Le sentiment de vide qui m'envahit depuis tellement longtemps ne cesse de me torturer, douleurs atroces, indéfinissables.
Cet abime de néant qu'est ma mémoire est en constante recherche de mes précieux souvenirs.
Des siècles ont passés depuis que j'erre dans ce trou noir à la recherche de ma vie antérieure,
Je ne ressens plus rien , ni la faim, ni la soif, ni le froid, mais la douleur... je la sens, plus que jamais...
Je me suis enfoncé tellement profondément dans mon esprit que revenir à la surface parait impossible.
De toute façon, je n'ai aucune raison de le faire, rien ne me rattache plus au monde extérieur que mon enveloppe corporelle que je sens mourir, rongée par les insectes et autres...
Soudain, un murmure venu du néant m'interpelle, m'attire, me rejette. Mais je lutte, insiste, afin d'atteindre ce murmure.Plus j'approches et plus le murmure mue, bientôt grondement sourd...
Je m'accroche désespérement à ce filon de mémoire, m'enfoncent de plus en plus dans le néant quand un éclair jaillit des tréfonds de mon âme m'apportant une image, une seule.

Village submergé par les flammes, les enfants pleurent, les femmes hurlent, et par dizaines, les homme tombent... Un homme s'avance vers moi, malgré sa chemise tachée de sang et son corps meutris de toutes parts, il dégage de lui un certain charisme qui inspire le respect. L'homme me regarde droit dans les yeux, je me sens comme sondé, mis à nu. Un seul mot, une seule pensée, un dernier souffle , " Fuis " ... Les images disparaissent, echappant a mon emprise, je tente de les retenir, en vain.

L'énergie dépensée pour voir ces images a été puisée dans mes dernières réserves, je me sens tomber, je sombre...



-"Est-ce que ça va?" ... Il me semble que ce sont les premiers mots que j'ai entendu depuis une éternité.... La lumière me brule, j'ai mal, je me sens revivre, enfin.... C'est une fermière, du nom de Ciléa, ayant été puisé de l'eau, qui m'a trouvé étendu au milieu des bois, Je ne sais pas quel miracle m'a mis sur son chemin mais j'en remercie le ciel. Je m'appelle Satanas, c'est le nom que m'a donné cette fermière car, selon elle, le jour où elle m'a retrouvé allongé au milieu de sa route, je ressemblais étrangement à un revenant... Mais sa gentillesse ne fut pas récompenser comme elle l'aurait du etre, Ciléa la douce est morte en cet hiver de ma première année de renaissance... La peste l'a emportée, elle ainsi que la bourgade où elle vivait une vie paisible...


Me laissant seul dans mon infinie tristesse...

Du plus loin que je me souvienne c'est la seule m'ayant apporté un peu de compassion dans ce monde de solitude qu'est ma vie... Qu'elle soit bénie et que son nom soit chanté par les meilleurs bardes a travers le monde. Je n'ai pas le temps de me lamenter, j'ai encore tellement de choses à faire... Je dois retrouver la mémoire, je dois me retrouver, c'est pouquoi je parcours les terres d'argent. Je suis en quête de souvenirs. A tous ceux qui m'ont déjà vu, par pitié , dites le moi....


Satanas le borgne,
Première année de rennaissance.

Quel est donc cette atroce odeur?
Je suis obligé de me couvrir les narines pour ne pas rendre.
L'atmosphère est lourde et suffocante, où que j'aille. Mais qu'est-ce qu'il m'à pris?
Pensais-je vraiment pouvoir poursuivre cette créature hideuse jusque dans son antre?!
L'appat du gain et de sang m'a rendu fous, trop plein d'adrénaline.
En quoi suis-je supérieur à ma proie maintenant qu'elle m'a conduit en son territoire?
Trève de bavardage,pour l'instant je n'ai que faire de cette abomination,je dois trouver une sortie.
C'est une sensation horrible d'être perdu dans cette caverne,sombre. J'ai l'impression de retomber dans l'abime de ma mémoire, comme si j'allais revivre ces siècles de néant.
Mon coeur bat la chamade,Mon sang s'écoule dans mes tempes plus vite que l'éclair,éclair de sang,lueur doré,...
Lueur Doré?! C'était elle, la créature,la lueur dorée n'était autre que la couronne qu'elle portait. La couronne était l'appat du gain,sa porteuse était celui du sang.
Une lueur, une esquisse dorée dans la pénombre de la grotte, ce n'était peut-etre qu'un rêve,une illusion.
J'étais à l'arrêt, soufle court, et vision brouillée par les goutellettes qui ruisselaient sur mon visage.
A part le tumulte intérieur que produisait mon coeur et le son suffocant que créait ma gorge,Le silence était total.
Rendant l'atmosphère encore plus chargé d'électricité.
Le bruit du silence,car le silence a un bruit, a quelque chose de paniquant, d'horrifiant.
Seulement peu de personne peuvent prétendre avoir entendu un réel silence, car le bruit est partout et rare son les instants où le silence se joue du bruit.
Ne plus rien entendre est comme ne plus rien voir,oppressant.

Un rire, une flamme, une lueur dorée.

La créature était là, atroce comme jamais, sourire au lèvres. A coté d'elle se tenait un homme,un vieillard.
Le rire était celui du vieillard , la bète n'aurait pas put produire un son autre qu'un grognement.
L'homme me regarda, de haut en bas et de bas en haut, sondant mon esprit et mon coeur.

-"Ainsi tu as amené quelqu'un, Durandal" dit-il s'addressant à la bête.

Cette dernière hocha la tête une lueur amusée dans les yeux...