Souffrance d'un être

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Il y a 14 ans | Le 15 Jun 2009 16:55:19
Ma main se pose sur les traces encore fraîche, sur le sol de terre humide. Mon index caresse les contours que les pieds bottés de ma proie à laissé. Puis je trempe mon doigt dans une flaque de sang.
Je reste de marbre. Aucun sentiment ne s’affiche sur mon visage. Qu’un inconnu vive ou meurt dans cette forêt maudite : je n’en ai que faire. Pourtant, je suis poussée par la curiosité.

Je me redresse. Entoure mes bras autour du cou d’Ombre, une panthère colossale aux poils noirs, qui se situe à mes côtés. Je lui murmure quelques mots à l’oreille, puis grimpe sur son dos. Je vérifie que mes lances sont toujours accrochées derrière moi, au niveau de ma ceinture, tandis que la bête renifle l’hémoglobine sur le sol, puis fait quelques pas en avant.

Souffrance. Flammes brûlantes. Qui partent de mon bras gauche, et qui se propagent dans tout mon être.
Inutile de ce tordre de douleur. Je n’ai ni le temps de le faire, ni l’envie. Je me contente de serrer les dents.
Ombre ressent ma colère, malgré qu’elle soit intérieure. Elle tourne lentement la tête, ses yeux jaunes m’examinent avec soin. Ses muscles sont tendus sous mes doigts. Je lui fais un signe de tête. Signe de départ. Et la panthère prend son élan, se met à courir à toute vitesse.

Je baisse mon buste, pose ma joue sur les poils soyeux de l’animal. Inutile de m’assommer avec une des grosses branches qui passent au dessus de ma tête. Il ne manquerait plus que ça.

Je jette un coup d’œil autour de moi. Je distingue des couleurs. Du vert. Du marron.
Et du rouge. Un rouge qui devient beaucoup plus net au fil de la course.

Je ferme les yeux. J’écoute. Aucun bruit. Tant mieux. Je n’aime guère les piaillements des oiseaux. Les piafs, je les aime surtout quand ils grillent sur un feu de bois. La viande d’un volatile, quand elle est bien cuite, est délicieuse.

Je rouvre mes paupières. Je constate que le soleil commence à se lever, un peu de lumière traverse le feuillage des arbres. Je n’aime pas le soleil. Il rallume le poison dans mes veines.

Quelle idée de rechercher un inconnu, ou une inconnue, que je ne connais même pas, et qui se trouve à l’agonie. Après tout, c’est possible que je fasse tout ce chemin pour finir par enterrer un cadavre.

En plus de ça, je suis à jeun. Mon estomac grogne depuis un bon moment, sans que je réponde à ses cris plaintifs.

Ombre s’arrête. Je relève mon buste maintenant que je n’ai plus de branches à éviter au dessus de moi. Je jette un coup d’œil devant moi. Puis, je descends tranquillement du dos de la l’énorme panthère. Je serre dans ma main une de mes lances favorites.

Et je fixe l’homme de mes yeux noirs.

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Il y a 14 ans | Le 15 Jun 2009 19:07:03
Je m’approche lentement. Mes pieds ne font aucun bruit sur l’herbe drue. Silence.
Encore quelques pas. Je suis devant lui. Je serre mon poing gauche. Ma main droite tient toujours la lance. Je ferme mes yeux quelques instants, puis les rouvrent ensuite.

Je me mets accroupi devant l’homme, m’appui sur mon arme. Cinq minutes passent sans que je n’agisse.

Je reste droite, me contente de le regarder pendant cette pause.
Un guerrier. Sans aucun doute. Bien amoché. Mais peu importe.
Peut-être que ça lui remettra les idées en place.

Mon poing est toujours serré. Je l’abat de toutes mes forces sur la face du bonhomme. Le sang s’échappe en torrent de sa bouche.

Ma voix grave est posée s’élève dans le calme de la clairière :

-Tu crois que j’ai fais tout ce chemin pour tuer un homme qui n’est même pas capable de s’accrocher à la vie ?

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Il y a 14 ans | Le 16 Jun 2009 15:11:34
Le mot « homme » que j’ai mis dans ma phrase semble le déranger au plus haut point. Je me retiens de pousser un soupir, inutile d’aggraver la situation dans laquelle je suis.

Je le regarde se relever tant bien que mal. Il titube sur ses jambes quelques instants, tête baissée, le visage en sang, ainsi que la main qu’il garde sur son œil.

Je reste silencieuse quand le rire s’échappe de sa gorge et s’amplifie sur ses lèvres. Un fou. Cet homme...ou plutôt cet être, est complètement fou.

Je regarde la lourde armure tomber sur l’herbe, qui est trempée de sang. Une ombre se trouve sur le sol. Une ombre humaine. Mais avec deux formes d’ailes de chaque côté...

Je relève la tête. Mes yeux examinent l’être qui se trouve devant moi. Il me parle.
Je ne bouge pas quand il s’avance dangereusement vers moi, un sourire de sadique sur le visage. Ombre s’avance derrière moi, ses crocs en avant. Je lui fait signe de s’arrêter, quand elle est à quelques centimètres de moi.

Puis je réponds, imperturbable.

