tard, alors que la fatigue le rongeait de plus en plus, la porte s’ouvrit et une voix qui ne lui était pas inconnue s’adressa à lui.


« Viens avec moi. Nous avons à parler. »

La propriétaire était bel et bien Bellandy, comme il le pensait. Le jeune homme mit sa vengeance de côté puis la suivit dans les longs couloirs reliant différentes planques.

Ils marchèrent tout deux pendant une vingtaine de minutes. Aucun mot n’avait été échangé depuis l’ouverture de la salle où il était retenu prisonnier. Quelque chose l’empêchait de venger ses parents, bien qu’il n’avait plus ses armes, il avait appris à tuer à mains nues. Et vu la distance à laquelle la meurtrière se trouvait actuellement, il ne pouvait que réussir. Cependant, il ne pouvait pas faire ça. Le massacre avait fait le tour du monde. Si elle voulait lui parler seul à seul, c’est qu’il avait chose à lui dire, ou à lui proposer. Plus le temps passait, plus sa mâchoire lui faisait mal. Grinçant des dents à chaque instant, Bellandy ralentit alors le pas, ouvrit une porte et y pénétra en l’invitant à se joindre à elle. Elle ferma par la suite la porte et la verrouilla. La discussion allait avoir lieu, et Dream avait un mauvais pressentiment concernant cette discussion.

Assise sur une chaise en fasse de lui, l’air gênée, elle semblait ne pas savoir par où commencer. Malgré cette gêne plus qu’apparente, elle prit la parole.


« Dream. Je sais ce que tu pense à mon sujet. Mais sache que c’est faux ! Depuis le temps que tu chasses mes hommes, tu devrais connaître nos valeurs. La seule explication plausible à tout ça est que quelqu’un cherchait à m’atteindre à l’époque du drame en passant par toi. Il est normal de vouloir venger la mort de ses parents, et qui que ce soit qui tire les ficelles derrière, je te promets de faire le nécessaire pour le capturer vivant et te le laisser. »

Son discourt fut long. Ses paroles semblaient sincères. Les mains moites, le visage perplexe, Dream resta figé quelques minutes avant que la parole ne revienne. Alors que ses lèvres commencèrent à remuer, que quelques mots venant d’un cœur glacé depuis plusieurs années allaient s’évader de sa bouche, un garde frappa violemment contre la porte.

« Aux armes ! Un espion s’est infiltré ! »

La porte s’ouvrit rapidement, Bellandy quitta sa chaise puis franchit le seuil de la porte aussi vite que l’éclair. Quelqu’un s’était infiltré, les gardes ne s’arrêtaient pas de le répéter. Etait-ce de sa faute ? Etait-ce pour lui qu’il venait ? Ou alors, était-ce qu’une simple coïncidence ?

Un bruit de métal résonna dans la pièce. Sabre à la main, l’orphelin savait ce qui lui restait à faire. Franchissant à son tour la porte, il suivit d’un pas rapide et feutré les traces de Bellandy, à la recherche de l’intru. La chasse était donnée.

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Il y a 14 ans | Le 03 Dec 2009 00:02:37
V Infiltré trouvé.


Le repaire était un véritable labyrinthe. Seules quelques personnes, telle que Bellandy connaissaient les lieux par cœur. Alors qu’importe l’espion, aussitôt repéré, il ne réussira certainement pas à regagner la surface. Les deux seules issues possible avaient été verrouillées.

Les tunnels grondaient, les hommes hurlaient, Bellandy avait une longueur d’avance sur ses hommes. Dream la suivait de près, Aghor ne l’avait pas entraîné à moitié. Sa vitesse incroyable lui garantissait une fuite avec succès. Parfois, ils rencontrèrent des hommes allongés au sol, agonisant dans un bain de sang. Puisant leurs dernières forces pour dire à leur chef où était passé l’ennemi. D’autres semblaient morts sur le coup tellement leurs blessures étaient profondes.
Au bout d’une dizaine de minutes, Bellandy s’arrêta contre un rocher, essoufflée. La base était tellement grande.. L’infiltré pouvait être n’importe où à l’heure qu’il est. Dream s’approcha sans une once de bruit vers Bellandy et lui tendit une main sereine et rassurante. C’est à ce moment précis, qu’à quelques pas de leur position, un cri de douleur retentit. Leurs regards se croisèrent, puis ils se hâtèrent en direction du cri. Stop.

