Préparations
Encore un jour se lève sur la planète Silverworld et je sortais doucement de mes rêves, je rentrais dans la danse. Comme toujours, il était huit heures du soir j’ai dormi tout le jour et... et je devais aller me faire la plus belle possible. Dur de faire plus jolie que la beauté divine qui m’habite naturellement, mais un petit trait noir sous les yeux, un peu de gloss et un léger mascara ne me feront pas de mal. Je n’y peux rien, être la plus sensuelle des demoiselles de ces terres a toujours beaucoup compté pour moi. C’est si flatteur d’attirer l’attention de tous. Ceux qui me lisent ne peuvent comprendre, j’imagine bien, puisque je suis forcément au dessus d’eux et ils ne seront donc jamais la number one, celle qui rempli les nuits de ces chiens baveux de fantasmes exceptionnels, celle qui fait jalouser toutes les dames et fait rêver les jeunes filles d’être un jour comme je suis.
Ce soir, c’était le grand soir. C’était mon soir même. C’était le soir où enfin, j’allais réussir mon coup. Je vous avoue, je suis fière de moi, et pas qu’un peu.
Bon, me voilà fin prête. Pas de décolleté et tout le tralala. Une petite tenue de cuir pour faire un peu plus ressortir mes formes généreuses et c’est tout. Si je commençais à en faire trop, j’allais encore devoir refroidir les ardeurs de chacun, à coup d’épée de glace. Cela aurait été désobligeant et ennuyeux, je n’étais tout de même pas là pour ça (même si le Chef aime bien quand je lui rapporte des crânes pour sa collection). Un petit coup d’oeil à l’extérieur et je remarquais que le soleil s’était couché. Voilà, c’était officiel, j’étais encore en retard.
Je ne perdais pas plus de temps, pris la fameuse enveloppe et sortais de chez moi en claquant la porte, puis me mis à courir. Ces dans ces moments là qu’on se félicite d’avoir des capacités hors du commun et telle une panthère, je m’amusais à dépasser le vent. Mes cheveux ondulaient à l’horizontal maintenant et je commençais à sentir quelques larmes sortir de mes orbites. Je ralentis alors un peu ma course et adapta ma vitesse pour éviter de faire couler mon maquillage. De toute façon, j’étais bientôt arrivée.
Les lumières de la ville semblaient m’accueillir quand je me présentais à son entrée. Je franchis alors son seuil et me dirigea vers la place publique, celle où tout le monde m’attendait. Certains me reconnurent dans la rue et m’acclamèrent. Des enfants avaient même déplié des banderoles pour vanter ma beauté et leur admiration. J’étais tout de même un peu déçue de ne pas voir toutes mes qualités exposées sur leurs draps blancs, celles qui font de moi celle qu’on envie le plus au monde, mais je me suis dit qu’ils n’avaient surement pas assez de linge et de bras pour ça. Je leur sourit et continua mon chemin. Au loin, une foule immense exultait au pied d’une estrade sur laquelle on pouvait voir de nombreux flambeaux allumés, comme si une fête allait avoir lieue. D’ailleurs, une fête allait avoir lieue, la mienne.
J’étais heureuse. C’était enfin le moment venu et je contemplait ma réussite. Dans les yeux de chacun luisait cet espoir que j’incarnai. J’étais un peu leur chance de devenir riche, leur chance de devenir quelqu’un, leur rêve, tout simplement. La mer humaine s’écartait alors sur mon chemin pour me laisser passer. Je me prenais pour le messie car je l’étais pour eux.
J’avançais quand soudain se dressa devant moi le parquet de bois. Je fis un bond, atterri avec la plus grande des grâces dessus et vit alors un peu plus l’immensité de mes adeptes. Derrière moi, un écriteau géant avec écrit « Loto, A qui le tour ? ».
Je dû attendre quelques secondes avant que le calme ne prenne le dessus sur les cris exacerbant de mes fans, de mes joueurs. J’entendais par dessus les hurlements hystériques quelques « Hyuhyu t’es bonne ! » qui me firent sourire. Je reconnaissais alors quelques amis à moi qui avaient eux aussi décider de tenter leur chance.
Un amplificateur de voie m’attendait. Je m’en saisis et pouvais enfin commencer mon discours. De ma poche je sorti l’enveloppe qui contenait les numéros gagnants et la montra au public qui une fois n’est pas coutume reprit en chœur un hymne à ma personne. Je demande alors le silence et avala ma salive, le moment était venu. Je savais qu’à la fin il y aurait un heureux et le reste me haïrai, désabusé par leur espoir vain. Mais comme on dit, « c’est l’jeu ma pov’ Lucette ! ».
HRP : Suite du RP ce soir les amis et donc l'heureux gagnant :)