Légende d'un monde inconnu

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Il y a 15 ans | Le 02 Aug 2008 14:41:49
A l’aube de la septième ère du royaume d’Arnelis, il faisait bon vivre.
La nature était luxuriante, le calme régnait, personne ne manquait de rien.
Bien entendu, il y avait des classes aisées mais grâce à l’entraide, la classe pauvre était enfin anéantie.

Le royaume était géré par le grand Cordor, conseiller du roi Gonfran.
Ce dernier vivait dans une citadelle gigantesque au sommet du mont Shinaz, surplombant la vallée de la destinée.

Il n’oppressait pas son peuple, veillait à la sécurité de chacun et était apprécié de tous.

L’autorité du royaume était exercée par le grand Cordor, qui disposait d’une armée immense.

Il faut dire que les terres s’étendaient sur un espace si vaste que personne n’eut réussi à les explorer entièrement.

L’armée disposant d’une centaine de milliers d’hommes et d’un groupe d’élite.

Ce groupe est nommé la horde du silence, une centaine de maîtres d’armes dont les visages sont dissimulés entièrement sous leur casque intégral, commandée par le Général Vorn, puissant guerrier réputé invincible.

Leur base est située au beau milieu de la forêt des tourments, on ne les voit qu’une fois par lune, lors de la fête royale célébrant la victoire contre les forces du mal.

Les secrets de ces terres sont gardés dans un donjon, appelé la tour des cieux et habitée par de puissants magiciens dont le doyen de ces terres, le grand mage Elsior.

Il est le seul survivant de sa race, les Korval ; de puissants magiciens capables de prédire l’avenir, de dompter les vents, le feu et les eaux, ils ont le don de communiquer avec les animaux.

Il est né à la fin de la première ère et connu la froideur de la période des ténèbres.

Car ce royaume n’a pas toujours été ce qu’il est aujourd’hui, une ère sanglante dont les sages préfèrent taire les histoires.

La seule chose que tout le monde sait, c’est que le seigneur des ténèbres fut vaincu par la horde du silence associée au peuple, aux elfes et aux Korval.

Il est emprisonné dans un endroit tenu secret de tous et c’est bien mieux ainsi.

Arriva ce jour de fête, ce jour où la sublime Tessa, princesse du comté du lac des supplices, donna naissance à un garçon appelé Vornar.

La communauté du lac des supplices étaient la descendance directe du peuple elfique, race éteinte depuis que ces derniers se soit mélangés aux hommes.

Il était le fruit de son mariage avec le général Vorn, son héritier, celui qui commandera la horde du silence après sa mort.

Sa destinée était toute tracée, son enfance se passait presque uniquement avec sa mère, son père étant très souvent dans la forteresse de la horde avec ses frères d’armes.

Il grandit donc au bord du lac des supplices, chéri par sa mère et endurci par son père lorsque ce dernier était présent.

C’était un chenapan, il faisait tourner en bourrique toute la communauté mais n’était jamais irrespectueux.

Le jour de ses douze lunes, son père vint avec un étranger, son nom était Minir ; il était forgeron, maître d’armes et l’entraîneur des valeureux et puissants membres de la horde.

Alors que Vornar était en train de dormir au beau milieu de cette nuit festive, une dispute éclata entre son père et sa mère.

Sa mère hurlait, éclatant en sanglots, suppliant son époux de ne pas l’emmener avec lui.

Vornar se Réveilla, sa mère était à son chevet, lui caressant la tête affectueusement et lui dit :

« Mon chéri, le temps est venu.
Cet anniversaire marque la fin de ton enfance et le début de ton apprentissage.
Tu vas suivre l’homme qui est avec ton père, il va s’occuper de toi.
Ce sera dur mais ce le sera bien plus pour moi, nous nous reverrons à chaque lune, je t’attendrai impatiemment. »


Vornar se leva, fort malgré son âge, prit sa mère dans ses bras et lui embrassa la main.

« Je te ferai honneur maman et deviendrai aussi fort que mon père.
Je t’aime »


Il lui lâcha la main doucement, laissant glisser ses doigts sur ceux de sa mère puis sorti de la pièce sans se retourner.

Ils montèrent tous trois sur un dragon puis prirent la route du mont shinaz.

Vornar contemplait le paysage, agrippé fièrement au torse robuste de son père.

