Les terres argentées renfermaient des surprises plus belles les unes que les autres. Chaque coin de terre cachait innocemment son petit secret. De ce fait, chaque habitant de ces contrées dissimulait la vérité sur sa petite personne. Certains avaient des penchants pour la mort, d’autres un plaisir sanguinaire, d'autres encore cachaient des pouvoirs ou leur vraie nature… Plus terrifiants les uns que les autres.
Les anciens de ces terres racontaient tous ce qu’ils avaient vécus durant leur vie. Du fait de mon jeune âge, j’avais pût en ouïr très peu. Mais celles qui avaient traversés mes oreilles m’avaient glacé le sang. Dans un coin reculé des bois de Baduk, une ville y était érigée dans une petite clairière. Elle portait le doux nom de « Les bois de Jamiloux » Un vieillard était assis sur une chaise de bois délabrée, le temps et les insectes avait fragilisée le bois, le rendant friable comme de l’ardoise. La petite Amande ressentait un vague sentiment de malaise en l’observant. Elle longea les murs pour éviter de se faire attaquer ou pire, se faire tuer. Le regard perçant du vieil homme lui donna une peur bleue, l’envahissant tout au fond d’elle, lui faisant trembler les jambes. Il la suivait des yeux, sans cligner une seule fois, tel un psychopathe sur sa proie. La jeune femme se sentait mal a l’aise, pas a sa place. Le géronte marqua soudain sa surprise lorsque son regard s’attarda sur son pendentif. Il était d’or et de rubis, de forme triangulaire, a l’intérieur du quel se trouvait trois petits triangles, surmonté d’un rubis au milieu. L’ancêtre fut interpelé par ce qu’il put voir. D’un bond ferme et déterminé il quitta sa chaise. Elle sursauta de peur, se déplaçant d’un mètre en arrière. Les deux personnages se regardèrent l’un et l’autre. Le patriarche interpella la jeune Amande avec sa voix cassée par les longues années de labeur.
« - Hey ! Jeune fille ! Viens me voir ! »
Son cœur palpitait à foison, l’angoisse gagnait son corps a une vitesse folle, à la limite de la tétaniser, l’empêchant de courir pour lui échapper. L’adolescente se retourna, tout en tremblant, pour croiser à nouveau le regard du vieillard. Elle en fut foudroyée. Un long échange visuel eu lieu entre les deux personnages. Le géronte reprit la parole une nouvelle fois.
« -Envoyée des dieux ! Viens donc me voir ! »
Amande fut surprise par ces paroles éloquentes, et rétorqua avec sa petite voix encore infantile.
« -Pardon, pardonnez moi monsieur, avec le plus grand respect que je vous dois, vos dires sont-ils pour moi ? »
« -Il n’y a personne d’autre dans les parages non ? » Répliqua t-il d’un ton sec et sévère.
L’adolescente recula brusquement d’un pas, étonnée. Sa réponse affinait un peu son opinons sur le patriarche. Un homme ronchon et sénile, rongé par la vieillesse. A pas flageolant, la jeune femme s’approchait de son interlocuteur. Les brindilles de bois sec craquaient sous les pas d’Amande. A ce moment là, une cloche sonna un glas morbide.
Elle était de moins en moins rassurée, ces genoux cognaient entre eux. Arrivée à la hauteur du vieillard, celui-ci la regarda de bas en haut, et ce plusieurs fois. Amande était de plus en plus effrayée. Après l’avoir examinée sous toutes ses coutures, il se racla la gorge, et prit la parole avec sa voix cassée et rocailleuse.
« -Jeune femme, tu dois te nommer Amande ! » dit-il doucement.
La jeune fille commençait à comprendre que le géronte en connaissait pas mal sur elle, peut-être même plus qu’elle-même. Elle connaissait très peu d’elle, seulement qu’elle avait été élevée et éduquée dans un orphelinat situé sur la côte, près de Dana’s Valley. D’une petite voix frêle, douce et balbutiante, elle lui répliqua.
« -Heu… Heu… Oui… Je me nomme… Bien… Amande… Mais… Mais… Comment le savez-vous ? Me connaissez-vous ? »