-Et toi, qui est-tu pour dire que je suis une idiote et une ignorante ?

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Il y a 14 ans | Le 17 Jun 2009 16:22:26
Je me retiens de pousser un soupir, encore une fois.

-Crois-tu que j’arrache la vie des êtres sans aucune raison ?

Il s’avance devant moi. Il semble hésiter. Va-t-il me cogner ?

Il s’arrête. Ce retourne rapidement. Récupère son armure. Tout en me disant d’aller me planquer à l’auberge, malgré Ombre qui m’accompagne.

Je ferme les yeux. Pour qui me prend t-il ?

-Crois-tu que j’ai assez de jugeote pour aller m’enfermer dans une auberge ?

J’ouvre mes paupières, mon regard sombre est fixé devant moi, dans le vide.

-J’aime vivre au dehors. J’ai choisie d’être libre. Je ne veux plus être un oiseau en cage...

Cette fois, je soupir pour de bon.

-Peut importe si l’on me prend la vie. Que ma vie soit courte, je n’en ai que faire...du moment qu’elle est belle.

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Il y a 14 ans | Le 19 Jun 2009 17:10:29
Je deviens pâle. Des larmes de sang coulent sur mes joues, et tombent sur des brins d’herbe sur le sol. Les paroles résonnent dans ma tête, comme après un coup de marteau frappant une enclume.

« Au fond de toi, je ne pense pas que tu sois heureuse. »

Et mes douleurs, que j’avais ignorées le temps de quelques minutes, reviennent en cascade. Douleurs qui partent de mon bras gauche, et s’éparpillent dans mon corps.

Des tiraillements aux bras et aux jambes.
Des milliers d’épées qui me transpercent.
Du soufre en fusion sous ma peau.
Surface de ma peau glacée, malgré le feu qui brûle à l’intérieur de moi.
Yeux qui voient troubles, et qui laissent couler des perles écarlates que je n'arrive pas à arrêter.

Je m’appuie sur ma lance. Je suis accoutumée à ce supplice.

-Je ne peux pas supprimer le mal qui me ronge. Je ne peux pas être heureuse. Pourquoi rester enfermée, et être infirme ? Si je meurs, si un humain me tue, ça me soulagera...

Ombre s’approche de moi, pour me soutenir. Je m’agrippe à elle, et grimpe sur son dos, avec difficultés.
Puis, je parle assez fort pour que l’inconnu m’entende.

-Ombre n’est pas une arme de guerre. Elle est libre de me suivre. Et, si elle désire partir, elle le peut, je ne l’empêcherais pas.

Ma main caresse doucement la panthère, tandis que je m’exprime, mes pupilles posées sur l'inconnu.

-Je vais suivre ton conseil. Celui d’aller en auberge, pour la nuit.

Et je murmure doucement.

-Je ne suis pas invincible. Et je le sais. J’ai mes propres faiblesses...

Ombre fait un tour sur elle-même, pour que l’on emprunte le chemin de retour. Le chemin de sang. Elle fait quelques pas en avant, et je tourne la tête vers l’inconnu. Et je dis tout bas:

-Je m’appelle Souffrance.

...Avant que la panthère prend son élan, et ce lance dans une nouvelle course folle à travers les bois.

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Il y a 14 ans | Le 19 Jun 2009 17:13:47
Je deviens pâle. Des larmes de sang coulent sur mes joues, et tombent sur des brins d’herbe sur le sol. Les paroles résonnent dans ma tête, comme après un coup de marteau frappant une enclume.

« Au fond de toi, je ne pense pas que tu sois heureuse.»

Et, mes douleurs que j’avais ignorées le temps de quelques minutes, reviennent en cascade. Douleurs qui partent de mon bras gauche, et s’éparpillent dans mon corps.

Des tiraillements aux bras et aux jambes.
Des milliers d’épées qui me transpercent.
Du soufre en fusion sous ma peau.
Surface de ma peau glacée, malgré le feu qui brûle à l’intérieur de moi.
Yeux qui voient troubles, et qui laissent couler des perles écarlates.

Je m’appuie sur ma lance. Je suis accoutumée à cette souffrance.

-Je ne peux pas supprimer le mal qui me ronge. Je ne peux pas être heureuse. Pourquoi rester enfermée, et être infirme ? Si je meurs, si un humain me tue, ça me soulagera...

Ombre s’approche de moi, pour me soutenir. Je m’agrippe à elle, et grimpe sur son dos, avec difficultés. Puis, je parle assez fort pour que l’inconnu m’entende.

-Ombre n’est pas une arme de guerre. Elle est libre de me suivre. Et, si elle désire partir, elle le peut, je ne l’empêcherais pas.

Ma main caresse doucement la panthère, tandis que je m’exprime.

-Je vais suivre ton conseil. Celui d’aller en auberge, pour la nuit.

Et je murmure doucement.

-Je ne suis pas invincible. Et je le sais. J’ai mes propres faiblesses...

Ombre fait un tour sur elle-même, pour que l’on emprunte le chemin de retour. Le chemin de sang. Elle fait quelques pas en avant, et je tourne la tête vers l’inconnu.

-Je m’appelle Souffrance.

Puis la panthère prend son élan, et s’engage dans une nouvelle course folle à travers les bois.