C’était la première fois qu’il montait sur un dragon, pire encore ; c’était la première fois qu’il partait seul avec son père.

Ils survolèrent le lac des supplices, les grottes de l’oubli, le brasier d’Argol, les marécages des profondeurs, la plaine de l’espoir puis enfin la vallée de la destinée.

Au loin, le mont shinaz se dressait, le dragon prit alors de l’altitude, on pouvait voir la citadelle royale et juste derrière, la forêt des tourments.

Le dragon atterrit alors face aux gigantesques portes de la citadelle, les clairons hurlèrent d’un seul ton.

Le crissement des portes se fit entendre et s’ouvrirent laissant admirer le spectacle qui attendait Vornar.

Des milliers de gardes formaient une haie d’honneur, genou gauche à terre, tête basse, glaive dans la main droite levé au ciel.

Ils parcoururent lentement l’allée pavée de dalles de rubis finissant par des escaliers menant à l’entrée du bâtiment.

Le comité d’accueil final est composé de dix guerriers étranges, ils portent une cape noire, une armure et un casque intégral sombre ne laissant qu’à peine entrevoir leurs yeux injectés de sang.

Vornar est un peu intimidé, ils ont l’air très fort.

Arrivés devant eux, Vorn stoppa sa marche ainsi que Vornar et Minir.
Vornar leva ses yeux et vit un balcon à l’intérieur duquel une jeune fille le regardait.

Elle était vêtue d’un blanc éclatant ornée d’une pierre précieuse de couleur mauve, elle était belle comme la lune, aussi lumineuse que les étoiles.

C’est alors que la voix de Vorn résonna :

« Mon fils, sois fort et prépare-toi à servir ton peuple »

Vornar détacha son regard de la demoiselle et ne vit plus que Minir devant lui.

Son père et les guerriers avaient disparus comme par enchantement, dans un silence mystérieux.

« Suis-moi, je vais te montrer ta nouvelle chambre » dit Minir.

Vornar suivit alors Minir dans la cour, étonné de ne pas entrer dans la si belle bâtisse.

Il firent le tour de l’immeuble et arrivèrent dans une modeste cabane.
La pièce était vétuste, grande et sombre, une paillasse était posée par terre au fond de la pièce.

« Ici se trouve la forge avorton !
La paillasse te servira de lit, tu ne pourras dormir qu’une fois que je te l’aurai ordonné.
Ton père n’est désormais plus là et tu ne reverras ni ton père, ni ta mère avant que tu sois un homme, c’est à dire dans dix lunes ! »


Vornar était resté crédule, ne comprenant pas le sens des mots de celui qui est désormais son tuteur.

D’un réflexe enfantin et naturel, il se mit à pleurer.

« Cesse de pleurnicher de la sorte gamin ! Tu m’énerve !
Tu vas devenir ce qui est ta destinée, tu me remercieras un jour. »


Puis il claqua la porte aussitôt et le tabassa afin de l’endurcir.
Vornar criait, il était trop jeune pour subir cette éducation, lui qui a été tant chéri par sa mère.

Une fenêtre donnait de la citadelle donnait sur la cabane, cette étrange et jolie petite fille regardait la scène impuissante.

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Il y a 15 ans | Le 02 Aug 2008 14:42:25
Le temps passa, deux lunes étaient passées et Vornar s’était habitué à cette dure vie qui était désormais la sienne.
Il s’était résigné à la vivre, travaillait et s’entraînait sans broncher.

Il apprenait très vite et était d’une précocité déconcertante, le portrait craché de son père et la beauté de sa mère.

En effet, aucun de ses parents ne lui donnèrent de signes de vie, ni même lui rendirent visite.

De temps à autres, Minir devait se rendre dans la forteresse de la horde.
Il y restait deux journées la plupart du temps et bien sûr, Vornar en profitait pour souffler.

Son entraînement était rude et à chaque faux pas, les coups de Minir pleuvaient.

Il s’était lié d’amitié avec cette jeune demoiselle, elle n’était autre que la fille du roi, son nom était Clersena.

Ils se promenaient souvent dans les jardins de la citadelle, tout le monde voyait bien ce qui se passait entre eux, ce qui ne plaisait pas au roi.

Ils n’avaient pas besoin de parler pour se comprendre, un regard suffisait.

Au fil du temps, leur amour devint plus fort, si puissant qu’il pouvait déplacer des montagnes.