Au loin, à quelques mètres devant eux, à la fin d’un des nombreux tunnels menant à quelques habitations, un homme. S’appuyant péniblement contre le mur, son regard en disait long sur son état. Doucement, sa main glissa de la paroi et son corps aussi froid que la neige tomba au sol. Le sang se répandu assez rapidement d’une plaie aussi large qu’une pièce d’or. Le temps d’arriver à lui qu’il ne bougeait plus.. Une voix tonna à ce moment précis.


« Trop tard.. ! Hahahahaha. »

Le rire diabolique ne cessait de retentir. La folie se montrait en cet homme vêtu tout de noir. Le visage aussi sombre que la noirceur de son âme, cachée par une capuche ne montrait aucun centimètre de sa peau. Ses mains, recouvertes par des gants de mailles tenaient fermement deux fines lames aux couleurs ensanglantées.
Quelques goutes de sang tombèrent au sol, depuis ses lames. Déclencheur d’un combat acharné, le sort de plusieurs centaines de rescapés était entre ses mains.

Dans un élan de vengeance et de haine, l’orphelin bondit sur son adversaire. Sabre dirigé en avant, il allongea son bras en espérant toucher l’infiltré par une attaque d’une rapidité peu commune. Son attaque fut aisément évitée. L’homme encapuchonné s’écarta de justesse, mais pas suffisamment pour éviter totalement l’attaque. Le bout de son sabre déchira un bout de sa manche qui flotta quelques secondes avant de s’écraser contre le sol.

A nouveau sous l’emprise d’un fou rire, l’homme encapuchonné dont la voix n’était pas totalement inconnue à Dream résonna depuis le quartier d’où ils étaient. De longs soupirs s’échappèrent. Tâtant sa manche tranchée, il frotta un moment son bras, avant de porter son regard vers Dream.


« C’est tout… ? »

Cette question ne dépassait pas le chuchotement. Mais le jeune homme l’avait comprise. Se moquait-il réellement de lui ? Pensait-il y laisser la vie dès la première attaque ? Le regard à l’affût du moindre geste, Dream restait sur ses gardes. Son sabre pointant l’ennemi, l’autre, sur sa hanche, il était fin prêt. Le combat, ne faisait que commencer.

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Il y a 14 ans | Le 13 Dec 2009 20:49:56


VI – L’après combat.


Des lamentations incessantes résonnent dans sa tête. Des dizaines et des dizaines de voix se mélangent entre elles, créant un bourdonnement intensif. Un œil clos, l’autre s’ouvrant légèrement, sa vision floue, Dream ne parvient pas à reconnaître ce qu’il voit. Quelle est cette chose aux formes arrondies devant lui ? Une voix s’échappant des autres lui arrive au creux de l’oreille. Cette voix semble.. si lointaine. Sa respiration se fait lente, et douloureuse. Chaque bouchée d’air implique un gémissement de plus parmi tant d’autres.

Son second œil s’ouvre lentement à son tour. Sa vision s’éclaircit alors, mais pas entièrement. Un visage se dessine face à lui. Ses mains reprennent vie également, bougent, cherchant une attache quelconque. Ces dernières en rencontrent d’autres, plus chaudes. Un sourire béat se dessine peu à peu sur le visage qui se trouve devant lui, suivi de plusieurs soupirs sans doute d’apaisement.


« Dream ? .. Drreaaam ??!.. »

L’écho d’une voix étrangement familière s’installe dans son crâne. Ses souvenirs refont peu à peu surface, sa vue revient à la normale. Face à lui, à quelques centimètres de son nez se trouve Bellandy. Peinant à se lever à l’aide ses mains, plaquées au sol, l’orphelin frissonne lorsque Bellandy glisse sa main discrète contre son dos, lui apportant un peu d’aide afin qu’il se lève.
Durant sa difficile montée, Dream aperçoit dans une rivière de sang à une dizaine de mètres d’où il se trouve, la personne qui s’était infiltrée jusqu’ici. Une fois debout, alors qu’il croise le regard de Bellandy, il insiste du regard en direction du macchabée. La jeune femme regarde là bas, puis y détourne soudainement le regard. Revenant à Dream, elle affiche un visage horrifié. Non pas à cause du cadavre derrière elle, mais à cause de Dream. Sa crainte à son égard n’a de limite que la folie elle-même.

Un médecin arrive quelques minutes plus tard. Bien que l’homme inerte plus loin baignait dans une marre de sang, Dream n’était pas sorti indemne de ce combat. Des lèvres jusqu’au torse goûte une couleur rougeâtre, celle du sang. Pourtant, il n’a aucune blessure à cet endroit. Dream n’a d’ailleurs, aucune blessure. Cependant, Bellandy se rappelle d’une plaie à la cuisse et une autre juste en dessous l’œil.. Rien. Il n’y a plus rien. Que se passe-t-il ? L’orphelin se rappelle lui aussi de ces blessures. Mais il n’y a aucune preuve. A-t-il rêvé ? Cicatriserait-il aussi vite que l’éclair ?

