Appelez moi... Bavarde
Quels seraient ses dernières paroles ? Un ultime mot d’adieu ? De haine ? D’amour et de tendresse ? Ou bien une diatribe sanguinaire, une incitation à la révolte et à la haine ?
Offrira-t-elle un cadavre généreux, qui dans ses derniers instants, aura pensé au bien des générations futures ?
Ou pas. N’est ce pas ce qu’on dit ? Ou pas. Schtrow ne savait pas ce qu’elle dirait pour ses derniers instants. Peut-être mourra-t-elle dans son sommeil, et que son dernier souffle ne sera qu’un ronflement.
Les terres de Baduk étaient fertiles. Ceux sont elles qui avaient accueilli ses premiers pas. Un jour, elles accueilleront ses dernières foulées. En attendant, c’était avec joie qu’elle retournait les contempler, admirer ces lieux pleins de souvenirs.
C’était souvent là qu’elle trouvait l’inspiration, le calme nécessaire pour pouvoir exprimer ses pensées. C’était ces terres qui lui permettaient de se remémorer les doux moments du passé, et d’aller voir les personnes concernées par ses tourments présents.
Avec l’âge et l’expérience, elle avait appris à modérer ses propos, afin de garder de sa clarté. Mais toujours, elle allait voir les personnes avec qui elle était en conflit, avec qui elle était en émois, aussi.
Toujours être honnête, toujours s’expliquer. C’est ce qu’on lui avait appris. Et maintenant que la leçon était passée pour elle, elle voulait la transmettre. Et quoi de mieux que ces terres de Baduk, où les plus jeunes restaient constamment ?
Ce fut dans cette terre, porteuse de futurs héros, qui avaient vu tous les grands du passé qu’elle écrivit quelques mots, selon son habitude.
Les incompréhensions sont faites de non dits plus que de non sens. Peut-être trouvera-t-on que mon langage n’est qu’un babillement à vos oreilles, mais laissez vous porter et écoutez le. Quand ma mort viendra, j’espère que mes dernières paroles ne seront qu’un « gasp » léger, car j’aurai dit toutes les choses importantes de mon vivant.
Passer des heures à balbutier des mots incompréhensibles n’est pas ce qu’un mourant a de mieux à faire. Avant de partir, sachez que mes discours auront été prononcés, mes conflits réglés, mes amis remerciés.