Vornar avait désormais 17 lunes, il était devenu grand et robuste, fort comme le roc.

Les techniques de combats n’avaient plus de secrets pour lui, l’art de forger toutes les armes non plus.

Désormais, Minir ne le frappait presque plus, il savait qu’il le détestait plus que tout, même s’il baissait la tête à chaque remontrance.

Puis ce jour vint, cette nuit de double lune, événement rare sur les terres qui se produit toutes les cents lunes.

Ce soir là, Minir était parti dans la forteresse de la horde.

Clernesa avait, elle aussi grandi, elle était si belle que la lune elle-même ne pouvait égaler sa splendeur.

Elle avait réussi à échapper à la vigilance des gardes de la citadelle puis rejoignit son amour.

Il passèrent la nuit à la belle étoile, certainement la plus belle nuit de leur jeune vie au moment où, leurs yeux plongés dans l’insouciance, leurs lèvres s’effleurèrent pour la première fois.

Ce baiser dura pratiquement toute la nuit, ils baignaient dans le bonheur, ne voyant rien de ce qui pouvait se passer autour d’eux, leurs ébats amoureux auraient pu durer toute l’éternité.

Mais le grand Cordor n’était pas dupe, il les aperçu du haut d’un donjon.
Furieux, il envoya un messager prévenir Minir.

Vornar raccompagna sa douce au lever du jour, ils marchèrent main dans la main dans une allée formée d’Ents immortels lorsqu’elle stoppa ses pas avant de se tourner vers lui, apeurée.

« Va-t-en ! Ils sont là, je les sens. »

Un souffle lui caressa la nuque, il se retourna aussitôt.
Deux membres de la horde étaient à deux mètres de lui, il fit un pas en arrière et entendit le cri de Clernesa.

Deux autres membres de la horde la tenaient fermement, accompagnés du grand Cordor en personne.

Elle se débattait, hurlant de toutes ses forces, un garde lui mit la main sur la bouche de façon à dissimuler ses cris.

Vornar, maintenu par les deux guerriers, ne put dire qu’une phrase avant d’être assommé.

« Touchez-là encore et je vous tue. »

Le grand Cordor souri avant de répondre :

« Faites-lui regretter d’être né et discrètement. »
Soudain c’était le noir total, il était bâillonné.

Il entendit alors la voix de Minir.

« Retirez-lui le bâillon ! »

Il fait sombre, la terre est noire, les arbres morts, une plaine abandonnée de toute vie les entoure.

« Nous sommes sur les terres du cratère des maléfices, chef lieu de la meute du seigneur des ténèbres, des chevaliers de l’oubli.
Seul un nombre infime de personne ne connaît ce lieu, contemple le bien, ici se termine ton chemin. »


Vornar était attaché, ils le firent marcher des heures durant.
La chaleur devint alors suffocante, l’air devint irrespirable, ils montèrent au sommet d’un cratère dont le fond était invisible.

Un grand trou noir et bouillant se trouvait au bord de ses talons.

Vornar avait compris et dit alors

« Je vous tuerai »


Minir ricana puis en un éclair, dégaina son glaive et le planta dans le cœur du jeune homme.

Celui-ci, les yeux exorbités, tomba à la renverse dans le trou béant de l’infini oubli.

Au même moment, au sein de la citadelle royale, le roi eut vent de l’affaire concernant sa fille.

Elle était allongée sur son lit, pleurant toutes les larmes de son corps lorsque le roi Gonfran entra accompagné du grand Cordor.

« Clernesa, mon enfant !
Ce que tu as fait est grave, ce n’est pas digne de notre rang, l’image de notre famille est souillée.
C’est la raison pour laquelle tu seras enfermée dans le donjon du désespoir jusqu’à nouvel ordre. »
dit le roi.

La jeune femme ne dit aucun mot, se leva et quitta sa chambre escortée par trois gardes jusqu’à la cellule de son donjon.

Plongée dans la haine et la tristesse, elle était à terre, la tête basse.
Un bruit provint alors des barreaux de sa fenêtre, elle leva ses yeux gonflés par le désespoir.

Un cerbère argenté s’était posé sur la fenêtre, elle était intriguée.
Cet oiseau n’a plus arpenté ces terres depuis la nuit des temps, la race s’était éteinte d’elle-même.

