I - Naissance.
Dans un village comme tant d’autres, alors qu’un orage éclate et que la foudre illumine les cieux, quelques bruits de pas accompagnent le son de la foudre et celui de la pluie étouffant les hurlements d’un nouveau né. Tout le village s’est réuni devant la porte d’une petite maison, d’où les cris pleins de vie proviennent.
Les cris cessent peu à peu, le silence se fait rapidement. La porte s’ouvre dans un grincement aigu. Des chuchotements de joie résonnent progressivement, le nouvel être à la chevelure blanchâtre ouvre de petits yeux et observent d’innombrables yeux fixés sur sa petite personne.
Soudain, une flèche traverse la poitrine du père, situé en retrait, à l’abri de la pluie ruisselante. Un gémissement pas plus haut qu’un murmure fait disparaître toute joie des visages, remplacé par la peur. Tandis que le père agonise en silence, la mère hurle, terrorisée. Tandis que le bébé cri face à tout ce brouhaha,, tous courent pour diverses raisons. Vivre, protéger, ou mourir.
Les mains moites de la mère lui ont fait perdre son enfant qui tombe au seuil de la porte, dans une fange épaisse et malodorante. Des cris de guerre, des bruits de sabots, des hurlements de douleur se font entendre. Et malgré tout, le nouveau né a cessé de pleurer, intéressé par quelque chose d’incroyablement étrange. Deux points rouges le fixant à travers un buisson, tout près de la forêt bordant le village. L’enfant se met à sourire, à pousser de petits cris, à devenir curieux. Une main tendue vers le buisson, sa mère, à quelques mètres, le cherche désespérément. « Dreeaaaam ! Mon bébé, où-es-tu ?!! » hurle t-elle, aveugle depuis la vision de son mari en sang.
Le buisson bouge légèrement, laissant distinguer une patte couleur châtaigne avant de regagner l’ombre. Les villageois tombent les uns après les autres, les coups d’épée deviennent plus rare.. le silence revient. Les rampants sont rapidement achevés. Quant aux femmes, du moins, celles encore en vie, sont emmenées de force, baignant le village dans le désespoir total. Seuls les rires amusés du bébé vers ce mystérieux buisson anime une dernière fois le village. Les cavaliers se regardent, l’un parle à un autre situé à sa droite dans une langue étrangère. Ce dernier semble refuser sa demande. Cependant, son interlocuteur s’en moque. Dégainant son épée du fourreau, le cavalier vêtu tout de blanc s’avance vers l’enfant de façon silencieuse. Il n’est plus qu’à quelques mètres de sa cible, sa monture ralenti le pas.
Alors que son cheval frotte curieusement son museau contre le dos de Dream, ce dernier se retourne et éclate de rire. La portée de la chose l’intéresse plus que la chose elle-même. Ses mains frôlent joyeusement la truffe de la bête, tandis que son cavalier approche dangereusement sa lame de sa nuque. Soudain, les buissons bougent violemment, quelque chose traverse le ciel, depuis le bord de la forêt pour atterrir près d’une habitation inhabitée depuis quelques instants.
Le corps du cavalier blanc tombe au sol dans un bruit sec. Sa monture, elle, s’enfuit aussi vite qu’elle peut face au danger que représente son meurtrier. Les autres cavaliers, eux, restent où ils sont, perplexes. Quelque chose de terrifiant vient d’apparaître devant leurs yeux.
Un regard avide de sang les tétanise, une mort d’une atrocité inimaginable les attend.