Durant ces interrogations, une civière se pose à côté du soit disant blessé. Quelques personnes viennent aider pour le soulever jusqu’au bar. Une fois fait, ces mêmes hommes l’élèvent du sol pour le transporter dans un lieu moins fréquenté.



Deux jours passèrent depuis ce drame. Tout avait repris son cours et cette infiltration ne risquait pas d’être oubliée de si tôt. Mais Bellandy n’y pensait plus. Quelque chose de plus grave que cet évènement la tourmentait.. Dream. Qui était-il réellement ? Ou plutôt, qu’était-il vraiment ? Ces questions en apportèrent d’autres, puis celles là d’autres, et ainsi de suite.

L’orphelin se reposait dans une chambre. Il ne sortait que pour le strict minimum. Alors qu’il fixait sa cuisse d’un regard vide, Bellandy entra discrètement. Faisant mime de toussoter, elle s’assit sur le bord du lit puis, lorsque Dream remarqua sa présence, murmura ces mots.


« Dream.. Il faut qu’on parle. »

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Il y a 14 ans | Le 09 Jan 2010 13:48:37
VII - Révélations.

La dernière fois qu’elle lui avait dit cette phrase, elle lui avait révélé des choses qu’il n’aurait jamais cru possible. Cette fois encore, bien qu’elle semblait sereine, elle cachait quelque chose, Dream le savait. Sortant discrètement de son survêtement un parchemin, Bellandy lui cacha son contenu avant de lui poser une question. Une question très importante dans la suite des évènements.

« Est-ce.. tu veux savoir ce qu’il s’est passé avant que tu ne t’évanouisse ? »

L’orphelin sentit comme une lame caresser sa gorge. Lui, qui avait toujours su faire preuve d’une curiosité hors du commun, était pris au piège. Il ne pouvait refuser, il ne voulait pas rester dans l’ignorance absolue concernant la vérité sur ce qu’il s’était passé deux jours auparavant. L’épaule plaquée contre un mur, son regard fixant avec insistance le parchemin que tenait la femme face à lui, Dream inclina la tête en guise de réponse. Bellandy soupira. Puis déroula le parchemin sur son lit.

« J’ai fait quelques recherches à ton sujet.. »

Dit-elle d’une voix tremblante, ne disant rien de bon. Le contenu du parchemin allait révéler bon nombre de chose à Dream, des choses qu’il aurait été incapable de croire. Bellandy fit pivoter le parchemin vers l’assassin puis resta muette tout le long de la lecture..

[…]

Bellandy était parti depuis plus d’une heure à présent. Quant à Dream, il était perché sur son lit, yeux écarquillés, perdus dans la lecture. Sa mâchoire lui faisait mal tellement elle était contractée. Ces mots n’étaient que mensonge pour lui. Mais il ne pouvait se résoudre à ne pas y croire. Tout collait. La raison de son évanouissement jusqu’au massacre de son village, en passant par le décuplement de ses sens. La raison pour laquelle il excellait dans l’art du meurtre était prouvée maintenant. Il était.. spécial. Sa vie ne sera plus jamais la même, il le savait. Mais il se devait de garder son objectif en tête. Qu’importe ce qui lui arriverait, qu’importe le moyen d’y arriver. Ses parents seront vengés, même s’il doit pour cela y perdre la vie.
Une envie soudaine de sortir prendre l’air s’empara de lui. Quittant sa chambre sans une once de bruit, il arriva rapidement à l’une des sorties du repaire. Sa mâchoire lui faisait de plus en plus mal, il se hâta de quitter cet endroit.

Dehors, il tombait des cordes. Cependant, le temps l’indifférait. Passant un doigt sur ses lèvres, un liquide rougeâtre se mit à couler sur son doigt. C’est à ce moment qu’il comprit que tout était vrai. Le destin l’avait rattrapé. Le sang coulait de plus en plus de ses lèvres. Cette sensation le fit sourire. Voilà donc ce qu’il était réellement.. ? Les premiers changements opéraient. Sa vision devenait de plus en plus fluide.. bien trop, même. Une forêt dense se trouvait à un peu plus d’un kilomètre au Nord. Il y voyait tout. Des déplacements d’un ours aux battements d’ailes d’un papillon de nuit.

Dream épia la bête poilue de loin tout en passant sa langue sur ses lèvres. Sa première fois sera donc avec un ours.. ? Il y a un début à tout.