Soudain, l’oiseau cria et changea d’apparence.
Un grand homme, les cheveux gris se tenait devant elle, le regard plein de compassion.

« Elsior ! » s’exclama la jeune femme.

Elle se leva rapidement, sauta dans ses bras protecteurs et éclata en sanglots.

Il ne dit mot, lui caressa ses cheveux soyeux, et la serra très fort.

Le grand mage Elsior, maître des éléments, dernier Korval était son tuteur et son éducateur depuis la naissance.

Il était en quelques sortes son protecteur, son éducateur depuis sa naissance.

L’époque où il lui apprenait la téléportation, la télékinésie et les simples tours de magie était bien loin désormais.

C’était son mentor, son ami et son confident, ils parlaient par pensée interposée depuis qu’elle a l’âge de six lunes.

Ce don était son cadeau d’anniversaire, depuis ce jour leurs lèvres ne dirent aucun mots, c’était une forme de discrétion et un lien bien plus fort qui les unissait.

Pourtant, Elsior parla cette fois-ci.

« Il n’est pas mort ma belle et tu portes en toi sa descendance ! »

Ses larmes séchèrent sur-le-champ, un sourire illumina son visage.

Avant qu’elle n’eut le temps de parler, il lui dit par la pensée.

« Ne sois pas si heureuse, un temps malsain vient de naître.
Le chaos approche à grand pas et celui que tu aimes va causer la perte du royaume.
Tu vas rester ici, me faire confiance et te reposer le temps que cet enfant naisse.
Je reviendrai lorsque tu seras prêt à mettre au monde ce garçon. »


Elle fit alors un pas en arrière, le regard tétanisé, les larmes se remirent à couler le long de ses joues alors que Elsior reprit la forme d’oiseau et s’envola par la fenêtre.

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Il y a 15 ans | Le 02 Aug 2008 14:48:26
Dans le trou du cratère des maléfices, Vornar ne sentait plus cette sensation de chute.

Il subit un choc violent mais était encore conscient, ses forces l’abandonnant peu à peu.

Il coulait ; ses yeux s’ouvrirent et pouvait encore respirer.
Il atterrit doucement sur un sol de sable d’une blancheur éclatante.

Est-ce un océan ? Est-ce l’enfer ? Où est-il ?
Il n’en sait rien et ne peut qu’admirer cette couleur mauve.

Il n’a plus mal, des mouvements de ce qui ressemble à des flammes l’entourent.

Un rocher se trouve à ses pieds, sur celui-ci se trouve un linceul de couleur noire qui semble renfermer quelque chose.

Il est encore faible mais trouva la force d’essayer d’extraire la lame de son thorax.

La main posée sur le manche, prêt à hurler de douleur et enfin quitter ce monde, cette même lame finit an poussière scintillante devant ses yeux ébahis.

Une voix étrange résonne alors dans sa tête après avoir entendu un crissement lugubre.

« De la pierre éternelle, je réapparaîtrai sous une forme nouvelle.
La vengeance de l’au-delà sourit aux braves et la puissance obscure jaillira de mes entrailles.
Tremble, peuple de ce monde car ce jour est arrivé.
Ce soir les deux lunes se chevauchent et la nuit sera éternelle pour vous, vous qui m’avez banni.
Du linceul, se trouve la réponse à tes questions, toi qui me ressemble et pour lequel une nouvelle vie de vengeance se présente à toi. »


Vornar se leva, ses forces étaient revenues, il s’approcha du rocher et le linceul s’ouvrit de lui-même.

Une dague et un trident de petite taille s’y trouvent entreposés.
Leur couleur est rouge vive pour le trident et mauve étincelant pour la dague.

Comme par enchantement, ils se mirent à flotter et virent en une fraction de seconde se planter dans le buste de Vornar.

Il tomba à la renverse, inerte.

Pendant ce temps, l’atmosphère était électrique dans la forteresse de la horde du silence.

Minir entra en trombe dans la tente du général Vorn, il semblait essoufflé et excité.

« Général, l’heure est grave !
Votre fils ! »

« Quoi mon fils ? » Répondit Vorn étonné.

Le ton grave, Minir lui dit :

« Votre fils a déserté la forge et est introuvable.
Les gardes du Comté du lac des supplices l’ont tué, ils l’ont surpris dépassant les limites du royaume.
Il empruntait le chemin du Cratère des maléfices.
Voici ce que nous avons retrouvé. »


Il lui tendit une tunique ensanglantée.

