Je venais de marcher des jours entiers. Mes jambes pesaient de plus en plus lourd, le poids de l’équipement que j’avais sur le dos devenait de plus en plus insupportable. Les terres que je fuyais devaient maintenant être suffisamment loin pour que l’on ne me retrouve jamais. La guerre avait détruit de nombreuses familles, la mienne n’avait pas été épargnée…
Mon départ fut précipité, la route longue. Je n’avais jamais autant marché, même lorsque j’étais engagé dans l’armée. Le combat avait tout détruit en moi. La famille, ma maison, mes convictions…
Sur la route je me suis longtemps demandé ce que j’allais faire dans ma nouvelle vie. Car oui malgré tout ce qui m’était arrivé, je voulais toujours vivre. Mais vivre sans rien faire était pour moi impossible. Cultiver un bout de terre ? Non, je ne pourrai pas. La vue du sang qui coulait lors des batailles restait omniprésente. Me battre ? Jamais je ne le referai. Vendeur d’armes ? Pourquoi pas, cela me permettrait de me faire des amis en ces terres. Mais des ennemis aussi surement…
J’en étais à ces réflexions lorsque je vis deux personnes dont une qui s’enfuyait une arme à la main laissant la seconde en pleurs. Je partis donc essayer de comprendre ce qu’il se passait. On m’expliqua que la personne qui courrait devait acheter une arme. Avant de vouloir la payer, elle avait demandé à la tenir entre ses mains. C’est à ce moment là qu’elle s’était enfuie…
Il me vint alors à l’esprit de parcourir ces terres inconnues en long, en large et en travers afin de servir d’intermédiaire dans ce type de ventes de mains à mains. De cette manière, les personnes voulant m’utiliser comme intermédiaire n’auraient plus rien à craindre et seraient sûre d’obtenir ce qui leur était du.
En y réfléchissant bien, je me disais que cela pourrait peut être participer à une paix beaucoup moins fragile que ce qui semblait être sur ces terres…