Premiers pas.

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Il y a 14 ans | Le 04 Aug 2009 18:32:46
A l'orée d'une nouvelle existence,
Nul ne sait où mènera cette danse.
Joie, peine, gloire ou décadence,
Immuable quête de l'éveil des sens.
Nomade je suis, poète parfois,
Hors des sentiers s'élève ma voix,
Or des mots, peut-être pour toi.


Ce petit poème m'accompagne depuis bien longtemps. Il me résume, en quelque sorte. Moi, ma façon d'être, de voir la vie... et de quoi d'autre a-t-on besoin pour connaitre une personne? Si peu de choses.
Alors je le fredonne au fil des paysages à qui veut bien l'écouter, prêter quelques instants à la magie du verbe, apprendre de lui peut-être. Il y a toujours à apprendre, à découvrir. En route...

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Il y a 14 ans | Le 04 Aug 2009 19:58:43
La route se prolongeait jusqu'à l'orée d'une forêt. C'est à la sortie de cette dernière qu'une ombre glissait au-dessus du chemin de terre qui s'enfonçait dans les profondeurs inexplorées de la masse végétale. D'une hauteur d'homme moyen, l'ombre se révélà être une silhouette encapuchonnée, dont on avait permis la vue à l'aide de deux trous situés à hauteur des yeux. De ces fentes brillait un éclat rouge, lumineux, qui scrutait la vie tout autour de lui. Quand la silhouette arriva à hauteur d'Anjinho, elle s'arrêta, et les deux lueurs le fixèrent. Puis, le son d'une voix perça au travers de la capuche. C'était un son grave, dont les intonations perçaient les oreilles, pour venir s'inscrire définitivement sur les nerfs auditifs qui composaient l'ouïe de son interlocuteur.

"Bonsoir, permettez-moi de me présenter. Je suis un seigneur des Ombres, qu'on nomme Moach Gulr. Voyez-vous, j'étais cet après-midi en train de chasser dans la plaine de Baduk que je vous ai aperçu, passant. Bien que la curiosité soit souvent considérée comme un vilain défaut, c'est aussi un passage vers la connaissance et donc le pouvoir : c'est la raison pour laquelle je vous ai suivi. J'ai ensuite entendu fredonner ce court poème, et je suis sûr que vous êtes la personne qu'il me faut. Mais tout d'abord, pensez-vous que vous pourriez m'inventer un poème sur ces terres ? Comprenez que le travail que je désire vous demander relève d'un grand savoir-faire, et que j'aie le besoin de vous tester. "

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Il y a 14 ans | Le 05 Aug 2009 15:40:08
Les forêts sont toujours un émerveillement. Plus que ça, une source d'inspiration... il suffit de tendre l'oreille, de regarder autour de soi pour comprendre. Il n'y a qu'ici que la nature laisse libre cours à ses folies, qu'elle nous fait profiter de ses plus belles créations. Quel bonheur de s'y perdre... à tel point qu'on en oublie parfois la prudence.
La voix me surprend. Pas agressive, mais si grave, j'en doute presque qu'elle soit humaine. Et je ne suis pas étonné de l'apparence de l'inconnu, quand mon regard bleuté croise le sien. Peut-être pas l'accueil chaleureux que j'espérais, mais c'est mieux que rien. Et l'individu a au moins le mérite de s'exprimer clairement, bien qu'il reste mystérieux sur ce qu'il veut de moi. J'écoute sa longue tirade avec attention, hochant parfois la tête à certains de ses dires.


Vous semblez adepte de la bienséance, j'apprécie,
Et savez tout de moi par mes vers, sauf mon nom.
Anjinho, poète et conteur errant depuis peu par ici,
Flatté de vos dires, mais je ne compte aucun don.

J'aimerais savoir, si bien sûr vous le permettez,
En quoi mon modeste talent pourrait vous aider.
Le test que vous me proposez, j'en ai bien peur,
Aux vues de mon expérience, serait trop dur labeur.
Non pas que cela manque pour moi d'intérêt,
Mais je ne saurais quoi dire d'utile sur le sujet.

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Il y a 14 ans | Le 06 Aug 2009 00:21:06
"Ne vous dites pas dénué de tout talent. Chaque homme naît avec son don respectif, et personnel. Certains ainsi auront le don de longévité, d'autres auront le don de pouvoir tuer sans que cela n'entache sa conscience, certains ont le don de soigner... Le don est une caractéristique essentielle des gens qui œuvrent en société. Mais venons-en au vôtre. Il est loin d'être inutile, et même très loin d'être bénin. C'est le don de la parole, cette facilité qu'ont les gens de votre métier à raconter histoires et poésies. "

L'être encapuchonné marque une pause. Il paraît réfléchir un instant, puis reprend.

"Je ne puis vous dévoiler maintenant pour quel genre de travail je désirerais engager vos talents. Je suis sûr qu'une personne aussi claire que vous permettra à un personnage aussi sombre et aussi marqué par les souffrances que moi de conserver quelques secrets, du moins pour l'instant. Je ne vous demande que ce petit poème. Je ne vous ordonne pas de l'écrire. Si vous n'en avez pas envie, dites-le moi, et je passerais mon chemin."

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Il y a 14 ans | Le 06 Aug 2009 01:44:24
J'ai bien malheureusement vu trop peu de personnes,
Pour avoir de mes semblables une vision qui soit bonne.
Quant à mon don, puisque vous voulez l'appeler ainsi,
Il peut réchauffer les coeurs, mais ne sauve point de vie.


La réponse ne sied pas vraiment en retour d'un compliment... et inutile de serrer les poings. Je reprends mon souffle calmement avant de poursuivre.

Pardonnez mon agressivité, ce n'était mon intention,
Je me sais juste bien inutile aux autres, de cette façon.


Voila qui est mieux, mais je ne devrais pas dévoiler ainsi les faiblesses de mon esprit.

Vous le disiez, la curiosité est un vilain défaut,
Je lui cède aussi, sans doute un peu trop...
Gardez vos secrets, nul besoin de m'éclaircir,
Je sais me satisfaire du travail pour le plaisir.

Comprenez que j'accepte, sous réserve de temps,
L'écriture demande patience pour un rendu plaisant.
Quelques rencontres et de nombreux voyages,
M'aideront certainement à noircir la page.