Vorn la prit dans ses mains, l’approcha de son visage afin et senti l’odeur de son fils.

Il retira son casque intégral, tomba à genoux et hurla un cri terrifiant.
Les guerriers de la horde l’entourèrent alors, retirant tous leur casque en signe de compassion et les posèrent au sol sauf les deux gardes chargés de garder la porte de la forteresse.

Vorn reprit ses esprits et se releva, le regard sombre prenant le soin de prendre son arme et de la lever au ciel.

Dans un élan de colère, il dit alors

« Que ce jour soit des plus noirs !
Point d’obéissance au roi, la horde du silence est endeuillée et va se venger ! »

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Il y a 15 ans | Le 02 Aug 2008 14:49:22
Minir levait les yeux au ciel, intrigué par les va et viens d’un mystérieux oiseau.

Les guerriers levèrent tous leurs glaives vers le ciel et hurlèrent tous ensembles leur cri de guerre.

Au même moment, les deux gardes de la forteresse virent une bourrasque de vent balayer deux arbres devant eux.

« Qui va là ? » dit l’un d’entre eux.

Une autre bourrasque de vent portant un nuage de feuilles passa devant eux, à quelques mètres puis disparu.

Une silhouette apparut, un être de taille normale, vêtu d’une longue cape noire et d’une capuche dissimulant le visage se tenait au loin, deux scintillements mauves émanait de sous cette capuche.

En un clin d’œil, ce dernier mit les mains en croix, une dague et un trident dans chaque main.

Ils entendirent alors un langage peu habituel.

« Kensei mirnbur ! »

Une lueur les aveugla, ce sera leur dernière vision.

La horde parti en direction du lac des supplices mais stoppèrent leur marche aux portes de la forteresse.

Les deux gardes étaient à terre, morts.

Vorn et Minir s’approchèrent des corps et voient des traces étranges.

Leur peau était calcinée, un portait trois trous au niveau de la gorge et l’autre avait un trou énorme au niveau du cœur.

Vorn leva les yeux au ciel et vit un oiseau partir au loin.

« Le combat peut commencer » dit-il.

La horde arriva aux pieds du mont Shinaz, à la porte de la vallée de la destinée.
Un comité d’accueil les attendait.

Un bon millier de gardes royaux étaient posté en ligne, le grand Cordor les précédant.

Vorn s’avança et dit

« Ecartez-vous Cordor !
N’interférez pas dans cette affaire ! La horde m’obéit et je vous ai prêté allégeance.
Mon fils n’est plus, j’en fais une affaire personnelle.
Je vais me venger du peuple de mon épouse, que vous le vouliez ou non. »


Le grand Cordor le regarda de haut et secoua la tête de gauche à droite.

« Cela ne se passera pas comme ça.
Votre fils était un transgresseur et un traître, il vous faut l’accepter.
Il a semé le trouble dans la citadelle en agressant la princesse Clernesa.
Afin d’échapper au châtiment qui aurait du lui être infligé, il a préféré déserter et a quitté la frontière du royaume en imaginant trouver allié dans le territoire sombre.
La garde de la communauté du lac des supplices l’en a empêché, ce qui malheureusement lui a coûté la vie. »


Vorn dégaina son arme, avança vers le Cordor, l’attrapa par le col et lui mit la pointe de sa lame sur la gorge.

« Foutaises !
Mon fils n’aurait jamais pu commettre de tels actes, c’était un bon garçon et sachez qu’au fond de mon âme, vos gardes n’auraient pas pu en venir à bout et s’en sortir indemne.
Encore une parole de la sorte et je vous tranche la langue. »


Immédiatement, des milliers d’archers apparurent de derrière les arbres des flancs du mont Shinaz.

Les guerriers de la horde dégainèrent leurs armes, attendant le moindre signal avant de déclencher l’assaut.

Le Cordor, gorge nouée par la peur, vit un oiseau posée sur une branche quelques mètres au-dessus de lui avant de dire

« Lâchez-moi sur-le-champ, faites demi-tour ou votre fin sera proche.
Vous n’avez pas connu votre fils, il ne fut pas aussi bon que vous le prétendiez. »


Vorn souleva le Cordor et le jeta plusieurs mètres plus loin et trancha la tête du garde royal le plus proche.

