Un gigantesque tremblement de terre est le précurseur de cette nouvelle ère. L'épicentre se trouve en plein cœur de la ville, et tous les passants, apeurés, se ruent cependant vers l'endroit où le séisme semble atteindre l'apologie de sa puissance dévastatrice. Et devant les yeux ébahis des badauds réunis en nombre, le sol s'ouvre. Progressivement, en tremblant, dans un vacarme qui rendrait sourd n'importe qui. Mais par fascination, ces gens restent, voulant savoir ce qu'il se passait, à savoir si c'était un phénomène naturel, ou bien quelque chose de plus "magique", après tout la nature humaine est curieuse... Aussi soudainement qu'il avait commencé, le tremblement s'arrête, et, des entrailles cramoisies de la terre, s'élève un construction d'acier et de bois. Au fur et à mesure que cette construction s'élève, de façon surnaturelle, on parvient à davantage identifier sa nature... Il s'agit d'une porte. Une porte close, fermée des deux côtés.
La Porte continue son ascension, elle est maintenant à quelques mètres au-dessus du sol, flottant dans l'air. Puis elle s'arrête. Et le grondement reprend. La faille ouvrant sur les arcanes de la terre reprend le chemin inverse, se rétractant. Finalement, il n'y a plus rien d'autre que la mémoire de ceux présents qui peut témoigner de ce phénomène, leur mémoire... et la porte, qui lorsque la faille s'est refermée, s'est délicatement posée à même le sol. Les plus courageux vont jusqu'à s'approcher de la porte, à la toucher. Rien ne semble se passer... Alors, tous rient de leur peur, enfin, certains sont sceptiques, car après tout, une porte qui monte des entrailles de la terre, ce n'est pas monnaie courante. Mais bon, il ne se passe rien d'exceptionnel, après cela. Chacun plaisante à présent de la peur de son voisin.
Soudain, dans le même grondement assourdissant qui a précédé l'apparition de la faille, et sa clôture, la porte s'ouvre, doucement au départ, ne laissant apparaître qu'un filet de lumière rougeâtre, puis finalement, aussi bizarre que cela puisse paraître, c'est un paysage dévasté, qui, de chaque côté de la porte, s'étend à perte de vue sous les yeux ébahis des spectateurs. On peut faire le tour de la porte, quand on la regarde en face, de derrière ou de devant, on ne voit que ce paysage morbide... mais sur le côté, on ne voit que la mince armature de la porte... Ce lieu, où la braise s'étend a perte de vue, est le point de ralliement des multiples enfers de la Métempsycose. L'amnésie d'un monde oublié, où même le temps n'y trouve plus son compte. Chambre de métamorphose des âmes, l'endroit présente la particularité d'irriguer nos deux mondes, avec pour principes de base, l'extension des enfers Métempsycose au-delà même des terres oubliés. La vie n'a pas lieu d'être et le pêché gangrène quotidiennement les âmes soumises aux supplices des enfers, âmes expatriés par les ombres Métempsycose, gardiens des sept enfers et rédempteur de ces terres. Une simple histoire pour certains, une légende pour d'autres, mais avant tout une vérité pour le monde.
De ce pays qui semble abandonné par la gaieté, monte une clameur. Instinctivement, tous reculent. Là ! Dans la porte ! Des hommes, des femmes, qui s'approchent... Il y en a qui courent, d'autres sont à cheval, certains montent de curieuses montures dénuées de toute beauté, comme de toute peau. Seuls les os de ces bêtes sont visibles. Et à ce moment, dans cette ville si calme à l'habitude, c'est la débandade. tous fuient cette menace qui sort d'on ne sait où, si ce n'est qu'elle arrive vite, très vite, et qu'elle a l'apparence aussi meurtrière que horrible. Car à mesure que ces gens dans le paysage se rapprochent de la porte, on distingue de plus en plus leur nombre : c'est une véritable armée.
Encore quelques mètres, et ils passent la porte. L'accomplissement Métempsycose est proche, la marche des vertueux est en route, afin d'étendre les couleurs divine de l'unique, Athéna Exclamation..
Comme dans les heures les plus noires de l'histoire, ce qui suit est un vrai carnage. Cette armée annihile toute opposition, tuant, torturant, brûlant. Ils n'épargnent personne. En quelques heures, ils sont maîtres de la ville. Alors, ils se réunissent sur la place centrale, et, en cercle, s'observent dans un silence que rien ne vient troubler. L'un des guerriers, le plus frêle, encapuchonné, s'avance alors au milieu du cercle.
Frères !
Cette première bataille est pour nous une pleine victoire. Jadis, nous autres qui défendons l'art de la métempsycose vivions enclavés dans les Enfers, apprenant à connaître ce monde qui nous entourait. Athena Exclamation, divinité entre les dieux, nous a montré la voie. En conjuguant toute notre puissance, nous avons réussi à créer ce portail entre les différents enfers, et les terres d'argent.
En quelques heures, nous avons réussi à faire de cette ville notre domaine. Cet endroit, dénué de tout nom, recevra désormais celui de "Métempsycose Oppidum". Que ce sceau soit la preuve de notre puissance indéniable. Le monde tel que ses habitants le connaissait va désormais changer. Plus de bien, de mal. Plus de tristesse, de bonheur. Rien de plus que la Métempsycose, dans toute sa splendeur.
Et, joignant le geste à la parole, le cercle des envahisseurs se concentre. Un flash de lumière, et, en-dessous de la porte, gravé dans la roche, se tient le désormais célèbre sceau de la métempsycose.
