Ombrae Genesia
Il n'y a pas de paradis, juste cette terre que les ombres gouvernent
Verset Premier : Le Keya
Forme première : la terre
Et quand sous tes yeux tout se brisera de lui-même, alors tu croiras en Keya.
Du néant implosa la terre. Avant cette implosion, rien n'existait, que le néant. Le néant, et le Keya. Car le Keya n'est pas né, il est celui qui fait naître. De par sa volonté, il assembla des atomes, il fit ériger une espace solide au milieu du néant. Ce monde, il le baptisa Eden. Il fit ce monde beau, à l'image de sa nature. Mais connaissant le penchant maléfique qu'il lui était donné d'avoir, il créa un monde parallèle, à l'image de ce qui plus tard le caractériserait, Nebullia, la terre des Ombres. Sur ces mondes, il créa du relief, érigea des sommets, creusa d'infinis gouffres. Il inventa le cristal, l'or et toute autre matière.
Ainsi fut créée par sa forme la Terre.
Forme seconde : l’air
Et quand les cieux s'abattront sur toi, alors tu croiras en Keya.
Il n'y eut guère d'avant. Il y eut un après, et cet après dure toujours. Le Keya n'est pas né, il est celui qui fait naître, il est le créateur et modificateur unique de toutes choses. Le keya était là avant, il est là maintenant et sera là demain. Le Keya a toujours existé, sous forme d'air, invisible. Il était le néant, et de sa volonté il a bâti un monde. Il a rempli de par ses mots s'écrivant dans le ciel, l'atmosphère. Il l'a rendu agréable pour sa forme aérienne, non pas parce que c'était indispensable à sa survie - il est le keya, indissociable de toutes choses et invincible par la mort- mais parce qu'il désirait le confort, et que tout ce que son pouvoir lui accordait, il le faisait. Celui qui avait créé la terre de ses mains créa l'air de son souffle afin d'améliorer l'aisance de l'unique.
Ainsi fut créé par sa forme l'Air.
Forme Troisième : l’ombre
Ainsi fut déclaré : l’Ombre est l’enfant du Keya, l’ombre est.
Le Keya, dans son infinie grandeur, s’ennuyait profondément. Il avait créé tout ce qui était bon pour lui, sauf une chose. Un autre lui-même. Quelqu’un qui lui tiendrait compagnie, un ami… Mais il lui était impossible de créer ce qui était égal à lui-même, tant le Keya était complexe. Il matérialisa donc une image, ressemblant à ce qui serait un camarade idéal, son ombre. Cette image était bipède, elle était l’homme. Celui qui avait créé le monde en son intégralité créa l’ombre de son infinie grandeur, il créa l’homme premier. Mais il s’avéra bien vite que cet homme n’était en rien comparable avec le Keya. Pire encore, il ne reconnaissait même pas le Keya, préférant la solitude. Alors le Keya créa d’autres hommes, il créa des femmes. Mais plus il créait, plus il les façonnait intelligents, et naquit une autre forme d’humanité, l’homme qui sait, le Gulr.
Ainsi fut créé par sa forme l’ombre.