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Il y a 15 ans | Le 02 Aug 2008 14:50:11
La horde se rua dans la bataille, les archers tirèrent et un nuage immense de flèches tombèrent.

Certains guerriers de la horde tombèrent mais beaucoup les avaient évité, déchiquetant au passage des centaines de gardes dans le même temps.
Le Cordor se cacha, tapis dans des ronces, priant le ciel de l’épargner.

Soudain, un grand nombre de gardes arriva en renfort, les archers se mirent encore en joue.

Une tornade apparue alors comme par enchantement du pied du mont, les présents purent entendre :

« Fléau des ténèbres ! »

Les flancs du mont s’embrasèrent, faisant périr tous les archers en un souffle avant qu’ils aient pu tirer.

Les guerriers stoppèrent le combat immédiatement, incrédules devant la scène qui se déroulait.

Les deux camps, firent quelques pas en arrière.

Entre les deux camps, une ombre noire apparue et prit forme.
L’homme étrange, capuche sur la tête était là, de profil.

Il mit ses bras à l’horizontal, trident dans la main gauche vers la horde du silence, dague dans la main droite en direction de la garde royale.
Retentit alors

« Kensei mirnbur ! »

Un rayon diffus partit alors de chaque arme, balayant sur son passage tout ce qui se trouvait en face.

Vorn hurla à tous

« A terre ! »

Il était trop tard, tous les gardes et un grand nombre de guerriers étaient encore debout alors que Vorn et Minir levèrent la tête en même temps laissant la vision effroyable qui s’offrait à eux.

Ceux qui étaient encore debout avaient la peau calcinée et étaient tous décapités.

Le guerrier étrange n’était plus là, les membres de la horde se relevèrent, déplorant le résultat de ce qui s’était passé, personne ne comprenait et aucun ne parlait.

L’oiseau était dans le ciel, hurlait en formant des cercles au-dessus d’eux.
Vorn le regarda et dit

« En route !
Un long voyage nous attend, quel que soit ce que nous venons de voir, cela ne nous ralentira pas.
Ceux qui ne sont plus sont parmi les faibles et ne méritaient pas leur rang. »


La horde reprit sa marche, foulant le sol jonché de corps sans vie.

Une fois au loin, le Cordor sortit des ronces, heureux d’être encore en vie.

Il s’empressa d’aller dans la citadelle.
Il arriva en courant à l’entrée du bâtiment, Elsior était avec le roi et la reine.

La garde royale était au complet dans la cour, défiant le Cordor du regard.

Il stoppa ses pas, apeuré.

Le roi dit alors :

« Va-t’en, je sais ce que tu as fait avec Minir. »

La princesse sortit alors de l’enceinte, elle était encore plus belle, sa grossesse avançait.

« Je ne t’ai pas permis de faire l’acte que tu as commis.
Elsior m’a tout dit et sans le vouloir, tu vas causer la perte du royaume. »


Elsior sortit alors un grimoire et lu à voix haute

« Vilnir, l’ombre du chaos.
Chasseur de primes et bras droit du seigneur des ténèbres.
Son apparence est celle d’un humain, il porte une cape et une capuche cachant son visage.
Il a des yeux scintillants, pleins et de couleur mauve, il est armé d’une dague et d’un trident de petite taille. »


Il releva la tête et regarda le Cordor

« Partez aussi loin que vous pouvez, personne ne peut rien contre lui, il est là pour libérer l’âme de son seigneur grâce à la pierre éternelle.
Le problème est que Vornar n’était pas mort lorsque Minir l’a jeté dans le trou noir.
En effet, il ressemble à son père ; il est désormais invincible mais il se souvient de son passé humain, des blessures infligées.
Où que vous vous cachiez, il vous tuera et se vengera avant d’accomplir son devoir de serviteur du mal. »


Elsior prit alors l’apparence d’un dragon et cracha une flamme en direction du Cordor.

Ce dernier prit la fuite en courant et en hurlant.

Le roi s’adressa à tous et dit

« Gardes ! Nous partons tous pour le lac des supplices. »

La horde avait déjà parcouru plus de la moitié du chemin.
Ils étaient exténués et décidèrent de se reposer et de passer la nuit au beau milieu de la plaine de l’espoir.

Cette nuit Vornar ne trouvait pas le sommeil, il se leva en pleine nuit intrigué par une lueur au loin.

Il marcha dans l’obscurité jusqu’à une petite mare, au bord de celle ci se trouve un papillon.

De ce papillon se dégage une lumière inhabituelle, Vorn s’assied alors et dit

" Cela faisait bien longtemps mon ami Elsior."

Le papillon changea d’apparence et le grand mage se teint devant lui.
Il s’assied à côté de Vorn et lui mit la main sur la nuque.

Un silence s’installa quelques minutes, les larmes coulaient le long des joues de ce fantastique guerrier.

« Je voulais juste qu’il soit prêt, juste pour son bien.
Maintenant il est trop tard, je ne sens plus sa présence.
Tu lis dans mes pensées, tu sais que je l’aimais, peut-être n’étais-je pas un bon père mais j’attendais ce jour où je le reverrai, le jour de ses vingt-deux lunes.
Il aimait ce genre d’endroit, il jouait avec des épées en bois, croyant qu’il pourrait fendre les eaux du lac un jour. »


Elsior répondit

« Je ne puis remonter ton moral, je ne peux pas t’aider dans ton combat non plus.
J’ai perdu mes plus puissants pouvoirs lorsque j’ai emprisonné notre ennemi.
Je ne peux que te dire ce que j’ai vu. »


Il lui conta alors toute l’histoire, sans en oublier une miette.
Vorn entra dans une rage terrifiante mais Elsior l’empêcha de se relever.

« Ce n’est pas tout. »

Vorn poussa le mage et se leva

« Assez ! J’en ai assez entendu !
Pars mon ami, nuls doutes qu’on se reverra assez tôt. »


Un rire provient alors du haut de la falaise qui se trouvait à quelques lieux de là.

« Oui pars Magicien oublié !
Et dit adieu à ton frère d’armes, je vais terminer la phrase qu’il ne t’a pas laissé finir.
Cher général, il voulait vous dire que votre route s’arrête ici, que je suis le nouveau général de la horde et que une fois votre épouse et nos souverains morts, le Cordor sera notre nouveau roi. »


Vorn vit alors toute la horde s’attrouper derrière Minir et le Cordor qui les avait rejoint.

Le général se résigna, regarda Elsior et lui fit un clin d’œil.

« Adieu l’ami »

Elsior lui répondit

« Adieu mon brave, ne prend pas cet air.
L’ombre est ici et ton fils est en elle, meurs dignement, je m’occupe du reste. »


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Il y a 15 ans | Le 02 Aug 2008 14:50:28
Elsior disparu comme par enchantement.

Vorn releva le torse devant la horde de deux cents hommes qui étaient descendus de la falaise, seul le Cordor les regardait d’en haut.

Il prit son casque, le mit sur sa tête et se rua dans le combat.
Les bruits de chocs métalliques s’enchaînèrent, le général résista aux vingt premiers assaillants avant de poser le genou à terre.

Une pointe de douleur se fit ressentir dans son dos, il se retourna et vit Minir, souriant.

Celui-ci venait de lui planter un poignard dans le dos.

Il se releva avec peine, faisant face à Minir.

Un crissement se fit entendre, le vent se leva, les bourrasques de vents balayèrent la plaine.

Un hurlement provint alors de la falaise, les guerriers virent deux points mauves derrière le corps du Cordor, brandissant la tête de ce dernier dans le vide.

Vorn en profita pour porter un coup puissant, blessant Minir.

Les guerriers attendirent la mort, ils avaient compris ce qui se passait.
L’ombre du chaos était devant eux, à quelques mètres.

Il ne bougèrent pas attendant la fin du combat opposant le général à son second.

Les deux hommes étaient affaiblis, chacun s’était blessé mortellement, ils perdirent leur sang peu à peu.

Ils ne pouvaient plus se défendre et n’avaient plus la force d’attaquer ; ils tenaient à peine debout.

L’ombre mit les mains en croix devant les autres guerriers de la horde, ceux-ci restèrent debout face à la mort.

« Kensi mirnbur ! Déchaîne les enfers ! »

Ils tombèrent tous, sans vie.

A côté, Minir tomba le premier, mourrant ; Vorn se mit à genoux et se tourna vers l’ombre.

Dans un dernier souffle, il lui dit

« Pardonne-moi Vornar. »

L’ombre s’approcha, s’accroupit devant Vorn en lui tendant la main droite recouverte d’un gant noir.

De la capuche émana cette phrase

« Je ne sais pas de qui vous parlez.
Kensi mirnbur, souffle ! »


De sa main gauche tenant sa dague, il tua le mythique général Vorn et disparu de cette morgue à ciel ouvert qu’était devenue la plaine.

Quelques temps après, le convoi royal était arrivé dans le comté du lac des supplices.

Elsior prit la responsabilité d’annoncer la nouvelle à la princesse Tessa.

Le comté était gardé comme une forteresse, tous les gardes des terres d’Arnelis attendaient le futur la peur au ventre.

Le temps passa, le calme était revenu, la princesse Tessa ne se remettait pas d’avoir perdu son fils et son mari, le temps n’y pourra rien.

Et un soir, la nuit tombée, la princesse Clernesa était sur le point d’accoucher.

Tessa et Elsior étaient à son chevet.

Elsior sortit peu après annoncer la nouvelle à la communauté, son altesse le prince Vornei est né.

Le vent soufflait cette nuit là, Elsior senti certainement quelque chose de malsain et retourna au chevet de la princesse.

Proche du lit, sur une petite table était posée la couronne qu’elle avait l’habitude de porter.

Il la prit dans ses mains et détacha la pierre y étant incrustée et regarda la jeune femme.

Il lui transmit alors un message par pensée interposée.

« Clernesa, cette pierre ne sera en sécurité que dans ta main.
Prend-là et sert là bien fort, là est le destin de ton fils et de ta communauté. »

Il pleura des chaudes larmes, il avait lu l’avenir.

Elle s’assied sur son lit malgré sa faiblesse, et mit sa main sur son visage, lui séchant ses larmes.

« Elsior, je le sens, il est là.
Laisse moi partir, j’attends ce moment depuis si longtemps.
Prend soin de Vornei, enseigne lui le bien et dit lui que ses parents sont partis car les dieux l’ont voulu.
Donne-lui l’amour que nous n’avons pas reçu. »


Elle se leva et prit son fils quelques minutes dans ses bras, éloignée dans un coin de la pièce, le contemplant avec tout son amour.

Elle l’embrassa un long moment et le reposa dans les bras d’Elsior, enveloppé d’une couverture.

Soudain, des hurlements retentirent dans la cour, des corps jonchaient le sol, les gens étaient pris de panique.

Tous les habitants se mirent aux fenêtres, ceux qui étaient dehors sont tous morts.

L’ombre était immobile au milieu de la cour, la princesse arriva près de lui.

Elle s’approcha tout près, il ne fit aucun geste, ce moment était étrange.
Elle le regarda droit dans ses yeux sinistres longuement, il mit alors la dague sur sa gorge.

Dans le même temps, elle lui prit de la main délicatement le trident de l’autre main et fit de même.

Elle dit ensuite haut et fort, la gorge nouée

« C'est l'histoire de deux enfants dont la jeunesse a été volée
L'histoire de deux êtres dont l'amour fut interdit.
Par leurs lames, devant vos yeux ils vont s'en aller car leur cœur a été brisé.
Cette vie ne vaut pas le coup d'être vécue, le destin en a voulu ainsi. »


Elle lui planta alors le trident, l’ombre fit de même et ils s’écroulèrent à terre l’un dans les bras de l’autre.

Elsior se baissa, prenant la pierre qui était à terre.

Six lunes passèrent, le calme était retrouvé sur les terres.

Le roi avait regagné la citadelle tandis que le petit Vornei vivait avec Tessa sous la surveillance de Elsior.

Il était très mignon, comme son père au même âge, malheureusement il était né aveugle.

Cela ne l’empêchait pas de se déplacer comme un enfant normal, tout le monde pensait qu’il avait un don.

Il avait reçu en héritage de sa mère la pierre éternelle, accrochée à un pendentif qu'il portait autour de son cou.

Cet après-midi, près du lac, il jouait avec une épée en bois sous la surveillance de Elsior.

Ce dernier entendit alors la petite voix dire

« Kensi mirnbur »

Il regarda l’enfant le regard tétanisé, l’arbre avait un trou béant dans le tronc et la surface était calcinée.

Vornei se tourna vers lui en rigolant, ses paupières s’ouvrirent pour la première fois laissant entrevoir des yeux d’un mauve total sans rétine qu’il referma aussitôt.